Prix de la remarque et/ou du comportement sexiste

mouais, je rejoins tigresse, c'est un peu dommage que je ne puisse pas faire ce compliment sans penser que ça puisse être mal interprété.

Après je comprends les arguments, Jez
 
Ca n'est pas une question d'être mal interprété. J'ai même envie de dire: rien à voir.
En ce qui concerne les femmes et leur vécu, c'est une question "d'intrusion" dans l'espace personnel. Ce sont toujours les femmes qui sont interpelées pour une raison ou une autre et oui, ça induit un stress non négligeable quand ça devient répétitif.
 
Ouais, mais du coup, je fait parfois des compliments aux mecs, jamais aux femmes. C'est pas du sexisme aussi? d'avoir un comportement différent en fonction du sexe?
Ou alors j’arrête carrément les compliments, pour tout le monde... triste monde.
 
Moi je prendrais plutôt mal un compliment sur mes vêtements ou ma coupe de cheveux (sauf si genre j'ai un déguisement de carnaval) dans la rue, par un homme en particulier. En fait quand ça arrive je me tends, j'ai peur qu'il continue. Et d'ailleurs, souvent, la question d'après, c'est : "c'est combien ?" :'(

Et je ne sais pas si c'est moi qui psychote ou pas, mais je prendrais plus mal "sympa, la coupe de cheveux", que "j'aime beaucoup votre coupe de cheveux". La première sonne un peu arrogante pour moi. La deuxième pourrait mieux passer, en fonction du ton et du regard.

Je sais pas si c'est du sexisme d'avoir un comportement différent en fonction du sexe, ça peut aussi être vu comme une compensation de sexisme. Moi, je peux pas faire un trajet sans qu'un tartempion me parle et exige que je réponde et avec le sourire. Dans ces conditions, me laisser faire mon trajet en me foutant la paix, c'est le mieux à faire.

Sinon, puisqu'on parle d'ambiance dans la rue, sourire aux gens, je pense que ça suffit à mettre une bonne ambiance, et ça peut difficilement être agressif, non ?
 
Tu pense bien Grussie qu'étant du genre a faire des compliments, je suis plutot aussi du genre a sourire dans la rue.
Truc de fou, parfois, quand on me sourit aussi, je dit bonjour...

Le compliment peut évidement être un début de conversation. Ou pas, mais au pire, on passe un moment pareil que prévu (faire la tronche sans rien dire) au mieux on se fait un.e copine/copain.
 
Grussie":2abb3tld a dit:
Et je ne sais pas si c'est moi qui psychote ou pas, mais je prendrais plus mal "sympa, la coupe de cheveux", que "j'aime beaucoup votre coupe de cheveux". La première sonne un peu arrogante pour moi. La deuxième pourrait mieux passer, en fonction du ton et du regard.

Ca c'est de la parano ^^
 
Personnellement, concernant les compliments, je dirais tout simplement que ça dépend vraiment beaucoup (même si globalement, même si ça semble sincère, ça me met mal à l'aise).

Exemple : au quotidien, la plupart des mecs qui m'abordent dans le cadre du fameux harcèlement de rue font effectivement des "compliments". Et c'est plus qu'agaçant.
Pourquoi ? La façon dont ils le disent, leur langage non-verbal, etc. C'est un tout (sur lequel j'ai un peu de mal à mettre des mots, pardonnez-moi) qui fait que l'on comprend qu'il s'agit d'un connard qui veut faire intrusion dans mon espace, me montrer qu'il a le droit de regard son mon apparence, ma présence dans ce lieu, etc.

A côté de ça, de temps en temps, je reçois un autre type de compliment de personnes (hommes et femmes). La plupart du temps, c'est sur mon look : "j'adore vos lunettes", "j'aime bien votre style" etc.
Vous me direz, on choisit ce que l'on porte, la façon dont on se coiffe etc., mais quand même, même si en l'occurrence, ce sont des choix qui passent moins inaperçus que d'autres, ce n'est pas pour avoir des commentaires (même s'ils sont positifs) sur nos choix vestimentaires, capillaires, etc. à tous les coins de rue (selon ce que je porte, il y a des jours où c'est vraiment récurrent).

