Un parti végé, ça donnerait quoi ?

Fabicha":1huely6d a dit:
Melle":1huely6d a dit:
je souhaite réagir sur un point qui me choque un peu dans cette discussion : celui des chômeurs et du bénévolat. Je trouve que forcer les chômeurs à faire du bénévolat est une mauvaise idée car :
- faire du bénévolat quand on n'en a pas vraiment envie, quand ce n' est pas une démarche personnelle, ça mène souvent à des résultats peu concluants, voire négatifs.
- beaucoup de chômeurs ne passent pas leurs journées à glander mais à... chercher du travail ! Et oui, ça peut prendre énormément de temps.
- comme déjà dit, matériellement ça peut être compliqué, quand on s'éloigne des villes. Il faut payer l'essence, la voiture, etc.
Pareil.
Je ne comprends pas non plus qu'on défende prépa/grandes écoles et héritage dans le cadre d'une politique égalitariste.

Si c'est à mon post que tu fais référence, je n'ai pas défendu le système des prépas et grandes écoles, si on trouve mieux ça sera très bien. En revanche, j'ai dit que si on voulait une société plus soudée, il faudrait tenir compte de toutes les situations actuelles, et ne pas considérer ceux qui sont passés par le système prépa/grandes écoles comme des "privilégiés qui n'ont rien foutu, qu'il faut taxer toujours plus et dont l'avis ne compte pas parce que tout ce qu'ils veulent, c'est maintenir les inégalités et exploiter les autres".
Je ne dis pas qu'à l'heure actuelle, tout le monde pense comme ça, mais que c'est un écueil dans lequel il ne faut pas tomber (en l'exagérant volontairement). Je ne vise bien entendu personne en particulier, c'est purement théorique.

Quant à l'héritage... On peut considérer que ça crée des inégalités de chances, et c'est assez vrai. Mais même sans héritage, si une personne dépense tout ce qu'elle possède avant sa mort pour ses enfants, les inégalités seront présentes aussi. A ce moment-là, il faudrait que tout le monde ait le même revenu. Mais même à revenu égal, une personne dépensera davantage pour elle-même, une autre davantage pour ses enfants. A moins d'aspirer à une égalité parfaite de faits, je ne crois pas que l'héritage s'oppose vraiment à une politique égalitariste basée sur l'égalité des droits et l'égalité des chances (c'est-à-dire une égalité de droits qui soit réelle en pratique, sans discriminations). A part en interdisant les dépenses visant à améliorer l'avenir de ses enfants, ou en supprimant carrément la propriété privée, je ne vois pas tellement comment on pourrait empêcher les gens d'aider leurs enfants avec leur argent. Donc à ce compte-là, pourquoi les obliger à les aider de leur vivant et pas après leur mort ? Ce qui créerait de nouvelles inégalités entre ceux dont les parents ont pu leur payer une voiture, et ceux dont les parents étaient aussi riches mais sont morts de façon imprévue et ont dû donner leur argent à l'Etat (dans l'optique d'une absence totale d'héritage, mais le mécanisme serait le même dans le cas d'un héritage très taxé).

Clairement, l'égalité de faits demanderait une restructuration totale de la société et de ses institutions. Une égalité de chances est davantage ce à quoi je pense dans l'optique d'un parti égalitariste (mais une égalité de chances réelle et pas juste proclamée).
 
