Pers0nne
Se gave de B12
Ben non, parce que par exemple (parmi d'autres), l'idée de "nature", est archi vachement hyper ancrée dans l'esprit de tout le monde par rapport au sexisme, et beaucoup moins quant au racisme ou la norme hétéro (le fait qu'à un type humain -sexe/'race'/orientation sexuelle- corresponde un ensemble de caractères psychologiques innés et génétiques, je veux dire).V3nom":1zgp1jbn a dit:Aux risques de me faire huer, je pense sincèrement que le sexisme n'est pas plus "compliqué/complexe" que le racisme, l'âgisme, le spécisme ou l'homophobie. C'est surtout parce que c'est plus proche de tout le monde et que ça touche le plus majoritairement, qu'on a bien prit le temps de bien analyser tous les moindres nano-angles phychologiques, sociaux , etc, qu'on en retire autant de sacs de nœuds.
Et aussi parce que la langue intègre, déjà à la base, un genre inclus chaque fois qu'on parle d'un humain. Tandis qu'on peut parler d'un humain sans expliquer dès le départ son orientation sexuelle ou ses origines ethniques/culturelles. Le genre est bien plus ancré dans l'idée d'identité que la "race" ou l'orientation sexuelle.
Et comme je l'ai dit, je ne parle pas du tout du spécisme, parce qu'on est très très très loin d'un monde "égalitaire" à ce niveau, parce que la mise en pratique d'un non-spécisme absolu est impossible (ce qui entraîne que la modélisation intellectuelle/psychologique du non-spécisme absolu est elle-même impossible), et parce que les travers psychologiques du spécisme, on ne peut même pas les étudier du point de vue des opprimés. Mais l'objectif de l'abolition de la viande, en lui-même, donc les ressorts du carnisme, et du spécisme actuel, ça met en oeuvre des processus psychologiques dont la réalité fait quand même bien consensus pour tous les antispécistes... Des processus psychos durs à admettre quand on est du mauvais bord, mais qui sont frappants une fois qu'on se pose en "anti". Parce que justement, on fait tous partie des oppresseurs, parce que les opprimés ne sont pas des agents actifs de la société, ils ne participent pas eux-mêmes à leur oppression, et l'oppression prend des proportions flagrantes qui n'ont même pas besoin d'études sociologiques ni considérations statistiques pour être observées.
Bref, mon ressenti (du moment) :
Peut-être que l'antisexisme est "plus compliqué" parce que justement on peut se permettre d'avoir une plus grande ambition avec le sexisme. L'égalité des sexes, on pourrait presque la toucher du doigt, si on arrêtait d'osciller et tergiverser. Si toutes les opprimées (c'est à dire la moitié de l'humanité) en prenaient conscience, en fait. Si elles décidaient une fois pour toute que c'est marre, que la parité en toute chose, c'est maintenant. La mise en pratique serait plus simple que tous les autres combats égalitaires, mais c'est la prise de conscience qui est désormais beaucoup plus compliquée, justement parce que plus on s'approche de l'égalité, plus l'inégalité se rend invisible, donc plus la force/revendication d'égalité s'amenuise... Ce qui permet des régressions, et donc à chaque recul un nouveau renforcement de la revendication féministe, laquelle s'amenuise quand on se rapproche à nouveau de l'égalité, etc... c'est-à-dire une fluctuation perpétuelle sans jamais atteindre l'égalité absolue...
Je te parle de visions égalitaires sociales universelles absolues. Je ne te parle pas d'actions scientifiques concrètes ou de mutations institutionnelles ponctuelles. Faut comparer des choses comparables... Le sexisme n'a pas disparu avec le droit de vote des femmes, ni le racisme avec l'abolition de l'esclavage... C'est pas un truc qui se mesure historiquement avec deux ou trois lois... Je te parle d'une mentalité générale profonde à propager dans la cervelle de l'humanité entière, de concepts, de visions du monde, pas d'une loi, qui s'ajoute à un loi, qui s'ajoute à une loi... Si tu connais un seul égalitarisme (d'un seul type) qui ait atteint l'objectif absolu d'une adhésion totale dans les mentalités de l'humanité entière, ben...V3nom":1zgp1jbn a dit:Et quand tu dis "Aucune société n'a fait disparaître totalement racisme, homophobie, sexisme et autres discriminations/oppressions jusqu'à présent.", j'me dis heureusement qu'il y a "jusqu'à présent" sinon j'entendrais "Aucune société ne fera jamais disparaitre...", un peu de la même manière qu'on aurait pu entendre par le passé que jamais aucun homme ne volera, ou n'ira sur la lune, ou que jamais deux personne du même sexe ne pourront se marier.