avortement : comment est ce perçu par les végé?

  • Auteur de la discussion yuya
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janic":duh36lp1 a dit:
Evitons les attaques de personnes pour en rester au sujet lui même, quand bien même trainerait-il en longueur, ce qui est un signe d'intérêt renouvelé. :)
Euh c'est cela oui, je suis pas sûr qu'on puisse parler d'intérêt renouvelé là. Bataille de récrée tout au plus, pas un-e pour rattraper l'autre, on se croirai à l'assemblé nationale :whistle:
 
Pour des raisons de manquement à la charte je ferme ce topic et j'en referre aux autres modérateurs et administrateurs pour les suites à donner.
 
Beaucoup de choses à dire sur ce sujet délicat...

Désolé mais il faut d'abord que je réponde à ça.
jess":1mbsm71e a dit:
à propos d'homme enceint, je constate d'ailleurs que, sur le forum, ceux qui se sont prononcés contre l'avortement sont des hommes...
Et le monde il est tout noir ou tout blanc : les femmes sont pour l'IVG et les hommes sont contre. Les hommes ils sont méchants et ils veulent contrôler nos corps de femmes bouh
Faut arrêter le délire de persécution à un moment donné.

Bon je vais essayer de m'exprimer de façon plus modérée maintenant.

Mon point de vue :
On parle de
1.Un embryon/foetus, qui a rien demandé à personne et qui subit la loi du plus fort => cela implique une grande prudence et un sens des responsabilité
2. Une femme, mère biologique, qui a ses propres intérêts et qui vit les choses de façon très forte car l'enfant est dans son corps
3. Un homme, père biologique, qui a ses propres intérêts aussi et qui a son mot à dire.
Il y a donc plusieurs protagonistes avec des intérêts qui peuvent différer et une multitude de cas de figure possible suivant la découverte de la grossesse. Tout résumer à un avortement et pire trouver cet acte banal, je trouve ça terrible. Mais on est bien d'accord l'IVG est parfois la meilleure solution et il est normal qu'elle soit pratiquée dans un cadre médical compétent et respectueux.

La question du délai me turlupine : en France c'est 3 mois, délai que je trouve déjà long au vu du développement déjà effectué en 3 mois. Mais j'ai cru comprendre qu'il n'est pas facile de savoir qu'on est enceinte + d'avoir un rdv pour l'IVG très rapidement, d'où mise en place de ce délai j'imagine.
Dans certains pays européens le délai est de 6 mois, là ça en devient complètement aberrant pour moi. A ce stade le foetus en est là : http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/4677-bebe-foetus-6-mois-de-grossesse. On est bien loin de l'amas de cellules ! Pourquoi un délai si long ??

L'IVG c'est bien mais c'est beaucoup trop banalisé.
Autant il y a des cas que je trouve complètement légitimes (viol, mise en danger de la vie de la mère)... autant une nana qui dit "j'ai avorté haha, ben oui je veux un bébé que dans 6 mois là c'est un peu tôt, enfin c'est pas grave" (c'est du vécu une telle crétinerie et une telle inconséquence) ou alors les discours genre "un foetus c'est un parasite, la grossesse c'est une maladie" ça me rend malade. Tu veux pas de gosses ? Ok c'est un choix tout à fait respectable bien sûr, mais si ça te débecte à ce point et que tu es sûre de ne pas en vouloir, pense à la ligature des trompes par ex. :)
Pour les femmes qui n'aiment pas les enfants/n'aimeraient pas avoir d'enfant et les femmes qui ont une perception déformée des réalités de la grossesse et de la maternité : ne pas vouloir d'enfant c'est une chose, parler d'un foetus avec froideur, mépris, dégoût, violence c'en est une autre.

Une femme qui ne veut pas garder son enfant, mais le père veut le garder : je trouve qu'il devrait pouvoir élever son enfant.
Le fait d'avoir le pouvoir ne donne pas à la femme le droit de ne pas prendre en compte tous les paramètres (sinon c'est juste la loi du plus fort et ça peut aller très loin ce raisonnement).

J'ai lu le message de Nina en page 56 et je me trouve bien d'accord avec elle.
Mon avis est qu'il vaut mieux l'avortement que certaines situations: filles mères foutues à la porte obligées de mettre leur enfant à la DDASS, filles violées et obligées d'accoucher de leur bourreau, filles trop jeunes pour assumer cette charge, et ainsi de suite.

Evidemment que c'est triste, et beaucoup de femmes ne le font pas de gaieté de coeur (il y a peut-être des exceptions, mais dans ce cas, il vaut mieux qu'elles n'aient pas d'enfant, non?).

Personne ne sait quand un être devient un être humain. On a pris une date arbitraire où la grossesse ne se voit pas trop, et où le foetus ne bouge pas, et un délai suffisant pour la fille s'en rende compte. C'est vraiment un exemple de loi prise à contrecoeur, parce qu'on préférait cela que des filles mutilées à vie parce qu'opérées sur une table de cuisine. Et au fond est-ce que ça regarde un juge (d'ailleurs souvent de correctionnelle, parce qu'ainsi on pouvait infliger des peines plus lourdes que les Cours d'assises qui acquittaient souvent les pauvres filles)?

Voilà ce qui m'est venu en tête ce soir. Je ne cherche pas querelle, je vais sincèrement essayer de dialoguer avec tout le monde, parce que c'est la seule chose intelligente à faire. J'espère que ce post ne va pas repartir en sucette :)
 
pense à la ligature des trompes par ex. :)

Je te conseille d'entammer la procédure, cela te permettra de te rendre compte de la difficulté que cela représente: la plupart des praticien refuse absolument et ce, même si tu n'es pas nullipare (alors si tu l'es, n'en parlons pas).

