L'agriculture biologique

Bassegan":2zznv6z4 a dit:
C'est pour ça que je dis qu'il y a un malaise: comment se fait-il qu'avec une filière soit-disant plus courte et moins demandeuse en divers produits (eau, pesticides, engrais azotés, etc...) on ne puisse pas arriver au même prix, ou à peu près? en tout cas pas à des différences aussi flagrantes !!
Là comme ça, je dirais : parce que les prix actuels sont artificiellement faibles, et qu'on ne peut pas reprocher aux gens qui font un peu mieux que les autres de vouloir grâce à leurs efforts s'assurer un revenu décent (après... où commence la décence, c'est une autre question).
 
Si les grandes surfaces peuvent vendre moins cher, c'est aussi parce qu'elles brassent beaucoup de volume et du coup achète de grosses quantités moins chères, et en théorie l'agriculteur s'y retrouve car il produit plus et donc bénéficie de réduction d'échelle. Les grandes surfaces font aussi le forcing pour baisser le prix d'achat aux producteurs grâce au quasi monopole de leurs centrales d'achat
 
le problème pour les bios étant leurs voisins conventionnels qui polluent leurs champs notamment par la pollinisation... bawi, parce que nombreuses sont les régions où les bocages et les haies ont disparus, pour la plus grande joie du vent :p
 
là je cherche un terrain, surtout :p
Mon maitre exploitant chez qui j'ai fait une part de ma formation faisait une part de ses semences, il avait par ex récupéré une variété de petits pois non disponible en bio, et avait demandé une dérogation: ça permet de planter sur une partie du terrain excentrée une production non bio (mais pas de graines enrobées non plus... faut pas déconner) et de récupérer les graines produites par les plants de façon à pouvoir replanter l'année suivante de quoi produire en bio, et donc vendre la production. Faut dire que cette variété était particulièrement bonne sur le sol de bretagne!

il faisait aussi les semences courantes du genre laitue, tomates, toussa, mais comme il disait, lui et sa femme étant bientôt à la retraite, c'était facile pour eux d'aller acheter des plants et des semences, au début ils faisaient toutes leurs semences eux-même par manque de fond de roulement :)
 
Ah je croyais que tu étais déjà installée en tant que maraichère. Bonne chance pour le terrain :)
 
elysiona":347yw5w1 a dit:
Après avoir visionné Le monde selon Monsanto... j'ai trouvé ça: http://mobile.agoravox.fr/actualites/eu ... -les-49924
Vous étiez au courant? Ça fait froid dans le dos...

Oui j'avais lu ça a l'époque et ça m'avait fait bondir car ce taux de 0.9% était soi disant justifié par des limites techniques de détection, alors qu'on peut détecter des taux beaucoup plus petit (< 0.1 % je crois).

Quand on sait qu'aux USA des "inspecteurs" de Monsanto traquent leurs OGM dans les champs pour verbaliser les paysans qui n'auraient pas payé le droit d'utilisation, je me dis qu'on devrait faire l'inverse : infliger une amande à Monsanto (et ses copains) à chaque fois que leur maïs en pollue un autre !
 
hum, son exploit' m'intéressait pas, car même si il avait une clientèle plus que fidèle, un terrain bien placé, et du savoir, y'avait du bati sur sa terre => exploit' très chère, sur une zone non constructible donc garder l'ancien bati qui était pas top il avait utilisé durant des années le bâchage plastique et du plastique partout => y'a des bouts dans la terre partout à cause du labour , il labourait, donc => j'aimerais ne pas labourer, et pour ça mieux vaut commencer sur de la prairie, il était en Bretagne, et nous on voulait bouger là où qu'il fait plus chaud plus vite ;)
Ah, et accessoirement un de mes amis reprend son exploit', d'ailleurs ça doit se faire bientôt, de souvenir! :D
 
Je tombe tard sur ce sujet, auquel j'ai donc voté ("tout le temps", ce qui ne signifie pas "100%" pour moi, mais quotidiennement et autant que possible plutôt)

Mais je tenais à apporter une info qui je pense peut être utile : Bio ne signifie pas "0% pesticides" hein.

Au hasard dans les produits autorisés :
-le spinosad
-la roténone
-l’azadirachtine
-les pyréthrines
-la deltaméthrine
-le bacillus thuringiensis (toxine Bt)
-le virus de la granulose contre le carpocapse
-le cuivre
-le soufre

La plupart d'entre-elles sont elles-mêmes considérées comme "biologiques", les pyréthrines sont par exemple du simple distillat de chrysanthèmes de Perse, mais ça ne signifie pas pour autant qu'elles sont sans danger... La deltaméthrine est un neurotoxique. (c'est juste que ce n'est pas considéré comme polluant, et uniquement ça)
La rotenone aussi, est suspectée d'avoir un liens avec Parkinson par exemple.
D'autres comme la toxine Bt ne fait pas consensus quant à son intransmissibilité environnementale (c'est une bactérie, et comme beaucoup de bactérie, elle est capable d'intégrer et diffuser des gènes...)

ça me semble important de le rappeler... (pour avoir du "plus bio que le bio", il y a les Techniques de Conservation des Sols, et d'autres, considérées comme faisant partie des méthodes de cultures dites paysanes)
 
Ce que tu nous apprends V3nom ça ne m'étonne qu'à moitié... sinon, ce serait trop beau pour être vrai, la pureté...
Ce qu'on peut se dire, c'est que c'est toujours moins pire que dans le conventionnel...
 
