Réveillon Vegan 2011 -> 2012 à Paris

Euhhh, tu vas pê un peu vite à dire qu'elles savent pas expliquer pourquoi elles sont vegans, toutes ces gens-là qui s'expriment. Elles expriment peut-être bien leurs raisons, mm si cette raison te plaît pas. Peut-être qu'elles/que certaines d'entre elles veulent juste ne pas participer à l'exploitation animale et ne revendiquent pas l'abolition de l'exploitation animale, que peux-tu en savoir ?
 
lelfe":2472e2l6 a dit:
On ne peut donc pas condamner des actes, des pratiques culturelles, sans s'en prendre aux gens?

Alors dans ce cas, il faut être très clair dans sa dénonciation, et c'est trèèèèèèèèèèèès loin d'être le cas chez les vegans (et dans une plus large mesure, quelle que soit la cause soutenue).
Et en plus, à un moment, il faut arrêter de se voiler la face. Si des animaux sont tués, c'est parce que des gens les mangent, culturellement, aveuglément peut-être, mais ils les mangent in fine quand même. Les actes ne sont pas le fruit du Saint-Esprit.

lelfe":2472e2l6 a dit:
Donc si je condamne l'excusion je suis raciste, en fait

Non, car il a une différence entre condamner les gens pour leurs actes et condamner les gens pour leur appartenance à une ethnie, une race, une couleur de peau qui aurait l'habitude culturelle de pratiquer des actes condamnables. Tous les noirs ne pratiquent pas l'excision, toutes les ethnies noires non plus, ni toutes les personnes des ethnies qui ont l'usage culturel de cette pratique.

lelfe":2472e2l6 a dit:
Ce qui a été dit dans la vidéo n'est justement pas "c'est sympa d'être entre personnes qui se comprennent". Ou "c'est sympa d'être entre personnes qui partagent des valeurs". Là ça aurait été.
Mais plutot "c'est sympa d'être entre personnes qui ont le même mode de vie" et ça c'est de la merde.
Et là si vous ne voyez pas la différence, je trouve que c'est grave.
Parce que ce n'est pas du tout la même chose.

Ça doit sûrement mériter la peine capitale, une telle gravité...

lelfe":2472e2l6 a dit:
Pendant qu'on est en train de manger du hummus sur ce bateau, a l'extérieur presque tout le monde mange du fois gras et du caviar. Si on n'a aucune volonté de changer cela, si cela ne nous touche pas parce que c'est "dehors", alors nous n'avons aucune raison d'être véganes. Nous ne serions même pas différents des omnivores, qui, pour la plupart, ne supportent pas qu'on tue un animal. Ils le tolèrent parce que ça se passe à l'extérieur, loin des villes. Mais qu'on assiste ou pas à leur détresse, et même qu'on mange ou non le produit de leur exploitation, les animaux souffrent et sont tués.

Hum... Avec de telles analyses, on peut vite dire n'importe quoi quand même. "Pendant que tu dors dans ton lit douillet, à l'extérieur, presque tous les SDF dorment dehors. Si on n'a aucune volonté..."
Bref, la culpabilisation "pendant que tu t'amuses des êtres souffrent" est ridicule car on ne peut être rendu coupable de ce que l'on ne maitrise pas, et qui en plus semble inévitable, et non relié à l'action même de l'individu ainsi culpabilisé (ce n'est pas parce que des vegans passent un réveillon vegan que des animaux souffrent, au contraire). C'est bien de fantasmer sur un monde sans souffrance, mais à un moment, faut être réaliste.

lelfe":2472e2l6 a dit:
Une telle vision du véganisme le ramène à une histoire de pureté personnelle.

Ce qui en soit est déjà pas mal...

lelfe":2472e2l6 a dit:
Je me bat contre cette vision, notamment sur mon blog (voir: pour en finir avec le mythe de la pureté) par exemple. En théorie les gens sont plutot d'accord. Mais là on est devant un cas pratique et plus personne ne me suit.

Probablement parce que ce n'est vraisemblablement pas un cas pratique de ton article, qui d'ailleurs tout aussi intéressant qu'il est, n'est pas une vérité absolue partagée par tous, à tort ou à raison (mais bien prétentieux celui qui daignera trancher cette question).

lelfe":2472e2l6 a dit:
Ne voit-on donc pas la différence entre être végane parce que contre l'exploitation des animaux, et végane parce que personnellement on préfère rester en dehors de tout ça?

Et c'est qui le plus beau ? :rolleyes:

lelfe":2472e2l6 a dit:
Cépafo":2472e2l6 a dit:
lelfe":2472e2l6 a dit:
Si etre vegan c'est boire du champagne bio en mangeant du hoummous (meme delicieux) en discutant avec des gens qui bouffent pareil que moi, alors je ne veux plus l'etre.

Si être vegan, c'est être révolté en permanence, je ne vois pas non plus l'intérêt.

Les animaux le verraient, eux.

C'est ton droit d'être optimiste.

lelfe":2472e2l6 a dit:
Je suis révoltée en permanence contre les discriminations dont sont victimes les animaux, les femmes, les enfants, les vieux, les arabes, les pauvres... C'est sur, c'est pas bien marrant. Cela dit, ça ne m'empêche pas de vivre. Mais je ne vais pas m'arrêter d'être révoltée contre le sexisme sous prétexte que mon mari ne me frappe pas ni ne me viole.

Si vraiment tu étais révoltée en permanence, c'est-à-dire y penser, le montrer et combattre h24, je pense que justement, ça t'empêcherait de vivre.

Je reviens pas sur la suite car ça concerne uniquement la vidéo, et comme l'a dit Numa, on est tous d'accord pour dire qu'elle est mauvaise.

lelfe":2472e2l6 a dit:
(EDIT: en me relisant je m'aperçois que mon ton peut paraitre un peu agressive. En realité il n'y a aucune agressivité dans mes propos. Je vais mettre quelques smileys: :kiss: :cuistot: ;) :whistle: :D :) :cool: ) voilà
Et un smiley enervé parce que je suis énervée quand meme: :anger:

La colère mène à la haine, la haine... mène à la souffrance qui te révolte, soit cohérente... ;)
 
Fushichô":1vczlf4m a dit:
Euhhh, tu vas pê un peu vite à dire qu'elles savent pas expliquer pourquoi elles sont vegans, toutes ces gens-là qui s'expriment. Elles expriment peut-être bien leurs raisons, mm si cette raison te plaît pas. Peut-être qu'elles/que certaines d'entre elles veulent juste ne pas participer à l'exploitation animale et ne revendiquent pas l'abolition de l'exploitation animale, que peux-tu en savoir ?