Quant à l'IVG banalisé (excuse moi mais: :rolleyes: ), oui c'est tellement banalisé que celles qui y ont recours se doivent d'être en larmes, en dépression, de le regretter, de jurer au grands dieu que l'on ne les y reprendra plus, etc, etc, etc.

En ce qui concerne le fait de parler d'un foetus avec mépris et froideur, je vais dire, oui, et? Mais on peut en avoir strictement rien à foutre de ce que représente un foetus de 3 ou 3 mois, oui. Ca n'est pas une personne, on est pas en interaction avec elle ou que sais-je encore.
Pourquoi est-ce qu'une femme qui n'a aucun intérpet pour des enfants devrait en avoir pour ce qui n'en est pas encore un?
Et oui, certaines considèrent qu'ils s'agit d'un parasite. C'est leur vécu, tu n'as pas à le eur nier, même si toi tu penses autrement.

Au final, désolée, mais ce que tu dis, ça n'est que ce qu'on entend majoritairement sur l'IVG et toute la morale qui traditionnellement l'accompagne.
 
Jezebel":123e9hau a dit:
pense à la ligature des trompes par ex. :)

Je te conseille d'entammer la procédure, cela te permettra de te rendre compte de la difficulté que cela représente: la plupart des praticien refuse absolument et ce, même si tu n'es pas nullipare (alors si tu l'es, n'en parlons pas).
C'est un problème à mon sens car pour le coup, chacun devrait pouvoir faire comme il l'entend avec son corps selon son souhait de procréer ou pas. Mais il existe des méthodes non définitives pour homme je crois :rolleyes: Je vais me renseigner...

Jezebel":123e9hau a dit:
Quant à l'IVG banalisé (excuse moi mais: :rolleyes: ), oui c'est tellement banalisé que celles qui y ont recours se doivent d'être en larmes, en dépression, de le regretter, de jurer au grands dieu que l'on ne les y reprendra plus, etc, etc, etc.
Alors je vais préciser mes propos : je pense qu'une majorité vit très mal l'IVG (et je trouve ça juste logique) mais il y a réellement des femmes qui trouvent ça anodins et même si elles ne représentent pas la majorité, je tenais à dire à quel point je trouve ça inquiétant. D'autre part la façon de parler de l'IVG tend à rendre cet acte plus banal qu'il ne l'est en réalité, et ce n'est qu'ensuite que la femme/le couple (parce qu'il y a un homme aussi dans l'histoire peu importe sa réaction il existe) se prend la violence de l'acte dans la gueule.
Sans parler des risques d'endommagement de l'appareil reproducteur féminin suite à plusieurs IVG. Je trouve qu'on en parle pas vraiment.
Toute ma compassion et mon soutien aux femmes qui ont recours à l'avortement dans des cas où c'était vraiment un choix difficile mais pesé de façon responsable. Je n'ose pas imaginer les ravages psychologiques que ça doit engendrer.

Jezebel":123e9hau a dit:
En ce qui concerne le fait de parler d'un foetus avec mépris et froideur, je vais dire, oui, et? Mais on peut en avoir strictement rien à foutre de ce que représente un foetus de 3 ou 3 mois, oui. Ca n'est pas une personne, on est pas en interaction avec elle ou que sais-je encore.
Pourquoi est-ce qu'une femme qui n'a aucun intérpet pour des enfants devrait en avoir pour ce qui n'en est pas encore un?
Et oui, certaines considèrent qu'ils s'agit d'un parasite. C'est leur vécu, tu n'as pas à le eur nier, même si toi tu penses autrement.
Il y a une certaine interaction entre le foetus et la mère qui grandit au fil du temps. On va dire que l'interaction la plus significative et palpable c'est au moment où la mère sent bouger son enfant, et réagir à ce qu'elle vit. Mais si je me souviens bien c'est à partir du 5ème mois (ou un peu avant) donc après le délai légal en France. Les autres interactions peuvent être considérées comme négligeables par certaines femmes je suppose, d'autant plus si elles ont un apriori négatif sur la grossesse. Je ne souhaite pas juger mais je considère que quand on dit qu'un enfant qui grandit en soi est un ver solitaire ou équivalent, ça va au delà du fait de ne pas vouloir d'enfant. Je ne jouerai pas la psy à deux balles mais bon je crois qu'on peut aisément supposer qu'il y a quelque chose dans l'expérience de ces femmes qui fait qu'elles voient les choses de façon déformée. Car oui une grossesse c'est éprouvant (j'ai trouvé ça même plus dur que ce que j'imaginais) mais la grossesse n'est pas une maladie ou une déformation du corps, ça c'est un fait. Et quand la grossesse est désirée je peux vous dire que le bonheur ressenti outrepasse clairement l'épreuve que représente la grossesse (sinon les gens recommenceraient pas) et qu'on est pas dégoutée d'avoir quelque chose en soi même si cette "chose" ressemble à un têtard au début. Enfin c'est un autre sujet à la limite.

Jezebel":123e9hau a dit:
Au final, désolée, mais ce que tu dis, ça n'est que ce qu'on entend majoritairement sur l'IVG et toute la morale qui traditionnellement l'accompagne.
Je n'ai jamais eu la prétention d'être originale, mais ce n'est pas parce que ça a déjà été dit par d'autres que c'est faux.
 
kindy":1ymztolr a dit:
mais ce n'est pas parce que ça a déjà été dit par d'autres que c'est faux.

Il s'agit surtout de beaucoup d'idées reçues. La majorité des femmes vuvent mal l'IVG? Qu'en sais tu? Les hommes aussi? (euh, pardon? :mmm: ) A ce sujet, bonne chance pour obtenir d'un homme qu'il procède à une vasectomie, même s'il ne veut pas d'enfant.