Quand je parlais des héritages, je pensais surtout aux héritages importants issus des grandes familles bourgeoises ou aristocratiques, qui vivent en fait sur leurs rente depuis des générations. Je n’incluais pas spécialement l'héritage de tout a chacun.
En effet autant hériter de la maison familiale, ou d'un petit capital équivalent ou moindre ( a la louche moins de 300000€ d'héritage) ne me gène pas outre mesure, autant les héritages de plusieurs millions, issus de génération d'héritiers qui ont juste eu l'intelligence de ne pas tout dépenser, j'suis pas fan. D'autant que (attention généralisation facile) les enfants issus de ces grandes familles ont déjà des réseaux constitués pour lancer de nouveaux concepts ou de nouveaux produits, ainsi que la "fibre entreprenariale" (comprendre une culture de l'entreprendre) qui leur permettrait de réussir en dehors de la sphère d'influence de la fortune familiale.
Exemple :
D'un coté, un maçon bosseur a réussi a choper un terrain constructible pas trop cher. Tout au long de sa vie, il construit dessus, y fait des aménagements grâce a ses compétences propres afin de donner a ces enfants une maison grande et confortable pour laquelle il aura finalement dépenser bien moins que sa valeur réelle (mettons 150000 dépensé pour une valeur estimée de 450000). Il n'aurait pas pu payer des grandes écoles ou aider ses enfants a lancer leur boite, mais au moins, ils auront une belle maison familiale. Ce serait pas horrible qu'il puisse leur léguer.
En revanche, le type qui a déjà hériter d'un demi million, qui s'est contenter de bosser dans la boite crée par grand papa, en touchant juste l'indemnité de membre du conseil d'administration de ladite boite, qui a pu grâce a l'argent de papa payer de belles grandes écoles a ses enfants, bah la ça m’embête qu'il puisse hériter de tout alors qu'il n'a été finalement qu'un "passe-plat" pour la fortune familiale.
Toujours dans la caricature, celui qui a hérité pareil que celui du dessus, mais a repris la boite familiale pour en faire un groupe mondial prospère (youplaboum), bah je ne suis pas opposé a ce que ses gamins en profite a sa mort.

Voyez vous ce que je veux dire?
Bon après ce serait un de ces merdiers a mettre en place...
 
Ok Madhuri (et EnderTrevize) merci des explications sur l'héritage.

Les grandes écoles, perso je suis pour les supprimer purement et simplement, société égalitaire ou non. En tout cas en SHS, les autres filières, c'est peut-être différent.
Il n'y a pas de case "issu de classe prépa/grandes écoles" dans la déclaration d'impôts ni dans le système des taxes d'ailleurs. Jusqu'à preuve du contraire, on est taxé sur ses revenus, quel que soit son parcours. Je crois (mais sans être sûre) comprendre ce que tu essayes de dire, mais tu sembles assimiler cadre supérieur/hauts revenus/grandes écoles... Pour le coup, c'est vraiment une vision qu'on t'enseigne dans certaines grandes écoles qui ne correspond pas à la réalité. Il y a plein de façon d'accéder à de hauts revenus et de hautes responsabilités professionnelles sans passer par une GE.
Je crois vraiment qu'on peut dormir sur nos deux oreilles : la discrimination anti-promus de grandes écoles n'est pas prête d'arriver. Et si elle arriverait, je ne lutterais pas contre en ce qui me concerne ;)
 
Fabicha":5pthxe05 a dit:
Il y a plein de façon d'accéder à de hauts revenus et de hautes responsabilités professionnelles sans passer par une GE.
Et les GE ne mènent pas qu'à des postes à hautes responsabilités d'ailleurs.
 
Fabicha":k2x50ke0 a dit:
Ok Madhuri (et EnderTrevize) merci des explications sur l'héritage.

Les grandes écoles, perso je suis pour les supprimer purement et simplement, société égalitaire ou non. En tout cas en SHS, les autres filières, c'est peut-être différent.

Pourquoi tu veux les supprimer ?
 
Du coup Fabicha, je me sens un peu visée, vu que je suis précisément en prépa SHS (hypokhâgne B/L "lettres et sciences sociales" très précisément, une filière peu connue qui existe depuis 30 ans) xD

Je sais bien que tous les élèves de prépa/grandes écoles ne finissent pas à des postes de prestige ou qui paient bien (les deux n'allant pas systématiquement ensemble). Et que ces postes ne sont pas réservés aux élèves de grandes écoles. J'ai pris l'exemple du cadre qui a fait une grande école (je pensais plutôt à un ingénieur qu'au domaine des sciences sociales) parce que c'est à la fois un exemple de personne qui n'a logiquement pas fait que glander pour en arriver là, et qui peut sembler totalement "privilégié" (alors qu'en fait, il était peut-être fils d'ouvrier, on en sait rien), n'ayant donc pas à se plaindre. J'aurais bien sûr pu prendre une femme d'origine africaine ayant échoué au collège, s'étant épanouie en filière pro, puis ayant repris des études après le bac pour finalement devenir une cheffe d'entreprise gagnant bien sa vie, mais on n'aurait pas compris ce que je voulais illustrer *-*

Du coup Ender, si je comprends bien ce que tu veux expliquer, ce n'est pas tant le principe d'héritage lui-même qui te dérange. Il doit donc y avoir autre chose qui te gêne...on dirait que c'est le fait d'hériter de plus loin que ce que ses parents ont gagné, non ?
 