Ha bon donc tous ces gens sont véganes pour de simples raisons de pureté personnelle :mmm:

je me demande bien pourquoi je fais un blog
j'etais partie du principe qu'il y a un mouvement
les gens sont donc contre l'exploitation animale pour eux, mais pas pour les autres
ils acceptent donc qu'un animal soit torturé et tué tant que c'est pour le bénéfice de n'importe qui sauf eux
et c'est moi qui suis pas cohérente

(cépafo, tu trolles)

Enfin cela dit, c'est sur, c'est exactement ce que la société et les journalistes veulent entendre et veulent bien répéter. Ca tombe foutrement bien dis donc.
 
Franchement, je rejoint le point de vue de Fushi : c'est pas parce qu'on est vgr, vgl ou végan, qu'on a envie de partir en campagne :mmm:

Je pense qu'on veut tous que les autres ouvrent les yeux, mais on a pas forcément l'envie/le courage de changer les mentalités.

C'est très bien qu'il y ait des gens comme toi qui soit aussi militant.
Mais ce n'est pas le cas de tous.
 
lelfe":1dqygkc9 a dit:
Fushichô":1dqygkc9 a dit:
Euhhh, tu vas pê un peu vite à dire qu'elles savent pas expliquer pourquoi elles sont vegans, toutes ces gens-là qui s'expriment. Elles expriment peut-être bien leurs raisons, mm si cette raison te plaît pas. Peut-être qu'elles/que certaines d'entre elles veulent juste ne pas participer à l'exploitation animale et ne revendiquent pas l'abolition de l'exploitation animale, que peux-tu en savoir ?

Ha bon donc tous ces gens sont véganes pour de simples raisons de pureté personnelle :mmm:

J'ai dit
moi-même":1dqygkc9 a dit:
Peut-être qu'elles/que certaines d'entre elles

Ce que je dis, c'est qu'il y a peut-être (et même sans doute) des vegans qui le sont pour des raisons de pureté personnelle, ou peut-être de santé, ou que sais-je encore, tu sais pertinemment que le mouvement vegan est fait de multiples composantes et que tous ne pensent pas exactement comme toi, et que tous ne sont pas abolitionnistes énervés 24h/24, 7j/7.

Bref, ce que je veux dire, c'est qu'ils savent peut-être très bien expliquer pourquoi ils sont vegans, mm si leur raison te plaît pas, te paraît incohérente, absurde, ridicule, vaine, à côté de la plaque. Tu ne sais strictement rien de leurs raisons personnelles ; tu peux leur dire qu'ils n'ont pas compris ce qu'est le veganisme si tu veux, mais tu peux pas décréter qu'ils savent pas expliquer leurs raisons d'être vegan.

lelfe":1dqygkc9 a dit:
je me demande bien pourquoi je fais un blog

Bah justement, pour faire réfléchir les vegan qui passent à côté de la question que tu trouves fondamentale et pour qu'ils arrêtent de parler de mode de vie.

Et je sais plus si je l'ai dit précédemment, mais je vois pas ce qu'il y a de mal à dire qu'être avec un-e omni, ça fait chier et qu'on préfère être en couple avec un vegan. Ça fait sectaire, ça fait mode de vie si tu veux, mais concrètement, dans la vie de ts les jours, vivre avec quelqu'un qui pose des bouts de cadavre partout dans le frigo, l'odeur de bacon, perso ça me retourne le coeur, donc j'aurais du mal. Ça fait pas de moi, enfin je crois, un vegan pour raison de pureté personnelle.
Je vois pas non plus ce qu'il y a de mal à vouloir passer un réveillon tranquille entouré de vegans, à pas vouloir se prendre la tête pour une soirée ; ça préjuge pas des raisons derrière le veganisme de ces personnes.
Et dans ce cas-là, supprimons toutes les rencontres entre végé, et les restaux végés, qui sont un replis communautaire, une expression du mode de vie et non une manière de lutter, mangeons uniquement avec des omni pour s'en prendre plein la gueule (et leur en mettre plein la gueule en retour), et bouffons uniquement dans des steack house pour forcer les cuistots à nous faire un plat de légumes qui tienne la route.
 
lelfe":2ccoyq83 a dit:
Je critique la video bien sur
La soirée, ça me parait une bonne idée, même si elle est loin de faire l'unanimité.
Mais a travers la video, toutes les communications autour du veganisme que j'estime nefastes pour le mouvement de libération des animaux
Car ils font passer le veganisme avant tout, et ce joli ecran bien lisse ("je fais le choix de manger des légumes") occulte la question beaucoup plus importante: pourquoi est-on végane? Et les animaux sont déja tellement faciles à occulter (cf végéphobie, etc).
Pire encore, les véganes passent avant le véganisme. Alors là, plus rien n'a de sens.
Alors là globalement je suis d'accord. Je pense aussi qu'effectivement il y a un manque de vrai mouvement politique, et que beaucoup n'osent pas revendiquer les respect des animaux.

Ceci dit, faut voir que devenir militant, c'est pas facile pour tout le monde, ça demande, comme un peu tout, un certain apprentissage. Il faut sortir de sa zone de confort, accepter de rentrer dans une sorte de conflit, apprendre à exprimer ses revendications de façon à la fois ferme et suffisamment non-agressive pour ne pas « bloquer » son interlocuteur, ce qui est loin d'être facile, prendre conscience des mécanismes sociaux qui nous poussent à faire comme si la libération animale n'était pas un problème sérieux dont on a le droit de discuter, apprendre à résister à ces mécanismes.

Bref, je pense aussi qu'il y a des progrès à faire en général de ce côté (et chez moi le premier). Mais y'a des gens qui bougent dans cette direction, faut pas désespérer (ni se tourner les pouces non plus, on est bien d'accords).

Et si j'avais des cupcakes, je les mangerais.
Et merde, je sais pas faire culpabiliser les gens efficacement. Faut que je m'entraîne ;)
 
Fushichô":shzx1zhx a dit:
Bah justement, pour faire réfléchir les vegan qui passent à côté de la question que tu trouves fondamentale et pour qu'ils arrêtent de parler de mode de vie.

