C'est quoi le vrai but du végéta*isme/veganisme ?

Je vais faire très banal je pense : pour moi, le but est de vivre sans créer / participer à de la souffrance.

Pour simplifier et ne pas donner l'impression, quand on me demande, de "m'apitoyer sur les bêtes" (j'ai l'impression que nos curseurs moraux ne sont pas placés au même niveau que les non VG), je réponds que je suis VG "pour ne pas être complice de la cruauté des Hommes".
 
Bonne question, j'ai pas les idées assez claires pour répondre pleinement ce soir. Juste une petite intro :
Si je me rappelle bien, je crois que c'est le végétarisme qui m'a mis un pied dans la recherche d'une perception plus juste du monde. C'est en quelque sorte ce qui m'a donné l'impulsion pour le reste de mes remises en questions, qui n'ont pas cessées d'évoluer depuis. Ce que j'aurais répondu à la question, au début, il y a 4 ans, est totalement différent de ce que j'ai à répondre aujourd'hui. Pour faire simple, aujourd'hui je dirai qu'il n'y a aucun but du (de mon) végétarisme, c'est juste une évidence émanant d'une compréhension plus subtil du monde que celle que j'avais avant (ou une illusion de compréhension).

J'arrête là pour ce soir parce qu'on m'attend pour faire une ballade...
 
J'aime bien ta réponse Tom.
Seulement, est-ce possible de vivre cela pleinement ? Le végéta*isme me semble clairement insuffisant à atteindre cet idéal. C'est un pas certes, mais n'est-ce pas un simple pavé dans la mare destiné à se sentir mieux seulement, et pas à ce que les choses aillent mieux ?
 
Comme les autres l'ont dit, c'est pour ne plus participer à la cruauté humaine, au meurtre des êtres vivants. C'est mettre un pied d'égalité entre tous les êtres vivants, je crois.

J'ajouterais que pour moi personnellement, cela a aussi été une évidence pour atteindre mon idéal, qui est de tenter d'être la meilleure version de moi-même pour le temps qui m'a été imparti sur cette terre...

Je dirais que rien le fait de faire un maximum à la mesure de ses moyens c'est déjà le vivre pleinement... Pour le moment je suis presque végétalienne - je mange encore du chocolat au lait et je mets du fromage dans certaines recettes. Plus tard, quand j'aurai l'argent, je deviendrai totalement vegan (je suis étudiante et n'ayant pas de revenu, c'est pas possible pour moi de me lancer dans les produits bio et autres).
 
"Le but" ça fait un peu réducteur, mais si je devais pencher pour une cause originelle du végétarisme et la raison du véganisme je dirai que c'est de ne pas faire souffrir et mourir d'animaux et donc par extension de participer à rendre le monde moins cruel et à respecter la vie.

Mais à notre époque nous avons d'autres raisons de se tourner vers la végétarisme, telle que la santé, ou l'écologie, cela donne au végétarisme une dimension plus globale, puisqu'il touche à la fois à la recherche d'une hygiène de vie plus saine, à la préservation de la terre qui est notre bien commun, bien que nous ne la possédons pas, et au respect et à la compassion des êtres vivants.

Comment le vivre pleinement? je dirait en allant au bout de la démarche, donc vers une alimentation végétalienne car l'industrie laitière et les élévages de poules pondeuses exploitent, font souffrir, et au final, tuent, toujours.
Et se diriger vers un mode de vie végan, car il est inconcevable si l'on refuse qu'un animal soit tué pour être mangé de cautionner le fait qu'il le soit pour se vêtir, pour tester des produits ménagers ou pour nous divertir.

Le végétarisme vécu pleinement me parait être une occasion d'appréhender la vie autrement et peut être une porte d'entrée vers une vie plus spirituelle où la réalisation d'un monde meilleur et d'un soi éveillé ne font qu'un.


(je sais pas si c'est très clair, mais c'est ce que ça m'inspire!)
 
