La prostitution volontaire, pour, contre, s'en branle ?

La prostitution n'est pas de la sexualité. Comme le viol. C'est une violence sexuelle et économique. Si tu te prends un coup de pelle tu ne vas pas dire qu'on fait du jardinage!
Les escort boy ne représentent qu'une infime minorité, l'écrasante majorité des personnes subissant la prostitution sont des femmes et des enfants pauvres. Ce n'est pas un détail contrairement à la situation des escort boy, cela fait parti des fondements de la réalité de cet esclavage. Car la prostitution n'est pas un métier. C'est un esclavage. Je trouve cela choquant d'utiliser ce fil pour parler des escorts boys. Sans contextualiser ce phénomène comme une particularité évidente. Cela contribue à la confusion entretenue par les défenseurs de l'exploitation sexuelle. Et fait disparaitre la réalité sordide et infernale d'être humains innocents, objets de consommation et de destruction implacable.

Rendons le vocabulaire à sa réalité réelle, celle de décrire ce que nous vivons dans nos vies et non pas l'instrument de propagande des puissants qui cherchent à maximiser leur profit au mépris de la dignité humaine!
 
Je comprend bien moogli juste vu que tu parle de recontextualisation, je vais me permettre de recontextualiser ma parole. Je ne connais qu'assez peu de chose en ce qui concerne la prostitution, je ne connais aucune prostituée personnelement et les seuls outils que j'ai pour parlé du sujet c'est un ressenti personnel, ce que j'en lis et eventuellement les gens avec qui je parle.

Tu trouves mes propos choquants, je peux le comprendre. Le truc c'est qu'ici on est sur un forum pour exprimer chacun nos avis respectifs et eventuellement se nourrir les uns des autres. Et que poser ton point de vue comme une vérité moi personellement me choque. Dans les faits certaines personnes revendiquent le fait d'être prostitué(e), que cela soit une minorité, que ces personnes soit manipulée, qu'elle soit la victime d'un systéme, d'un contexte économique et social n'est pas la question. Il subsiste un doute, donc je pense que cette part de doute se doit d'être respectée. Je n'ai pas de doute sur le fait que manger des animaux est un systéme nocifs à tous car que je le vois dans tous les aspects de ma vie. En revanche j'ai un doute sur la prostitution. Je n'ai pas de doute sur le fait que beaucoup de personne souffre de la prostitution en revanche j'ai un sérieux doute sur le fait qu'elle en souffre toutes.

C'est la question éternelle sur la liberté. Accepterais tu de commettre un acte liberticide aussi insignifiant soit-il pour préserver le confort de tous ? Et si tu en accepte un petit, pourquoi pas un gros ? Pourquoi pas deux, pourquoi pas trois ?


C'est un esclavage. Je trouve cela choquant d'utiliser ce fil pour parler des escorts boys. Sans contextualiser ce phénomène comme une particularité évidente.

Honnêtement j'en sais rien moogli, j'en sais rien si c'est une particularité évidente ou pas. Comment le saurais je ? On est sur un forum sur les régimes végétariens non ? Pas un forum sur les escort boy non ? Comment je pourrais le savoir ? ;)


Rendons le vocabulaire à sa réalité réelle, celle de décrire ce que nous vivons dans nos vies et non pas l'instrument de propagande des puissants qui cherchent à maximiser leur profit au mépris de la dignité humaine!

Moogli, moogli je te sens partir là, je te sens partir haut et je crois que je ne vais pas arriver à te suivre pour le coup. ^^ Tu as trés certainement en partie raison mais avoir recours à un vocabulaire lyrique n'y changeras rien.

L'argument que je voulais énoncé c'est que justement si une personne qu'elle soit homme ou femme d'ailleurs n'a pas besoin de se prostituer pour vivre peut être que cela change le paradigme : prostitution=esclavage. Je trouvais que c'étais un aspect de la discussion qui était intéréssant. On est sur un forum de discussion, on est là pour discuter et s'influencer je pense, sur la base d'argument étayé si possible. Sinon autant ne pas faire de fil sur le sujet je pense...
 
Les escort boy ne représentent qu'une infime minorité, l'écrasante majorité des personnes subissant la prostitution sont des femmes et des enfants pauvres.