Justement
Toi tu lis mon blog, et tu n'as apparemment pas compris pourquoi la question du mode de vie est totalement vide de sens

Fushichô":shzx1zhx a dit:
Et je sais plus si je l'ai dit précédemment, mais je vois pas ce qu'il y a de mal à dire qu'être avec un-e omni, ça fait chier et qu'on préfère être en couple avec un vegan. Ça fait sectaire, ça fait mode de vie si tu veux, mais concrètement, dans la vie de ts les jours, vivre avec quelqu'un qui pose des bouts de cadavre partout dans le frigo, l'odeur de bacon, perso ça me retourne le coeur, donc j'aurais du mal. Ça fait pas de moi, enfin je crois, un vegan pour raison de pureté personnelle.
Mais enfin ça n'a aucun sens de raisonner comme ça
C'est comme si tu étais simplement allergique a la viande
Ce n'est pas une question de "viande en face de moi", tu n'es pas vegan pour des raisons de dégoût de la viande quand même, rassure-moi?
Ce qui compte c'est plutot "pourquoi la viande"
Pourquoi mettre des bouts de viande sous ton nez, pourquoi tu ne les veux pas, et j'ose espérer que c'est pour des raisons qui vont un peu au-dela de "ho moi la viande j'aime pas trop".

Fushichô":shzx1zhx a dit:
Je vois pas non plus ce qu'il y a de mal à vouloir passer un réveillon tranquille entouré de vegans, à pas vouloir se prendre la tête pour une soirée ; ça préjuge pas des raisons derrière le veganisme de ces personnes.
Je ne présume pas, j'écoute ce qu'ils disent.
Je suis la première à dire que j'aime bien me retrouver avec d'autres vegans.
Mais je me fais surtout chier à expliquer sur tous les tons que le véganisme n'est pas le végétalisme. Que le véganisme n'est pas être pur et parfait. Que le véganisme ne consiste pas à avoir la conscience tranquille tout en acceptant les tortures et les meurtres à partir du moment ou c'est pour les autres et pas pour soi. Parce que ça, ça n'a aucun sens.

Fushichô":shzx1zhx a dit:
Et dans ce cas-là, supprimons toutes les rencontres entre végé, et les restaux végés, qui sont un replis communautaire, une expression du mode de vie et non une manière de lutter, mangeons uniquement avec des omni pour s'en prendre plein la gueule (et leur en mettre plein la gueule en retour), et bouffons uniquement dans des steack house pour forcer les cuistots à nous faire un plat de légumes qui tienne la route.

Mais non, ne mangeons pas "avec les omnis"
Mangeons la même chose que les omnis
Parce que le véganisme tel que présenté dans cette vidéo n'a pas le moindre intérêt.
J'ai osé espérer que les gens ne savent simplement pas défendre leur point de vue ou n'osent pas revendiquer pourquoi ils sont vegans (c'est à dire: ils seraient contre l'exploitation animale en général et pas seulement si on exploite pour eux).

Mais apparemment on est vegan parce que ça faut hype, c'est hipsterisant à souhait et en plus on perd du gras des fesses tout en gagnant en popularité?
Tu sais tres bien qu'être vegan ne sert a rien si c'est juste pour perdre du poids, car acheter des produits non testés ou des chaussures sans cuir n'a jamais fait maigrir personne. Et manger de la viande "un peu de temps en temps" n'a jamais tué personne.
Mais bon, si ça faut hype, alors là, je m'incline.

J'ai expliqué sur mon blog, en long, en large, en travers:
-Que toutes les critiques qui remettent en question le véganisme disent la même chose: elles se basent sur une définition du véganisme qui voudrait que ce soit un "style de vie" qui rend purs ce qui le pratiquent. Ces gens seraient véganes pour être parfaits, avoir la conscience vierge.
-Que ces critiques sont à côté de la plaque parce que le véganisme n'est pas être pur et parfait.
-Que si on considère en effet que le véganisme est une histoire de perfection personnelle, alors ces critiques sont valables, car alors le véganisme n'aurait plus aucun sens
-Que le sujet n'était pas les véganes, mais le véganisme, ce qui implique que l'important n'est pas ce qu'on fait, encore moins qui le fait, mais pourquoi on le fait, sinon ça ne sert absolument à rien
-Que le véganisme à échelle individuelle est inutile, qu'il n'a de sens qu'en tant qu'il forme une communauté de gens ayant un même but (et, je me répète, avec ou sans pancartes et bannière, refuser les produits animaux étant en soi un geste militant)
Et si j'ai publié le com d'Yves Bonnardel, c'est parce qu'il aborde un point crucial: c'est bien joli de ne pas manger de viande ou de yaourt, mais ça ne change strictement rien à la condition des animaux.
Là ou j'étais en désaccord avec Yves, c'est que je considérais que le véganisme était politique en soi. Je me trompe, donc?

Chaque reportage sur le véganisme, même dit "positif", c'est: et tu manges quoi? et comment tu fais pour trouver des chaussures? et ou tu trouves tes protéines?
J'ai osé espérer que c'était les journalistes qui orientaient ainsi leurs reportages et non pas que c'était les véganes eux-mêmes qui préféraient tourner autour de leur nombril et n'avaient strictement rien à dire sur l'ordre du monde.
Apparemment, je me trompe. on est pas végane pour les animaux. On est végane pour sa tronche à soi.
Autant dire pour rien du tout.

Le véganisme n'a de sens qu'en tant que mouvement collectif.
Ce n'est pas parce que le petit végane ne mange pas de poulet qu'on va tuer moins de poulets. La moitié de la viande produite finit à la poubelle. ca fera une portion de poulet de plus à la poubelle. Voilà ce que ça fait.
Alors oui, si on est assez naïf pour penser que le véganisme va nous apporter la minceur, la jeunesse éternelle, la gloire le pognon et les meufs, devenons véganes même si nous n'avons aucun sentiment vis à vis de la condition des animaux. Après on viendra pleurer quand on verra que ça ne règle pas tous nos problèmes. Mais le pire c'est que ça ne règle même pas ceux des autres.

Les animaux subissent un enfer qui dépasse notre imagination et nous on se réunit entre nous pour manger des petits fours et on n'a même pas la simple idée de dire un mot, d'avoir une pensée pour eux? Alors que ça changerait TOUT. Ca changerait le monde, et ça changerait surtout le sens de ce qu'on fait.

