Prix de la remarque/comportement homophobe

  • Auteur de la discussion Anonymous
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Oui il y a un peu de ça. Je rajouterais aussi que parfois même s'ils ont effectivement des "amis trucs", ces dits amis sont parfois eux même raciste, homophobe, sexiste,etc...

Y'a pas si longtemps j'ai entendu dire, de la part d'une personne d'origine algérienne.. Non mais les algériens c'est des branleurs ils ne savent pas travailler, c'est pour ça que je suis parti. Pour recontextualiser le concept sans partir trop sur du hs c'est un peu comme gay à qui on demande "sil fait la femme" et qui répond le plus sérieusement du monde "oui c'est ce que je préfére.
 
Ha oui je connais l'effet de "blanchiment" (je ne sais même pas si ça porte un nom ne sociologie), le tristement célèbre batskin (Serge Ayoub de son état) en est un exemple criant, ou Zemmour, mais j'y avais pas pensé dans ce cas de figure là, bien vu.
 
ArjunaKhan":37tocujo a dit:
Y'a pas si longtemps j'ai entendu dire, de la part d'une personne d'origine algérienne.. Non mais les algériens c'est des branleurs ils ne savent pas travailler, c'est pour ça que je suis parti.

Est-ce vraiment du racisme ? Je veux dire, cette personne ne dit pas "les arabes/maghrébins sont des branleurs", mais "les algériens sont des branleurs". Perso, j'y vois une grosse différence : dans le premier cas c'est clairement du racisme (même si c'est du racisme orienté contre lui-même) ; dans le second je dirais plutôt que c'est un problème de reconnaissance identitaire par rapport à son pays et aux valeurs qu'il promeut (parce que, oui, chaque pays promeut des valeurs, je ne pense pas qu'il soit xénophobe/raciste de dire ça).
Le parallèle vaut ce qu'il vaut, mais je peux comprendre qu'on ne se reconnaisse pas dans les valeurs de son pays. Je suis la première à râler de la mentalité française, à la fois d'un point de vue institutionnelle et du point de vue des masses. Et à ne pas me sentir à ma place dans mon propre pays. Et à être persuadée depuis longtemps que je finirais par le quitter (même si je n'ai toujours pas trouvé le courage de le faire). Et à avoir vraiment du mal à me considérer comme française. Et franchement, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas, de la même manière, avoir un problème avec son pays d'origine quel qu'il soit. Pourquoi on pourrait avoir ce genre de sentiment avec un pays comme la France, et pas avec un autre tel que l'Algérie. Pourquoi certaines origines devraient être en quelque sorte assumées à tout prix, et pas d'autres, sous prétexte qu'elles sont liées de près ou de loin à un phénomène d'oppression systémique.
Pour moi, refuser à un algérien le droit de critiquer son pays d'origine et ses compatriotes, c'est au final tout aussi raciste que de demander à quelqu'un de quelle origine il est sous prétexte qu'il n'est pas blanc, et ce alors même qu'il est né en France et y a toujours vécu.
 
Je me pose très souvent la question Jess, c'est un sujet très compliqué car un tel avis exprimé en public, quand bien même tu sois de l'origine que tu critique, tu vas la présenter à des personnes qui pensent comme toi, mais ayant une légitimité tout autre (quand il y en a une), et à fortiori quand c'est envers une population minorée ou oppressée et exprimé dans un environnement comme le notre.
Exactement comme au sujet de l'humour avec tout le monde de Desproges, ça dépend avec qui tu ris... D'où mes exemple assez extrêmes d'Ayoub ou Zemmour.