Parce qu'elles ponctionnent plein de fric alors que les universités "simples" en manquent cruellement, que les personnes ayant accès à ces établissements sont, généralement, des personnes déjà largement privilégiées socialement et qu'elles en ressortent encore plus privilégiées (et je ne dis ne dit pas qu'elles ne bossent pas, Madhuri, mais il y a aussi plein de personnes inscrites à la fac qui bossent énormément voire plus).
Si tu reçois un enseignement de grande qualité dans ces établissements, c'est parce qu'il y a énormément de fric de débloqué. A titre d'exemple, dans mon master (assez coté), on était des promos de 40 étudiants (promo hein, faut imaginer par rapport aux promos de facs), quasi autant de profs que d'étudiants (!!!), on avait deux enseignants tuteurs personnels (un pour le mémoire, l'autre pour notre parcours pédago général), on faisait des stages de terrain tous frais payés (donc on se déplace tous ensemble à l'hôtel pendant une semaine, et on enquête dans une ville en mode intensif 12h par jour avec debriefs quotidiens, rédaction au fil de l'eau, etc.). Pour ça, 6 encadrants nous accompagnaient. Il y avait deux stages par an.
Les profs qui y enseignent sont de grosses pointures avec beaucoup d'influence et de pouvoir et sont en mesure de canaliser le fric qui leur passerait sous le nez (subventions, allocations, programmes de financement du ministère et même privés maintenant, etc.). Bref, le fric appelle le fric. Pareil pour les bourses de séjour à l'étranger... allocations de thèse, etc.
Et c'est très bien. Après tout, où est le problème de créer des filières d'excellence si les modalités d'accès sont équitables ? Et c'est vrai que si les classes sociales supérieures y sont évidemment surreprésentées, il y a quand même des portes d'entrées dissimulées (j'en suis la preuve) même si ça varie énormément d'une GE à l'autre quand même.
Mais le souci, c'est qu'en plus d'un enseignement de super qualité, on t'apprend des codes sociaux... on t'apprend un certain corpus, un certain vocabulaire, un certain langage ; cette façon de dire des choses plus ou moins simples de manière très compliquée, avec des citations d'auteurs qui tombent bien pour te distinguer (dédicace à Xav s'il passe par là ;) ) et faire sentir à l'autre qu'il vient pas du même creuset que toi. On t'apprend une sorte de culture (pas au sens de connaissance, mais de positionnement dans la société) intellectuelle qui est du pur élitisme social. La plupart des étudiants ne sont pas plus brillants qu'ailleurs, mais ils sont mieux pris en charge, ce qui permet de leur apprendre, en plus du bagage strictement scolaire/universitaire, le bagage social de "l'intellectuel français brillant".
Et on tombe dans un jeu de réseau qui s'auto-entretient puisque en réalité, ce bagage là est creux. Si tu veux qu'il te serve, il faut le mettre en valeur. Pour le mettre en valeur, il faut le défendre, donc défendre les personnes en étant issues (collègues et étudiants). Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de grosses tensions voire conflits en interne, ce sont évidemment des rapports sociaux compliqués, d'autant plus qu'il y a peu de postes et peu de fric, et que ce n'est pas qu'une question de GE, il y a aussi les labos, les écoles doctorales, les écoles de pensés...
Mais, par exemple, en master 2, dans ma promo, on savait tou.te.s qui bossait avec qui (profs, étudiants) et qui avait les faveurs de qui (en essayant de se placer, de se faire voir) mais on ne savait pas sur quoi bossait chacun.e respectivement. Et c'est typique de ce milieu : tu étales ton pedigree, tu renifles le cul de l'autre, ce qui te permet d'évaluer comment vous vous situez l'un par rapport à l'autre. C'est pas systématique mais, par exemple, perso je sais si un.e doctorant.e de ma discipline que je rencontre vient du même "terreau" que moi en fonction de la première question qu'il/elle me posera : "tu bosses avec qui" ou "tu bosses sur quel sujet". Encore une fois, pas généraliser, mais dans le 2e cas c'est souvent la fac, dans le premier cas, souvent normale sup'. C'est pathétique.
Si le réseau est commun, t'as intérêt à le défendre, pour te renforcer toi-même. Si pas de réseau commun, t'as intérêt à pas t'en occuper, "être poli" et faire semblant de l'aider. Ça, ce sont des réflexes que tu incorpores de façon précoce dans les GE grâce à la socialisation hyper privilégiée avec des profs puisque tout petit comité et accessibilité énorme comparé aux amphis de fac où tout le monde est anonyme ou presque au moins les premières années.
Concrètement, il n'y a personne qui vient te dire "voilà, quand vous rencontrez un doctorant, il faut savoir de quel réseau il fait partie". Mais par le petit nombre, la stature des profs et leur plus grande accessibilité, c'est une forme de socialisation que tu acquiers beaucoup plus tôt qu'en université.
Ça n'empêche pas qu'en fonction de l'école de pensée, des affinités personnelles, des qualités intellectuelles, les réseaux vont s'entrecroiser, se rencontrer etc. C'est un vrai labyrinthe et les "vrais" intellectuels brillants feront à peu près l'unanimité ; je ne veux pas tomber dans la caricature complète même si en qq paragraphes, c'est forcément raccourci. Heureusement qu'il y a des personnes véritablement pointues, sincères dans leurs activités de recherche/formation et qui n'ont pas besoin de ces jeux de réseau pour se faire leur place. Mais celles-ci peuvent aussi bien être issues de la fac que des grandes écoles.
En tant que filières d'excellences, les GE ne fonctionnent pas parce qu'elles ne jouent plus (dans l'ensemble) leur rôle de catalyseur intellectuel, mais sont au contraire des catalyseurs sociaux (même si t'y accèdes en "outsider", tu en ressortiras en "insider assimilé" en qq sorte).
Au final, on tombe dans un système de caste (républicaine certes et non de sang pour reprendre le débat plus haut, mais caste tout de même), même si tout le monde le dénonce. Je ne crois pas une seule minute qu'un système de caste peut s'auto-annihiler ou s'auto-assainir. Il faut le détruire.

