Les enfants omnivores

J'espère aussi que Vigogne dit vrai ! (perso, j'appréhende un peu le moment où ma petite ira à la cantine... bon, j'ai encore un peu de temps). Peut-être que les enfants passent par une période d'opposition, disons, pour s'affirmer ? pour aimer quelque chose qui ne vient pas de la maison ou des parents ?
Si seulement les enfants carnivores s'opposaient et voulaient devenir végé !
 
/"facile à dire"

L'important c'est de toujours rester à l'écoute, d'accompagner, de garder la discussion toujours ouverte.
 
Oui il ne faut pas cacher a ces enfants comment sont tués les bêtes,mais faut pas les choqué non plus(montrer des images d’abattoirs par exemple).

Puis un enfant n'a pas la même notion de la mort que nous,adulte car quand un être disparaît,un enfant n'a pas toujours conscience de cette mort car pour lui la personne est juste partie alors que pour nous cette personne ne reviendra jamais.
 
C'est précisément pour ça que je suis de plus en plus dubitatif quand j'entends des "faut pas les choquer", souvent suivit de "ils n'ont pas la même perception que nous".

En gros nous les protégeons arbitrairement de "risques" inconnus que nous considérons semblables aux nôtres (traumatismes, dépression, détresses diverses, etc), alors que nous avouons en même temps volontiers qu'ils ne perçoivent pas les choses comme nous.

La perception d'un enfant étant par nature (pour moi et mon humble perspective en tout cas) infiniment plus factuelle et je dirais presque "pragmatique" que celle d'un adulte, autrement parsemée de symboles, croyances, espoirs, illusions et autres rappels de vécus divers, je crois que notre plus gros tort est de faire "par défaut" (faute de savoir vraiment) une sorte de gigantesque transfert de nos peurs et vécus, sur des enfants qui ne les ont justement pas.

Un enfant est une page blanche, pourquoi diable devrait-il être choqué/traumatisé par quelque-chose qu'il ne connait pas, voire ne comprendra pas ?
Sauf à lui avouer que ce qu'on lui a dit était un mensonge, évidemment...

Il ne s'agit toujours pas d'infliger des choses inutilement provoquées hein, mais de ne pas non plus cacher ce qui, souvent à mon sens, gagnerait à être dévoilé et expliqué quand l'occasion se présente.

De part mon vécu (qui n'est pas un exemple) et ce que j'ai pu observé souvent, je crois que ce qui cause le plus de mal à un enfant, c'est le non-dit justement.
(que j'appelle aussi plus communément le laisser pourrir dans mes bons jours, et que je considère être LE sport national par excellence, toutes disciplines confondues)

"On verra plus tard" ... *traduction* "Quand vraiment j'aurais plus trop le choix"

PS: je vais probablement sembler un peu sec aux yeux de certain/es, mais si je retire UN seul traumatisme de toute mon enfance personnelle, c'est bien ce laisser pourrir... Ce non-dit infiniment classique mais pourtant laissant la place belle aux scénarios imaginaires trop souvent infiniment plus douloureux que la stricte vérité.
 
V3nom, il y a des images qui peuvent énormément choquer un enfant, le terroriser. Mais ce n'est pas forcément ce qu'on croit...
Et il y a des phases dans leur développement où ils sont plus ou moins sensibles. En ce moment ma fille de 4 ans et demi a très peur de beaucoup d'images "anodines" (elle a peur de Gargamel, par ex), alors que l'année dernière elle a regardé le Seigneur des Anneaux avec moi (en entier) sans sourciller. Mais présentement elle me réclame ce film et je refuse car je sens bien qu'elle est actuellement dans une phase de plus grande sensibilité.
Mon fils quant à lui était très impressionnable (il va avoir 6 ans) et très récemment il a beaucoup évolué : ce qui lui aurait fait très très peur il y a peu il peut désormais le regarder sans aucun souci.
Voilà pourquoi je pense qu'il ne faut pas les choquer justement parce qu'ils n'ont pas du tout la même perception que nous. Il n'est pas facile de tirer des généralités sur ce qui fait peur ou non aux jeunes enfants. Et saisir leur développement n'est pas toujours aisé, il faut bien les observer, être très vigilant, et toujours les accompagner.
 
Justement, par rapport à ce que je disais, pour moi 4 et 6 ans c'est déjà "vieux", et ils ont donc acquis tout un tas de choses (dont la plupart nous échappe certainement) qui leur ont jeté des bases pouvant entrer en contradiction, un beau jour, souvent de façon soudaine, avec telle ou telle autre chose.