Bref, pourquoi sont-ils différents, ces compliments (ainsi que ma réaction, du coup) ? C'est dur à expliquer, mais on sent bien que l'intention n'est pas la même. Evidemment, c'est plus subtil que "vas-y, t'es bonne viens me sucer", mais pas seulement. :)
Quand on me fait un compliment sur mes lunettes, par exemple, j'ai tendance à bien le prendre : ça ne concerne pas mon physique (ou le fait que ma robe me fasse tel ou tel décolleté...), déjà, et puis je ne sais pas, ça montre que la personne est observatrice, et ne commente pas mon apparence juste parce que je suis dotée d'une paire d'ovaires (même si, effectivement, on ferait sans aucun doute moins le commentaire à un homme).

Je préfère ça mille fois aux regards insistants et autres chuchotements qui se font sans aucune discrétion quand je passe devant des gens. Ca, vraiment, c'est très désagréable. Et puis quand on est pas bien dans sa peau, ce n'est pas toujours facile à gérer après (mais c'est une autre question). :oops:

Je n'envoie en tout cas jamais balader les gens qui font partie de le seconde catégorie, même si c'est un peu lourd parfois, et même si j'ai conscience que leurs compliments viennent aussi du fait que l'on se permet de commenter notre apparence parce que nous sommes des femmes, et que l'on a intégré que notre allure était la chose la plus importante chez nous.
 
Ninouchka":xbn4j4ob a dit:
juste parce que je suis dotée d'une paire d'ovaires

C'est pas la paire d'ovaires qui intéresse les gens. :whistle:

Sinon, je suis d'accord, surtout avec ton dernier paragraphe. On se croit souvent plus autorisés à approcher une femme pour lui faire part de notre avis sur son look, lunettes comprises, qu'un homme (je me place bien sûr dans la catégorie des gens qui font des commentaires sincères, sans arrière pensée, bref, la 2nde catégorie dont tu parles).
Moi, en tant qu'un homme, j'ai d'ailleurs droit qu'à cette catégorie (sauf 1 fois où j'ai eu droit à la première).
Étant légèrement percé du visage, les gens se permettent occasionnellement de me soumettre leur avis. En général positif. Les commentaires négatifs sont rares. Quand c'est négatif, les gens gardent généralement ça pour eux et se contentent de me dévisager (sauf à Lyon, ou une fois ici, sur le quai du métro, un type bourré. Ou les gamins, quel que soit le pays.).
En principe, je le prends bien (forcément, vu qu'il n'y a pas d'agressivité, juste de la curiosité ou des compliments sincères), je réponds, et tout va bien.
Mais au final : qu'est-ce que j'en ai à foutre de l'avis des gens ? Qu'est-ce qu'ils me font chier à me le donner ? C'est sûr, ça fait plaisir d'avoir des compliments "Ouah, j'adore votre look ! Trop bien vos piercings ! Ça vous va trop bien !". Mais, est-ce que je t'ai demandé qqch ? Je suis en train de faire mes courses, ça me gonfle déjà, qu'est-ce que tu viens me faire chier à valider mon look, je t'ai rien demandé ! Passe mes articles et qu'on en finisse (oui, les caissières ou caissiers sont souvent ceux qui me parlent de mes piercings).

En fait, y a que quand une courte discussion qui s'installe que ça me plaît. Croiser qq1 qui me dira "ça te va trop bien tous ces piercings" ou qui va me faire de loin un thumb up en voyant mes tatouage et continuera son chemin, ça me saoule, c'est là où je suis le plus dans "mais qu'est-ce tu me fais chier, je t'ai rien demandé".
 
Ninouchka":jvmvctpq a dit:
leurs compliments viennent aussi du fait que l'on se permet de commenter notre apparence parce que nous sommes des femmes, et que l'on a intégré que notre allure était la chose la plus importante chez nous.

dsl mais ça aussi c'est de la parano ^^ #nohater
 
Bon, aller, je vais essayer de répondre à Fushichô. :) Je le fais de mémoire, j'ai plus la phrase exacte en tête ni toute la discussion, donc il est possible que je réponde à côté mais je vais faire de mon mieux.

