Prix de la remarque carniste

Y a un seul truc qui me gêne avec l'utilisation de termes en -phobe, mis-/mys- ou ce que vous voudrez d'autres, c'est pas du tout ce qu'ils désignent, qui est bel et bien ce qu'ils désignent, mais c'est la perte de sens qui résulte de leur utilisation à trop grande fréquence dans le discours de tout le monde (le pire, c'est quand un mot est hypermédiatisé du genre "austérité", "rigueur"...) . En fait, c'est vrai pour what milles expressions qui se perdent dans leur sens à force d'être utilisée à tort et à travers. Du coup, il faut parvenir à utiliser, plus ou moins mots vidés de leur substance, en leur redonnant du sens qui passe éventuellement par un renouvellement des discours ou alors faut changer de mot mais à force, on risque bien d'être à court.
 
Picatau":2omogs95 a dit:
Y a un seul truc qui me gêne avec l'utilisation de termes en -phobe, mis-/mys- ou ce que vous voudrez d'autres, c'est pas du tout ce qu'ils désignent, qui est bel et bien ce qu'ils désignent, mais c'est la perte de sens qui résulte de leur utilisation à trop grande fréquence dans le discours de tout le monde (le pire, c'est quand un mot est hypermédiatisé du genre "austérité", "rigueur"...) . En fait, c'est vrai pour what milles expressions qui se perdent dans leur sens à force d'être utilisée à tort et à travers. Du coup, il faut parvenir à utiliser, plus ou moins mots vidés de leur substance, en leur redonnant du sens qui passe éventuellement par un renouvellement des discours ou alors faut changer de mot mais à force, on risque bien d'être à court.
En même temps, les blancs trouvent que les non-blancs utilisent à outrance le mot racisme et utilisent mal l'expression xénophobie; les hommes trouvent dépassés l'emploie des mots sexisme et misogynie; les hétéro trouvent exagéré les accusations d'homophobie; les gens d'âge moyens trouvent marrant le recours au concept d'âgisme; ceux qui dénoncent la végéphobie se font dire que c'est ridicule par les omnivores, etc.
Du coup, je me demande, qui décide qu'un mot dans ce genre est dénué de substance ou déplacé dans le contexte? Les dominants? ;)
 
C'est pas exactement ça, le problème, que les uns pensent ceci ou cela, on s'en fout de ça d'une certaine manière car c'est de l'ordre du discours et de l'inévitable. Le hic, c'est que les mots perdent inéluctablement de leur sens, de leur poids, au sein d'une société linguistique dans son ensemble, et davantage encore dans une société où l'info circule à vitesse grand V, et qu'on est contraint de leur redonner du sens si on veut qu'un discours porte, quoi qu'on pense personnellement d'un usage.
Je préfère néanmoins, as far as I am concerned, user d'un mot avec parcimonie quitte à faire des périphrases.
 
Picatau":3by5a314 a dit:
Je préfère néanmoins, as far as I am concerned, user d'un mot avec parcimonie quitte à faire des périphrases.
Comme au jeu du ni oui ni non ? :whistle:
 
Mais du coup, c'est quoi la distinction entre ****phobie et ****isme et mis**** ?
Et quels liens entre xénophobie, homophobie et végéphobie d'un coté et sexisme et racisme, par exemple, de l'autre côté ? Le clivage est-il idéologique, pensé, construit pour les****isme contrairement aux ***phobies qui laisseraient plus supposer quelque chose d'inconscient ? Je ne suis pas convaincue, ça n'a pas trop de sens comme frontière par rapport à l'utilisation faite des mots et à la réalité de ce qu'ils recouvrent.

Vous voulez pas qu'on déplace la conversation dans un fil ? Ça me semble au moins mériter ça, non ?
 
snoopyne":1k37zxgw a dit:
Picatau":1k37zxgw a dit:
Je préfère néanmoins, as far as I am concerned, user d'un mot avec parcimonie quitte à faire des périphrases.
Comme au jeu du ni oui ni non ? :whistle:

C'est à dire Snoopyne ? Tu veux parler de la langue de bois ?