Mais il y a une différence entre les escorts et les prostitué.es ? Je croyais que c'était la même chose. Les "escorts" sont ceux qui sont "indépendants" c'est ça ? Et je croyais aussi qu'il y avait pas mal d'hommes dans la prostitution (au pif 10%), mais qu'il n'y avais jamais ou presque jamais de clients femmes.
 
ArjunaKhan":267atdvt a dit:
Je n'ai pas de doute sur le fait que manger des animaux est un systéme nocifs à tous car que je le vois dans tous les aspects de ma vie. En revanche j'ai un doute sur la prostitution. Je n'ai pas de doute sur le fait que beaucoup de personne souffre de la prostitution en revanche j'ai un sérieux doute sur le fait qu'elle en souffre toutes.
Je vois les conséquences de la prostitution dans ma vie de tous les jours et pourtant, je ne suis pas directement concernée. Quand on est une femme, voir les conséquences que la prostitution a sur notre vie est juste évident (même si c'est possible de se fermer les yeux): combien de fois n'ai-je pas entendu la question "c'est combien?" ou autres suppositions que si on me payait ce serait évidemment ok. Combien de fois n'ai-je pas eu droit à des réflexions de genre "oui, mais bon, si t'as pas envie, c'est pas grave, t'as qu'à me laisser faire" (ben oui, si des femmes "acceptent" des relations sexuelles contre de l'argent, c'est que ce n'est pas important que la femme ait envie ou pas.

Cela te semble évident que exploiter des animaux est un problème. Cette évidence que tu ressens (et j'imagine que tu te demandes parfois "mais comment les omnivores peuvent-ils refuser de voir cette évidence?") est probablement assez semblable à l'évidence que moogli ou moi ressentons dans le fait que la prostitution est un souci.

Un article que Usagi.Chan a partagé dans un autre topic sur ce forum t'éclairera peut-être : https://tradfem.wordpress.com/2016/...ous-faut-etre-radicales-dans-notre-mouvement/
 
Ironique comment cet article féministe renie un des premiers slogans féministes " mon corps, mon choix".

Je trouve que l'article est très jugeant envers les autres formes de féminismes de la seconde vague. La kinkyphobie occasionnelle et l'âgisme me répulsent pas mal aussi.

L'usage de la formulation "femmes réelles" m'interroge pas mal ( surtout que par expérience, les articles SWERF ou abolos me mènent facilement à des articles TERF)
 
mais qu'il n'y avais jamais ou presque jamais de clients femmes.

De ce que je sais oui, cela concerne exclusivement des hommes.

Cela te semble évident que exploiter des animaux est un problème. Cette évidence que tu ressens (et j'imagine que tu te demandes parfois "mais comment les omnivores peuvent-ils refuser de voir cette évidence?") est probablement assez semblable à l'évidence que moogli ou moi ressentons dans le fait que la prostitution est un souci.

Ah mais qu'on se comprenne, je ne remet absolument pas en question l'hypersexualisation/l'objectification des femmes. Même si en l'occurence c'est plutôt l'objectification d'une version idéalisée de la femme et non pas de toutes les femmes. Mais dans l'absolu je ne vois pas en quoi cela remet en questions les choix de vie de certaines personnes fut ce t-elle ultra minoritaire.

Ce que tu évoques nurja par exemple, n'est-ce pas le reflet d'une prostitution de rue ou les prostitué(e)s sont justement considéré comme des marchandises ? Du coup, ext-ce que le probléme ce ne serait pas juste la prostitution de rue ? Voir même le manque de présence des hommes prostitué ? L'omniprésence des protitué hommes ça a déja existé, pourquoi ça ne pourrait pas se reproduire ?



Oui j'avais déja lu cet article et je suis en désaccord fondamental avec lui sur le sujet. En un sens c'est génial puisque je vais pouvoir dévellopper un point de vue que j'ai peu l'occasion de devellopper.

Selon moi, ce n'est pas l'hypersexualisation des femmes en soi qui pose probléme. C'est l'hypersexualisation de la société d'une part (discriminante pour ceux qui ne sont pas hypersexualisé), d'une certaine vision de la femme (discriminante pour celle qui ne corresponde pas à ce modéle et alliénante pour ceux qui sont conditionné par ce modéle) et du coup la sexualisation de l'homme qui est subordonné à cette représentation de la femme.