Et pour finir, parce que de toutes façons ça va tourner en rond, ça n'est parce que toi tu as eu envie d'avoir un enfant, qur tu as ressenti quelque chose pour celui qui était en toi que ça doit être le cas pour toutes. Je répète: on peut être enceinte et ne rien ressentir pour le foetus et plus tard l'enfant, qu'il y aient des interactions ou pas. Il serait temps d'arrêter de foutre les femmes dans la catégories "mères naturelles".
Tu as des propos psychologisants (et paternalistes) qui entretiennent le fait que c'est violent, que ça doit l'être (ce qui fait que la plupart des femmes ne peuvent vivre sereinement leur avortement puisque si elles ne vont pas bien ce sont des monstres) et tu culpablisent celles qui le vivent bien.
Ce faisant, tu entretiens les mythes de l'ivg banalisé (ça fait 40 ans qu'on nous le sort, celui là), des femmes qui fortement le vive mal (bah oui, en fait, toutes les femmes veulent des enfants au fond, même quand elles n'en veulent pas il semblerait) et des dommages à l'appareil reproducteur, ce qui est faux de nos jours, il ne s'agit plus d'aiguilles à tricoter mais de procédures médicalisées sûres. Après, effectivement, si tu prends tes infos sur ivg.org.
Que tu sois mal à l'aise avec l'avortement, que toi tu ne le vivrais peut être pas bien. Soit. Par contre rien ne n'authorise à être autant dans le jugement avec celles qui y ont recours.

En ce qui concerne les hommes et l'ivg, bah je vais être radicale: on a encore suffisamment de mal à être émancipées et avoir le controle plein et entier de nos corps sans qu'un homme s'en mêle (à quelque niveau que ce soit) alors, non, ça n'est pas maintenant que je vais m'inquiéter d'eux. Ca ne veut pas dire ne pas en parler ou ne pas associer mais au final, la décision nous appartient, surtout quand on sait que les conséquences plus tards seront pour notre pomme (car qui va s'en occuper, qui en aura la garde, etc).
Finalement c'est toujours la même chose, en tant que femmes nos intérêts ne sont jamais pris de manière prioritaires.
 
Alors je vais préciser mes propos : je pense qu'une majorité vit très mal l'IVG (et je trouve ça juste logique)

http://blog.jevaisbienmerci.net/

L'IVG concerne en moyenne 200 000 femmes / an en France, tu crois vraiment qu'une majorité d'entre elles va devenir dépressive suite à l'acte ?

Ce que tu dis est un cliché véhiculé par les anti-ivg

D'autant que derrière ce cliché se cache sans doute la volonté que les femmes qui ont recours à l'avortement souffrent.
Ouais, ben non, la majorité d'entre elles ne souffre pas, et c'est tant mieux !
 
Vous sortez d'où que la majorité souffre ou ne souffre pas ? Y a des statistiques ou c'est juste votre perception des choses ?

Sinon, je me pose une question : si l'avortement était pas si facilement mal jugé moralement et entouré de "ma pauvre, c'est terrible tu dois souffrir", mais pris plus "à la légère", du moins pas aussi dramatisé, ce qui ne veut pas dire banalisé non plus, les femmes qui le vivent mal ne le vivraient-elles pas mieux ?
Le fait de savoir qu'on va être jugé par toutes les personnes à qui on le dit ne rajoute-t-il pas, voire ne provoque-t-il pas, à l'éventuel sentiment de culpabilité, de mal-être, de dépression ?

Je sais pas, je pense aux ados homosexuel-le-s, bcp plus dépressifs que la moyenne à cause du regard des autres bien plus que du fait d'accepter leur propre homosexualité, ou des végé qui n'osent pas franchir le pas par peur du regard des autres également et qui se sentent infiniment mieux après leur coming out, pour peu qu'on les juge pas.
Tout ça, c'est des gens qui déprimeraient moins s'ils savaient qu'ils ne seraient pas jugés dans leur choix.
N'en serait-il pas de même des femmes qui se font avorter, et que l'on juge aussi (et à qui l'ont dit qu'elles doivent déprimer, en plus, au lieu de leur demander comment elles le vivent, voire rien) ?
 
Ah tiens, j'avais pensé à linker ce blog!

Sinon, pour la description de l'embryon comme parasite qui "va au delà du désir de ne pas avoir d'enfant" : tout à fait, ça s'appelle le désir de ne pas être enceinte (on peut aimer/se foutre d'être enceinte sans vouloir d'enfants, et on peut vouloir des enfants mais très mal supporter la grossesse).
Je ne vois pas en quoi rejeter un état dont on ne veut pas, qui nous est "imposé" par notre corps est un signe pathologique. Tout comme considérer comme "un tas de cellules" un embryon qui n'a pas encore développé d'activité cérébrale et nerveuse, ni a fortiori de conscience.


Quant aux contraceptions fiables : les 2/3 des avortements environ sont réalisés par des femmes sous contraception, et rien n'est totalement fiable. On n'a malheureusement pas trouvé le contraceptif idéal, en termes d'effets secondaires et d'efficacité... Le stérilet cuivre est très efficace, mais contre-indiqué en cas d'anémie, et selon les physiologie et la pose, peut-être douloureux, perceptible pendant les pénétrations...
Les contraceptifs hormonaux provoquent leurs lots d'effets secondaires, très variables, et leur efficacité est entravée par pas mal de médicaments, entre autres. Sans compter, pour la pilule, les risques de vomissements ou mauvaise assimilation.
Les préservatifs (M et F) sont plus fiables en terme de protection contre les IST qu'en tant que contraceptifs, sans parler des accidents et autres explosions collantes.
Les autres moyens de contraception sont encore moins fiables.
Reste quelques solutions miracle à tous les problèmes, les contraceptifs ultimes : les relations homosexuelles, et les relations non-fécondantes, à grand renfort de bouches et doigts. Mais c'est un peu limitatif, et la pression sociale n'encourage franchement pas à se passer du coït.


