J'avais un jour écouté une émission de radio avec une prostituée du Strass, farouchement pour la liberté de se prostituer. D'en faire un métier comme un autre. J'avoue trouvé cette personne très convaincante et cela m'avait fait dire que la prostitution, c'est pas que des femmes de l'Est sous le joug d'un proxo. Que, même si c'est une infime minorité, certaines personnes peuvent vouloir faire ça comme métier. Et je m'étais dit, après tout, pourquoi pas, si c'est un métier qu'elles aiment, je vois pas le souci.
On parle de vendre son corps, mais comme dans tout métier. Perso, c'est mon cerveau que je vends, d'autres, avec un métier manuel, vendent leur corps (et dans les métiers physiques ou manipulant des produits à la con, en deviennent physiquement malades et développent des cancers).
Tout métier revient à vendre tout ou partie de son corps (et de son temps ; même le temps libre est fonction du temps de travail). Je vois pas ce qu'il y a de plus grave à vendre son anus qu'une autre partie de son corps (je répète que je reste dans l'optique d'une prostitution choisie, pas dans le cadre de traite des femmes).
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Mais dans ce cas là, si on part du principe qu'on peut pas vendre son trou du cul librement, je vois pas pourquoi on pourrait en revanche vendre son corps, son temps, sa vie à en crever en faisant cheminot, peintre en bâtiment ou traducteur (même si c'est moins crevant d'être traducteur que peintre en bâtiment).
Bref, si sur ces bases on demande l'abolition de la prostitution, même choisie que n'importe quel autre métier, alors c'est carrément le travail (capitaliste) qu'il faut abolir.
Il me semble que soit on autorise la prostitution et on lui donne le statut de métier à part entière, soit, si on décide de l'abolir parce qu'il ne faut pas vendre son corps, alors il faut abolir le travail (et perso, je suis plus sur cette deuxième position).