Encore une fois, je suis pour des initiatives comme cette soirée. Parce qu'en rendant le véganisme plus visible, mais aussi plus agréable à vivre, on débloque quelque chose, et on ouvre la porte à l'apparition d'un mouvement.

Mais si y a pas de mouvement, alors, si y a pas de mouvement... Vous savez quoi? Mangez de la viande. Pourquoi vous priver?

Je ne savais pas (je ne savais vraiment pas) que le mouvement pour les animaux n'était en fait qu'un groupe de gens désirant que chacun mange ce qu'il veut.
J'ai dépensé trop de temps et d'énergie dans le vent, pour aujourd'hui m'apercevoir que le mouvement n'existe pas, donc que je suis végane pour rien, en gros - ou que si le mouvement existe, c'est même pas 0,1% de ce que je croyais être le mouvement.
Je me prend une sacrée tarte dans la gueule.
Et je crois que je vais arrêter mon blog. Tout ce que j'ai fait n'a servi à rien. Il n'y a plus aucun espoir.
 
J'ai pas le temps de répondre de façon plus détaillé maintenant, mais vite fait sur l'essentiel : non, tout n'est pas perdu, les véganes timides d'aujourd'hui sont peut-être les véganes militants de demain, il faut y croire et continuer à y travailler.

Je pense que si on est végane c'est pour les animaux, mais que beaucoup de véganes (et de vg plus généralement) ont en bonne partie intériorisé la végéphobie ambiante. C'est effectivement un problème, et même un gros problème, mais pourquoi serait-il insoluble ?

Enfin, ça vaut ce que ça vaut, c'est-à-dire pas grand chose tant qu'il ne s'agit que de moi, mais lire ton « coup de gueule » m'a fait du bien et m'a remotivé. Si tu veux arrêter d'écrire, c'est ton choix, mais personnellement je trouve que ça serait dommage.

(Encore une fois, j'essaierai de développer plus tard, là je devrais être au taf depuis un bon moment déjà.)
 
lelfe":2w2mhep7 a dit:
Fushichô":2w2mhep7 a dit:
Bah justement, pour faire réfléchir les vegan qui passent à côté de la question que tu trouves fondamentale et pour qu'ils arrêtent de parler de mode de vie.

Justement
Toi tu lis mon blog, et tu n'as apparemment pas compris pourquoi la question du mode de vie est totalement vide de sens

Sauf que j'ai pas parlé de moi et il me semble avoir bien compris ton point de vue.
Mais si tu veux que je parle de moi alors je dirais que je suis vegan car contre l'exploitation animale, mais que je suis de ces vegans super timides (mais j'ai pas attendu d'être vegan pour être super timide) et que je ne me vois pas prendre part à des actions, aller militer ou distribuer des tracts. Je suis un vegan passif, pas un vegan actif revendicatif. Je n'ai absolument pas l'âme d'un militant. Ou peut-être justement, seulement l'âme, mais pas les actions. En revanche, quand on m'interroge sur mon veganisme, je dis tt de suite que c'est parce que je suis contre l'exploitation animale (parce que c'est vrai ; la santé, je m'en fous, et l'environnement, je m'en fous un peu moins mais c'est pas ma priorité non plus ; du moins par rapport à mon veganisme. Du coup, ça me vient pas à l'idée de dire autre chose comme raison de mon veganisme).

lelfe":2w2mhep7 a dit:
Fushichô":2w2mhep7 a dit:
Et je sais plus si je l'ai dit précédemment, mais je vois pas ce qu'il y a de mal à dire qu'être avec un-e omni, ça fait chier et qu'on préfère être en couple avec un vegan. Ça fait sectaire, ça fait mode de vie si tu veux, mais concrètement, dans la vie de ts les jours, vivre avec quelqu'un qui pose des bouts de cadavre partout dans le frigo, l'odeur de bacon, perso ça me retourne le coeur, donc j'aurais du mal. Ça fait pas de moi, enfin je crois, un vegan pour raison de pureté personnelle.
Mais enfin ça n'a aucun sens de raisonner comme ça
C'est comme si tu étais simplement allergique a la viande
Ce n'est pas une question de "viande en face de moi", tu n'es pas vegan pour des raisons de dégoût de la viande quand même, rassure-moi?
Ce qui compte c'est plutot "pourquoi la viande"
Pourquoi mettre des bouts de viande sous ton nez, pourquoi tu ne les veux pas, et j'ose espérer que c'est pour des raisons qui vont un peu au-dela de "ho moi la viande j'aime pas trop".

Je ne suis absolument pas vegan par dégoût de la viande. Mais il se trouve que lorsqu'un de mes colocs fait cuire du bacon, des saucisses ou des omelettes, ben ça me donne presque la gerbe, j'ai maintenant du mal avec l'odeur. Et que donc vivre avec une omni qui ferait cuire sa barbaque, d'un simple point de vue pratique, j'aurais du mal. Je parle juste d'une réaction physique, pratique, concrète. C'est tout ce que je dis.

l'elfe":2w2mhep7 a dit:
Je ne savais pas (je ne savais vraiment pas) que le mouvement pour les animaux n'était en fait qu'un groupe de gens désirant que chacun mange ce qu'il veut.
J'ai dépensé trop de temps et d'énergie dans le vent, pour aujourd'hui m'apercevoir que le mouvement n'existe pas, donc que je suis végane pour rien, en gros - ou que si le mouvement existe, c'est même pas 0,1% de ce que je croyais être le mouvement.
Je me prend une sacrée tarte dans la gueule.
Et je crois que je vais arrêter mon blog. Tout ce que j'ai fait n'a servi à rien. Il n'y a plus aucun espoir.

