lelfe":7ubum0vg a dit:
Tu as un problème d'éthique avec le fait d'être heureux d'avoir un animal?
Je suis d'accord avec le fait que la domestication n'est pas une bonne chose, et que la reproduction d'animaux domestique n'est pas souhaitable. Mais tu ne crois pas qu'être heureux de prendre soin d'un animal, c'est un échange? Qu'on ne peut pas le comparer à une exploitation, qui est à sens unique?
Est-ce que les humains peuvent avoir des utilités qui servent les interêts d'un animal? Parce que mon animal, je lui offre un toit, de la nourriture, une protection contre les prédateurs, toutes ces choses qu'il faut se battre pour obtenir dans la nature. Est-ce qu'il m'exploite de manière spéciste? Choisirait-il de mourir, ou de vivre avec les soins d'un humain?
Il n'a pas demandé à exister, certes. Mais il demande à vivre, même s'il ne le dit pas avec des mots.
Et surtout, quand on sauve un animal, tout va bien, mais à partir du moment où on s'attache à lui et qu'on est heureux de s'en occuper, c'est du spécisme et c'est mal? Y aurait pas un problème de logique? Je trouve que ça n'a pas de sens.
Une exploitation n'est pas forcément à sens unique : les exploiteurs vous diront presque la même chose que ce que tu as dis : qu'ils nourrissent leurs animaux, qu'ils les soignent, qu'ils les empêche de se faire prédater. Ils vous diront même qu'ils aiment leurs animaux, qu'il leur donne de bonnes conditions de vie et que cela permet à la race de subsister... alors qu'ils finiront à l'abattoir !
En fait je m'aperçois qu'on trouve bon nombre d'arguments commun entre la justification de l'exploitation animale et la justification des animaux de compagnie. Evidement ce n'est pas au même niveau et il ne faut pas mettre les 2 dans le même panier : d'un côté c'est hard et de l'autre c'est soft.
Il n'y a aucun problème avec le fait d'être heureux à posséder un ou plusieurs animaux, mais je pense qu'il faut sérieusement se poser la question : "En quoi et pourquoi serais-je moins heureux si je n'avais pas d'animal ?".
Les enfants (voire aussi les parents) sont heureux quand ils voient des animaux dans les zoos ou faire des numéros au cirque ou dans les delphinariums. Ils peuvent même croire que les animaux y sont heureux, car leurs exploiteurs font en sorte que ces animaux aient la façade du bonheur. Donc attention à cette notion de bonheur, il ne justifie rien et le spécisme n'a rien à voir avec le fait d'être heureux réciproquement (d'après le point de vue humain) avec d'autres espèces. Le spécisme se base uniquement sur les faits et ne fait pas dans le sentimentale.
biffe steak":7ubum0vg a dit:
Je crois que l'animal socialisé est victime de cette chaîne :
Achat (ou don) par des gens qui n'aiment pas réellement les animaux (satisfaction de l'ego) > survie, voire maltraitance (ce fut le cas de Lola) > abandon (suivi souvent de souffrances et de la mort) > récupération par SPA > euthanasie ou récupération ...
Et là retour au début sauf si adoption par de vrais amis des animaux.
C'est exactement ça le cycle dont je parle pour les animaux de compagnies. Et ce n'est pas près de se terminer de notre vivant !
Monbasinstinct":7ubum0vg a dit:
Par ailleurs, pour se libérer complètement Jcette, il faudrait aussi se libérer des liens tissés entre animaux humains... Ce n'est pas gagné ! Es-tu autonome affectivement parlant ?
Pour moi être libre c'est aussi être libre affectivement, qu'il n'y ai pas d'exclusivité sentimentale envers un humain ou un animal, ne pas avoir de dépendance psychologique.
Monbasinstinct":7ubum0vg a dit:
On peut se draper dans la morale et la cohérence logique, mais j'ai plus d'admiration pour ceux qui sauvent les animaux que pour ceux qui s'en détachent sans difficulté. Peut-être ai-je tort !?
Dalila":7ubum0vg a dit:
Bref, oui le monde devrait être comme tu le dis mais le fait est là : des animaux malheureux ou maltraités à cause de l'humain ce n'est pas ce qui manque alors autant essayer de rattraper nos conneries même à notre niveau.
Ce ne sont pas "nos" conneries mais les conneries d'autres humains qui ne changeront pas d'attitude envers les animaux comme nous l'avons fait.
Ecrit donc plutôt : rattraper les conneries des autres.