Bé non, puisqu'il s'agit au contraire d'affirmer plus fortement quelque chose en redonnant du sens au concept soit en amenant le mot subtilement par le discours soit en utilisant une périphrase qui va dire la même chose mais de manière beaucoup plus percutante.
Bon, faudrait peut-être des exemples. Je dois avouer que j'ai horreur d'utiliser des expressions en vogue (même si je n'y échappe sans doute pas complètement) ou hyper usitées ou encore des mots tellement galvaudés qu'ils ont fini par être vidés de leur sens. Bref, cela revient à éviter les lieux communs en fait et autres clichés.

Ah ! Je viens de comprendre le jeu du ni oui ni non, tu veux dire qu'on est obligé de faire des périphrases pour ne pas dire oui ou non. Ouais c'est exactement ça en fait.
Le temps que ça monte au cerveau hihi, du coup, ma réponse est HS.
 
Picatau":3tq4vfdd a dit:
Ah ! Je viens de comprendre le jeu du ni oui ni non, tu veux dire qu'on est obligé de faire des périphrases pour ne pas dire oui ou non.
Tout à fait !
Mais dans ce cas, pourquoi les mots "oui" et "non" n'ont-ils pas perdu de leur intensité à force d'être usités ?
 
Parce qu'ils sont indispensables et qu'ils ont effectivement perdu de leur intensité.
Je m'explique.

D'abord, "oui" est issu du latin "hoc illi" qui a donné oïl en ancien français (vraisemblablement prononcé [wil]) puis "oui" en français moderne. Il y a déjà eu une certaine perte de "poids" si on compare à l'occitan qui a pris seulement "hoc" qui a donné "oc" puis "o" de telle sorte qu'on a eu besoin d'appuyer hoc de illi en français (là où l'occitan n'avait finalement besoin que de "hoc", pendant un temps en tous cas). En fait, on se rend compte que, en occitan, on a assez rapidement éprouvé le besoin de renforcer "oc" grâce à d'autres adverbes comme "ben" (prononcé [bé]) ou encore "segur" ou encore "plan"... si bien que "oc" tout seul ne se dit plus que rarement (il existe tout de même encore dans certains endroits). En français, oui a aussi besoin d'être renforcé parfois, par exemple en le redoublant "oui, oui" ou en ajoutant "c'est ça" ou "oui alors", "oui absolument".
Voilà voilà.

Pour donner un exemple de l'affaiblissement des "mots", il en est un dont on a déjà parlé, c'est "aujourd'hui". En fait, "hui" (du latin hodie) voulait déjà dire à lui seul "aujourd'hui" (pensez à l'espagnol "hoy", au catalan "avui", à l'italien "oggi") mais avec la perte de sens, on a éprouvé le besoin de procéder à une hyperbole d'où "aujourd'hui" (perçu comme un seul élément alors qu'il y en a 4) puis, à nouveau, on assiste à une nouvelle hyperbole "au jour d'aujourd'hui" pour contrecarrer la perte de sens. Ça peut aller loin... hihihi
 
Picatau":21l9jt3i a dit:
"oui, oui" ou en ajoutant "c'est ça" ou "oui alors", "oui absolument".
Voilà voilà.

"au jour d'aujourd'hui"
Tout ça pour remplir des pages et être payé au mot ! :p
 
Luisão":3m1i5cp1 a dit:
Je suis d'accord. Je parle juste de la bizarrerie de construction des mots. Pourquoi ne pas dire gynophobie au lieu de misogynie dans ce cas ?
Donc la haine commencerait avec le passage à l'acte ? Une pensée ou une parole serait homophobe par exemple mais une agression serait "mishomo"? Les frontières sont difficiles à tracer. On pinaille, mais ce que je trouve juste curieux, c'est cette différence de construction des mots.

Oui c'est clair, concernant le pourquoi du comment de la construction de chaque mot, il faudrait un.e expert.e en la matière là!^^ Ce qui est sûr c'est le lien avec le contexte référentiel (époque, connaissances, courants, évènements, normes, visions...) à partir duquel le mot a été créé et les différences de nuances ainsi que l'évolution dans la façon de l'utiliser; Ex: Xénophobie moins ciblé sur un critère que racisme, terme plus ancien; Misogynie, terme très ancien, désigne l'hostilité des hommes envers les femmes alors que qqn de sexiste, plus récent, peut aussi bien être un homme qu'une femme.