Bah ouais. Peut-être que les vegans ne sont pas un/en mouvement ou que les vegans en mouvement sont une petite fraction de l'ensemble des vegans. Peut-être que le veganisme c'est éloigné de ce qu'il devrait être pour que les choses changent, en partie par intégration de la végéphobie comme l'évoque Numa.
Mais déjà, tous les vegans ne lisent pas encore ton blog, donc tous les vegans [qui le sont pour autre raison que l'exploitation animale en générale ou qui n'osent pas l'affirmer, etc.] n'ont pas encore compris ton point de vue (ou celui d'Yves) et pourquoi il se fourvoient, donc c'est pas en arrêtant ton blog que ça risque de changer, c'est pas en arrêtant de pousser les vegans à se remettre en question que ça risque de changer. Par contre, en continuant à diffuser tes écrits, y a une possibilité que tu convainques des vegans à oser revendiquer.
Et bien sûr, le mouvement peut se mettre en branle en agissant à un niveau moins individuel mais plus collectif, en diffusant le message abolitionniste, car plus il sera visible, moins les gens hésiteront à le rejoindre.
Et puis, dans tous les vegans qui étaient sur ce bateau, il y en a certainement qui n'ont pas été interviewé et qui auraient dit qu'ils étaient vegans car contre l'exploitation animale, il y en a sans aucun doute qui auraient tenu un message plus politique. Après tout, des vegans militants, ça existe quand ! Ne généralise pas à l'ensemble des vegans du bateau ce que les vegan interviewé ont dit.
Donc ne désespère. Arrête ton blog si tu veux, mm si ça serait fort dommage, mais ne désespère pas.
 
Bonjour lelfe,

Surtout n'en fais rien !
J'ai fini par visionner cette espèce de vidéo pour me faire une idée... :mmm:
Mais pourquoi ça ne m'étonne même pas ?
La toute petite palette de personnes interrogées n'est absolument pas représentative et j'ai eu l'impression que ce n'était ni le jour ni le lieu pour faire des vagues (même si sur une péniche)...
Attention ! Nous sommes là pour montrer que, nous aussi, on peut fêter dans la joie et la bonne humeur avec des légumes et du tofu :whistle:
Tu as complètement raison d'être révoltée et en colère.
"on veut montrer au monde ...on va faire des choses grandioses... "
 
Pourquoi soudainement juger un mouvement entier à partir d'un seul reportage et de trois ou quatre interviewés ? Est-ce que ce n'est pas la même chose que de dire "les végétariens sont misanthropes/agressifs" parce qu'on a rencontré une seule fois un végétarien agressif ? Personnellement je n'ai pas demandé à ces gens de me représenter et de parler de mes convictions en mon nom, aucun végane ne le leur a demandé à mon avis, alors je ne vois pas pourquoi on devrait nier mon propre engagement politique à partir des dires de quelqu'un que je ne connais pas. Si ce qu'ils font ou disent ne nous plaît pas, alors la seule solution que je vois, c'est de faire mieux qu'eux, par nous-mêmes... Si ces "représentants" de la communauté végane ne te plaisent pas (et il y a des raisons pour cela), alors travaille à augmenter ta propre visibilité, qui d'ailleurs est déjà importante (surtout que je ne suis pas persuadée que ce reportage ait eu une large audience de toute manière vu le nombre de vues sur youtube).

Tu connais quand même bien plusieurs personnes, au moins sur internet, sur d'autres blogs ou dans des commentaires sur le tien, qui partagent ton opinion, non ? Alors ça suffit pour dire qu'un mouvement existe. Certes, il n'est pas représenté dans cette vidéo en particulier, mais ailleurs il l'est, même s'il n'a peut-être pas encore l'ampleur que tu aimerais. Il ne faut pas se laisser avoir par les apparences.

Tu as des idées justes, qui ne sont pas encore suffisament représentées. Personnellement je trouve ça motivant : en cette époque où on se dit parfois que tout a été découvert, que tout a été dit et qu'il n'y a plus de tabous, nous avons encore quelque chose à apporter aux gens, nous avons encore des yeux à ouvrir. Le travail à accomplir est immense mais à mon avis il mérite vraiment qu'on s'y attelle.
 
Synae":3gancpgg a dit:
Pourquoi soudainement juger un mouvement entier à partir d'un seul reportage et de trois ou quatre interviewés ?
Pas du tout
Je ne prendrais pas le temps de m'intéresser à cette vidéo et de la commenter si elle n'était représentative d'à peu près toutes toutes les communications sur le véganismes destinées au non-vegans.
C'est toujours "alors oui moi je suis végane je mange ceci et cela, regardez mon frigo, regardez ou j'achète mes pompes, voilà comment c'est chez moi".
C'est jamais "je suis végane parce que je suis contre l'utilisation des animaux".

Si ces "représentants" de la communauté végane ne te plaisent pas (et il y a des raisons pour cela), alors travaille à augmenter ta propre visibilité, qui d'ailleurs est déjà importante
Justement. Quand je disais à Fushi que (je me rappelle plus les termes que j'ai utilisés) "tiens c'est BIEN PRATIQUE que les journaleux tombent TOUJOURS sur des gens qui ne revendiquent rien et qui sont véganes juste par pureté personnelle, c'est exactement ce qu'ils cherchent, ils peuvent le diffuser sans que ça fasse tâche".

On aura compris qu'en réalité je ne suis pas d'accord avec Fushichô quand il dit que peut-être que les gens interviewés dans ce reportage sont vegans "juste pour eux" et ne revendiquent rien (c'est a dire ne désirent pas la fin de l'exploitation animale).

Si on ne veut pas la fin de l'exploitation, les raison d'être végane sont ridiculement inutiles. Y en a peut-être qui le sont quand même, mais soyons serieux. Ca demande beaucoup d'efforts pour aucun résultat. Et en plus, ce serait tres surprenant que ce soit cette infime minorité qui ait la parole devant les medias, juste par hasard.
Je pense au contraire que les gens n'osent pas revendiquer le véganisme en tant qu'acte politique.

Tu connais quand même bien plusieurs personnes, au moins sur internet, sur d'autres blogs ou dans des commentaires sur le tien, qui partagent ton opinion, non ? Alors ça suffit pour dire qu'un mouvement existe. Certes, il n'est pas représenté dans cette vidéo en particulier, mais ailleurs il l'est, même s'il n'a peut-être pas encore l'ampleur que tu aimerais. Il ne faut pas se laisser avoir par les apparences.
Y a déjà pas beaucoup de veganes
Et les veganes qui pensent leur véganisme comme véritablement une opposition à un système d'oppression, c'est l'infime minorité d'une infime minorité.
Merci pour te smots d'encouragement. Mais y a de quoi se sentir découragé quand on constate qu'on est encore 100 fois moins nombreux qu'on le croyait. Surtout que cette timidité, cette crainte ridicule de revendiquer, c'est le résultat de la végéphobie et de toutes sortes de pressions sociales similaires.

