martinho":2rvkhabi a dit:
Yapuka, tu dis dommage pour les animaux. ok mais que je sois végan ou non, ça va rien changer y'aura pas plus de bêtes tuées pour autant.
Ben si. C'est ça le truc. On devient végane pour boycotter l'industrie de la viande (et de la pêche, du lait et des oeufs), donc pour diminuer notre apport financier à l'industrie de la viande (et de la pêche, du lait et des oeufs). Apport financier qui lui permet d'avoir du pouvoir, de se défendre et manipuler juridiquement, politiquement, publicitairement, etc. et de tuer un max d'animaux pour entretenir ses intérêts financiers. C'est parce qu'on lui donne cet argent qu'elle a le pouvoir de se maintenir en place.
Le nombre d'animaux tués augmente en parallèle avec l'augmentation de la consommation de produits animaux. Et le nombre d'animaux tués diminue en parallèle avec la diminution de la consommation de produits animaux. Les éleveurs/pêcheurs/producteurs le savent parfaitement, et ça n'est pas pour rien qu'ils nous bombardent de pub et de grandes campagnes de sauvetage de tel ou tel secteur quand ils se sentent menacés parce que les consommateurs commencent à se méfier et se restreindre.
C'est même leur argument massue (bien pratique) pour justifier tout ce qu'on leur reproche (l'intensif, les pratiques de maltraitance, les cadences d'abattage qui entraînent tous les ratés d'étourdissement, la pollution, la destruction des habitats marins, etc.), quand ils sont mis devant les faits : "Ca n'est pas de notre faute, on est obligés de faire comme ça pour répondre à la demande des consommateurs ! Il faut responsabiliser les consommateurs !"
Après, entre le véganisme "presque parfait" et l'ovo-lacto-végétarisme avec une toute petite consommation de produits animaux, ça ne fait pas une grosse différence, c'est sûr. Surtout si on continue en parallèle à revendiquer l'abolition de la viande, sans se censurer oralement ou intellectuellement.
martinho":2rvkhabi a dit:
et puis toutes mes relations (amis,famille) sont omnivores donc c'est fatigant à la longue de se justifier. et puis, pour etre franc, leurs plats me font envie. donc pour toutes ces raisons je vis de plus en plus mal mon véganisme et j'ai déjà assez de probmèmes comme ça (mort de ma mère en novembre)
Si la raison est la pression sociale et l'envie (et si l'envie devient trop forte parce que tu te sens mal), alors ne te défends pas avec de mauvais arguments. D'autant plus que c'est toi qui viens de poster ton message pour expliquer que tu voulais redevenir omnivore.
Pourquoi le faire ? Pourquoi poster un message ici, toi-même, spontanément, rien que pour expliquer à des végés/véganes que tu arrêtes le véganisme ? Pour te justifier (donc tu vois, tu te justifies autant auprès des végés/véganes qu'auprès des omnis), parce que tu n'arrives pas à dissiper le malaise moral à l'idée d'arrêter et tu attends une absolution (qui ne viendra pas... Les véganes ne peuvent pas être tes juges moraux, ce ne sont pas elleux les victimes du carnisme.) ? Ou pour trouver une solution et éviter d'en arriver là ?
Si la raison de ton abandon n'est que financière, et si tu n'arrives pas à t'adapter malgré les conseils (des gens qui ne consomment pas de similicarnés), alors certes tu ne peux pas aller contre.
Par contre si la raison est la pression sociale, je peux t'assurer que ça s'apprend sur le tas. Plus le temps passe et plus ça devient simple, plus on apprend à gérer la pression sociale facilement, et plus la pression des proches s'efface. Et passé un certain cap, plus la pression sociale des proches s'efface, plus on se rend compte d'une chose : C'est EUX qui finissent par évoluer vers la végétalisation de leur alimentation ! Si on tient suffisamment longtemps, l'inertie s'inverse, et c'est eux qui finissent pour nous comprendre, nous soutenir et suivre notre mouvement.
Si la raison est le goût : Même chose. Le manque disparaît complètement avec le temps. C'est comme la cigarette (enfin j'imagine). La difficulté s'estompe avec le temps, même s'il y a des petits pics ponctuels au départ. Au bout de 15 ans de végétarisme (et deux ans et demi de véganisme), je n'ai plus du tout, jamais, envie de manger des animaux, même les viandes que j'aimais ou adorais. Ca ne me vient même pas à l'esprit, je n'en ai pas besoin. Même le fromage, ça fait plus de deux ans que j'ai arrêté, et ça m'est complètement passé (Alors que je croyais ça impossible. J'étais totalement accroc, en 15 ans de végétarisme, je prenais du fromage à tous les repas.). Je mange d'autres choses, que je ne mangeais pas avant, que je n'aurais jamais pensé à manger si je n'étais pas devenu végétarien puis végane, et que beaucoup d'omnis n'auront jamais l'idée de découvrir. Et j'aime ça.
Quant à dire que la société n'est pas adaptée au véganisme, c'est vrai. Mais c'est un pléonasme. Elle n'est pas non plus adaptée à l'ovo-lacto-végétarisme (même si elle y est moins inadaptée. L'ovo-lacto-végétarisme reste quand même plus simple.). On choisit de pratiquer le végétarisme/véganisme
justement parce que la société n'est pas adaptée au véganisme. Elle n'y est pas adaptée parce qu'elle défend l'idéologie contraire -violente et injuste- du carnisme, et qu'étant carniste elle n'a pas envie de laisser le véganisme la transformer. C'est justement ce contre quoi on se bat. On veut la transformer, on veut faire cesser l'injustice. Et pour que l'injustice cesse, pour faire évoluer la société, il n'y a qu'un seul moyen : S'opposer à l'injustice. Si personne ne le fait, ça ne risque pas de se faire par magie. Si on baisse la tête, si on rentre dans les rangs dès que la société nous fait savoir qu'elle s'oppose à nous, qu'elle veut continuer à opprimer les innocents pour le caprice des dominants, on peut être sûr.e.s que rien ne bougera jamais. Les animaux non humains ne se libèreront pas tout seuls. Ils n'en ont pas le pouvoir. Ils ne prendront pas les armes, la plume ou le porte-voix si on ne le fait pas pour eux.
Mais si on le fait, si on fait l'effort d'agir sur la société (donc de modifier nos habitudes de consommation dans le bon sens, et d'expliquer nos motivations aussi souvent que possible), alors oui, la société évoluera. Elle est déjà en train d'évoluer. Les végétariens et véganes, ceux qui continuent, qui le restent, sont déjà en train de faire évoluer les habitudes alimentaires, d'agir sur les consciences des autres consommateurs, de faire diminuer la consommation de viande, de faire progresser le nombre d'alternatives végétales (et de les rendre plus accessibles, moins chères). Ca se constate sans problème.