Passage intéressant sur les nuances et nouveaux sens dans l'utilisation d'un mot (source wikiped):
Racisme et xénophobie
Un enjeu sémantique particulier réside dans les usages et la comparaison des notions de racisme et de xénophobie. À la fin du XXe siècle, les deux termes tendent à être utilisés de manière indifférenciés dans le langage courant et dans les mass médias, comme si le terme plus ancien et plus utilisé de « racisme » subissait une euphémisation de son sens à mesure où disparaissent les idées relatives aux fondements biologiques de la race. On parle ainsi de « racisme culturel » ou de « racisme anti-jeunes » comme par métaphore évoquant une différenciation symbolique comparable à celles qui existèrent dans les croyances biologiques sur la race et perdurent parfois avec celles-ci.

Le racisme pourtant apparaît comme un ensemble sémantique et idéologique distinct de la xénophobie : ancré dans les croyances relatives aux relations entre l’intellect, le psychisme et les différences physiologiques d’abord celles liées au sexe puis à la couleur de peau17 Dans la culture politique européenne, le racisme fit, par le passé, l’objet de théorisations savantes, souvent liées aux couleurs de peau, plaçant généralement les blancs au-dessus des noirs. Ces théories ont induit, même au delà de leur culture d’origine, des hiérarchies symboliques corrélées aux degrés de blancheurs ou noirceurs des peaux, ce que l’on nomme le « colorisme ».

Du racisme, Albert Memmi donne la définition suivante : « le racisme est la valorisation, généralisée et définitive, de différences biologiques, réelles ou imaginaires, au profit de l'accusateur et au détriment de sa victime, afin de justifier une agression. »18 Ce chercheur souligne ainsi la dimension violente et politique de l’idée raciste, débouchant sur des actions collectives et/ou militaires au détriment des races réputées inférieures ou dangereuses. Par contraste, la notion de xénophobie évoque moins d’organisation systématique de la violence symbolique et physique ; comme si elle était plus floue et plus diffuse, au moins tant qu’elle ne se transforme pas en une forme de conflictualité radicale qui deviendrait autre chose, du racisme, de l’homophobie, du sexisme, une persécution religieuse, etc.

Cette apparente modération de la xénophobie, par rapport au racisme, doit cependant être relativisée en tenant compte du contexte historique : les mentalités à la fin du XXe siècle sont marquées par la mémoire de la Shoah et de ses soubassements racistes. Dans de nombreuses sociétés, notamment occidentales, le racisme se trouve disqualifié tant comme théorie scientifique que comme discours politique. Des lois le définissent et le sanctionnent qui ne suffisent pas à éradiquer toute croyance à ce sujet mais contraignent à des formes d'euphémisation. De ce fait, la xénophobie se substitue parfois au racisme d’antan, en introduisant seulement plus de précautions dans la désignation des stigmates de l’altérité honnie19.]
 
Par ma sœur : manger de la viande c'est profiter de la viande, tu était mouin chiante avant d'être végétarien, mais grandi dans ta tête.

En famille on dit que je fait ma chieuse a ne pas comprendre ce qu'on me dit.
 
Vegzarb":3owk102u a dit:
Par ma sœur : manger de la viande c'est profiter de la viande
Profiter de la viande ou profiter de la vie qu'elle voulait dire ?

Rappelle-lui qu'on profitait quand même bien mieux de la vie quand il y avait des esclaves... (à condition de ne pas être du mauvais côté... c'est-à-dire celui des esclaves).

Comment ça ? Il y existe encore des esclaves de nos jours ? Oui mais bon, on n'utilise plus le mot...
 
snoopyne":2fqxannz a dit:
Vegzarb":2fqxannz a dit:
Par ma sœur : manger de la viande c'est profiter de la viande
Profiter de la viande ou profiter de la vie qu'elle voulait dire ?

Rappelle-lui qu'on profitait quand même bien mieux de la vie quand il y avait des esclaves... (à condition de ne pas être du mauvais côté... c'est-à-dire celui des esclaves).

Comment ça ? Il y existe encore des esclaves de nos jours ? Oui mais bon, on n'utilise plus le mot...

Oups désolé, mangé de la viande c'est profité de la vie.
 
Vegzarb":3pc4eph5 a dit:
Oups désolé, mangé de la viande c'est profité de la vie.
Je comprends mieux ;)

Je ne sais pas si elle a des enfants, mais peut-être qu'un jour un de ses enfants lui dira que "ne pas aller à l'école, c'est profiter de la vie !" :p
 
snoopyne":16d2o08l a dit:
Vegzarb":16d2o08l a dit:
Oups désolé, mangé de la viande c'est profité de la vie.
Je comprends mieux ;)

Je ne sais pas si elle a des enfants, mais peut-être qu'un jour un de ses enfants lui dira que "ne pas aller à l'école, c'est profiter de la vie !" :p

Elle a 17 ans est n'aime pas trop l'école, elle préfère glander.
 