ça fait un gros pavé. T'es content d'avoir posé la question hein :p
 
Madhuri":k4xnxaek a dit:
Du coup Fabicha, je me sens un peu visée, vu que je suis précisément en prépa SHS (hypokhâgne B/L "lettres et sciences sociales" très précisément, une filière peu connue qui existe depuis 30 ans) xD
Je te rassure, ça ne te vise pas du tout personnellement et désolée si c'était trop direct :kiss: ça vise le "système" prépa/grandes écoles pas les personnes elles-mêmes.
 
Pour être passée par une prépa, avoir dit merde et être allée à la fac, je trouve très juste ce que tu écris, Fabicha :)
 
Je sais bien que ça n'était pas dirigé contre moi, tu ne savais probablement pas que j'étais dans cette filière, et je t'ai déjà vu critiquer la mentalité dans le milieu des hautes études en sciences sociales.

De toute façon, actuellement, je ne connais que la prépa, et non les grandes écoles. l'ENS rue d'Ulm, pour nous, c'est le but à atteindre (mais auquel personne n'ose prétendre), pas une réalité quotidienne. Pareil pour à peu près toutes les autres grandes écoles qu'on tentera dans 1 an et demi. Dans le système prépa/GE, on bosse beaucoup au début, et après, une fois les concours passés, ça devient beaucoup plus calme d'après ce que j'en sais. Alors que la fac, ça serait plutôt le contraire, plus les années passent et plus il faut bosser.