Il n'existe pas de "phase de sensibilité" pour moi, par contre il y a une multitude de paliers de "lucidité", des périodes où une information quelle quelle soit, sera subitement apprise (ou comprise) et va s’emboîter pour combler un trou dans leur puzzle de connaissance, et possiblement remplacer une idée ou un concept créé de toute pièce (soit par l'imagination -qui déteste le vide- soit par une info erronée, mentie, mal comprise, etc) et entrant en contradiction avec ce qui était crût jusqu'alors, ou simplement difficilement accepté car très différent de ce qui était tenu pour acquis.

Encore une fois mon propos n'est pas de choquer pour choquer (c'est absurde et débile), mais de ne rien cacher très tôt pour éviter de choquer "plus tard". En particulier ce qui est filtré pour l'enfant selon les critères de "risques" de l'adulte.

Ce n'est "ce qui fait peur" dans mon propos, mais les mécanismes qui amène à avoir telles ou telles peurs qui me font me questionner. Et là je pense que, sans dire que tous les enfants réagissent forcément pareil, on peut dégager des situations communes, des tendances fortes.

Pour moi l'enfant (y comprit très jeune) c'est comme l'adulte : Ila a surtout peur de ce qu'il ne comprend pas, et qu'il n'arrive pas à caser dans son propre système de valeur et ce qu'il croyait savoir. Or par définition, le jeune enfant ne croit rien, il est ouvert à tout. Par contre il apprend très vite, et acquiert donc rapidement tout un tas de choses, pas forcément toutes justes, ou correctement comprises.

PS: je ne cherches pas à refaire le monde (je réfléchis un peu à clavier haut surtout ici), je suis certains que de grandes têtes ce sont déjà penchées sur ces questions depuis des lustres, je ne suis pas psy non plus, mais je croit que souvent les enfants sont les grands oubliés des remises en questions. (je m'intéresse particulièrement au système éducatif Montessori par exemple, ou le lycée autogéré de Paris)
 
Oui, je suis assez d'accord avec ton point de vue, mais c'est à double tranchant. On estime que l'enfant construit son image de la normalité de 0 à 3 ans environ. C-à-d que ce qu'il voit, entend, vit de sa naissance à 3 ans, il va l'accepter comme normal. 2 exemples :
S'il se fait taper par ses parents, ou s'il voit tout le temps des enfants se faire taper par leurs parents, il va rapidement considérer ça comme normal qu'un adulte tape un enfant.
S'il voit des adultes tuer des animaux, ou s'il se balade souvent dans la chambre froide d'une boucherie, il va trouver normal de tuer des animaux ou de voir des carcasses se balancer à des crochets. S'il regarde, tout petit, des images d'abattoirs, malheureusement il risque de les accepter comme n'importe quoi d'autre. L'exemple du zoo au début de ce fil est assez parlant aussi. Ça n'a pas choqué la gamine de voir des animaux derrière des barreaux, elle a trouvé ça normal.

Et ce sera beaucoup plus difficile pour eux de remettre tout ça en question une fois ados ou adultes, car c'est là-dessus que va se construire leur vision du monde. Ça ne les aura peut-être pas choqués, effectivement, mais ils vont considérer ça comme allant de soi. Est-ce une si bonne chose ? Ne vaudrait-il pas mieux qu'ils soient choqués, justement ?

Pour reprendre l'histoire des hôpitaux, que Fiston trouve normal de côtoyer des gens malades, handicapés, amputés, mourants, ça me va très bien.
Qu'il trouve normal que des adultes tapent des enfants, ça ne me va pas du tout. Qu'il trouve normal qu'on suspende une vache par une patte pour l'égorger, pas plus.

Bien sûr, le discours qu'on tient à côté va avoir son importance, est-ce que ça suffira ? Bref, c'est pas si simple, je trouve, quand on est parent. :confus:
 
Je ne sais pas si, en bas âge, un discours est possible pour expliquer des notions qui ne seront comprises que plus tard. Par contre je suis convaincu que tout enfant a de façon innée une sensibilité toute particulière aux attitudes, émotions et sentiments exprimés.

Un enfant ayant toujours connu son père tabasser sa mère ou lui-même peut effectivement trouver ça "normal", surtout s'il ne voit rien d'autre. En revanche je suis convaincu que s'il voit également la détresse de sa mère, il sait intimement que quelque-chose cloche (sans forcément être capable de le définir ou de l'expliquer)

Une autre notions que j'accole souvent avec ma vision du "laisser pourrir", c'est l'habituation : être capable de s'habituer à tout peut nous rendre tolérants à l'intolérable. Et avoir une telle tolérance à quoi que ce soit devant des enfant, c'est toujours leurs montrer une "normalité" qui n'a pas forcément lieux d'être.