Et je n'ai pas de solution à mon questionnement, à part qu'il faudrait connaitre les intentions, ce qui est impossible. Mais je suis d'accord, une habitant de quelque pays que ce soit (ou originaire de...) a tout à fait le droit de le critiquer. (déjà qu'en france on est champions pour critiquer tous les autres pays du globe...)
 
jess":8fbvf685 a dit:
Pour moi, refuser à un algérien le droit de critiquer son pays d'origine et ses compatriotes, c'est au final tout aussi raciste que...
Critiquer un pays (que ce soit celui dont on vient ou pas) et critiquer toutes les personnes qui vient d'un pays, c'est pas pareil. D'un côté, je ne vois pas le souci, de l'autre, c'est clairement du racisme puisqu'on dit du mal de personnes uniquement sur base de leur origine.
 
Tout dépend aussi comme tu le dis Nurja qu'est-ce qui est critiqué : la gouvernance d'un pays, sa culture, sa population comme masse indivisible ?

Et puis est-ce que c'est intégré dans une analyse aussi lapidaire soit-elle ou pas.

USA sucks (nul et non avenu)
USA sucks because of war (plutôt juste)
Russia sucks (nul et non avenu)
Russia sucks because of snow (jugement de valeur plutôt ridicule ou juste humoristique)
Russia sucks because of russians (racisme à donf, lot quotidien sur les mobas)

Après, même si commencer toute phrase par "Les XXXX sont..." ça pue du cul d'entrée de jeu, c'est aussi souvent je crois une forme de paresse qui signifie souvent "une grande majorité des..." qui peut déjà mieux se justifier si elle est étayée.
 
La plupart des gens disent "les français/algériens/suédois/etc." dans le sens de "le peuple français/algérien/suédois". Il m'arrive régulièrement de dire que j'ai un problème avec la mentalité française parce que les français sont profondément intolérants, je suis parfaitement consciente que ce ne sont pas tous les français, juste une majorité d'entre eux, ceux qu'on voit et entend trop à mon gôut, l'idéologie dominante.
C'est un raccourci facile, certes, mais il est logique dans le cas où c'est un phénomène majoritaire. Ca n'a rien à voir avec le fait de dire, par ex., les homos sont efféminés, généralisation facile basée sur des préjugés.
 
Dois-je dire à mes collègues que le "petit jeune que ça se voit qu'il est PD il tortille du cul" vient d'acheter un appartement avec sa compagne et qu'ils songent à avoir un enfant dans les années qui viennent ou je les laisse mariner dans leurs préjugés?
 
Bonne question. Z'ont l'air sympa tes collègues ! :mmm:
 
Ouch, la bêtise crasse, ça frappe fort...
Sinon tu peux faire remarquer à tes collègues qu'apparemment, ils n'ont pas l'air insensibles aux petites fesses du jeune homme !

ou alors, leur rentrer dedans en disant : et alors, s'il est pd, ça vous dérange ? ça vous gêne ? ça vous met mal à l'aise ? pourquoi ?
 
Vu le genre, ils m'ont l'air tout à fait capables de te répondre que c'est parce que c'est un homo refoulé...
 
J'ai eu une conversation comme ça une fois avec 2 stagiaires (entre 15 et 17, plutôt tête sur les épaules et honnêtes, ça allait) que mon ex patron m'avait collé. L'un deux avait vraiment du mal avec l'image de 2 hommes qui s'embrassent (2 femmes, pas de soucis, of course...), ils étaient avec moi depuis quelques semaines et à cet instant j'ai commencé à laisser planer le doute sur ma propre orientation sexuelle.
Gros malaise pour lui, à moitié interdit, à moitié incrédule, puis en discutant je lui ai fait admettre qu'il était finalement impossible de scanner quelqu'un et deviner s'il est homo ou pas.
Après avoir donc admis qu'il était tout à fait possible que j'étais homo, je lui ai demandé ce que ça changeait subitement de le savoir... Bin, après un ptit combat intérieur, "rien". Évidemment ça demandera plus de temps, mais je crois qu'il a ouvert une porte de réflexion ce jour-là.