Moi personnellement, je ne suis attachée à aucun système en particulier, et faire la lèche-bottes n'est pas dans ma nature (j'ai plutôt de la méfiance vis-à-vis de ceux qui ont tout pouvoir de me mettre des bonnes notes ou non et de me faire réussir mes études ou non). Tu es dans quel milieu exactement ? (si tu peux pas le dire en public, peut-être peux-tu me le dire en mp ?)

Edit : Ah bon Grussie ? Parce que moi je ne reconnais pas tellement la prépa dans ce qu'elle dit. Ca m'a plutôt l'air d'être dans les écoles, une fois la sélection des concours effectuée (et de quelques admissions parallèles depuis la fac). On est 41 dans ma classe (44 au début de l'année, il y a eu 3 départs), donc il n'y pas de proximité avec les profs. Et puis les choses qu'on nous apprend sont bien plus axées sur des connaissances réelles (l'utilité peut être discutable, mais ça reste des connaissances) que sur un code de conduite élitiste.
 
Madhuri":3nmxpgv8 a dit:
De toute façon, actuellement, je ne connais que la prépa, et non les grandes écoles. l'ENS rue d'Ulm, pour nous, c'est le but à atteindre (mais auquel personne n'ose prétendre), pas une réalité quotidienne. Pareil pour à peu près toutes les autres grandes écoles qu'on tentera dans 1 an et demi. Dans le système prépa/GE, on bosse beaucoup au début, et après, une fois les concours passés, ça devient beaucoup plus calme d'après ce que j'en sais. Alors que la fac, ça serait plutôt le contraire, plus les années passent et plus il faut bosser.
Disons que t'as pas la même pression, mais le taux d'échec/abandon les deux premières années à la fac est énorme... c'est pas un hasard. Si tu n'arrives pas à bosser de façon autonome, tu ne restes pas dans le circuit. Mais je pensais aussi aux personnes qui font leur cursus à la fac et qui doivent prendre des jobs à côté.

Madhuri":3nmxpgv8 a dit:
De toute façon, actuellement, je ne connais que la prépa, et non les grandes écoles. lEdit : Ah bon Grussie ? Parce que moi je ne reconnais pas tellement la prépa dans ce qu'elle dit. Ca m'a plutôt l'air d'être dans les écoles, une fois la sélection des concours effectuée (et de quelques admissions parallèles depuis la fac). On est 41 dans ma classe (44 au début de l'année, il y a eu 3 départs), donc il n'y pas de proximité avec les profs. Et puis les choses qu'on nous apprend sont bien plus axées sur des connaissances réelles (l'utilité peut être discutable, mais ça reste des connaissances) que sur un code de conduite élitiste.
Le fait est que j'ai pas fait de prépa (quand j'ai vu mon frère en faire une, j'ai su que je voulais aller à la fac) et intégré le circuit grandes écoles après, un peu par hasard en fait. Il y avait de la lumière, je suis rentrée :p
(par mp pour le reste, oui).

Grussie":3nmxpgv8 a dit:
Pour être passée par une prépa, avoir dit merde et être allée à la fac, je trouve très juste ce que tu écris, Fabicha :)
Ça veut dire que c'est pareil en sciences dures ? J'avais espoir que les critères de sélection objectifs y soient plus opérationnels et efficaces...
 
Il y a des filières à la fac où beaucoup de bacheliers vont sans grande conviction, ça peut jouer sur le nombre d'échecs. La sélection se fait au fil des années plutôt qu'au début, donc ceux qui veulent se contenter du strict minimum ne s'en sortent pas. A l'inverse, beaucoup de bons élèves au lycée n'osent pas aller en prépa, quand bien même ils pourraient y arriver, parce qu'ils se disent que ça va être trop dur et qu'ils n'auront pas de vie en dehors de la prépa (dans un sens, ils n'ont pas tort). Toujours est-il que du coup, ceux qui vont en prépa sont davantage sûrs de leur coup. Ce qui n'empêche pas qu'il y a quand même plusieurs personnes par classe qui arrêtent dès les premières semaines et encore quelques autres qui s'en vont au bout d'un an (là dans ma classe, plusieurs songent à tenter le concours des IEP de province à bac+1).