Dans tous les cas ça pose une norme modéle ou la femme a envie de l'homme, a envie de lui d'une certaine maniére et ça rejette d'emblée toute structure un tant soi peu différente. Je pense que la vraie solution n'est pas de "supprimer" les représentations sexualisés, ce qui est absurde au final. Non la vraie solution c'est de sexualiser une vision différente de la femme, du couple, de favoriser les sexualités plurielles de maniére générale et justement de ne pas se concentrer sur un modéle qui est alliénant.

Et pour critiquer un peu plus concrétement ce qui a été dit dans l'article en lien, il faudrait aussi (entre autre) arrêter de se branler sur youporn et aller voir ce que fais courtney trouble, ce que fait erika lust, ce que fais ovidie, ce qu'a pu faire annie sprinkle,etc... On vit dans une société libérale non ? Ben dans ce cas tant qu'à consommer, consommons les produits qui nous font sortir de ce modéle phalo centré, hétéro-centré, homophobe, transphobe, sexiste et j'en passe et des meilleurs. Encourageons la bisexualité masculine, faisons la promotion d'une "vraie" bisexualité féminine, montrons des corps différents, des couples aux physiques qui n'ont rien à voir. Montrons des couleurs de peaux qui se mélangent, des ages qui se mélangent, des looks qui se mélangent, montrons à quel point la sexualité ça peut être quelque chose de métissé et de beaucoup plus ouvert/epanouissant que ça.

Non ?
 
Je n'ai aucune envie de consommer de la pornographie, qu'elle soit dite alternative ou pas.
Le fait d'être prise pour un objet, je le vis régulièrement dans ma vie de tous les jours : quand un homme a les yeux fixés sur ma poitrine, quand un homme (oui, c'est généralement des hommes que cela vient) me fait une remarque sur la manière dont je suis habillée... La prostitution et la pornographie ne sont qu'un aspect de l'objectivation d'êtres humains (féminins principalement) pour la consommation par des hommes. Je ne pense pas que le fait d'objectiver les hommes soit la voie à suivre.

En tant qu'être humain (et donc en tant qu'animal), j'ai le droit d'être considérée comme une personne sensible et non comme un objet à consommer. C'est vrai de tous les êtres humains.
 
Je n'ai aucune envie de consommer de la pornographie, qu'elle soit dite alternative ou pas.

En l'état je faisais référence à toutes les représentations à portée sexualisante mais aprés oui c'est ton choix tu fais comme tu veux.

Le fait d'être prise pour un objet, je le vis régulièrement dans ma vie de tous les jours : quand un homme a les yeux fixés sur ma poitrine, quand un homme (oui, c'est généralement des hommes que cela vient) me fait une remarque sur la manière dont je suis habillée... La prostitution et la pornographie ne sont qu'un aspect de l'objectivation d'êtres humains (féminins principalement) pour la consommation par des hommes. Je ne pense pas que le fait d'objectiver les hommes soit la voie à suivre.

Et bien trainant depuis peu avec des personnes bisexuelles, je peux t'affirmer le contraire. Le truc (de mon ressenti) c'est que quand tout le monde est potentiellement attiré par tout le monde c'est un peu comme si personne n'était attiré par personne. Je pense qu'il y a un probléme dans nos sociétés parce qu'il y a un focus et que c'est quand même du en grande partie à l'attirance sexuelle/romantique et surtout au type de sexualité qu'on envisage entre ce qu'on appelle homme et ce qu'on appelle femme. Mais aprés il est vrai que je peux me tromper et qu'il y a certaines données que je n'ai pas pris en compte.
 
Nurja":2p3dfqlq a dit:
Je n'ai aucune envie de consommer de la pornographie, qu'elle soit dite alternative ou pas.


Personne ne t'oblige à consommer de la pornographie.

Les représentations normatives et aphrodistes des corps des femmes existent sur tout support et refuser l'existence de ces supports ne changera pas ces injonctions à certains critères de beauté cishétérocentrés et grossophobes.
Cependant, le mannequinat, l'art érotique ou non, la pornographie et tout support ayant un acte de représentativités de la diversité des corps ( des femmes, des hommes, des non femmes, des non hommes) luttent contre ces normes.

Je pense pas que briser ces codes soit quelque chose de négatif.
 
