Bassegan":ry11x7ro a dit:
il y a religion car il y a affirmation d'une différence qui sépare et qui est donc violente
Les gens qui "appartiennent" à une religion croient que cette religion est dans le vrai, qu'elle pose de vrais enseignements, qu'elle expose des réalités. Les athées croient que la non-existence de Dieu est la vérité. On ne peut pas obliger quelqu'un à croire le contraire de ce qu'il croit vrai.
Selon ta démonstration, qu'on suive une religion (ou un sous-courant d'une religion) ou qu'on soit athée, ça ne change rien : On est obligatoirement dans la violence, il n'y a pas d'issue, pas moyen de faire autrement. L'athéisme est tout autant une différence qui sépare, violente envers les croyants.
Je suis athée (agnostique réfutant l'intérêt de la question de Dieu, pour être tout à fait précis), je suis à peu près certain que Dieu n'existe pas et que la religion est une erreur, j'ai de bonnes raisons de le croire, mais je suis aussi parfaitement conscient que ma croyance en la non-existence de Dieu (et au désintérêt du questionnement sur Dieu) est une violence envers les croyant.e.s en Dieu, donc je ne vais pas infliger cette violence à des croyant.e.s en Dieu si je pense que leur croyance n'est néfaste pour personne (d'autant plus si elle est bénéfique pour elleux).
Mon athéisme, ma conviction que les religions ont tort, est une violence inévitable, et je le reconnais. Je ne vais pas rejeter la faute de ma violence sur les croyants qui appartiennent à telle ou telle religion.
Tout comme je ressens comme une violence l'idée même de changer ma croyance en l'athéisme, l'idée que je puisse avoir tort, et d'envisager qu'une religion puisse avoir raison.
(Ce dont je me protège par une esquive agnostique bien pratique : D'une, selon le rasoir d'Ockham, la question de Dieu est inutile puisqu'indémontrable. Et de deux même si j'avais tort, même si un Dieu existait, il n'aurait lui-même pas de possibilité de me prouver qu'il est Dieu. Et même au-delà de ça, son existence, même prouvée, ne m'apporterait aucune réponse utile en quoi que ce soit. -Je ne souhaite même pas bénéficier du Paradis, du pardon ou autres avantages qu'un Dieu m'apporterait.- Même chose pour les religions non-monothéistes... entre autres choses... Mais est-ce que ce raisonnement est purement rationnel, ou est-ce que je me conforte par une justification a posteriori ? Je n'en sais rien, et je ne peux pas le savoir...)
Ce que tu exposes, c'est simplement que
[Je décompose avec des tirets, parce que ma phrase est très longue.] :
- personne ne peut être sûr.e à 100% d'avoir raison sur quoi que ce soit;
- et que chacun devrait garder à l'esprit que les autres sont capables de libre-arbitre (utiliser son cerveau) tout autant que soi;
- et que tous les autres ont des positions, croyances (y compris croyances scientifiques, idéologiques, culturelles, etc.) qu'il faut également prendre en compte et écouter, avec la même honnêteté que ses propres croyances (qu'il ne faut pas transformer en identités figées);
- et que nos croyances (au sens large, donc : le fait de posséder une information, une idée que l'on croit vraie) ne devraient jamais devenir des convictions, de valeurs qu'on associe à une identité de base. Parce qu'à partir du moment où on les pose en convictions, elles tombent sous la protection d'émotions fortes qui nous rendent incapables de les analyser rationnellement, rigoureusement et honnêtement. Doute systématique (et relatif) qui est possible et souhaitable pour la majorité de nos croyances, mais à peu près impossible pour d'autres. Parce qu'on n'est qu'humain.e.s, et que personne, aucun être conscient ne peut effacer l'ensemble de ses émotions pour ne faire place qu'à du rationnel pur (sous peine d'en mourir).
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En ce qui concerne la critique de la religion musulmane en France, elle entre tout simplement dans un contexte social qu'il est nécessaire de prendre en compte... Un contexte social majoritairement islamophobe, de haine et de peur envers une minorité muslman.e, qui en subit très concrètement et régulièrement les injustices... Et refuser de prendre en compte ce contexte social, c'est participer tout aussi sûrement à cette oppression islamophobe en refusant d'écouter leur vécu de minorité.
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TOUT est criticable sur cette Terre, dès lors que cela nous sépare de nous-même, des autres espèces et de la Nature que l'on fait crever par nos croyances religieuses et nos actes, OUI JE L'AFFIRME : TOUT EST CRITICABLE !! MEME LE VEGANISME !!
Et comme tu as mis une majuscule à "Nature", je remets un lien vers un texte que j'aime beaucoup :
http://tahin-party.org/finir-idee-nature.html