Côté contraception masculine : La vasectomie , avec congélation de son précieux sperme si l'on veut procréer (moins efficace que du sperme frais, mais si on le congèle jeune, on sera plus fertile qu'une fois vieux et chenu, du coup ça compense). Ce n'est pas dénué d'effets secondaires potentiels (pour3 à 10% des patients, avec dans de rares cas des douleurs qui persistent très longtemps), mais quand même moins lourd que la ligature des trompes.
Reste à trouver un médecin qui veuille bien la pratiquer, ce qui relève du parcours du combattant quand on est jeune et nullipare, et même après.

Le Risug a été développé en Inde, et est commercialisé aux Etats-Unis je crois, mais pas en France. C'est dommage, parce que c'est génial : il s'agit d'une injection qui stérilise pour plusieurs années, mais dont l'effet est réversible ("récupération" de fertilité via une autre injection qui annule l'effet de la première).

Il y aurait sans doute pas mal d'autres moyens développés si les labos y voyaient un meilleur marché potentiel.


Quant aux mecs concernés par la grossesse qu'ils ont provoquée : leur proposer un suivi, les écouter, en discuter selon sa relation avec le géniteur, ok. Mais les faire participer à la décision finale, en aucun cas. On n'avorte pas à moitié, d'une part, ce qui rend les concessions "difficiles"... Et surtout, ce n'est pas leur corps. Avec ce type d'arguments, on ne pourrait pas larguer quelqu'un contre son gré non plus...
L'Elfe a écrit un excellent billet à ce sujet.
 
Arrakis":ij9kqkqp a dit:
Le Risug a été développé en Inde, et est commercialisé aux Etats-Unis je crois, mais pas en France. C'est dommage, parce que c'est génial : il s'agit d'une injection qui stérilise pour plusieurs années, mais dont l'effet est réversible ("récupération" de fertilité via une autre injection qui annule l'effet de la première).

Han, mais c'est super intéressant ça. Jamais entendu parler, merci Arrakis.
 
kindy":2d0244qm a dit:
Alors je vais préciser mes propos : je pense qu'une majorité vit très mal l'IVG (et je trouve ça juste logique) mais il y a réellement des femmes qui trouvent ça anodins et même si elles ne représentent pas la majorité, je tenais à dire à quel point je trouve ça inquiétant

J'avais 15 ans à peine à l'époque est se faisait 4mois que j'étais avec mon ami de l'époque.
Je suis tombée enceinte au moment où je faisais la transition entre deux pilules car je ne supportait pas la première.
Je me suis rendu compte que j'étais enceinte à 1 mois de grossesse. En plus j'avais 2 foetus dans mon ventre.

Oui, Pour moi ça a était très dur d'avorter, juste pour une raison parce que à 15 ans la mere de mon conjoint me faisait du chantage pour que je les gardes. Imaginez-vous l'impact psychologique que ça peut avoir pour une gamine de 15 ans ! On est tiré de tout les cotés.
Mais a coté de sa, tout était clair dans ma tête je ne voulais pas d'enfant à mon âge ni avec cette personne. Et je n'étais pas sur d'en vouloir plus tard non plus car je n'aime pas spécialement les enfants ils me sont indifférents et je suis mal à l'aise avec eux.

Arrakis":2d0244qm a dit:
Quant aux mecs concernés par la grossesse qu'ils ont provoquée : leur proposer un suivi, les écouter, en discuter selon sa relation avec le géniteur, ok. Mais les faire participer à la décision finale, en aucun cas. On n'avorte pas à moitié, d'une part, ce qui rend les concessions "difficiles"... Et surtout, ce n'est pas leur corps. Avec ce type d'arguments, on ne pourrait pas larguer quelqu'un contre son gré non plus...

Oui, j'ai pris ma décision seule et j'en suis heureuse, car si j'avais écouté mon conjoint de l'époque, ça aurait été une catastrophe pour les enfants à naitre.
Comment voulait vous écouter l'homme (qui oui je suis d'accord, à son mot à dire là-dessus) quand il boit, qu'il ne veut pas travailler il voulait avoir un enfant pour dire qu'il en avait un.

Alors que maintenant je n'aime toujours pas spécialement les enfants et je n'en veux pas, mais si avec mon conjoint je tombais enceinte, là oui il me serait plus difficile d'avorter car ce serait une partie de l'homme que j'aime dans mon ventre.
Chaque cas est différent !

Et pour finir, Aucun avortement ne se vit de la même manière.
Je pense qu'il n'est pas bon de parler à la place de celle qui on pu le vivre. :)
 
+1 pour Fuschi et Nobuta... De rien Harpie !
Je voulais préciser que toute grossesse et avortement se vit différemment (oui, ça fait Captain Obvious mais c'est utile de le rappeler), selon la personne et la situation, mais une sale bestiole me harcelait sous prétexte que je squattais son ordi, du coup j'ai été grillée.
 
Brigande":20tgdpu3 a dit:
Alors je vais préciser mes propos : je pense qu'une majorité vit très mal l'IVG (et je trouve ça juste logique)

http://blog.jevaisbienmerci.net/

L'IVG concerne en moyenne 200 000 femmes / an en France, tu crois vraiment qu'une majorité d'entre elles va devenir dépressive suite à l'acte ?