ArjunaKhan, comment le saurais tu? Ben avec la lecture de ce fil extrémement bien documenté. Ce qui permet la mise en perspective des commentaires que tu peux poster. Il y a plein de façon de se montrer irrespectueux dans la conversation et le coup de balancer un commentaire et se défausser aprés j'adhère pas. Et vu que tu précises qu'ici on est pas sur un forum féministe j'ai envie de te rappeler la chance que tu as de pouvoir ignorer quand tu le souhaites la violence quotidienne du sexisme et le lien évident qu'elle entretient avec la prostitution. Quand Nurja le met en relief et que tu explique que tu ne vois pas les choses ainsi ce serait drôle si ce n'était pas aussi tragique. Ne t'en déplaise, nous sommes nombreuses à faire cette expérience indirecte des effets de l'exploitation et de la destruction des femmes dans la prostitution. Et nombreux également a faire valoir l'apropriation du vocabulaire par les dominants dans le but de maintenir l'exploitation. Je ne suis pas le porte parole d'un point de vue unique, fais un tour sur "Les mots sont importants". Ah oui, tout d'un coup pour le marché du sexe, 1 des 3 plus juteux au monde, les mécanisme de domination et les stratégies d'exploitation ne sont plus les mêmes? Propagande, mensonges et dissimulations sont toujours aux fondements de l'exploitations des faibles par les puissants. Et le langage est une de leurs armes les plus redoutables.
 
J'avoue, je me suis arretée à la mise en place "d'autres modèles de sexualisation". Je ne fais mas partie des femmes habituellement sexualisées dans les media, j'en suis très contente.

Sinon le "mon corps, mon choix" c'était justement pour se liberer des carcans mis en place par la maternité imposée et les attententes en matiere de devoir sexuel attribuées aux femmes, par pour encenser un système oppressif et exploitant.
A titre indicatif, la majorité des prostituees au Canada sont des femmes autochtones, de ce que j'en sais, elles aimeraient bien qu'on arrete de penser que "c'est leur choix".

Et en ce qui concerne la difference prostitution de rue/ escort => y'en a pas. Meme violence, meme exploitation, avec en plus les sites de c*nn*rds (pardon, "clients") qui te filent des notes sur ton physique et tes prestations quand tu es escort.

En fait je n'arrive meme pas a comprendre qu'on en revienne a chaque fois a ce p*tain de choix sans jamais s'interroger sur le fait que la majorites des hommes pensent qu'il est completement normal que du sexe leur soir du d'une maniere ou d'une autre, genre en payant.
C'est vraiment le projet de société qu'on veut, entretenir le fait que le sex'leur est un du?

Je vais quitter cette conversation, ca me fait hurler interieurement.
 
Comme Jez cette conversation me fait hurler.
Ça fait des décennies que les féministes mettent en évidence et luttent contre l'hypersexualisation et l'exploitation sexuelle des femmes et j'ai l'impression qu'on avance pas d'un iota. Pire on recule en encensant l'hypersexualisation et en proposant de réifier aussi les hommes pour avoir l'égalité. Super ! Comme ça on sera tous des objets et plus des êtres sentient.e.s à part entière !
Y'a un moment faut peut-être se poser la question du monde qu'on veut construire. Est-ce qu'on veut que les être sentient.e.s soient des objets que l'on peut consommer, acheter, louer ou bien qu'illes soient considéré.e.s et respecté.e.s comme des individu.e.s à part entière pour leur valeur intrinsèque ? Parce qu'on ne peut pas avoir la margarine et l'argent de la margarine. Soit on est un objet soit on est un être. On est presque toutes et tous d'accords sur ça ici quand il s'agit des animaux non-humain.e.s pourtant...
Et outre le fait que je ne souhaite pas d'un nivellement par le bas, je crois qu'il faut être vraiment naïf (ou mascu) pour croire que les hommes pourront un jour descendre aussi bas que les femmes. L'hypersexualisation des hommes à (tout) doucement commencée dans la pub pour autant ils ne sont pas harcelés sexuellement dans la rue, au travail et dans les transports publics, subissent toujours très très peu de viols et d’agression sexuelles (à l'âge adulte) et ne se prostituent quasiment pas. Ils ne sont pas et ne seront jamais considérés comme des produits pour la simple raison qu'ils sont les consommateurs ! Ils sont les consommateurs parce qu'on leur a appris dès leur plus tendre enfance (voire avant) à considérer que tous leur est du, qu'ils sont légitimes à l'ouvrir sur tous les sujets, légitime à définir le vocabulaire et le langage, à définir ce que sont les femmes et les filles, que leur droit d'accès au sexe est souverain, etc.