Et plus généralement, si dans un groupe dont je fais partie quelqu'un fais ce genre de remarque (les homo ceci cela, beurk beurk), même s'il connait (ou croit connaitre) tout le monde, je ne me gène pas pour dire que cette remarque a de fortes chances de blesser quelqu'un ici-même sans le savoir... et demander "Pourquoi y-a-t'il des coming out aussi tardif à ton avis ?", ce genre de chose...
 
Ça peut paraître bizarre, mais le "on/je t'aime quand même" il pique les oreilles des fois ^^
Ma mère est super mignonne, quand je lui ai dit (l'état dans lequel on se met pour ça est plutot étrange d'ailleurs... on sait pas si on voit sa mère/ son père pour la dernière fois de sa vie, c'est un peu flippant), elle m'a répondu que quoi que "je fasse", je serais toujours son fils. Ça me fait sourire, mais en même temps je peut pas m'empêcher de me demander ce que signifie le "quoi que je fasse", étant donné que 1) c'est une condition, ça ne se choisi pas et 2) est-ce qu'elle entendait par là... que je fasse quelque chose de mal ? Qu'elle confonds criminalité et sexualité... ? Je lui demanderais probablement jamais, je l'aime trop pour la confronter à cette question, mais parfois j'avoue que ça me trotte dans la tête :-/

Sinon venant de mon père quand j'étais ado, c'était un peu plus gras : "saloperie de tafioles qui osent se montrer en public" en parlant de la Gay Pride, ou "c'est une maladie mentale, ils devraient être internés et soignés". L'exemple typique du mec qui confonds homosexualité, pédophilie et maladie mentale, et qui a peur que ça remette en question sa virilité. Ouais, j'avoue que ça pique pas mal +, j'ai attendu d'être majeur pour lui dire. Je pense que j'ai bien fait ^^

Mais je crois que le pire de l'homophobie, c'est quand elle réussi à s'imprégner dans le couple.
 
Adrien, je pense que ta mère ne voulait pas du tout associer sexualité et criminalité :) J'imagine bien un parent dire ça à son enfant s'il souhaite entreprendre une action dangereuse qui peut changer la société, bon j'ai pas d'exemple en tête, mais imaginons que les super-héros soient réels bon un ben j'imagine bien les parents de Clark Kent lui dire ça par exemple, bref je pense pas du tout qu'elle ait voulu être méchante ^^
 
Adrien":i5gn2q5p a dit:
je peut pas m'empêcher de me demander ce que signifie le "quoi que je fasse"

Je vois ça comme "je t'aime sans conditions" :)
(ceci est une interprétation de mère de famille qui dit parfois les choses de façon maladroite)
 
Oui je m'en doute bien, ma mère est une sainte, de toute façon ^^ ... Ya juste ce petit "mais" qui me trotte dans la tête à cause de cette foutue façon maladroite de le dire. Français = langue trop compliquée @__@
 
Il est quasi certain qu'elle n'as pas réfléchit plus que ça à cette phrase, non pas qu'elle ai été dite de façon complètement réflexe, mais c'est une phrase toute faite qui veut dire ce qu'elle dit, et rarement plus que cela : une sorte de profession d'amour inconditionnelle.

Et puis si besoin, à tête reposée et rien que vous deux, tu pourras toujours lui parler d'éventuelles option immorales que tu pourrais faire et qui seraient des raisons de ne plus t'aimer pour elle, sans forcément relier ça à ton orientation sexuelle, qui finalement ne regarde que toi.
 
Je dis souvent à ma fille que je l'aime pour toujours "quand même" ou "quoi que tu fasses".
Pour moi ça veut dire, doute de tout, sauf de l'amour et du soutien de ta mère!
 
Je ne pense pas qu'elle ai envisagé la possibilité que tu puisses commettre des meurtres ou des tortures atroces. D'une manière générale on n'envisage pas trop ce genre de situations quand on parle d'amour inconditionnel. :whistle:
 
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