Le but? Plutôt les buts, puisqu'ils sont différents entre chaque personne, j'aurais une réponse, et un autre vg une autre réponse,
nous ne sommes pas vg pour les mêmes raisons, certain le sont devenu pour la cause animal, d'autre par dégout, d'autre sont vgborn, d'autre encore pour des raisons de santé...
Et de plus nous n'avons pas tous les mêmes connaissances, la même perception du monde qui nous entoure, les mêmes expériences (et comment elles ont été vécues), les mêmes valeurs morals...
Alors il y'a autant de but du végétarisme que de végétariens (et j'englobe les vgls et les végans dedans).


Mon but c'est le refus de la souffrance inutile et de l'exploitation.
Mais avec le temps je me rends compte que je suis sensible à toute forme d'exploitation que je refuse par ailleurs (je refuse de croire que c'est une fatalité et qu'on ne pourras rien faire contre (référence au capitalisme)), alors mon végétarisme est en phase avec mon refus de l'exploitation, et un premier pas pour continuer sur la voie de l'abolition de l'exploitation et de la souffrance de tout les animaux qui peuplent cet terre (et humain ou pas).
 
Les habitudes alimentaires ne suffisent pas pour "vivre pleinement" je pense, ce n'est pas une faim (!!) en soi mais juste un des éléments visibles du changement de notre façon de penser. "Rendre le monde meilleur", vaste question, je doute que ce soit possible et même souhaitable, car pour changer le monde il faudrait imposer aux autres notre façon de voir, et imposer quoi que ce soit à d'autres me pose un problème...

J'espère néanmoins, plus tard, militer / faire partie d'une association ou créer quelque chose qui permettrait la discussion avec d'autres personnes sur le thème de la souffrance. Je ne voulais pas tomber dans la religion, mais je trouve que le régime carné s'accomode bien à la manière judéo-chrétienne de traiter la souffrance (la souffrance nécessaire pour un bien futur), alors que le régime VG s'accomoderait plutôt à la vision bouddhiste de la traiter (éviter toute souffrance inutile, briser le cycle des souffrances)...

On peut essayer de "vivre pleinement" ses valeurs aussi bien sur le plan alimentaire, que sur le plan politique (j'aime les idées pacifistes et libertaires), économique (j'aime les idées d'échange de savoirs ou d'économie solidaire), culturel (j'apprends l'esperanto, la "langue de l'amitié", des relations interculturelles basées sur un respect mutuel et la neutralité de la langue, il y a d'ailleurs l'association "TEVA", pour les "esperantistes VG")... Et sûrement encore plein d'autres façons que je n'ai pas trouvées et/ou auxquelles je n'ai pas pensé... Mais c'est évident pour la plupart d'entre nous qu'il est possible / nécessaire d'être sensible à la fois à la souffrance animale et aux souffrances humaines... !!
 
tom":1yrnbma7 a dit:
Les habitudes alimentaires ne suffisent pas pour "vivre pleinement" je pense, ce n'est pas une faim (!!) en soi mais juste un des éléments visibles du changement de notre façon de penser. "Rendre le monde meilleur", vaste question, je doute que ce soit possible et même souhaitable, car pour changer le monde il faudrait imposer aux autres notre façon de voir, et imposer quoi que ce soit à d'autres me pose un problème...
Au contraire, je pense qu'un changement positif du monde serait de moins imposer aux autres. C'est le monde dans lequel on vit ou tout est imposé, jusqu'à ce que l'on doit penser. Je pense que si l'on arrivait à se soustraire de tous nos conditionnements (ça suppose des changements personnels) on irait vers un beaucoup mieux, il ne s'agit pas d'en imposer un nouveau. Je pense que le végétarisme est aussi le refus d'une forme de conditionnement.