Je trouve toujours hallucinante la façon dont des personnes qui se considèrent de gauche, d'extrême-gauche et anticapitalisme se mettent tout d'un coup à aduler le libéralisme et le marché libre quand il s'agit de vendre le corps des femmes.
Pour moi cette conversation est juste une illustration supplémentaire d'à quel point notre éducation genrée, la façon dont nous sommes et surtout avons été perçu.e.s par le reste du monde dans nos première décennies de vie (bref le girlhood/boyhood) modèlent notre façon de voir le monde et rend les dominants aveugles à notre condition et sourds à nos protestation.

J'ai préféré faire une réponse globale plutôt que me lancer dans une "quote-war" donc j'ai probablement laissé passer des trucs mais ça m'épuise à l'avance donc tant pis.


Ps : ArjunaKhan : je trouve la façon dont tu t’adresse à Moogli particulièrement parternaliste.
 
Et en ce qui concerne la difference prostitution de rue/ escort => y'en a pas. Meme violence, meme exploitation, avec en plus les sites de c*nn*rds (pardon, "clients") qui te filent des notes sur ton physique et tes prestations quand tu es escort.
Ok, merci :) C'est juste que je croyais qu'il n'y avait aucune différence dans la définition.

Hum, sinon j'aurais envie de poser une question, j'espère qu'elle ne sera pas mal prise... est-ce que l'abolition est vraiment possible ? Je veux dire, ce serait formidable qu'il n'y ait plus de prostitution, ou que les réseaux de prostitution soient ultra-rares, mais ça me paraît impossible qu'un jour les vieux pervers qui ont envie de payer des gens pour abuser d'eux disparaissent, les "gens comme ça" ça a toujours existé et ça me semble pas près de disparaître... du coup je me demande si c'est pas encore plus dangereux pour les prostituées si on rend ça complètement illégal, par exemple je lisais cet article : http://lmsi.net/Le-modele-suedois-est-un-echec,1268 et je me demandais si ça ne risquait pas d'être forcément comme ça si on rendait la prostitution illégale. Par contre en faire un "vrai" métier comme en Allemagne ça on sait tous que ça ne fait qu'empirer les choses, mais est-ce possible de l'interdire sans mettre en danger des vies humaines ?

Du coup je lisais le "débat" sur les pornos en dessous, et ça me paraît une meilleure idée de remplacer les pornos "mainstream" par les pornos"alternatifs", puisque la plupart des gens auront toujours envie de pornos (ça date pas d'hier, les gravures érotiques par exemple ont toujours existé), autant ne pas leur mettre des fantasmes de viol/malsains dans la tête. Mais j'ai conscience que ce métier sera toujours dangereux pour ceux qui le pratiquent (le porno) :confus:
 
l'esclavage aussi, il est pas aboli, y'a énormément d'esclaves domestiques de nos jours. Devrait-on pour autant légitimer (et donc légaliser) la pratique? Ce ne serait finalement que lui accorder un statut de moralité. (et les papiers que je lise moi ont plutôt des chiffres tendant à prouver que les meurtres ou agressions sur prostitué.e.s se sont effondrés en Suède! (par ex https://ressourcesprostitution.wordpres ... n-norvege/ ou https://ressourcesprostitution.wordpres ... onctionne/ par ex en cherchant très -trop- vite fait)

après, question porno, que ce soit mainstream ou alternatif, ça sonne à mes oreilles comme du welfarisme sexuel ^^ loin de moi l'idée de penser que tout le monde devrait vivre sans porno, j'en regarde moi-même... juste, je les choisi sans véritable personne dedans, des dessins, surtout. En BD ou animés. Et des livres... du moment que j'en trouve qui ne véhicule pas les idées et la validation patriarcale (ou essentialiste!)
 
J'ai encore une question sur ce que deviennent les prostitué·e·s qui arrêtent cette activité dans les cas de diminution. Est-ce qu'il y a une réinsertion dans le monde du travail? Est-ce qu'il y a un réel suivi? Comment des personnes qui se sont retrouvé à pratiquer ces activités peuvent subvenir à leur besoin dans les cas de pénalisation des clients?

J'ai jamais été pour une hypersexualisation des humain·e·s, et j'ai jamais dit qu'il était normal qu'un homme puisse avoir tous ces besoins comblés. De même que je n'encense pas le libéralisme.
Cependant, je garde en tête qu'on est dans le monde réel, c'est-à-dire qu'il y a des personnes qui se retrouvent à pratiquer des activités et je suis pas sûre que l'abolition du travail du sexe puisse être efficace.

