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Anonymous
Guest
Un truc qui va dans le sens du message d'yvesantisp, et qui me faisait aussi penser au bouquin Un éternel Treblinka, c'était que dans une société où il est justifié de faire subir à peu près n'importe quoi à un animal dès qu'il n'est pas humain, il suffit de quelques années de "les Juifs/les Noirs/les Roms/... ne sont pas 100% humains" pour faire passer des atrocités à leurs égards aussi. Et que donc, défendre les droits des animaux, déjà c'est défendre les droits des animaux, ce qui est une raison largement suffisante en soi, mais c'est aussi prévenir des massacres humains, car il semble beaucoup plus solide de condamner les massacres, tous les massacres, que de partir du principe que les massacres sont autorisés s'ils concernent une catégorie d'individus, quelle qu'elle soit, car après il est plus facile de juste faire switcher un groupe d'humain dans la catégorie à génocider. (Je sais pas si c'est clair ?)
Du coup, quand tu dis, Synae :
Heu, voilà, je sais pas si c'était clair...
Du coup, quand tu dis, Synae :
Pour yvesantisp, je ne sais pas, mais moi, oui je pense qu'il est plus difficile, dans une société fictive où le meurtre d'être sentient est moralement condamné, d'introduire des massacres, quels qu'ils soient, que dans notre société, où on apprend que les abattoirs sont normaux...Par contre, je suis bien d'accord que celui qui déshumanise justifie ses crimes avec ce qu'il peut, et non pas l'inverse. J'ai juste l'impression que ce serait plus difficile si on avait pour habitude de considérer les animaux, les individus avec leurs intérêts et leur sensibilité, que si on a, comme maintenant, le réflexe de raisonner en catégories hiérarchisées.Tu penses vraiment, yvesantisp, qu'il sera plus difficiler de "dé-sentienciser" que de "dés-humaniser" ? On peut ne pas être considéré humain alors qu'on l'est, on peut de même ne pas être considéré sentient alors qu'on l'est... Est-ce que celui qui déshumanise a un réel doute scientifique sur la condition humaine de celui qu'il opprime, ou est-ce qu'il invente ce doute comme prétexte à une déshumanisation qui l'arrange bien ?
Je suis d'accord; je n'imagine pas une société idéale avec plus aucun mot pour décrire les différentes espèces animales du tout; par contre, on a la sale habitude, difficile de s'en défaire, de lier intimement les catégories avec les hiérarchies, de réprober/détester ce qui sort des catégories, nier qu'il y a des personnes intersexuées par exemple, etc. Quand je parle de catégoriser du coup, ça ne veut pas dire "poser des mots sur des groupes d'individus", qui ne me semble pas un problème en soi, mais au contraire un outil, parfois nécessaire (par exemple dans des études de véto, les mots "félin" ou "canidés" doivent être bien utiles !), parfois superflu (je doute qu'il y ait les mots "noir" ou "blanc" dans une société non-raciste...pour des descriptions physiques, j'imaginerais plutôt "elle a la peau marron foncé/couleur chocolat au lait/couleur coquille d'oeuf/toute rose/etc" que "noir/blanc"). Ça veut dire "nier que ces catégories nient une partie de la réalité et participent à des oppressions", voire "alimenter tout ce qu'il y a de problématique avec les catégorisations".Il me semble qu'être catégorisé n'est pas un problème en soi, c'est un outil pour penser les groupes et les sociétés
Heu, voilà, je sais pas si c'était clair...