Ce que tu dis est un cliché véhiculé par les anti-ivg

D'autant que derrière ce cliché se cache sans doute la volonté que les femmes qui ont recours à l'avortement souffrent.
Ouais, ben non, la majorité d'entre elles ne souffre pas, et c'est tant mieux !
Ca me fait rire quoi qu'on dise c'est mal pris. SI je dis que des femmes en souffrent c'est mal pris. SI je dis qu'il y a des femmes qui trouvent l'acte banal, c'est mal pris. Vous vous rendez compte du truc ?
QUe vous le vouliez ou non il y a les deux cas de figure c'est un fait.

Et je peux aussi répondre que vos réponses sont cliché, ça ne veut rien dire. Ce sont des point de vue récurrents de part et d'autres Point.

Au fait je connaissais ton site, je suis pas une intégriste sexiste écervelée merci.

Jezebel j'ai jamais nié que des femmes puissent ne pas vouloir être mères. ELles ont bien raison d'avoir le courage et la cohérence de ne pas suivre les diktats de la société si ça ne leur correspond pas. Du coup dans ce cas précis, je comprends totalement le recours à l'IVG et je comprends qu'elle n'ait aucun chagrin. Il faut pas me faire dire ce que j'ai pas dit.
Juste une chose : je déplore d'entendre des propos froids car ça hurte ma sensibilité mais d'un autre côté chacun dit ce qu'il veut, j'ai juste du mal à comprendre.
Je ne suis pas anti-IVG, je ne pense vraiment pas être paternaliste franchement, je dis juste mon ressenti par rapport à plusieurs cas de figures, plusieurs façon d'appréhender l'IVG. J'aurais eu recours à l'IVG moi même dans certaines situations d'ailleurs.
L'IVG banalisé n'est pas un mythe, j'aimerais bien que tu parles à plusieurs de mes copines. La proportion je n'en sais rien par contre.
En fait on positionne pas le début sur la même chose du coup on ne peut pas vraiment s'entendre. Pour toi c'est la décision de la femme Point. Pour moi c'est la vie d'un être en construction et deuxièmement les intérets des parents. La femme ayant un plus le mot à dire parce que le bébé grandit dans son corps mais comme je le disais où est le problème si le père veut garder l'enfant et que la mère l'abandonne ? Que dire au père qui est prêt à assumer cet enfant qui est le sien ? RIen à foutre de ses sentiments ?

Fushi je n'ai effectivement aucune statistique.
Le harcèlement qui peut être subis par la société est condamnable c'est certain. Chacun devrait juger selon ses valeurs propres.
Je suppose que la société se sent concerné par le sujet des enfants (y a qu'à voir comment tout le monde se mèle de l'éducation des enfants des autres d'ailleurs aussi)...

Arrakis ne pas vouloir d'enfant ou ne pas aimer être enceinte c'est un avis objectif, mais éprouver autant de haine et de dégout pour un foetus franchement je comprends pas. TU vois ça comment en fait ? Une impression d'être dépossédé de son corps ?

J'ai jamais dit que la contraception était fiable en effet. Intéressant le risug.

Prendre la décision de garder ou non le bébé à deux ca n'est pas toujours facile j'imagine. Peut-être plus simple en couple "stable" et encore que...
Mais là encore je vous trouve bien froides. L'avis de l'autre mérite au moins d'être écouté non ? C'est pas son corps mais c'est son enfant. Rien à voir avec une rupture.
Je vais relire l'article de l'elfe même si j'ai lu (presque) tout son blog (que j'apprécie beaucoup même si je ne suis pas toujours d'accord avec tout, mais ca fait, mais ça fait du bien de se remettre en question).

Nobuta je suis d'accord encore une fois avec le fait que le harcèlement (pour garder ou pour avorter) est destructeur. C'est bien que tu aies eu la force de prendre la meilleure décision pour toi.
Et oui chaque avortement est unique j'imagine.
Merci pour ton témoignage.
 
En fait on positionne pas le début sur la même chose du coup on ne peut pas vraiment s'entendre. Pour toi c'est la décision de la femme Point. Pour moi c'est la vie d'un être en construction et deuxièmement les intérets des parents. La femme ayant un plus le mot à dire parce que le bébé grandit dans son corps mais comme je le disais où est le problème si le père veut garder l'enfant et que la mère l'abandonne ? Que dire au père qui est prêt à assumer cet enfant qui est le sien ? RIen à foutre de ses sentiments ?

Je lisais ça et j'étais en train de me dire que j'étais d'accord.
C'est vrai, en tant qu'homme, si j'avais une copine, stable, qu'elle tombait enceinte par accident, j'avoue que ça me ferait chier de pas avoir mon mot à dire.
Le "la femme, c'est son corps, c'est à elle de décider en dernier lieu" (je sais plus qui l'a formulé au-dessus et comment, mais c'était ça l'idée), quand je l'ai lu, ça m'a fait chier. Je dis pas que la femme doit se plier au desiderata de l'homme si l'homme décide qu'il veut l'enfant, mais le "c'est la femme qui décide", ça fait dictatorial, ça me gêne.
Bref. Je me disais, je suis d'accord avec Kindy (alors que sur le reste, pas des masses).
Et puis, en réfléchissant à la réponse que j'allais poster, je me suis dit :
OK, je veux garder le gamin, ma copine veut se faire avorter. Même si je m'implique in fine plus qu'elle ou quoi, c'est qd mm elle qui va se taper les inconvénients d'une grosse non désirée, qu'elle va mener à terme à contre-coeur parce qu'au fond, mm si après de longues discussions on a dit OK, on le garde, etc., elle le désire pas vraiment, donc déjà, c'est chaud que je lui impose ça, mais en plus, elle va se taper les incovénients d'être éloignées de nombreux mois du taf, impact sur sa carrière, et je comprendrais que ça la fasse super chier !
Vu mon taf, je pourrais sans doute me permettre d'être enceint et reprendre le taf au bout de plusieurs mois/un an, et retrouver ma clientèle, mais c'est loin d'être le cas de tous les boulots.
Du coup, finalement, je comprends que ça soit la femme qui ait le dernier mot, parce qu'elle a souvent plus à perdre/d'inconvénients à gérer que l'homme à ne pas se faire avorter qu'à se faire avorter.
 
kindy":36twgt2w a dit:
je suis d'accord encore une fois avec le fait que le harcèlement (pour garder ou pour avorter) est destructeur. C'est bien que tu aies eu la force de prendre la meilleure décision pour toi.
Et oui chaque avortement est unique j'imagine.
Merci pour ton témoignage

Pas seulement pour moi, mais aussi pour les enfants a naître car je suis sur qu'il auraient evoluer dans un environnement malsaint pour des enfants et ce n'est pas ce qu'il leur faut.