Fushichô":3gancpgg a dit:
Mais si tu veux que je parle de moi alors je dirais que je suis vegan car contre l'exploitation animale, mais que je suis de ces vegans super timides (mais j'ai pas attendu d'être vegan pour être super timide) et que je ne me vois pas prendre part à des actions, aller militer ou distribuer des tracts. Je suis un vegan passif, pas un vegan actif revendicatif. Je n'ai absolument pas l'âme d'un militant. Ou peut-être justement, seulement l'âme, mais pas les actions. En revanche, quand on m'interroge sur mon veganisme, je dis tt de suite que c'est parce que je suis contre l'exploitation animale
Mais c'est exactement ce que je veux dire quand je parle de revendiquer.
En revanche tu disais précédemment, quand j'ai fait remarquer que les gens ne savaient pas expliquer pourquoi ils sont veganes, que peut-être ils le sont "juste pour eux". Mais être vegane pour soi, ça n'a pas de sens. Si être végane est un acte politique, c'est pas parce qu'on agite des banderoles ou qu'on regarde de travers les mangeurs de viande. c'est tout simplement parce qu'on refuse les produits de l'exploitation, parce que ce refus est moral et correspond à une attente, un désir (avec ou sans espoir) vis-à-vis de l'évolution de la société.

Moi je ne veux pas que les gens disent qu'ils sont véganes parce que c'est trop cool, qu'ils sont trop fiers et que regardez mes belles chaussures. Enfin si, ils peuvent le dire, ils disent ce qu'ils veulent. Mais il y a surtout ce qu'ils DOIVENT dire, durant le peu de temps de parole qu'on leur accorde. Ils doivent dire pourquoi ils sont vegans. Les vraies raisons. (mais moi je considère que quelqu'un qui est végane pour garder la ligne, il est pas végane, végane c'est refuser l'exploitation, et non pas être végétalien).

Et puis, dans tous les vegans qui étaient sur ce bateau, il y en a certainement qui n'ont pas été interviewé et qui auraient dit qu'ils étaient vegans car contre l'exploitation animale, il y en a sans aucun doute qui auraient tenu un message plus politique. Après tout, des vegans militants, ça existe quand ! Ne généralise pas à l'ensemble des vegans du bateau ce que les vegan interviewé ont dit.
Peut-être ont-il été censurés.
Peut-être qu'ils ont préféré dire ce que les journalistes aiment entendre.
Ou peut-être que la plupart des véganes sont comme ça, n'ont aucune conscience de la façon dont il faudrait faire avancer la société. De la façon dont ils sont perçus. Peut-être qu'ils oublient même pourquoi ils sont véganes.
(mais encore une fois je généralise pas a ce bateau: je m'etonne de ce que des qu'un vegane est devant un micro, il ne parle plus des animaux. on peut se demander si les véganes parlent mal du véganisme ou si les journalistes orientent et censurent leurs discours. mais ça pourrait tres bien etre les deux).

Tiens récemment j'ai un anti-vegan qui m'a parlé de mon "statut" de végane. Maintenant on a un statut. Pendant qu'on frime avec nos badges et nos vege shoes, les animaux peuvent bien crever.
Et puis c'est aussi ce véganisme un peu "à l'américaine" qui nous guette. Le vegan 100% vegan. celui qui s'occupe davantage des 0,0001% de protéines de lait dans son chocolat noir (fabriqué par des enfants esclaves). Mais qui ne revendique rien pour les animaux, il est bien trop occupé pour ça à lire les étiquettes.
 
L'infime minorité de l'infime minorité est infime, certes, mais elle existe. Elle a pour avantage une force de conviction unique et inégalée dans notre société. Elle est indubitablement moins infime qu'hier et elle sera encore moins infime demain. Le chemin est encore très long, voilà tout.

Se faire à l'idée que les animaux vont encore massivement morfler pendant des décennies, n'implique pas de baisser les bras. Bien au contraire !
 
Oh non ne pense pas que ton blog ne sert à rien !
Il fait sérieusement cogiter !

C'est normal que très peu de gens pensent le véganisme politiquement, parce que ce sont des idées novatrices qu'on met beaucoup de temps à digérer et donc encore beaucoup de temps à exprimer clairement. Mais ce sont justement des articles comme ceux de ton blog qui sont des "catalyseurs".
 
lelfe":1thvrxol a dit:
Je ne prendrais pas le temps de m'intéresser à cette vidéo et de la commenter si elle n'était représentative d'à peu près toutes toutes les communications sur le véganismes destinées au non-vegans.
Oui, on est d'accord que c'est un problème et qu'il faut que ça change. Pour ça, je pense que c'est déjà bien d'en discuter (comme maintenant), d'identifier clairement ce qui est problématique. Il est sans doute utilise aussi d'analyser pourquoi ça continue et comment changer les choses.

tiens c'est BIEN PRATIQUE que les journaleux tombent TOUJOURS sur des gens qui ne revendiquent rien et qui sont véganes juste par pureté personnelle, c'est exactement ce qu'ils cherchent, ils peuvent le diffuser sans que ça fasse tâche.
Bah, quand il s'agit de journaleux extérieurs au mouvement, sans vouloir les accuser d'être malhonnêtes, on peut supposer qu'ils sélectionnent les personnes sur lesquelles ils « tombent », et que certains trucs sont coupés au montage (ou pas retranscris dans le cas d'un truc écrit).

La question qui gêne, c'est pourquoi on retrouve la même chose dans les vidéos issues des rangs du mouvement. Déjà y'a peut-être bêtement du mimétisme, sans réfléchir et pas forcément consciemment on reproduit ce qui paraît être la façon « normale ». Mais je pense que surtout beaucoup d'entre nous ont intériorisé la pression sociale communiquent sur le mode de vie plutôt que les revendications pour ne pas se faire emmerder d'abord, puis par habitude parce qu'on intègre que c'est la seule façon acceptable (pour les autres) de parler de végétarisme.

Clairement on peut se sortir de cette habitude, mais ça demande un effort conscient et soutenu, c'est pas quelque chose d'automatique.

Surtout que cette timidité, cette crainte ridicule de revendiquer, c'est le résultat de la végéphobie et de toutes sortes de pressions sociales similaires.
Ah merde, je viens de répéter la même chose. C'est clair que ça fout les boules de voir que quelque part la végéphobie est efficace. Mais bon, aussi prendre conscience que fermer sa gueule c'est laisser les végéphobes gagner, c'est une bonne motivation pour l'ouvrir !