Bon bah à nous deux Fabicha, on connaît la prépa et les GE comme ça xD Mais je pense que c'est assez différent.
 
Fabicha":3nnq59pz a dit:
Disons que t'as pas la même pression, mais le taux d'échec/abandon les deux premières années à la fac est énorme... c'est pas un hasard. Si tu n'arrives pas à bosser de façon autonome, tu ne restes pas dans le circuit. Mais je pensais aussi aux personnes qui font leur cursus à la fac et qui doivent prendre des jobs à côté.

Carrément, il faut une sacré maturité et pas mal de discipline pour s'accrocher parce que sinon tu es largué-e par tout le monde, y compris l'administration (mais y'a de plus en plus d'efforts fait en ce sens quand même, avec de plus en plus d'accompagnement mis en place).
Et si tu veux te faire repérer par les prof, ben, faut participer en TD, avoir toujours la main en l'air, en gros.

En 3e année de licence, d'ailleurs, on a récupéré quelques prépa et au début illes étaient complètement largué-es par rapport aux méthodes de travail, la gestion du temps en partiel, le rapport aux profs et... les relations avec les autres étudiants! Certain-es, mais pas tous-tes heureusement (d'ailleurs certains ont été mes ami-es) avaient gardé cette mentalité de "bête à concours" et essayaient "d'extorquer" des renseignements/ de l'aide pour préparer des exposés sans jamais rien donner en retour. Je ne parle pas du "fayotage"... Pour nous qui avions "survécu" jusqu'à présent, c'était assez risible, je dois dire (et bien sûr on en tirait un sentiment de supériorité incroyable :p :whistle: )
 
Hmmm...bah pour les prépas, ça doit dépendre des lycées et des filières. Il n'est pas impossible qu'il y ait des sortes de "traditions" même au niveau des mentalités qui varient d'une prépa à l'autre.
Dans ma classe c'est pas du tout ça, on est solidaires et pas dans l'optique "bêtes à concours". Si on a un DM et si quelqu'un de la classe trouve un lien vers un doc pdf utile pour ce DM, il le donne à tout le monde sans rien attendre en retour, tout le contraire d'une mentalité profiteuse.

Mais ça n'est probablement pas une généralité. Il doit y avoir de tout, et à toutes les échelles (lycée, classe, élève).
 
Oui d'ailleurs, au sein des même prépa les mentalités n'étaient pas monolithiques, heureusement. D'ailleurs celleux avec qui je m'entendais bien n'étaient pas du tout dans cet habitude.
Ceci dit il y en avait quelque un-es oui, et comme tu le fait remarquer, ça tenait apparemment à la prépa (j'avais une amie proche qui est allée dans cet établissement, on a arrêté de ce parler quelque mois après son entrée, elle était devenue imbuvable).

Enfin j'ai eu des copains en prépa science, c'était pas génial non plus à les écouter. :confus:

Du coup, heureusement que pour toi ça se passe bien. :)

Après je parle d'il y a 10 ans et plus, j'imagine que ça a bien dû changer depuis.
 
De toute façon, l'opposition universités / grandes écoles ne me semble pas vraiment le cœur du problème éducatif français. Car c'est à supposer qu'en dehors des grandes écoles ou de la fac, point de salut. Or, très clairement, le système fac comme le système grandes écoles n'a pas vocation à concerner 80 % de la population étudiante (comme on cherche à le faire, ou le faire croire, depuis des années en France, ce qui est de mon point de vue complètement débile). A-t-on réellement besoin de 80 % de bac + 5 formés à la fac ou dans des grandes écoles pour faire tourner une société ? Je trouve que les filières plus techniques sont les vraies perdantes dans l'histoire, toujours considérées comme des voies de garages, alors qu'il est bien plus utile d'avoir des boulangers, plombiers, électriciens, éducateurs, etc. que des personnes avec un diplôme universitaire ou de grande école. Ces filières « techniques » devraient largement représenter 60 % des étudiants d'une génération. Et si déjà 30 % de celle-ci ont réellement la vocation d'aller à la fac ou dans une grande école, c'est sûrement le bout du monde. Vouloir faire rentrer toute une génération dans le modèle fac / grande école est une hérésie.

