[mode "parenthèse je débarque en tutu à pois verts, torse nu + cravate à fleurs, avec des chaussures des sécurité et une passoire sur le tête, vous allez comprendre pourquoi"]
Ce matin en me couchant, j'ai eu vachement de mal à m'endormir, j'ai réfléchi au féminisme, et j'ai eu, entre autre chose (mais pas que), une pensée biscornue et bizarroïde, parce que j'aime bien avoir des pensées biscornues et bizarroïdes puisque c'est généralement le seul moyen d'avoir des idées nouvelles.
Je me suis dit ceci :
1) Le féminisme se bat pour la fin de l'oppression et l'égalité des droits (qui se traduit notamment par les études de genres).
2) Le patriarcat se bat pour la conservation de l'oppression et de l'inégalité des droits.
Le patriarcat a inventé un mythe sur le féminisme, qui serait une lutte en faveur des femmes afin qu'elles obtiennent PLUS de droits que les hommes (donc qu'elles renversent l'oppression actuelle, même si ça n'est jamais énoncé en ces termes, bien que ça soit logiquement ce que ça signifie : Admettre implicitement l'oppression actuelle des femmes par les hommes).
Pour entériner ce mythe, le patriarcat développe le "masculinisme" qui n'est qu'un mouvement de soutien aux hommes pour qu'ils conservent leurs privilèges actuels...
Et malgré ça, le féminise reste toujours un simple mouvement de revendication de l'égalité...
Donc on a deux forces opposées.
- Une qui revendique l'égalité pour les deux sexes, jugée "féminine".
- Une qui revendique l'inégalité en faveur des hommes, dite "masculine".
Et là, petite parenthèse illustrative :
-------------------------------------------------------------
Dans
ce bouquin, j'ai lu ce tableau :
Alors déjà, non seulement il y a une terrible confusion entre "genre masculin/genre féminin" et "revendications partriarcales/revendications du féminisme";
... mais même en supposant que l'un soit "masculin" et l'autre "féminin", y a des trucs qui devraient sauter aux yeux de l'auteur (homme) :
- "les rôles sexuels sont fluides"
- "garçons ou filles peuvent choisir pour modèle des traits ou attitudes de la mère et du père"
- "les différences de rôle sexuel n'impliquent pas de différences de pouvoir social"
- "l'émancipation des femmes signifie que les hommes vont partager aussi les tâches à la maison, pas seulement au travail"
Tout ça, c'est bien "
féministe", mais
ça n'est pas "à fort gradient de féminité" ! Au contraire, c'est égalitariste ! C'est un équilibre entre "féminité" et "masculinité" (enfin, sans perdre de temps à définir ce qu'on entend par là...).
C'est à gradient Zéro !
En schématisant : S'il y avait un "gradient de masculinité" de 10 (égal à -10 en féminité) posé sur la colonne de gauche, et s'il existait un "gradient de féminité" de 10 (égal à -10 en masculinité) quelque part à l'autre bout de l'échelle... Hé bien, la colonne de droite serait au gradient 0 (en masculinité et en féminité) contrairement à ce qui est dit.
L'échelle a donc été inconsciemment (et patriarcalement) décalée, pour faire apparaître les deux colonnes comme des extrêmes.
Fin de la parenthèse, vous allez comprendre pourquoi...
-------------------------------------------------------------
On a donc un féminisme qui revendique l'équilibre en étant perçu par l'anti-égalitarisme comme un extrême... Mais tant qu'on laisse ces deux forces s'opposer, l'objectif du féminisme sera toujours l'équilibre, la neutralité. Et l'objectif du patriarcat sera toujours "privilèges pour les hommes". Et le juste milieu entre ces deux forces, c'est simplement : "moitié moins de privilèges pour les hommes"... Peu importe combien de temps on y passe... Les deux "extrêmes" (objectifs opposés) ne peuvent être atteints que si l'une des deux forces s'éteint
totalement... Donc... jamais. L'égalité absolue entre hommes et femmes devient un objectif utopique. On ne peut que tendre éternellement vers l'un ou l'autre des objectifs fixés.
Pour que l'égalité sexuelle soit accessible, il faudrait au contraire qu'il existe une force égale à la force patriarcale, un objectif diamétralement opposé... C'est à dire un mouvement injuste, en faveur d'une société inégalitaire en faveur des femmes, qui se déclarerait bel et bien pour le matriarcat, pour l'oppression des hommes par les femmes...
Etant donné que les revendications du féminisme sont justes et égalitaires, et que je vois mal des femmes féministes décider de se comporter de manière injuste dans le but de rétablir l'égalité... ben, c'est la marde...
A moins, peut-être, d'imaginer un nouveau mouvement (s'ajoutant aux autres) parodique, humoristique, calqué sur le mythe du féminisme inégalitaire créé par le patriarcat, reprenant donc facilement les arguments également inégalitaires du patriarcat en les détournant en faveur d'une dystopie matriarcale afin de démontrer leur absurdité.
[/mode "parenthèse je débarque en tutu à pois verts, torse nu + cravate à fleurs, avec des chaussures des sécurité et une passoire sur le tête, vous avez compris pourquoi"]
C'était la réflexion à la con de quand j'ai dû mal à m'endormir, pendant une heure, à l'aube.