Fushichô":1thvrxol a dit:
Mais si tu veux que je parle de moi alors je dirais que je suis vegan car contre l'exploitation animale, mais que je suis de ces vegans super timides (mais j'ai pas attendu d'être vegan pour être super timide) et que je ne me vois pas prendre part à des actions, aller militer ou distribuer des tracts. Je suis un vegan passif, pas un vegan actif revendicatif. Je n'ai absolument pas l'âme d'un militant. Ou peut-être justement, seulement l'âme, mais pas les actions. En revanche, quand on m'interroge sur mon veganisme, je dis tt de suite que c'est parce que je suis contre l'exploitation animale
Mais c'est exactement ce que je veux dire quand je parle de revendiquer.
Et là je me dis qu'il faut absolument continuer à parler de ces choses au sein du mouvement. Parce qu'on voit quand même que malgré le fait que fushi lise ton blog, que c'est pas la première fois que vous discutez et tout, il vous a fallu plusieurs messages pour dissiper le flou « revendiquer »... si on en parlait plus souvent ça arriverait pas.

Je pense que c'est important entre nous de plus communiquer, pas seulement sur la « théorie » (démontage du mythe de la pureté etc) mais aussi sur les formes concrètes que peut prendre la revendication. Déjà faire passer le message que revendiquer ça peut être aussi simple que juste dire clairement les vraies raisons pour lesquelles on est végane quand on nous demande, qu'il y a pas besoin de se sentir l'âme d'un militant version tracts, banderoles et mégaphone, ni de convertir 50 personnes de notre entourage, pour être un végane revendicatif et que le simple fait de le dire nos raisons quand on nous les demande donne du sens (et de l'efficacité) à notre action.

Et puis c'est aussi ce véganisme un peu "à l'américaine" qui nous guette. Le vegan 100% vegan. celui qui s'occupe davantage des 0,0001% de protéines de lait dans son chocolat noir (fabriqué par des enfants esclaves). Mais qui ne revendique rien pour les animaux, il est bien trop occupé pour ça à lire les étiquettes.
Il me semble qu'on en a déjà parlé justement, à propos de la notion de veganish notament. Qu'à la rigueur il faut mieux être végan-avec-exceptions mais revendicatif que végane-100%-du-temps mais c'est tout. J'ai l'impression d'avoir déjà dit ailleurs que je trouve regrettable que parmi les mots qui existent on a juste :
- végétarien : ne mange pas de chair animale ;
- végétalien : ne mange pas de produits animaux ;
- végane : ne consomme pas de produits animaux.
Ces définitions classiques décrivent un mode de vie, pas un engagement politique. On invente des mots comme flexitalien pour vgR-presque-vgL-mais-pas-toujours, mais on n'a pas de mot pour dire vgR-presque-vgL-mais-pas-toujours-au-fond-on-s'en-fout-mais-qui-OUVRE-SA-GUEULE-pour-parler-des-animaux. Ça me paraît symptomatique. C'est pas juste les mots, c'est aussi comment on en parle entre nous, c'est l'image de nous qu'on se construit collectivement.
 
mot pour dire vgR-presque-vgL-mais-pas-toujours-au-fond-on-s'en-fout-mais-qui-OUVRE-SA-GUEULE-pour-parler-des-animaux
Veganormal?



Et bon ben désolé mais pour diffuser un mouvement faut bien commencer par deux pelés et trois tondu-es (j'adore cette expression désolé :p), qui se lèvent tôt, se couchent tard, distribuent des tracts devant des lieux bien passants (sortie de métro par exemple), collent des affiches, discutent avec des gens, manifestent interpellent par plein de truc, font des tables d'info, organisent des conférences, etc... Se revendiquer d'une idée politique c'est bien, mais la diffuser à grande échelle la défendre c'est mieux. Bien que je comprenne parfaitement ensuite qu'il y' en aient qui n'éprouve pas l'envie particulière de le faire, n'ont pas le courage, le temps, l’énergie, ou la motivation nécessaire pour le faire.
 
Numa":1oug8z63 a dit:
on n'a pas de mot pour dire vgR-presque-vgL-mais-pas-toujours-au-fond-on-s'en-fout-mais-qui-OUVRE-SA-GUEULE-pour-parler-des-animaux.

Si, on a le mot "militant"

Tu n'est pas obligé de te définir par ton régime alimentaire ou ton mode de vie. Tu peux simplement te définir par tes convictions.

Militant contre le spécisme, militant antispéciste, militant contre l'esclavage animal, militant contre l'esclavage tout court, militant contre l'humanisme, militant contre le naturalisme, militant pour les droits des animaux, militant pour la libération animale, militant pour la prise en compte des intérêts des animaux, militant pour l'égalité animale, militant égalisariste, militant pour l'abolition de la viande... bref "militant."
 
Oui, en effet on a le mot militant. Mais.

D'une part visiblement tout le monde ne lui donne pas le même sens, cf plus haut fushi « je me sens pas l'âme d'un militant » et lelfe « c'est exactement ce que je veux dire quand je parle de revendiquer » (en parlant de fuschi, donc). J'ai l'impression que pour beaucoup, même ceux qui ont compris l'importance de l'aspect politique, le mot « militant » fait un peu peur. Ça pourrait être bien de le démystifier et de dire que par exemple le degré 0 du militantisme c'est, quand on nous demande pourquoi on est végé, de parler clairement des animaux sans se cacher derrière des raisons plus acceptables ou un mode de vie individuel, et que c'est à la portée de tout le monde même sans « se sentir une âme de militant », mais visiblement tout le monde ne le fait pas encore.

D'autre part, je persiste à avoir l'impression qu'on se définit vachement plus facilement par notre « statut alimentaire » que par notre action militante. Mets un groupe de vg* ensemble, t'auras souvent la question « et au fait, R ou L ? » mais rarement « et sinon, t'es végé passif ou revendicatif ? » On peut aussi compter les occurrences de ces types de discussion sur le fofo (même si ok, tout le monde ici n'est pas végé pour les animaux).

D'ailleurs la plupart d'entre nous on pris la décision, un jour, de ne plus jamais manger de chair animale. Combien ont pris la décision ferme de, à chaque fois qu'on leur demande, ne plus jamais fuir et toujours parler des animaux ? Pourquoi ne pas en manger c'est un truc qu'on décide pour toujours et qu'on associe à notre identité (je suis végétarien), alors que ne pas se taire, c'est quelque chose qui semble se décider au cas par cas, un jour je me sens d'humeur à ouvrir ma gueule, le lendemain je vais cacher mes convictions ?