Ah oui et je voulais rajouter : Je suis contre les avortements abusifs je m'explique : moi ça m'est arrivé une fois et depuis même avec la pilule je fais super gaffe. Mais je connaissais une amie qui, elle, ne voulait pas prendre la pilule et ne ce protégé pour ainsi dire jamais et elle se plaigné de tomber enceinte la oui je suis d'accord ces personnes-là elle banalise vraiment l'IVG
 
kindy":2za40fj5 a dit:
Sans parler des risques d'endommagement de l'appareil reproducteur féminin suite à plusieurs IVG. Je trouve qu'on en parle pas vraiment.

Une IVG réalisée dans de bonnes conditions est quatorze fois moins risquée qu'un accouchement par voie basse et quarante fois moins risquée qu'une césarienne. C'est un acte médical très banal et pas du tout dangereux. Faut arrêter avec la désinformation là. :rolleyes: De plus c'est encore le parcours de la combattante pour y avoir accès en France. Plus de 180 centres IVG ont fermé ces dix dernières années et je rapelle que pour y avoir droit, il faut être considérée "en situation de détresse". Ce n'est pas en "libre accès". Beaucoup de françaises vont encore se faire avorter en Espagne aujourd'hui.
Alors parler de banalisation de l'avortement, c'est vraiment n'importe quoi. J'aimerai BEAUCOUP que l'avortement soit suffisamment banalisé pour que les femmes cessent d'en avoir honte ou peur.

où est le problème si le père veut garder l'enfant et que la mère l'abandonne ? Que dire au père qui est prêt à assumer cet enfant qui est le sien ?

Ça me fait vraiment flipper de lire des choses pareilles ! Surtout venant d'une femme. :mmm: Donc en gros, la nana devrait se taper neuf mois de grossesse non désirée + un accouchement ou césarienne et tous les risques et désagréments qui vont avec parce que MONSIEUR veut un enfant ?!!! T'étais pas contre les mères porteuses dans un autre topic ? Et après on entend que "non, non, personne ne cherche à contrôler le corps des femmes". :rolleyes:

Quand à imaginer un truc vivant grandir dans mon ventre, cela m'inspire essentiellement du dégoût et je ne te permets pas de juger ce que je ressens.
 
Merci Usagi. :)
 
L'IVG banalisé n'est pas un mythe, j'aimerais bien que tu parles à plusieurs de mes copines. La proportion je n'en sais rien par contre.
Qu'est-ce que tu appelles "l'IVG banalisé" exactement ? Que les copines en question n'aient pas de grand dilemme moral ni de scrupules à se débarrasser d'un embryon, qu'elles adoptent un comportement peu responsable (à tes yeux) en termes de contraception/prise de risques ? Autre chose ? (C'est une vraie question, même si je développe mon avis sur ces points sans attendre ta réponse, j'ai du mal à situer précisément ce que tu entends par là)
(les comportements à risques se font à deux (ou plus) accessoirement... Je Captain Obviouse encore, mais autant le rappeler)

Les potes qui voudraient des enfants plus tard, ont adopté des comportements à risques et n'ont pas hésité à avoir recours à l'IVG, j'en ai. Ces comportements à risques s'inscrivaient dans leur vécu, leur histoire, et parfois le besoin de se penser en contrôle de son corps ("Je croyais que si je ne voulais vraiment pas tomber enceinte, ça n'arriverait pas"... une idée qui n'est apparemment pas si rare que ça... Et qui est encouragée par tous les discours du type "les grossesses involontaires sont issues d'un désir inconscient de maternité", mais c'est une autre histoire).

Quant à ne pas être bouleversée de recourir à l'IVG : je conçois que tu voies un embryon comme une vie en devenir. Le fait que d'autres ne partagent pas cette projection n'a rien de pathologique pour autant, tant que le système cérébral et nerveux ne sont pas développés.
Je comprends en revanche qu'on considère qu'un avortement au stade foetal, décrit comme "se débarrasser d'un tas de cellules" choque, même si pour ma part, le droit à disposer de son corps reste absolument prioritaire en la matière.
Mais même si je le pouvais, je ne fusionnerais pas non plus quelqu'un à un type, pendant neuf mois, et contre son gré, même pour sauver la vie du type. Et pourtant, ça concerne une personne "aboutie", dont la conscience de la mort et la capacité à souffrir sont beaucoup plus développées que celles d'un foetus, a fortiori anesthésié au même titre que l'avortée durant l'aspiration...
Ca peut sembler hors de propos à pas mal de gens : pourtant, empêcher un avortement tardif, c'est un peu ça.
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Le dégoût face à la grossesse peut avoir pas mal d'origines, dont effectivement le sentiment de dépossession de son corps, et de "trahison" de la part de ce dernier (dans mon cas je le ressentirais comme ça je pense). Ce n'est ni plus ni moins compréhensible et "sain" que d'être contente de se prendre des coups de pieds du foetus/bébé, voire d'avoir des nausées et douleurs liées à la grossesse, parce que ça participe à sentir la vie en soi... Je serais scandalisée que quelqu'un juge de tels sentiments débiles ou malsains, et il en est de même pour la perception de l'embryon comme parasite, de la grossesse comme "maladie", etc. D'autant qu'objectivement, la grossesse n'est pas franchement agréable dans beaucoup de cas.