Aujourd'hui, je regarde l'avancée de la pétition et en cherchant le lien sur le net, je trouve un article, des plus " sympathiques" sur la dite pétition...

Un homme, soit disant Guide en haute Montagne nommé L*uis Dollo, parle à "la petite idiote" qui a lancé cette pétition".
Et part dans un règlement de compte absurde où il démonte tout sans savoir.

Je cherche donc qui est ce charmant garçon, et me voilà donc rassurée.
Détesté par tous les defenseurs de la nature, c'est tout simplement un vieil aigri qui veux revenir aux bonnes vieilles méthodes du fusil comme il dit...

Du coup, je suis soulagée, venant de lui rien de bien surprenant...



 
Aujourd'hui, le prix de la remarque carniste revient à ma recruteuse, dans la garde d'enfant. Premier entretien, tout se passe bien. A la question "Que donnez vous au gouter pour les enfants?", je répond avec ce que je donne quand je garde mes neveux et nièces.
Oui mais voilà, mon neveu est végétalien, et du coup, ma recruteuse n'a pas trouvé les produits laitiers. Je lui explique que mon neveu consomme des produits laitiers, mais seulement, ce ne sont pas des produits laitiers animaux, mais végétaux.
Regard dubitatif, suivi d'un "Oui mais... Enfin, après vous serez dans des familles qui trouvent important de donner de vrais produits laitiers, car les produits laitiers sont importants."

Ca m'a un peu énervée/vexée, et racontée comme ici, ça ne parait pas bien sévère, mais son regard de pitié, il fallait le voir. J'avais très envie de lui sortir une étude sur les conséquences des "vrais" produits laitiers, mais je l'avais pas sur moi.

:anger:
 
Tcharls":ybedtl13 a dit:
Se faire traiter d'idiote par un imbécile, c'est un compliment !

J'avais pas vu ça sous cet angle, mais j'avoue que c 'est plaisant. Merci !


Lotte":ybedtl13 a dit:
Aujourd'hui, le prix de la remarque carniste revient à ma recruteuse, dans la garde d'enfant. Premier entretien, tout se passe bien. A la question "Que donnez vous au goûter pour les enfants?", je répond avec ce que je donne quand je garde mes neveux et nièces.
Oui mais voilà, mon neveu est végétalien, et du coup, ma recruteuse n'a pas trouvé les produits laitiers. Je lui explique que mon neveu consomme des produits laitiers, mais seulement, ce ne sont pas des produits laitiers animaux, mais végétaux.
Regard dubitatif, suivi d'un "Oui mais... Enfin, après vous serez dans des familles qui trouvent important de donner de vrais produits laitiers, car les produits laitiers sont importants."

Ca m'a un peu énervée/vexée, et racontée comme ici, ça ne parait pas bien sévère, mais son regard de pitié, il fallait le voir. J'avais très envie de lui sortir une étude sur les conséquences des "vrais" produits laitiers, mais je l'avais pas sur moi.

:anger:

Il lui manque plus que le "Nos enfants nous dirons merci " ...
Sinon HS mais, c'est ton tatouage sur la photo? Piqué par qui?
 
June":17f89fmo a dit:
Sinon HS mais, c'est ton tatouage sur la photo? Piqué par qui?

Oui c'est bien mon tatouage. Pour la petite anecdote, le Bambi qui se fait manger par Pampan, c'est vu par beaucoup de carnistes comme "anti-végé" mais c'est bien le contraire. J'ai droit à des "Mais il est plus petit que Bambi, c'est pas possible" auquel je répond "T'es plus petit qu'une vache, et tu la mangess". Ou encore des "Mais c'est horrible !Pampan qui mange Bambi" auquel je répond "Mais c'est horrible, tu manges des petites vaches mignonnes!" Enfin, c'est assez marrant parfois.

Mon tatoueur n'est autre que mon très professionnel beau-frère Aurélien de Natural Tattoo (Aux Ponts de Cé, à coté d'Angers).

https://www.facebook.com/naturaltattoo?fref=ts
 
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