Alors je promets pas que le débat sera safe ( c'est mort d'avance je pense) mais si je règle pas ça un minimum, je vois pas comment pouvoir rester ici et me sentir à l'aise.
Tout d'abord, je crois qu'on se comprend pas, pour l'histoire des relations amoureuses/sexuelles entre cisgenre et transgenre.
Il n'est nullement question de consentement, mais de pression, chantage affectif, culpabilisation quand je parlais de ce que subissent mes ami·e·s transgenres qui "acceptent" de subir des cisgenres dans ce cadre-là.
Quand dans le cadre d'une relation cis hétér@, on parle d'un mec qui fout la pression à sa meuf pour qu'elle se conforme à la vision de la fâme ( épilation, minceur et silhouette, rabaissement, tâches ménagères, pratiques de couple) et que le mec largue ou fait souffrir la meuf pour ce genre de merde, il n'est nullement question de consentement...
Dans une relation cis/trans ( que ça soit hétér@ ou pas), les équivalents de ces pressions et rabaissement existent, surtout si nous voulons modifier notre apparence, notre corps. La pression de l'amourum cisgenre peut être énorme, que ça soit pour qu'on ne modifie pas notre apparence, ou l'inverse, que ces modifications nous rapprochent de son "idéal". Je sais pas si vous vous imaginez comment ça peut être flippant de se mettre aux hormones et de subir tout ça avec en plus le flip d'avoir un·e amourum qui nous culpabilise parce qu'on grossit, prend pas de sein, etc...
Voilà, j'espère que ça sera plus clair.
Deuxième point, j'ai envie de décerné un prix nobel de cisplaining ( et mesplication, c'est-à-dire quand quelqu'un non oppressé par un système d'oppression qui explique à des personnes qui les vivent, comment ça marche) quand j'entends quelqu'un ( si je dis pas de bêtise) expliquer le patriarcat quand il n'est ni oppressé par celui-ci, et en plus l'expliquer de façon cissexiste ( en mode, la plupart des mecs et/ou personnes assignées mecs à la naissance sont des mecs cis het oppressifs et relous, donc on va dire que ça se limite à ça, parce que j'ai une connaissance infini des notions de transphobie et de sexisme).
J'aurais espéré que plus de monde que ArjunaKhan réagisse à ça. Je suis vraiment déçue, j'ai eu le malheur de croire que Végéweb était différent des autres cyber lieux de débat entre végéta*ien·ne·s peu safes.
Je voudrais une explication sur ce que vous savez des privilèges que les personnes transgenres ont.
La plupart ( bien plus de la moitié) des meufs trans ont été violées ou le seront, plus de la moitié subiront les violences conjugales.
QUand on est perçues comme des mecs, on échappe pas au harcèlement de rue et celui-ci peut être particulièrement violent, et quand on est juste perçues comme des meufs ( supposément cis) ben on subit ce que les meufs cis subissent, jusqu'au moment où potentiellement l'harceleureuse se rend compte qu'on est trans et là ça peut tourner à l'agression.
Médiatiquement on existe que de façon caricaturale, du monstre à la créature sexualisée et fétichisée à outrance...
Je suis curieuse de voir quel privilège ont les meufs trans...
Les mecs trans et les gynécos c'est vraiment triste, sans parler de toutes les emmerdes de paperasses quand ceux-ci prennent de la testostérone ( car les changements physiques sont rapides, du coup mon ex ne pouvait pas faire pleins de trucs car on lui disait que c'était pas sa carte d'identité).
Et du coup la plupart d'entre eux découvrent les privilèges masculins quand ils ont du passing ( être perçu dans leur genre), mais avec un vécu de personnes assignées filles à la naissance pour la plupart.
Euh, quel autre privilège ont les personnes trans?
Selon les pays, 60 à 95% des personnes trans sont au chômage et une bonne partie de celles qui trouvent un emploi finissent au prud'homme quand elles peuvent pour les discriminations qu'elles subiront durant ces périodes d'emploi.
Le contrôle de notre corps, c'est mort... En plus on est psychiatrisé·e·s.
Ah, et aussi nos voyages ( outre les emmerdes de passeport) nous sont limités, pas possible par exemple pour certaines personnes trans d'aller voir leur famille et ami·e·s dans certains pays ( je pense à mon mec qui va en Algérie voir sa famille avant de ne plus pouvoir y aller à cause des risques d'aller en prison s'il y retourne après le début du traitement hormonal, et qui y risquera des agressions avec sa dégaine que ça soit avant ou après les hormones).
Mon but est pas d'être larmoyante, mais de vous faire comprendre que les privilèges masculins pour les meufs trans, c'est n'imp, et pour les mecs trans non plus.
Sinon, la classe de sexe, je pense qu'on peut un peu mettre à jour notre vocabulaire?
Le féministe intersectionnel et tout ça, ça peut être intéressant, car bon, le féminisme des premières vagues, malgré sa légitimité et son urgence, était plutôt excluant pour les personnes de couleur, la classe ouvrière, les lesbiennes et personnes transgenres ( et j'en oublie surement).
Les intersexes existent toujours, soit dit en passant, votre binarité pseudo biologique leur chie bien à la gueule, comme si les mutilations et invalidation de leur existence leur suffisaient pas...
Bref, je sais pas si je suis claire, mais c'est ma dernière tentative de débattre de ça ici... Enfin je sais pas pourquoi je m'acharne, mes potes véganes/antispé sont pas transphobes, donc bon...