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Un peu hors-sujet, mais ça me turlupine : les défenseurs du "droit du géniteur" me semblent toujours focalisés sur le rapport génétique, biologique, et jamais sur le compagnon ou la compagne de la femme enceinte, qui n'est pas forcément la même personne... Comme si la "responsabilité physique" de la grossesse et la filiation génétique était la seule chose à considérer, alors que l'investissement et la projection possibles du compagnon/de la compagne me semble loin d'être négligeable (a fortiori quand la grossesse est menée à terme).
Du coup, je me demande si c'est une occultation involontaire, ou si ça reflète une volonté assumée.
(Ca vaut aussi pour "les compagnons et/ou compagnes non-géniteur" dans le cadre des relations à + de 2, mais je ne parvenais pas à l'intégrer sans rallonger excessivement mes phrases)
Evidemment, pour moi, c'est kif-kif : seule l'intéressée à voix au chapitre. Mais si j'avais une aventure hétéro qui se soldait par une grossesse accidentelle, j'en parlerais à mon amant(e) de coeur en premier lieu, et pas forcément au géniteur...
 
Allez, j'y vais de mon témoignage et de mes réflexions, tout ça en vrac.

Je suis mariée depuis bientôt 10 ans, et mon mari et moi ne voulions pas d'enfants. Je n'aimais pas les enfants, pour tout dire, j'étais du style à aimer être tranquille avec un chat qui ronronne sur les genoux plutôt qu'au milieu de gnomes hurlants. Bref. Et de toute façon, on s'était dit depuis longtemps que si un jour on changeait d'avis, on passerait par l'adoption, pour plein de raisons.

Il y a 5 ans et demi, je me suis retrouvée enceinte sans le vouloir. J'étais entre 2 contraceptions (je ne supportais plus de prendre la pilule, libido à zéro, et je ne savais pas vers quoi me tourner : j'avais testé le stérilet au cuivre auparavant, mais au bout de 3 ans j'en étais rendue à 10 jours de règles par mois alors ça me tentait moyen, et les autres contraceptifs ne me tentaient pas plus), un rapport non protégé en 18 ans et blam, enceinte. Je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite, déjà parce que j'ai eu mes règles quand même le premier mois (ça arrive), et que j'étais dans une période pas très rose, je venais de perdre mon grand-père, je faisais beaucoup de déplacements professionnels, si bien que les nausées et la fatigue, je les attribuais au chagrin et aux déplacements.
Bref, un matin, en sortant de la douche de l'hôtel, je me regarde dans le miroir en pied (j'en ai pas chez moi) et là, je ne vois que mes seins qui avaient doublé de volume. Je percute immédiatement que je suis enceinte.

Catastrophe. Je termine mon truc pro dans un état second, je rentre chez moi, je m'achète un test de grossesse qui vire tellement vite au positif que je commence à me douter que ça ne date pas juste de 15 jours.
J'annonce la mauvaise nouvelle à mon mari, qui blêmit (il adorait autant les enfants que moi) mais qui me dit quand même que lui veut bien le garder si je veux, mais c'est moi qui décide.
Mais moi je sais bien que je ne veux pas le garder, pas envie de foutre ma vie en l'air.
Bref. Le lendemain, j'appelle mon médecin. Qui m'envoie sur les roses en me disant que lui ne s'occupe pas de ça, j'ai qu'à appeler le planning familial, et il me raccroche au nez.
o_O
Je vais vous dire, j'avais 34 ans à l'époque. Eh bien je me suis sentie bien démunie pourtant, et je n'ose même pas imaginer comment je me serais sentie si j'en avais eu 20 ou 15.

Bref, planning familial, on me dit qu'il faut d'abord que mon médecin me prescrive une prise de sang. Haha. Je rappelle donc Dr Ducon, qui accepte du bout de lèvres et me dit de passer prendre l'ordonnance à son cabinet. J'y vais, je trouve une demi-feuille griffonnée dans la salle d'attente, je repars. Prise de sang. Le lendemain, résultats : je suis bel et bien enceinte et je suis au sommet question taux hormonal. Ça ne date décidément pas de 15 jours. Je rappelle le planning, rendez-vous. La psy très bien, la gynéco très bien aussi, elle me fait une échographie (sans rien me montrer) et là s'exclame : ah, mais vous êtes enceinte de 7 semaines, en fait, là. Et elle embraye sur le fait que du coup c'est tard pour les médocs, qu'il va falloir faire une aspiration. Je passe voir l'anesthésiste en sortant (un mec), qui me demande pourquoi je veux avorter (gros con) et qui me regarde avec beaucoup de froideur (gros gros con) quand je lui dis que c'est par choix. Hum.

Il y a la semaine légale de réflexion, le rdv est donc pris pour dans 7 jours, je repars avec les médocs à prendre la veille au soir, qui vont tuer l'embryon pour qu'on puisse l'aspirer le lendemain.

Semaine horrible, je pleure tous les jours. Y a tout qui se mélange dans ma tête, je ne veux toujours pas d'enfant. Mais n'empêche que 7 semaines, qui seront donc 8 semaines le jour de l'intervention, on ne parle plus d'un amas de cellules. J'ai une formation de biologiste à la base, je sais très bien à quoi ça ressemble à ce stade. C'est encore tout petit mais y a déjà le cerveau, les nerfs, les mains, les pieds, ça ressemble à un mini-humain, moche certes, mais ce n'est plus un machin informe à 3 feuillets.
Et puis en plus je viens de perdre quelqu'un de ma famille, et je n'arrive pas à faire abstraction de cette espèce de coïncidence, un qui s'en va, un qui arrive. Et puis bon, je rappelle que je suis dans le pic d'hormones, hein, le truc qui fait ressentir en même temps tout et son contraire. Super cocktail.