Vivre pleinement l'absence de violence sur autrui ? Je pense qu'il faut arrêter d'accepter les violences faites sur soi pour commencer. Il faudrait commencer par rejeter les violences que l'on se fait à soi-même en vivant des vies par procuration. Arrêter de penser que le mal, c'est les autres, comprendre qu'il est en chacun de nous. L'accepter comme faisant partie de nous c'est peut-être le meilleur moyen de l'éradiquer (car l'on peut agir véritablement sur soi-seul)

Sinon, je me joins à la conclusion de GreenyBunny.
 
tom":2e66ilei a dit:
"Rendre le monde meilleur", vaste question, je doute que ce soit possible et même souhaitable, car pour changer le monde il faudrait imposer aux autres notre façon de voir, et imposer quoi que ce soit à d'autres me pose un problème...
Je pense qu'en faisant de son mieux chacun peut faire sa part pour participer à un monde plus juste, donc ce n'est pas forcément une question d'imposer quelque chose.

Mais d'un autre côté la société nous impose forcément une ligne de conduite morale à suivre, s'il est interdit de tuer un être humain, est-ce si problématique que ça d'imaginer interdire de tuer un animal? En quoi imposer cela à autrui te pose problème?

Un monde où chacun fait ce qu'il veut est-il viable pour tous?
 
Ça fait quelques jours que j'essaye d'écrire une réponse à tous vos témoignages, mais je n'y parviens pas réellement, tout tournant un peu en rond...

Monbasinstinct":3p6y55we a dit:
C'est surtout une question de cohérence : vivre en accord avec sa conscience. Quant au véganisme, la définition suivante me va parfaitement :
"Essayer de vivre sans participer à l'exploitation animale, pour les animaux non-humains, pour soi et les autres animaux humains puis la planète."

Et toi Cépafo ?
Justement, le végéta*isme/veganisme ne m'apparaît plus du tout comme cohérent, même dans la forme la plus pure qu'il puisse exister. Au mieux, c'est l'acceptation de notre incohérence humaine, mais ça ne me satisfait pas vraiment.
Ainsi, quand je vais manger au restaurant (non végé) comme ça peut m'arriver, quelle importance de manger de la viande ou pas, puisque dans tous les cas, je vais donner mon argent à une industrie qui s'appuie sur ce commerce. Je suis donc dans le système, l'acte de ne pas manger de viande est alors juste un confort pour moi. Une illusion.
Certes on peut me répondre que le puriste ne va pas manger dans un resto non végé. J'en conviens. Mais est-ce que le puriste se prive de toutes les commodités de la vie offertes aujourd'hui ? Pas de supermarchés, de supérettes bio, de marchés, de compte en banque, de téléphone, de vêtements... Parce que participer à ces commerces là d'une façon ou d'une autre, c'est auto-entretenir le système. Et du coup, quel acte ai-je réellement fait en choisissant un produit sans souffrance (apparente) parmi les autres produits carnés ou issu de l'exploitation ? Pas grand chose à mon avis.

De même, si je reprends un point cher à barbux, si vous aviez le choix entre un produit vegan, mais issu de l'exploitation humaine, et un produit non vegan mais beaucoup moins issu de l'exploitation humaine, lequel choisiriez vous ? Pourquoi ? Comment évaluer le degré de souffrance inclut dans tel ou tel produit ? Pourquoi cette action plutôt que telle autre ? Honnêtement, dans mes choix de tous les jours, je n'arrive pas à déterminer lequel serait plus éthique : prendre le train ou la voiture ? Un repose sur l'énergie nucléaire qui va tuer des milliers d'êtres pendant des milliers d'années, mais peut-être aussi en faire vivre d'autres, le train va écraser un paquet d'insectes, la voiture aussi, moins, plus ? Quel est l'impact de ma consommation de pétrole si je prends ma voiture ? +/- que le train ? +/- que la marche à pied ?

Bref, la solution est de ne pas voyager pour ce qui est de ce problème, mais pour moi la question du choix éthique se pose tout le temps, et il me semble impossible à trouver de réponse claire (même si parfois, certains choix sont évidents). Donc, à quoi bon se prendre la tête à essayer de réduire la souffrance par les actes de consommation qu'on fait, tant qu'on reste dans le système ?
 