En tout cas, dans un sujet que je connais un peu plus ( le milieu trans*) je ne vois pas comment interdire la prostitution permettraient aux personnes trans* de vivre mieux, sachant que celles qui ne sont pas travailleuses du sexe se retrouver dans des activités clandestines également afin de payer leur parcours de transition et déjà un gros tiers d'entre nous ( chiffres des Etats Unis) fait un passage en prison ( meuf trans* en prison de mecs cis, hein! Donc plus de la moitié s'y retrouvent violer, et comparez pas le viol avec le travail du sexe, s'il vous plait). Et l'abolition de la prostitution pousseraient la plupart de ces meufs trans* vers d'autres activités clandestines ( deals, vente d'organe et d'armes, etc) qui leur coute souvent la mort.

Donc d'accord, la prostitution et l'esclavage sexuel n'est pas quelque chose d'idéal, mais là j'ai surtout l'impression que votre discours ( en mode " les féministes luttent contre..." qui sous-entends que les TdS ne sont pas féministes) culpabilisent les personnes qui (sur)vivent en pratiquant ces activités.

Usagi.chan: quand tu parles du boyhood/girlhood, tu sous-entends que les meufs trans* sont des dominantes en terme de sexisme?
 
SuperBulle":3vkwta0o a dit:
est-ce que l'abolition est vraiment possible ? [...], mais est-ce possible de l'interdire sans mettre en danger des vies humaines ?
Des vies humaines (en nombre non négligeable) sont déjà en danger aujourd'hui à cause de la prostitution.
Quant au fait de savoir si c'est vraiment possible ou pas... Je pense que c'est comme l'esclavage : le fait qu'il ait été aboli n'empêche pas des situations d'esclavage de perdurer, mais cela diminue vachement le nombre de victimes. Et le nombre d'agresseurs aussi. Parce qu'un certain nombre de personnes se disent "ok, si c'est mal alors je ne le fais pas, par contre, si c'est normal pourquoi pas"

Pour les personnes trans, je pense que le souci n'est pas de permettre ou pas la prostitution, mais de permettre aux personnes trans de travailler dans le boulot qu'elles souhaitent (en adaptant les diplômes, en augmentant l'ouverture d'esprit des gens qui devraient accepter que si une personne dit qu'elle s'appelle "x" et qu'elle veut qu'on utilise tel pronom, on le fait même si sa carte d'identité dit autre chose).
Pour moi, c'est un peu comme si on demandait "oui, mais et les femmes sans papier, que vont-elles devenir si elles ne peuvent pas se prostituer?" Le souci est de leur permettre d'avoir un boulot choisi (et de leur donner des papiers)
 
Je suis désolé si je remonte à une discution qui est peut-être maintenant caduque, mais j'ai eu envie de répondre à 2 - 3 choses, en essayant de ne pas redire ce qui y a déjà été répondu. (en tout cas pas après l'intervention en question, avant, c'est certainement le cas ^^)

ArjunaKhan":w9mixlj6 a dit:
Dans les faits certaines personnes revendiquent le fait d'être prostitué(e), que cela soit une minorité, que ces personnes soit manipulée, qu'elle soit la victime d'un systéme, d'un contexte économique et social n'est pas la question.

Et en vertue de quoi ce ne serait pas "la" (ou tout du moins une question à se poser systématiquement) ? Etant donné que justement tu garde en tache de fond le doute qu'il doit exister quelque-part des femmes prostituées qui l'ont choisit et qui n'en souffrent pas, pourquoi balayer d'un revert de main ce qui pourrait expliquer cela ? A part le fait que ça expliquerait en même temps pourquoi toutes les autres en souffrent...

Autre point : Tu emploi le terme de "choix" en ce qui semble pour toi concerner une quantité d'emploi qui ne sont pas de la prostitution. Tu dis (enfin cite, mais ici c'est pareil) que s'il y a autant de dérive, c'est qu'à partir d'un moment les gens se retrouvent contraint à faire des choses qu'il aurait refusé de faire en temps normal, afin de pouvoir subsister.

Je bosse dans un camping 5 étoiles, j'aide à préparer le matos en prévision des premières réservations. Et bien je viens de passer la journée à nettoyer au karcher et retaper des trampolines pour gamins, certes ça n'a rien d'extraordinairement pénible comme boulot (en tout cas rien à voir avec la prostitution), et pourtant je n'avais fondamentalement aucune envie de faire ça, et si je n'avais pas eu besoin d'argent, je ne bosserais pas là dedans...