Au bout de 3 jours, je craque, on tombe d'accord avec mon mari sur le fait de le garder, tant pis. On fera avec.

Le reste de ma grossesse sera quand même très pénible psychologiquement et physiquement, même si je n'ai jamais regretté cette décision (je ne me suis plus jamais sentie aussi mal que pendant la semaine de réflexion). Je ressens effectivement cet être dans mon ventre comme un intrus, je le déteste, je lui trouve des noms composés comme Ivor-Vincent-Gérard, vous voyez le genre, je fais peur à tout le monde avec ça, mon mari compris. Je découvre le forum maman-blues et je le fréquente assidûment pendant les 7 mois qu'il me reste à être enceinte. Je change de gynéco 2 fois (la première, celle que j'avais vu au planning familial et qui avait été nickel tant qu'il s'agissait de programmer une IVG m'a presque reproché d'avoir changé d'avis, elle allait dans la culpabilisation à fond à chaque visite pour bien me montrer que j'allais être une mauvaise mère et que j'aurais mieux fait d'avorter, chaque fois que je sortais de chez elle j'avais des envies de suicide ; la 2e était une pure pétasse), de médecin aussi bien sûr.

Bref, vers 6-7 mois de grossesse, je finis par accepter la situation, je découvre en même temps l'éducation non violente qui me passionne, et malgré toutes mes craintes, après l'accouchement tout se déroule bien. Avec des hauts et des bas, bien entendu, comme pour à peu près tous les parents, mais disons que vu que je m'attendais au pire, je n'ai eu que des bonnes surprises.

Aujourd'hui Fiston a 4 ans et demi passés. Alors que dans les premiers mois de ma grossesse je me disais que je le mettrais à la crèche dès que je pourrais, ça ne s'est pas vraiment passé comme ça ^^, on fait l'instruction en famille, on est hyper heureux qu'il soit là et j'adore notre vie actuelle.

Pour autant, je n'ai pas rejoint le clan de ceux qui pensent qu'il faut absolument faire des enfants pour être heureux, qu'il manque forcément qq chose quand on n'en a pas. Si je revenais 5 ans en arrière et qu'on me proposait d'avoir à nouveau Fiston, je signerais sans hésiter. Si par contre on me disait que ça serait un autre enfant, je dirais niet, pas intéressée, et si j'étais enceinte seulement de 2 ou 3 semaines, je passerais sans doute par l'IVG.

Bref, tout ça pour dire que :

- l'avortement en France au XXIe siècle, c'est vraiment pas gagné parfois. Je suis pas mal tombée des nues avec mon médecin, j'avoue.
- à l'inverse, y en a qui sont tout aussi culpabilisant(e)s quand on décide finalement de ne pas avorter, cf gynéco n°1. De toute façon quoi qu'on fasse, on fera mal, en gros.
- En règle générale, quand on est enceinte, tout le monde se croit permis de donner son avis sur notre utérus, notre corps et notre vie future.
- un enfant peut ne pas être désiré et même haï dans les semaines qui suivent sa conception, et pour autant les choses peuvent s'arranger ensuite.
- la fréquentation du forum maman-blues m'a montré moult fois qu'à l'inverse, une grossesse désirée pouvait quand même tourner à la cata, quand bien même la femme aurait déjà eu d'autres enfants avant sans jamais rencontrer de problème. J'en ai même vu qui avaient recours à l'IVG après des FIV.
- la grossesse n'est pas une maladie, oui, mais quand on ne veut vraiment pas d'enfant et qu'on se retrouve enceinte, eh bien on peut avoir l'impression effectivement d'avoir chopé un parasite qui nous pompe nos réserves sans nous demander notre avis. Et donc même si je comprends bien que pour les mecs la situation peut être hyper frustrante ou triste, du moment que la nana ne supporte pas d'être enceinte, c'est à elle de décider et à personne d'autre.


Bon, et sinon, perso, je suis très mal à l'aise quand je vois certaines personnes nier totalement toutes sensations ou conscience à un foetus de 2, 3 mois ou plus. Nier toute interaction entre un foetus et sa mère. J'y vois autant de déni que chez ceux qui nient qu'un animal puisse souffrir. J'hallucine un peu quand des gens qui ne mangent pas de moules par éthique traitent un foetus de 3 mois qui possède déjà tous les organes de l'être humain "d'amas de cellules".
Le foetus, comme l'animal, n'a pas la parole, il n'a pas la possibilité de se défendre. Bien sûr, l'énorme différence entre le foetus et l'animal, c'est que le premier grandit dans le corps d'un autre être. Je suis résolument pour le droit à l'avortement, mais ça ne justifie pas pour autant de balayer les droits du foetus d'un revers de main ou de nier ce qu'il est, ce qu'il peut déjà ressentir.
S'il n'y avait pas ce problème du corps de la femme, si les bébés étaient fabriqués in vitro ou si on était ovipares et non vivipares, je serais complètement opposée au fait de tuer un foetus de 3 mois, au même titre que je suis contre le fait de tuer un poussin ou n'importe quel être vivant sensible et/ou conscient.
En tout cas je comprends bien pourquoi certaines personnes, quand on leur dit qu'on est végé, nous demande si on est anti-avortement. Y a une certaine logique là-dedans, quand même.

Et les pays où on peut avorter jusqu'à 6 mois de grossesse, j'avoue que ça me :eek:
 
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