Nurja":1nauxp9h a dit:
Le fait de sauver un être vivant donne-t-il la permission de l'exploiter ? Pourquoi un animal non humain devrait-il nous offrir plus que sa présence ?
Ce qui me met mal à l'aise dans ce raisonnement, c'est cette idée que tout les rapports entre les humains et les animaux se soldent forcément par un lien oppressif.
J'aime pas spécialement les oeufs, franchement c'est pas ma marotte, mais alors j'adore les poules. Je les trouve super intéressantes, belles, et cerise sur le gâteau, elles contribuent à l'entretient des alentours de la maison et bouffent les limaces qui menacent mes salades. Par contre, elles mangent (les poules) une partie de mes fraises, mais je fais en sorte de protéger les fraisiers que je veux conserver, et je leur en laisse une partie. (Elles ne mangent que les fruits après tout. C'est pas grave.)
Actuellement, 5 poules (trois poussins) et un coq récupéré en début de saison partagent notre territoire. Elles sont en totale liberté, rien ne les retient, pas une clôture, rien.
Pourtant elles restent. Le soir elles rentrent d'elles-même dans leur poulailler parce qu'elles aiment pouvoir se percher pour la nuit et qu'elles y trouvent de la chaleur, elles ont les restes de nourriture de notre cuisine, du grain en hiver et l'été elles mangent tout ce qu'elles trouvent autour de la maison. Depuis qu'on les a on a beaucoup moins de mouches et de moustiques.
Avoir des poules en liberté (près de la forêt en plus) ça veut dire avoir des poules en danger. C'est pour ça que le coq est d'une grande utilité, il est très combatif et gère son harem. Notre vieille chienne est aussi très vigilante, mais elle n'est pas toujours là.
Elles pondent un oeuf tous les deux trois jours, pas toujours au même endroit, des fois sous les escalier, sous la terrasse, dans la remise, dans leur poulailler... puis elles s'en vont.
Du fait de l'arrivée du coq, les oeufs sont depuis quelques mois fécondés. Au mois de juin, une des poules s'est mise à couver. Elle a fait son nid et les trois jeunes ont pu éclore. Quand la poule couvait et qu'on allait la voir, elle nous montrait clairement son mécontentement, par des bruits dissuasifs, et en montrant son intention de nous piquer si on approchait.
Une poule sait et peut donc communiquer, sa peur ou son malaise.
JAMAIS une poule ne nous a montré son mécontentement quand nous ramassions des oeuf.
Maintenant imaginez ce qui arriverait si on laissait tous ces oeufs (non couvés) pourrir autour de la maison sans les ramasser.
Des dizaines d'oeufs qui pourrissent sont les escaliers...C'est plus du gaspillage... c'est carrément dégueulasse.
Personnellement j'appelle pas ça de l'exploitation... j'appelle ça de la cohabitation. Win Win.
On leur apporte, la sécurité, le gîte, le couvert...
Et de pouvoir vivre leur petite vie tranquille.
et oui on ramasse leurs oeufs, qui servent en partie à nous nourrir, et on bénéficie de leur présence pour divers services.
Je trouve vraiment triste cette idée que certains ont. Comme si entre nous... animaux humains... animaux non humains... il était impossible de s'apporter des choses bénéfiques dans le vivre ensemble.
Comme si les hommes et les bêtes étaient condamnés à ne jamais pouvoir vive en communauté.
Si les poules qui vivent chez nous étaient malheureuses, stressées... et bien elles partiraient. Ou essaieraient de nous chasser quand on voudrait prendre leurs oeufs...
Qui sont ceux qui prétendent légitimement savoir si elles aiment leur vie et/ou si elle vaut la peine d'être vécue? Est-ce que le fait d'être végan donne cette légitimité? Ce n'est pas parce que les animaux ne parlent pas qu'il ne peuvent pas s'exprimer et nous faire comprendre les choses si on est à leur écoute.
De mon point de vue, basée sur ma vie en leur compagnie, les poules sont aussi préoccupées par le sort de leur oeufs que moi par le sort du contenu de ma coupe menstruelle... La poule commence à se préoccuper de ses oeufs lorsque sa nature et ses hormones la pousse à se mettre à couver. Et à ce moment, elle vous fait très explicitement savoir que vous ne devez plus ni l'approcher ni approcher son nid. Puis elle se montre extrêmement protectrice avec ses poussins.
Vivre ensemble de mon point de vue, ça implique toujours de donner et de partager.
Je trouve vraiment déprimant cette vision rigoriste qui impliquerait qu'on vive comme séparés du monde animal, parce qu'on se sent incapables de leur apporter quelque chose et donc coupables d'en attendre quelque chose. <br /
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— Le 12 Sep 2016, 12:54, fusion automatique du message précédent — <br /
br /> Enfin désolée pour le pavé...
Mais je viens de regarder le film mis en lien au dessus...
Ce que je trouve délirant, c'est que des personnes qui ont jamais vécus avec des poules décident de parler à leur place. Aucun se demande si oui ou non, une poule peut être très contente de trouver un environnement safe dans lequel elle peut vivre sa vie de poule tranquille.
La poule est un être social... qui aime notre proximité... qui est capable d'attendre une heure qu'on lui ouvre la porte de la cuisine pour pouvoir venir faire son tour d'inspection et finir la gamelle du chat.
Comment ton peut dire ce qui est bien pour elles et ce qu'elles ont envie si on ne les connait même pas?