Et cet "éclairage" concernant ce qui est / devrait / ne devrait pas être monnayé, n'a rien de nouveau, je te recommande la lecture de King Kong Theory de Virginie Despentes, bien que je sois persuadé que ça a surement été déjà analysé et écris avant elle.
Elle remet notamment en question le fait que pour trop de femmes en couple, le sexe est une injonction, plus ou moins consentie, qu'on appelle ou pas "devoir conjugal", et qui récemment encore était un texte de loi même, alors qu'il n'y a aucune contrepartie financière dans ce cas précis...

Un autre point :

Tu trouves mes propos choquants, je peux le comprendre. Le truc c'est qu'ici on est sur un forum pour exprimer chacun nos avis respectifs et eventuellement se nourrir les uns des autres. Et que poser ton point de vue comme une vérité moi personellement me choque.

N'oublies jamais, surtout en matière de ce que je vais appeler "conflit social" (racisme, sexisme, spécisme, lutte des classes, âgisme...), n'oublies jamais de quel côté de la barrière de la lutte dont tu parles tu fais partie, de quel côté de cette même barrière se trouve la personne à qui tu t'adresse, et depuis quelle société (et les privilèges associés) proviens-tu et parles-tu. (Étant dans la même situation que toi, tu m'en vois au moins aussi désolé que toi, crois-moi)
Du coup il y a des chances pour que le point de vue d'une femme concernant l'exploitation des femmes soit plus légitime (sans aller jusqu'à parler de "vrai")

Rha et puis le nivèlement par le bas en te basant sur ce qui te semble une réification totale (et donc "annulée") entre personnes bi, j'ai l'impression que tu confonds avec ce même terme "d'objectification" 2 signifiés qui sont à peu près opposés :

-l'utilitarisme
-le désir

Et là je ne peux m'empêcher de penser à ce petit passage avec Franck Lepage... Que je vais devoir uploader parce-qu'apparemment il n'y a plus la version complète sur internet.
En gros il explique en quoi le projet (mot number one dans les bouquins de management aujourd'hui) tue le désir, et il dit qu'il suffit de demander à n'importe quelle femme, elle saura faire la différence entre quelqu'un qui a un désir pour elle, et quelqu'un qui a un projet sur elle... Le désir considère l'autre comme sujet (et non objet), et t'oblige à composer avec celui de l'autre (ou son absence).

Quel désir dans la prostitution...
 
la pénalisation des clients, du moment que les prostitué.e.s ne les dénoncent pas... C'est surtout une protection pour les prostitué.e.s en fait, puisqu'en cas de litige avec leurs exploiteurs, s'ils abusent de trop ou cassent les contrats, c'est les exploité.e.s qui peuvent s'en plaindre, sans avoir à rendre de compte sur leur prostitution :eek: Enfin, c'est ce que j'en ai compris?
en tout cas, pour être entrée en prostitution par le biais du viol, je fais plus que les comparer, me prostituer, c'était du viol tarifé en ce qui concerne mon expérience :caillou: et c'était clairement du compromis patriarcal: un truc qui pouvait m'apporter quelques """avantages""" sur le court terme et qui à courte et longue échéance, ne faisait que délivrer des messages validant le patriarcat et la consommation de corps féminins, trans, bref, non cisgenré masculin dominant, quoi! Les zhoms hiérarchiquement avantagés de base pouvant s'approprier tout et qui ils voudraient... -_-
 
Et est-ce que l'abolition de la prostitution permettrait que toutes personnes de survivre.

Je suppose que pas mal d'abolitionnistes luttent contre la précarité, contre le sexisme, les inégalités et pas mal de discriminations, ainsi que pour un revenu inconditionnel de base. Sans ça, j'ai vraiment du mal à comprendre en quoi la lutte contre la prostitution serait efficace et pertinente.
Pour la transidentité, j'ai malheureusement souvent l'impression ( je ne dis pas qu'il y a un lien clair, hein!) de lire pas mal de propos transphobes sur les blogs abolitionnistes, donc ça m'aide pas à croire que les abolitionnistes luttent en parallèle pour les droits des personnes trans* ( même si je sais que toi, Nurja tu n'es pas transphobe).
 
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