Le plus gros de l'apprentissage d'un enfant très jeune, ce n'est pas tout ce qu'on peut faire, montrer ou dire volontairement devant lui, ni même les "sollicitations" d'éveil ou éducatives, mais bel et bien ce qu'il observe de lui-même de nos quotidiens, gestes, attitudes, réactions, interactions, réponses et émotions, le plus souvent sans en avoir conscience. C'est un "bain" permanent dont les enfants s’imprègnent, avides d'apprendre. :)

(c'est pas par hasard si les enfants apprennent si jeune les gros mots, et savent souvent spontanément comment les utiliser à merveille ^^)
 
Il y a quand même une GROSSE différence entre expliquer à un enfant que la viande vient d'un animal mort et lui passer des vidéos d'abattoirs (que je suis personnellement incapable de regarder, au passage)
 
Tigresse":2c34js05 a dit:
Il y a quand même une GROSSE différence entre expliquer à un enfant que la viande vient d'un animal mort et lui passer des vidéos d'abattoirs (que je suis personnellement incapable de regarder, au passage)

Parce que tu sais personnellement à quoi ça fait référence : Ce que tu vois, tu sais que ce n'est pas isolé, tu connais les détresses engendrées, tu sais aussi à quel point c'est inutile et injuste.

=> tu juges ça avec ton bagage de références acquises par apprentissage, expérience, vécu, etc...

Comment un enfant n'ayant aucune notion liée à quelque-chose pouvant choquer un adulte pourrait choquer cet enfant ? Lequel souvent, confronté à quelque-chose de nouveau, ne va non pas réagir à cette chose, mais observer "les autres" (souvent ses parents, son premier référent à lui) pour savoir justement "comment réagir". (le mécanisme de mimétisme précédent l'apprentissage réel)

Je pense que fondamentalement, sans "bagage" de référence, d'outils acquis pour juger, lié à telle ou telle situation, il n'y a pas de raison d'être "choqué" (mais ça implique que cette situation soit confrontée avant acquisition de ce "bagage", ce qui la plupart du temps se fait très tôt et longtemps avant)
 
(commentaire inutile)

Je suis d'accord avec V3nom. Les enfants ne se "rendent pas compte".

(d'ailleurs au passage j'ai enfin découvert d'où venait ton avatar, V3nom, youpi)
 
Les enfants ne se rendent pas compte? Je ne crois pas non. Je n'ai pas tout mon temps de disponible pour argumenter sur le forum, mais mon expérience avec les enfants (les miens notamment, puisque je les fréquente quand même beaucoup :p ) me fait dire le contraire. Ce que tu dis V3nom c'est une théorie.
Je parle de tout avec mes enfants, avec des mots simples, et parfois je constate en effet que certaines images qu'"on" pourrait considérer comme inappropriée pour les enfants ne les interpellent en fait pas du tout. Mais il ne faut pas non plus jouer avec le feu. Les effets d'un choc du à une image qu'ils ont considéré comme "violente" sont bien difficiles à estomper ; rassurer un enfant qui a pris peur c'est un sacré boulot. Tu n'appelles pas ça sensibilité, appelle ça comme tu veux ! J'ai choisi ce mot ça décrit très bien les comportements que j'observe.
 
Il ne s'agit "des enfants" au sens large. Je parle des enfants en très bas âge, dans une situation avec laquelle ils n'ont aucune notion.

Comment diable peut-on avoir peur, être choqué, être traumatisé de voir quelque-chose dont on a aucune notion "contradictoire" à mettre en opposition ou comme référence pour juger si c'est "bon ou mal" ?

Nous tous adultes, la plupart auront des peurs ou craintes diverses si un jour des ET atterrissaient sur Terre. Personne n'en aura jamais vu, mais elle viendront d'où ces peurs alors ? "On a peur de ce qu'on connait pas" certes, mais on a surtout peur des "risques" qu'on liera à cette situation pourtant "inconnue". Et ces notions de "risques" sont bien acquises, il viennent pas du ciel. :)

Un enfant qui va naître dans un environnement violent (maltraitance, guerre, pédophilie...) va trouver ça "normal" étant donné que ça sera son unique référence, qu'il sera né avec cette unique base d'expérience, au moins jusqu'à ce qu'il puisse observer autre chose (voisin, camarade de classe, télé), lui permettant de se remettre en question et surtout voir que sa vie n'est pas l'unique vie, et donc potentiellement pas la meilleure non plus.

Combien d'enfants sont nés à la campagne (j'en fais partie) et ont vu toute leurs petite enfance des lapins se faire "tirer le pyjama", vidés, des poulets à la tête tranchés ? Ils sont traumatisés ou choqués ? Non, c'est juste "normal" pour eux car ça l'est pour leurs parents (leurs référents premiers) et ils veulent même faire pareil.

