On va dire que je suis une semi-volontaire, je veux bien répondre en plus de 3 mots, mais sans faire une dissert' (parce que sinon j'en ai pour 4h et j'ai cours demain =p).
La notion d'appartenance me semble être avant tout une notion contractuelle. Quand on vit dans une société, on est engagé (un peu sans notre accord, même si dans la plupart des cas on peut la quitter si ça ne nous convient pas) dans un contrat qui nous offre des droits mais nous oblige à respecter des devoirs. Parmi eux, il y a le droit de propriété et le devoir de ne pas voler ce qui appartient à autrui. Pour qu'une chose appartienne à quelqu'un, il faut là encore qu'un contrat ait été passé, soit explicitement (achat, don, héritage...), soit implicitement (je crée quelque chose donc ça m'appartient, parce que ça fait partie du contrat social).
Il ne suffit pas de décréter qu'une chose nous appartient pour que ça soit le cas, il faut que cette légitimité soit reconnue par une autre partie : le vendeur lors d'un achat, ou la société de façon plus générale, qui fait en sorte de nous rendre un objet qui nous a été volé. Dans le cas contraire, il s'agit d'un vol.
On peut en déduire que la même chose s'applique concernant l'appartenance de nous-mêmes à nous-mêmes. Du coup la réponse à "S'appartient-on ?" serait "Ca dépend du contrat qu'on a passé". Prenons un exemple : le couple. C'est le contrat (pas forcément explicite) passé avec notre partenaire qui détermine dans quelle mesure les membres du couple peuvent disposer de leur personne, en ayant le droit ou non d'avoir des aventures extraconjugales etc.
La question de Picatau faisait plus ou moins référence, si j'ai bien compris, à la question de savoir si on peut s'auto-détruire librement parce qu'on s'appartient ou s'il faut prendre en compte le fait qu'on a des proches. Bon, il est sans doute assez rare qu'une personne aborde frontalement le problème en demandant à ses proches "J'ai le droit de me faire du mal ou je suis engagé avec vous dans un contrat qui m'oblige à prendre un minimum soin de moi parce que sinon ça va vous faire de la peine de me voir en mauvais état ?". Mais finalement, l'enjeu du sujet est là. Si on s'auto-détruit, c'est rarement de façon gratuite, juste pour se faire du mal. C'est plutôt parce qu'on n'arrive pas à faire autrement (addiction, prise de mauvaises décisions, que sais-je encore...). Un cas parlant est celui du suicide. La personne qui se suicide sait qu'elle a (la plupart du temps) des proches qui tiennent à elles, mais elle se tue quand même. Certains diront que c'est égoïste, parce qu'elle préfère abréger ses souffrances même si ça en cause à des gens qui lui sont chers.
Finalement on pourrait reformuler la question en "Y a-t-il un contrat tacite disant qu'on doit faire passer l'intérêt de ses proches avant le sien, et dans quelle mesure doit-on le respecter ?". Mais bon, c'est plus long donc c'est moins classe qu'un sujet en 2 mots avec une apostrophe entre les deux.