Donc comme je disais, ma pensée rejoint fortement ce qu'a exprimé Watermelon donc je ne suis vraiment pas sûre d'ajouter quoique ce soit de nouveau.
Si j'ai bien compris, ce qui te turlupine c'est que tu penses que l'occupation de l'espace par les hommes (ici la rue) n'est pas voulue consciemment et qu'une des conséquences c'est d'en fzire fuir les femmes mais, ça n'est pas le but recherché en soit, c'est ça?

En fait, je pense que c'est à la fois un phénomène conscient et inconscient à la fois. D'une manière générale, les hommes sont beaucoup plus habitués à occuper l'espace de manière physique. Voir ce tumblr par exemple, dont une image que je trouve très parlante. Quand tu es habitué à faire ça depuis que tu es tout petit, tu te poses plus trop de question (j'imagine) et j'imagine que ça devient ensuite très facile de penser que cet espace d'appartient, à toi et par extension, tes pairs.
Du coup, tel que le vois, une femme qui pénètre dans l'espace public, pour certains, c'est une intruse donc il faut le lui rappeler, qu'ici "c'est pas chez elle". C'est ce que je voulais dire par "non-neutre et remarqué". Elle n'est pas sur son territoire et il faut lui rappeler.
La rue est un espace politique à part entière dès lors quand des catégories/classes politisées s'y rencontrent ça peut donner lieux à des confrontations. Le problème c'est les femmes ne sont pas habituées à faire face à cette confrontation (on voit bien qu'ici on est toutes assez destabilisées par ça, on ne sait pas comment s'y prendre, on préfère éviter, etc).

Du coup, je ne dirais pas que c'est concsient dans le sens analysé mais je pense que ça reste un but recherché, tout simplement parce que c'est quelque chose d'inculqué très tôt et qui n'est jamais remis en cause. C'est normal (c'est aussi pour ça que l'ampleur en est telle, c'est un phénomène social).
Bon voilà, je sais pas si c'est clair (j'ai l'impression que ça n'est pas très développé mais j'ai du mal à envisager plus là), ou si ça rajoute quelque chose de pertinent. C'ets même probablement du n'importe quoi parce que j'ai aps forcément plus analysé le phénomène que ça. Je ne me fait jamais harceler ou me prends une quelconque réflexion de quelque ordre que ce soit donc j'ai jamais trop porté attention au phénomène jusqu'il y a peu.

@ Mark: non, la réflexion de Ninoushka n'a rien à voir avec de la parano, c'est la réalité, notre réalité en tout cas.
 
Tigresse":1b3exy4a a dit:
Pour tout dire, ça m'est déja arrivé de faire des compliments aux gens dans la rue.
Des trucs sincères qui me passent par la tête... j'suis plutôt spontanée, des fois.
"Il est beau, ce chien !" fait souvent plaisir à la personne qui le promène.
"J'aurais bien aimé un vélo comme ça quand j'étais petite" "Il est chouette, ce chapeau",...
Bon, des fois, on me regarde bizarrement, mais c'est pas grave.

Je trouve quand même dramatique si on en est arrivé à ce qu'on ne puisse plus s'adresser à personne sans que ça soit mal perçu car assimilé à du harcèlement. :s
Est-ce qu'un des buts de ceux qui font des commentaires débiles aux jeunes filles est de leur faire associer : quelqu'un s'adresse à toi = c'est un balourd à éviter, les isolant ainsi d'autant + ?

Ce genre de remarques ce n'est pas pareil.
Les "balourds" en ce qui me concerne n'ont parler que physique, pas des vêtements, pas de la coupe de cheveux, du chien, ou du vélo ou autres sujets du même genre.
Ce n'est pas pareil.

Sinon en dehors de l'histoire des "balourds" j'ai eu assez d'avis sur mon physique. Certaines personnes cherchent peut être ça mais ce n'est plus mon cas.
En fait je ressens ça comme si le physique était la chose la plus importante chez les femmes et donc moi (c'est une pression sur laquelle j'ai peu de pouvoir).
De plus je n'ai pas demandé l'avis des personnes.
Sans compter que niveau compliment quand c'est sur le physique c'est souvent car il y a une attente particulière.
Je n'aime pas l'idée d'être réduite à mon apparence. Et quand il s'agit d'une personne que j'apprécie de façon réciproque je sais que le physique est secondaire.