En revanche, places à la campagne un enfant qui a vécu en ville sa prime jeunesse, et observe ses réactions face à ce que l'enfant de campagne a toujours connu, il aura effectivement potentiellement peur de 50 choses, et sera possiblement choqué des mises à morts.
(je caricature campagne/ville pour schématiser simplement)

Pour avoir peur ou être choqué par quelque-chose, il faut que notre cerveau soit capable de l’appréhender, d’interpréter ce qu'on voit au minimum pour juger du "danger" ou d'une forme d'immoralité. Comment faire ceci sans le moindre référent acquis ? Je ne crois pas que ce soit possible, ce qui est vu devient simplement factuel et "neutre".

Quand ta ptite regardait Lord of the ring, elle ne (semblait) pas réagir, et peut-être que ça ne correspondait à rien pour elle, elle l'a vécu avec quelque-chose de nouveau et sans liens avec sa vie. (je pense)
Par contre Gargamelle (qui est tout sauf anodin de mon point de vue), qui ne dit qu'elle ne l'interprête pas pour ce qu'il est : un vieil homme "moche" et méchant ? Il peut très bien faire "correspondance" avec ce qu'elle connait des "vieux messieurs" (ses grands parents, voisins, une personne croisée un jour ?), qu'elle ne comprends pas cette soudaine méchanceté, ou bien qu'il lui rappelle un souvenir mauvais, ou subitement "comprit" d'une façon qui lui faire aujourd'hui peur ? Il est en tout cas aujourd'hui à mon sens forcément lié à un "bagage vécu" qui lui permet de "juger" (même si c'est involontaire hein) ça comme un "danger" ou en tout cas quelque-chose qui fait peur. :)
 
Je suis assez d'accord avec tes propos V3nom (encore !!!! :p ).
On a généralement peur de ce que l'on peut apparenter à quelque chose de négatif.
Les enfants n'ont pas de vécu, n'ont pas d'idées précises sur certains sujets et en les découvrant, mis à part si leur parents projettent leurs propres angoisses, les enfants auront généralement une attitude plus saine, avec finalement plus de recul.

Quand me fille avait 3 ans elle regardait Buffy (pour une gamine de 3 ans, ça aurait pu choquer, du moins faire peur), elle n'a jamais fait un seul cauchemar et n'a jamais eu peur. Son père et moi lui avons aussi tout de suite expliqué que les "monstres" n'existaient pas et ne pouvaient pas sortir de la TV.
C'est beaucoup plus tard qu'elle a commencé à avoir peur du noir, par exemple.

Je pense que l'on peut (presque) tout montrer à un enfant, mais ne jamais laisser les images seules, il faut lui expliquer les choses en même temps. Sinon, l'enfant cherchera (avec ses moyens) des explications et là il risque de se traumatiser tout seul, finalement.

J'ai toujours dit la vérité à ma fille, je n'ai jamais été non plus au devant de questions qu'elle ne posait pas. Comme déjà dit, si un enfant pose une question c'est qu'il est prêt à entendre la réponse et peut être voir des images.

Après chaque parent éduque son enfant comme bon lui semble et les enfants ne sont pas tous ouverts (ou prêts)à entendre ou à voir au même âge.

Mais je reste intimement persuadée que l'on fait plus de dégâts potentiel sur un enfant en lui masquant la vérité (Père Noël, mis à part :p ).
 
Eh bien je ne suis pas vraiment d'accord : il me semble qu'on ne naît pas complètement neutre.
Je pense qu'on est naturellement choqués par la violence, par exemple. Par contre, si devant une telle scène (tuer un lapin,...), l'enfant voit que personne ne réagit comme lui en aurait envie ("mais vous lui faites mal, bordel"), il enfouit cette peur en se disant "bon, alors ça je suis sensé l'accepter tel quel, ok je note.". Plus tard quand ils pleureront parce qu'ils ont encore vu le lapin se faire tuer (ils continuent à ne pas l'accepter, ces petits rebelles insoumis !), on leur dira "c'est comme ça, il faut l'accepter, ne pleure pas, tu ne dois pas ressentir ce que tu ressens".
Certaines choses sont tristes dans la vie et parfois injustes, et on est bien obligés de les accepter (une violence gratuite, une rupture sentimentale, etc). (Certaines autres choses douloureuses et "naturelles" comme la mort d'un proche ne rentrent pas dans cette catégorie). Mais pour d'autres violences injustes et inutiles ("mange ton lapin"), on impose à l'enfant de faire avec, et il obéit, parce qu'il a tout à apprendre...

(sinon, avoir peur de Gargamelle c'est naturel : il est juif (j'ai un peu honte donc je le mets en tout petit))
 
Bah, venom, effectivement, on part de son vécu
Je sais que, petite, je préférais sortir du salon quand mon père mettait un film d'horreur.
Mon frère, par contre, aimait regarder, mais après, il allait dormir avec ma mère parce qu'il avait peur la nuit
 
Bon Trinity, je crois qu'il faut se rendre à l'évidence : ce forum BUG !
 
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