Si les autres filières étaient aussi valorisées, on aurait clairement moins d'inscriptions « par dépit » à la fac, et donc moins d'échecs en première et deuxième année (et pour avoir constaté le niveau moyen des étudiants en L1 dans une fac de SHS, la situation est quand même assez dramatique. Plus que des méthodes de travail difficiles à acquérir en fac, c'est toute l'éducation secondaire qui serait à refaire), et plus de moyens, etc.

Pour revenir sur le débat fac / grande école, je n'ai pas vraiment d'avis (étant passé par les deux). Est-ce qu'un système 100 % fac serait plus égalitaire ? Je n'en suis pas sûr. Les facs renommées sont riches, les facs paumées sont pauvres, les facs qui forment les étudiants sur des métiers attractifs avec des formations professionnalisantes sont riches, les facs dont les effectifs plongent parce qu'on ne trouve pas de travail avec les formations proposées sont pauvres. Et même sans les grandes écoles, j'ai peur que ça reste le cas. Tout ça pour être utile à 30 % maximum d'une génération.
 
Madhuri":1xe27yyk a dit:
Ah bon Grussie ? Parce que moi je ne reconnais pas tellement la prépa dans ce qu'elle dit. Ca m'a plutôt l'air d'être dans les écoles, une fois la sélection des concours effectuée (et de quelques admissions parallèles depuis la fac).

J'aurais du mal à le décrire, parce que je ne reconnais pas non plus mon expérience dans les clichés "esprit concours, où on se descend les uns les autres", au contraire on s'aidait beaucoup pour les DM. C'est quelque chose de plus subtil; c'est le fait qu'on demande d'abord dans quelle prépa tu es, si tu es en simple étoile, en double étoile, plutôt que de demander ce que tu veux faire ou quelle science tu préfères; c'est le fait que (en prépa scientifique), les gens autour de toi bossent super dur les sciences alors que ça ne les intéresse pas particulièrement et qu'ils rêvent du prestige des grandes écoles, de l'uniforme de Polytechnique bien plus que de comprendre des super trucs en science. C'est le fait que quand je lisais un bouquin de vulgarisation scientifique à côté, on me traitait de malade, "tu fais pas assez de physique comme ça ?!?". C'est le classisme, l'élitisme qui transperce les phrases (certes pas seulement en prépa mais ça concentre).

Depuis moins de trois mois que je suis à la fac, j'ai l'impression d'avoir rencontré plus de gens passionnés par les sciences qu'en deux ans de prépa ! Il y a un état d'esprit bcp moins élitiste. Comme on n'est pas notés en permanence, on ne connaît pas les notes des gens autour de nous, ce qui évite de penser en terme de classement...

C'est la manière dont mes anciens camarades de prépa affichent en gigantesque sur leur mur fb, leur photo, leur uniforme de Polytechnique, leur pull de promo de l'ENS...
 
D'accord avec Cépafo sur les filières techniques.

Sur le système 100% égalitaire, peu de chances que ce soit plus efficace effectivement. Mais la question d'un système efficace ne peut pas se concentrer que sur le post-bac, ça englobe tellement plus de choses.
 
D'accord avec Fabicha et Cépafo parce que tout ça finalement, c'est un miroir aux alouettes, parce que cette société pourrie est ainsi faite que pour qu'il y ait des riches il faut des pauvres, que pour qu'il y ait des gens haut-placés, il faut qu'il y en ait qui s'occupent des "petites" besognes, que c'est l'inégalité des chances en vrai parce qu'il y a pas la place pour tout le monde en haut de la pyramide et ça, ça me rend malade, ça me rend malade que tout travail ne soit en fait pas reconnu à sa juste valeur (quand bien même ne serait-il pas salarié).
A quand l'abolition de l'emploi salarié ? Je sais, on va dire que je suis révolutionnaire (pourtant je le suis pas vraiment pour de vrai).
 
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