Et bien pour moi non :
Non, je ne rattrape pas les conneries des autres.
Non, je ne fais pas de guérison quasi inutile à l'échelle globale (mais c'est cependant une part du colibri).
Oui, je m'empêche moi-même de faire ces conneries (prévention en étant vegan : part du colibri préventive et non curative)
Oui, j'informe les gens pour leur donner l'opportunité de devenir vgr/vgl/vegan et ainsi empêcher que le début du cycle infernal envers les animaux ne continue à cause de leur mode de vie.
En terme de nombre de vies sauvées le veganisme (~100 animaux sauvés/ans) est bien plus "performant" que sauver concrètement un ou plusieurs animaux en les adoptant.
On peut certes faire les 2, mais le temps passé à s'occuper concrètement des animaux sauvés (=guérison) et autant de temps que l'on ne passe pas à informer les gens sur les droits des animaux (=prévention).
C'est aussi pour ça que je n'ai pas d'animal : pour moi la guérison n'est pas la bonne solution car si on en arrive à devoir guérir, le mal est alors déjà fait ; alors que la prévention empêche le cycle de commencer et de devoir ensuite guérir en fin de cycle. Pour résoudre un problème il faut généralement s'attaquer à la base du problème.
Voilà ma vision des choses (en plus de l'aspect pertes de liberté), je sais qu'il y en a qui ne l'aime pas, mais une vie sauvée est une vie sauvée donc tant mieux pour l'animal si une personne l'adopte. Mais cette personne ce ne sera pas moi.
Aussi MBI, je n'admire et ne suis fan de personne. Admirer c'est un peu comme idolâtrer et ça peut pousser à donner des jugements de valeurs. Il n'y a pour moi aucun aspect positif à l'admiration. Je n'ai jamais compris les personnes qui sont fan d'une star, d'une équipe, d'un groupe, d'un religieux, d'un politique, d'un humanitaire... Surtout que généralement ils n'ont jamais rencontré ces personnes personnellement donc c'est complètement virtuel.
Dalila":7ubum0vg a dit:
C’est un peu comme dire « Je m’en lave les mains, ce n’est pas mon problème. », en fait ce n’est pas qu’un peu c’est carrément ça.
Oui c'est un fait, ce n'est pas notre problème, ou du moins ce n'est pas nous, les végés, qui avons généré ce problème. Pour moi ce n'est inhumain de se laver les mains d'un problème dont nous ne sommes même pas à l'origine ^^
Dalila":7ubum0vg a dit:
Je connais une personne qui sacrifie tout ce qu’elle a pour sauver des chiens abonnés ou en mauvais état afin qu’ils puissent être adoptés et avoir une vie de famille. Elle vit de manière simple et sans chichi.
C’est une femme admirable qui fait beaucoup pour la cause animale.
Je connais aussi des personnes comme ça. Elles disent vivre pour les animaux.
Et le jour où ces personnes se retrouve sans animaux ? Elles ne vivent plus ? Qu'en est-il de leur propre vie, indépendament des animaux ? Un de leurs objectifs de vie est-il de changer la société par ce biais ? Si oui, la société changera t-elle vraiment grâce à cette vie de sacrifice ?
Voilà des questions méritant d'être approfondies par ces personnes me semble t-il.
Epiméthée":7ubum0vg a dit:
Traité différemment humain et non-humain n'est pas toujours antispéciste ou non-vegan, ça dépend du contexte, donc pas de confusion s'il vous plait.
Je suis d'accord. Mais pour ce que j'ai pris en exemple (mettre une laisse, castration, puçage ou tatouage, enfermement, interdiction d'aller dans certains lieux...), on peux très bien se passer de leur faire subir ça, soit en changeant la loi, soit en changeant nos mode de vie. Ces pratiques envers les animaux existent car notre société est spéciste et tant qu'elles seront maintenues nous ne seront pas dans une société exempte de spécisme.
Monbasinstinct":7ubum0vg a dit:
N'empêche Jcette, il y a quand même un truc qui me gène parce qu'il semble motiver une partie de ta position : l'impression qu'il existerait une sorte de dégoût pour l'engagement envers autrui ?
S'engager oui mais dans le respect mutuel des libertés individuelles de chacun. Et comme chacun a une vision différente de la liberté il est impératif de bien expliquer la sienne avant de s'engager.
Bon dans le cas d'un animal non humain ce sera difficile pour lui de nous expliquer sa notion de liberté ! ^^