@Cépafo
Pour rebondir sur ta thèse de financement d'industrie, je me permettrais d'y apporter une nuance qui me paraît importante : quand tu achètes végé, tu encourages le végé.
Même en prenant le pire des exemples, celui du MacDonald, j'ose espérer que tu seras d'accord que moins il y aurait de gens qui achètent de leur burger au cadavre pour préfèrer les produits comme les salades ou les veggie burger (s'ils en font dans certains pays), alors MacDo s'adaptera à la demande.
N'oublie jamais que le vendeur doit aussi s'adapter à la demande, ou mourir.

Pour l'instant, nous sommes peu, mais nous sommes dans une phase de transition et de prise de conscience.
En continuant ainsi à encourager ce qui nous paraît mieux, par nos choix de consommation, on arrivera à terme à changer les choses.
Il ne faut pas oublier d'informer les gens qui posent des questions aussi, c'est important.

Le but n'est pas d'être irréprochable, c'est difficile dans une société spéciste. Ca le sera beaucoup moins quand on trouvera de la nourriture végé à tous les coins de rue (comme c'est le cas pour les produits d'exploitation aujourd'hui).

Pour tes dilemmes éthiques, je te propose de faire la distinction entre les produits de première exploitation, et les résidus/sous-produits de cette exploitation.
S'il y a des choses sur lesquelles tu n'as pas de pouvoir, il est vain de t'en faire pour ça je pense.

Garde courage surtout, même si nous sommes les pionniers et que les glaces vegan sont pour l'instant bien plus chères qu'elle ne le devraient :p
 
Petite précision sur les veggie burger de mactruc, kfc, etc. Oui ça existe un peu partout (sauf en France, tiens) mais ils sont cuits sur les même plaques que les autres. Ils ne sont donc généralement pas proposés en tant qu'alternative végé (aucun végé ne va les manger là bas) mais alternative santé/ régime pour les non végé.
On est pas encore exactement dans la prise en compte là.
 
Tout dépend. Pour ma part ça ne me dérange pas.
Je mange vg, entre autre et surtout, pour lutter contre l'exploitation animale. Mais je n'ai pas de dégoût de la viande... Donc manger quelque chose qui a cuit avec de la viande ne me pose pas pb.

Mais je comprends que ça puisse poser pb pour ceux qui ont une aversion pour le "produit" en lui même.
 
Merci pour cette précision Jezebelle (yuk ! :confus:)
 
De toutes façons dès lors qu'on mange dans un endroit qui prépare aussi de la viande, on s'expose à ce problème... Et manger vg chez MacDo m'apparaît aussi inutile pour faire changer les choses que de boire une bière sur sa terrasse. Je choisirai donc la bière en attendant d'y être enfermé à jamais !
 
Ben Kasui, tu tombes de la lune? ^^

Et sinon, je suis d'accord avec toi Cepafo, manger végé chez macdo ne fait de toute façon aucun sens.
Je te rejoins aussi sur les dilemmes que tu traverses puisque d'une certaine façon, j'ai les même. Même si je n'ai pas poussé la réflexion aussi loin que toi. Euh j'ai pas encore trouvé de réponses non plus :(
 
Jezebel":13bsaplk a dit:
Ben Kasui, tu tombes de la lune? ^^

Et sinon, je suis d'accord avec toi Cepafo, manger végé chez macdo ne fait de toute façon aucun sens.
Je te rejoins aussi sur les dilemmes que tu traverses puisque d'une certaine façon, j'ai les même. Même si je n'ai pas poussé la réflexion aussi loin que toi. Euh j'ai pas encore trouvé de réponses non plus :(
La seule réponse qui me viendrait à l'esprit pour le moment, c'est l'isolement et l'autarcie avec un minimum de besoins à assouvir... Mais qui est prêt à prendre cette décision ?? Moi pas pour le moment en tout cas, n'empêche que...
 
Euh ouais non, moi non plus, pas encore j'avoue :confus:
 
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