Je commence sérieusement à me poser des questions sur la croissance des fruits et légumes non bios. A carrefour city les poivrons sont hyper gros, brillants, sans la moindre irrégularité, et plus grands que ma main :mmm: . On pourrait faire une réplique en plastique à côté, on y verrait que du feu. Du coup j'essaie de prendre les plus petits et les plus amochés, je me dis qu'ils sont plus "naturels". Je repasserai au panier bio dans quelques semaines, le temps que je revois mon budget. :p
 
Longtemps les légumes non-"lisses" étaient interdits à la vente (pour les carottes surtout il me semble).

Par contre, bio ne veut pas dire "AB", il y a pleins d'autres labels et c'est pas si simple que ça. (j'dis ça car j'rencontre l'équipe de Nature et Progrès Lorraine demain pour le boulot, donc on verra l'impression que ce petit label bio me donne).
 
Ce que j'exprimais entre autre par mon post, c'est qu'il y a plus "sain" que le Bio "commercial", mais il n'y a aucun label pour cela (à part peut-être nombre d'AMAPs), et pour cause, ces principes de culture oeuvrent pour une émancipation des cultivateurs et un pas en avant vers des principes de gratuité.
 
Ca me fait penser à Lactel qui "forçait" les agriculteureuses qui lu fournissait en lait à passer en bio.

La gratuité, ça me semble compliqué mais raccourcir les circuits de distribution me semble essentiel pour l'agriculture (mort à Rungis!!! :anger: ).

L'idéal pour moi étant d'essayer de se fournir chez les cultivateureuses les plus proches et cleans possible (en terme de méthode agricole et démarche "commerciale").
 
Comme l'exprime très bien Jean-Pierre Berlan dans Alerte à Babylone, l'industrie agricole conventionnelle est actuellement la seule industrie qui profite d'une base de production intrinsèquement gratuite ET renouvelable : la photsynthèse, la pluie et le soleil.

Tous les autres points restants sont devenus des externalités pariphériques payantes rendues volontairement nécessaires, verrouillant un des marchés à la fois les plus lucratifs et les plus esclavagistes au monde.

La souveraineté alimentaire ne renaitra pas "par en haut", mais par nous tous, chacun de notre côté, à nos niveaux, et ensembles.
 
Oui mais là, tu parles sans prendre le contexte, c'est-à-dire que l'agriculteureuse, quelque soit l'importance de son exploitation, a des frais et utilise du temps (et sans parler des notions de propriétés/ achat ou location de terrain, impôts, salaires, etc...).

Même avec une méthode permaculturelle (c'est comme ça qu'on dit?) bien calée, on a toujours pas mal de travaux à faire, ça se fait pas tout seul.

Enfin, je suis pas sûrx d'avoir compris ce que tu veux dire. (mais je suis d'accord avec ta dernière phrase)
 
La permaculture c'est un peu différent (et ça fait hurler de rire Nicollas), mais ça reste dans l'idée d'une culture au minimum débarrassée de tout ce faussement nécessaire mais véritablement délétère.

Il n'empêche que pour les TCS, des travaux, il y en a quand même vachement moins, car le sol, qui est vivant dans ce cadre là, travaille pour toi, alors que dans un cadre conventionnel, les 5 première années tu travailles contre la vie de ce sol, puis contre sa stérilité par la suite, une fois que tu n'as plus que du béton armé dénué de structure en guise de substrat... Là ouai, ça coute un rein par jour.

La terre, quand on lui fout la paix, même les plus grandes forêts poussent toutes seules... Pourquoi faudrait trimer comme un taré pour faire pousser du blé ou de l'épeautre (des variétés d' "herbe", je le rappelle), ou des légumes ?
C'est un des plus gros mensonges de l'agriculture moderne : sans travail du sol rien ne pousse. Et ça a plus que bien fonctionné ! Hélas...

Je ne sais pas si tu as vu Solution locales pour un désordre global de Colline Serreau, mais Claude et Lydia Bourguignon exposent bien (même si rapidement) le soucis et ce qui permet d'y remédier.
Je t'upload vite fait la petite compilation que j'avais réalisé pour Animalia...
 
Je suis d'accord sur le fait que le sol ne doit pas être trop travaillé, mais ça ne suffit pas, et actuellement, quand on a une exploitation, même si on cherche pas à s'enrichir, faut au moins en vivre.

enfin bon, je vois, dans notre projet de champignonnière, ce que tu décris est impossible. On est obligé d'avoir un lieu, des salaires et un minimum de matériel et tout ça coute suffisamment, à tel point que ça nous oblige à produire une certaine quantité pour ne pas faire faillite, pourtant on parle d'une champignonnière autogérée et artisanale.

Tu parles des forêts, mais pour moi c'est pas vraiment la même chose, la forêt c'est le développement libre d'un écosystème jusqu'à atteindre un système "stable", le climax. Une agriculture qui imiterait ça serait vraiment cool, mais ça marcherait pour quelques personnes dans leur fermes autosuffisantes et leur écovillage. Le reste du monde sera toujours dépendant de l'agriculture conventionnelle et de l'agriculture bio pour les années à venir ( et surtout quand je vois le temps que ça prend de démarrer un projet d'agroforesterie...).

Par contre, on dirait que tu crois que je défends l'agriculture conventionnelle dans ton dernier message, c'est loin d'être le cas (je tourne surtout au bio, peut-être que quand notre jardin et notre "bizness" marchera, on sera 100% mais pour l'instant, c'est trop cher).
 
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