C'est clair que ce n'est pas très intelligent comme remarque.
Personnellement je ne m'emploie aucunement à satisfaire sexuellement les autres sans m'occupe de ma propre sexualité et/ou dans le but d'avoir de la bouffe ou un toit en échange. Quand bien même j'aurais la malchance d'avoir été forcée de me marier et d'être obligée de coucher avec mon mari pour ne pas être à la rue, je ne pense pas que je trouverais ça formidable, ni que je penserais que les prostituées sont bien chanceuses de devoir faire en gros la même chose que moi. Quel joie d'être au service sexuel du mâle !
Heureusement ces formes de mariage tendent à être moins fréquentes qu'autrefois. Cela dit, ça existe encore, d'une part parce que le "devoir conjugal" entre époux reste encore assez présent dans la culture et même dans la loi, quoi qu'elle puisse être interprétée en ce sens ou non (encore en 2011, lors d'un divorce, un homme a été condamné à verser des dommages et intérêts à son épouse parce qu'il ne remplissait pas son devoir conjugal). Le viol conjugal n'est interdit que depuis 1992. Beaucoup de féministes se sont donc opposées en bloc au mariage et à la prostitution, en faisant le rapprochement entre les deux, comme Emma Goldman par exemple, mais aussi Simone de Beauvoir.
emma goldman":2yhz65d0 a dit:
What is marriage but prostitution to one man instead of many?
(qu'est-ce que le mariage si ce n'est la prostitution à un homme au lieu de plusieurs?)
Dans "être anarchiste et féministe aujourd'hui", Irène Pereira définit ainsi la prostitution:
J’appelle prostitution
une activité par laquelle une personne
assure sa subsistance vitale contre
une activité sexuelle.
Certaines formes de mariage y sont inclues, alors que ça n'inclut pas certaines formes de libertinage pouvant impliquer des échanges d'argent (par exemple dans le cas de personnes dont le fantasme serait de payer ou de se faire payer).
Je trouve cette définition très juste. Surtout, elle est indépendant du "stigmate du putain" et des distinctions entre pute et pas-pute qui ne sont pas des points de vue féministes, mais patriarcaux (j'ai abordé ce sujet
dans mon dernier article).
Personne ne devrait avoir à satisfaire sexuellement les autres dans des relations de subordination pour assurer sa subsistance. Il est évident que si on considère une société égalitaire, la prostitution n'existerait pas, y compris celle au sein du mariage.