Oui à Trinity, oui à Mélodie28. Ce à quoi je rajoute le fait qu'on a instinctivement/intuitivement de voir le monde en terme de "justice", "punition", "jugement", "coupable/innocent", parce que ce sont des concepts "déontologiques" qui simplifient la mise en place d'une société plus égalitaire. (En punissant les crimes, on dissuade de commettre les crimes.). Mais dans l'absolu, ce sont des concepts qui n'ont pas de réalité objective, simplement des outils pour atteindre "le meilleur bien général". Punir tous les criminels, ça ne sert à rien, si on peut trouver à la place un moyen de les empêcher de récidiver ou de réparer leurs crimes. Punir les fous, qui ne sont de toute façon pas capables de comprendre l'effet dissuasif de la punition, ça ne sert à rien. Satisfaire sa rancune juste pour le plaisir, ça ne sert à rien.
Notre conception de la justice, qu'on a tous intuitivement, que nous avons tous tendance à appliquer, est donc tout simplement fausse.
Et une fois de plus, cf. Milgram qui montre que tout le monde est un criminel potentiel, s'il n'arrive pas à prendre conscience du mal qu'il commet et de sa liberté de choix.
Et en parlant de nazis, puisque Milgram y fait référence, selon le principe de la Justice, on aurait bien du mal à punir tous les criminels de la Seconde Guerre Mondiale... C'est-à-dire, entre autres, les 95% de Français passifs, coupables de non-assistance à personnes en danger vis à vis des juifs... Et si on avait appliqué un tel principe de Justice, on n'y aurait pas gagné grand chose.
Je corrige juste ça :
Trinity":20s3lvod a dit:
Personne n'a tort ni raison, finalement. En fonction de ton propre point de vue, tu vois le "bien" ou le "mal".
Le bien et le mal sont concrets et objectifs. Le bien, c'est le plaisir ressenti par un individu et la capacité de jouïr pleinement de sa vie. Le mal, c'est la souffrance et la mort subies par un individu. Savoir (approximativement) si ce qu'on fait est bien ou mal, c'est être capable de faire la somme la plus objective possible (ou au moins la plus honnête) de biens et maux induits par nos actes sur les autres individus et nous-même (Si je sauve ma vie en tuant quelqu'un, a priori -sans autre information pour nous différencier lui et moi-, je ne fais pas de mal : Les deux s'annulent.). Ce qui est "subjectif", c'est la façon dont on calcule cette somme. (Ça n'empêche pas que la somme puisse se calculer objectivement. Et donc qu'il y ait des personnes plus proches de la vérité que d'autres. Un victime et un coupable objectifs.) Personne ne croit commettre un mal, personne ne croit être soi-même mauvais (c'est-à-dire "
avoir choisi d'être mauvais"), parce que le "criminel" (qui l'est bien objectivement) fait une somme faussée des biens et maux qu'il commet, en occultant ou atténuant inconsciemment une partie des paramètres.