Non sérieusement, je pense que lelfe pointe ici un problème vraiment important, ça n'a que très peu de sens d'être végémachin (pour les animaux) si c'est pour fermer sa gueule 95% des fois où on a l'occasion d'exprimer publiquement nos revendications et leur portée générale et pas individuelle. On ferait bien de pas trop focaliser sur convertir des gens vég(éta(r,l),an)isme et de passer plus de temps à convertir des végémuets en végéactifs (à commencer par soi-même bien sûr) et à faire en sorte que ça devienne une partie intégrante de « l'identité » végane.
 
En ce qui me concerne, je pense qu'animal ou humain, le problème est le même : le vivant est rentabilisé, on ne lui accorde d'importance - ou pas - que parce qu'il peut produire d'une manière ou d'une autre, donc pour moi, c'est le même combat. Je suis relativement engagée politiquement, je me renseigne, j'agis, je manifeste, je vote, je participe à des réunions, mais pour moi il ne s'agit pas seulement des animaux ou des humains, mais de tous les êtres vivants.
Par contre, j'ai remarqué (par exemple par le biais d'une collègue apparemment "très" engagée au niveau de l'écologie et du social - sauf quand ça la concernait) qu'elle arrivait à rendre rébarbatifs ces sujets alors même que ça m'intéressait et que je voulais en apprendre plus. Pourquoi ? Parce qu'elle nous agressait presque, qu'elle cherchait à nous imposer ses points de vue alors même qu'au bout du compte, nous étions plutôt d'accord avec elle.
Depuis, en vieille de 46 ans que je suis qui traîne pas mal de convictions derrière elle depuis pas mal de temps, je préfère simplement montrer l'exemple. Je n'impose pas quoi que ce soit à qui que ce soit (famille, enfants, collègues), je leur explique mon choix s'ils me posent la question et je leur laisse le choix - et ils me posent la question justement parce que je ne les culpabilise pas. Peut-être parce que ma famille et mon entourage sont majoritairement intelligents (sauf les engagés religieux, à ce que j'ai pu constater, faites excuse), on finit par me demander mes motivations, mes renseignements, mes sources et on finit par aller voir. Mon ami, par exemple, omnivore et fromagivore convaincu, est prêt à manger moins de viande, ma fille cadette est intéressée par le végétarisme, etc.
Personnellement, je n'aime pas employer la force.
Ca me rappelle la fois où je me suis faite engueuler dans le train par une militante pour la cause des animaux parce que j'avais une bordure de fausse fourrure sur mon anorak (offert par ma famille qui n'achèterait jamais de fourrure, 100% synthétique si on en croyait l'étiquette et le test de la brûlure que j'ai ensuite réalisé), qui cherchait à me culpabiliser parce que je portais de la fourrure. Je ne suis toujours pas persuadée que c'était de la fourrure, je l'ai enlevée de l'anorak au cas où, mais je n'ai certainement pas eu envie de discuter animaux avec quelqu'un qui m'a agressée de plein fouet, sans songer un seul instant que je pouvais être de bonne foi et simplement ignorer certains faits.
La révolution par la douceur ? Chacun(e) sa méthode, quoi.
Et puis il y a les gens qui, quoique vous disiez, n'ont pas envie de vous écouter.
 
Personnellement je préfère ne rien dire de revendicatif dans des situations où je sais que je ne pourrai pas parler assez longtemps, voire revoir la personne pour lui en reparler tranquillement si elle a de nouvelles questions. Parce que le véganisme pour l'abolition de l'exploitation animale, c'est tellement compliqué pour la plupart des gens qui n'ont pas eu accès aux mêmes informations que nous, qu'il faut avoir un discours complet qui brise en douceur cliché après cliché, et ça prend énormément de temps. La seule personne qui me soutient pour le véganisme (et pas seulement végétarisme) c'est mon copain, à qui j'ai eu l'occasion d'en parler pendant des jours et des jours. Si on ne prend pas le temps d'expliquer (même en plusieurs fois), je pense qu'il y a de grandes chances que les gens nous prennent pour des tarés. Du coup si je sais que je ne pourrai pas tout expliquer je préfère ne rien dire plutôt que de renforcer le cliché comme quoi les végé sont irrationnels. Parce que pour tout ce qu'on n'aura pas expliqué par A+B, les gens trouveront en général qu'on "va trop loin", parce qu'ils n'ont pas encore les moyens de comprendre et surtout parce qu'ils n'ont pas envie d'être d'accord avec nous.

En plus le problème c'est que ça n'arrive pas tellement souvent que les gens nous demandent nos raisons, je trouve. Comme s'ils avaient peur de ce qu'on va leur dire, parce que ça risquerait de devoir changer leurs petites habitudes... Et parfois aussi ça ne les intéresse pas le moins du monde.

Sans compter qu'à l'oral, c'est parfois dur de penser du tac au tac à "la réponse qui tue", super pertinente et super rationnelle. Or si on reste sans voix, l'omni considère qu'il a gagné et que c'est lui qui a entièrement raison... C'est d'ailleurs pour ça que j'ai ouvert un blog... Pour mettre mes idées au clair et pouvoir un jour y envoyer mes interlocuteurs si je sais que la réponse s'y trouve déjà.

IzaBzh":1e226ho3 a dit:
Ca me rappelle la fois où je me suis faite engueuler dans le train par une militante pour la cause des animaux parce que j'avais une bordure de fausse fourrure sur mon anorak

En fait si on va au fond des choses, la fausse fourrure, tout comme le faux imprimé serpent, le faux motif zèbre ou tigre, ça reste, symboliquement, une image de l'homme qui domine l'animal. Même si dans les faits ce n'est pas le cas, même si tu n'est pas une chasseresse qui se vêt des peaux des bêtes qu'elle a tuées, on peut considérer que l'esprit est là. Que ce genre de vêtement porte l'emblème de la domination humaine sur l'animal... C'est pour ça que personnellement même quand c'est du faux ça me met un peu mal à l'aise. Tout comme les similicarnés trop ressemblants :).

Mais bon qu'elle t'agresse comme ça évidemment ce n'est vraiment pas la bonne méthode.
 
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