Mark":1b3exy4a a dit:
Ninouchka":1b3exy4a a dit:
leurs compliments viennent aussi du fait que l'on se permet de commenter notre apparence parce que nous sommes des femmes, et que l'on a intégré que notre allure était la chose la plus importante chez nous.

dsl mais ça aussi c'est de la parano ^^ #nohater

Ce n'est pas de la parano, on regarde dans les médias et le message est clair et net, le comportement des gens autour c'est pareil.
 
Jezebel":2hwi7keg a dit:
Du coup, je ne dirais pas que c'est concsient dans le sens analysé mais je pense que ça reste un but recherché, tout simplement parce que c'est quelque chose d'inculqué très tôt et qui n'est jamais remis en cause. C'est normal (c'est aussi pour ça que l'ampleur en est telle, c'est un phénomène social).

Merci Jezebel. :)

Bon, je suis tjs pas du tout convaincu.
Et apparemment, j'ai dû louper les cours d'inculcation que l'espace public appartenait aux hommes et qu'il fallait en évincer les femmes...

Qu'on entende régulièrement dans les médias et entre potes que les femmes doivent faire gaffe quand elles se promènent dans la rue et que ça c'est intégré, et que les hommes peuvent aborder les femmes dans la rue, et que tout ça crée le fait que l'espace public est le lieu de l'Homme, ouais, mais qu'inconsciemment les hommes qui abordent les femmes le fassent parce qu'on leur a inculqué (quand ? comment ? J'ai pas en tête du tout d'injonction de cet ordre) pour dire "c'est chez moi, casse toi", j'ai vraiment du mal avec cette théorie, j'y crois vraiment pas.
Cela dit, y a pas besoin que cette théorie soit vraie pour avoir suffisamment de raisons d'arrêter d'agresser les femmes dans la rue. :)

@ Mark : si les hommes se prenaient autant de remarque sur leur apparence que les femmes, soient il y aurait autant d'hommes que de femmes qui s'en plaindraient, soit personne ne s'en plaindrait, puisque tout le monde serait à égalité. Or, les femmes s'en plaignent. C'est bien qu'il y a un sacré déséquilibre.
 
Je crois comprendre ce que veux dire Jezebel. Après ya une bonne raison aussi pour le fait qu'on a moins tendance a resserrer les cuisses. Pas obligé pour autant de prendre toujours toute la place.

Pour les "cours d'inculcation", y'en a pas, et je ne pense pas que tu trouvera beaucoup d'exemple "d'élèves" ici, puisque (sauf erreur) il y a ici beaucoup de gens prêt a réflechir plus loin que la norme admise.
 
Bah, c'est pas parce qu'on y a réfléchi qu'on n'a pas souvenir d'avoir entendu des injonctions allant dans le sens "l'espace public est l'espace de l'Homme". Mais bon, j'ai une mémoire de merde. ^^
Et perso, je ne vois pas non plus où cette injonction est dispensée.

Enfin, c'est pas bien grave ; comme je disais, y a suffisamment de raisons d'arrêter d'agresser les femmes pour que mm si je comprends pas ça, je sois pour un tel arrêt (pas sûr que cette phrase soit claire, mais bon, on va faire comme si. :p).
 
Evidemment y'a pas de "cours d'inculcation" :><:' ni d'injonction. C'est juste la répétition d'un phénomène jugé normal. Y'a personne qui forme qui les mecs à aborder les nana dans la rue non plus, hein.
Vous penser vraiment que tous les comportement sont inculqués de manière claire et précise systématiquement? Vous ne pensez pas que l'environnement dans lequel on baigne est tout aussi important, sinon plus (puisque ça n'est pas filtré)?
Bon bref.
 
Nan mais je sais qu'il y a pas de cours d'inculcation. ^^
Juste je vois pas où ni comment une telle chose nous est inculquée, mm par l'environnement. Je peux éventuellement voir le "hommes, faites comme chez vous dans la rue", puisqu'on voit bien que les hommes peuvent y faire ce qu'ils veulent, mais pas "hommes, faites comme chez vous dans la rue, et "virez-en" les femmes".
Mais comme tu dis : Bon bref. :)
 
Ben Fushichô, les images postées par Jezebel sur les façons de se tenir/de s'asseoir qui diffèrent totalement selon si on est homme ou femme c'est déjà frappant quand on y pense.
On doit toujours se tenir petite, repliée, fermée (et oui on s'est compris). Pareil pour notre façon de nous exprimer. Il faut pas qu'on gêne.
Alors que les hommes sont invités à occuper l'espace. Ca revient sans cesse sous différentes formes.
La nuit c'est bien sûr encore pire, "sort pas le soir", "tu iras en boîte plus tard parce que t'es une fille", etc.

"Virer les femmes de la rue" comme tu dis, je pense que si tu as quand même certaines valeurs qui t'ont été inculquées, ça ne te vient pas à l'esprit en effet. Mais ce n'est pas le cas de tous les hommes. Et cette situation est fortement favorisée par les exemples que j'ai cités qui sont rabâchés et inculqués à tous le monde.
 
kindy":m15115r2 a dit:
Ben Fushichô, les images postées par Jezebel sur les façons de se tenir/de s'asseoir qui diffèrent totalement selon si on est homme ou femme c'est déjà frappant quand on y pense.
On doit toujours se tenir petite, repliée, fermée (et oui on s'est compris). Pareil pour notre façon de nous exprimer. Il faut pas qu'on gêne.
Alors que les hommes sont invités à occuper l'espace. Ca revient sans cesse sous différentes formes.
La nuit c'est bien sûr encore pire, "sort pas le soir", "tu iras en boîte plus tard parce que t'es une fille", etc.

Je conteste pas ça, bien au contraire.
Juste j'arrive pas à faire le lien avec le fait que ça serait une motivation des hommes qui vous abordent.
Pareil, j'ai pas l'impression qu'on est invités à occuper l'espace. Ou alors par défaut, c'est-à-dire qu'on vous dit comment vous comporter et que nous, bah on nous dit rien, donc par défaut, on peut faire ce qu'on veut. Mais j'ai pas l'impression qu'on nous dise ce qu'on peut faire aussi ouvertement qu'on vous dit ce que vous ne pouvez pas faire.
 
Fushichô (et les autres) tu devrais lire cet article sur le privilège masculin qui explique entre autre comment les petits garçons sont éduqués et incités à occuper l'espace, tandis que les petites filles sont incitées à rester dans un coin et ne pas se mélanger aux garçons : http://www.crepegeorgette.com/2013/08/2 ... -masculin/
 
Moi, j'ai pas l'impression que le "but" (inconscient, donc) soit de "virer les femmes des lieux publics", mais plutôt de rappeler aux femmes, qui se trouvent dans le lieu public, qu'elles ne sont pas propriétaires du lieu public, parce que le lieu public appartient aux hommes. Les dominants ont besoin que les dominés traversent le lieu public, mais ils ont besoin qu'ils le fassent pour leur rappeler qu'ils sont dominants, et que le territoire est le leur. C'est toujours une espèce d'injonction contradictoire : Les femmes ne doivent pas venir en masse et s'approprier le lieu, mais elles doivent venir quand même parce qu'on a besoin de leur servitude.


Et, Fushi, cette histoire de "par défaut", oui, c'est aussi une façon de voir les choses : Il y a des interdits et des choses autorisées, selon les sexes (même sans parler des injonctions positives "Tu dois faire ça."). Les deux sexes ne sont pas forcément obligés de faire tout ce qui est autorisé, mais ça va créer une espèce de "moule", de forme générale de l'ensemble, dans laquelle les individus, statistiquement, vont prendre leur place.
Je vois ça comme, visuellement, comme une espèce de conteneur qui aurait une forme particulière. Si tu verses un fluide dedans, toutes les particules ne vont pas se mettre au même endroit, mais à cause des limites imposées par le conteneur, l'ensemble du volume des particules va en prendre la forme. Mais il n'y a pas une volonté des particules à prendre cette forme.
Le fait qu'on soit laxiste pour les hommes (plus laxiste qu'avec les femmes) sur certaines choses, ça n'est pas une incitation ni une injonction en soi, mais ça leur permet de s'autoriser à le faire, et donc de créer les inégalités, les clichés et les modèles/formes de domination.
 
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