Animaux dits "de compagnie" et perte de libertés

"On peut se draper dans la morale et la cohérence logique, mais j'ai plus d'admiration pour ceux qui sauvent les animaux que pour ceux qui s'en détachent sans difficulté..."

Personnellement, je n'ai pas moins d'admiration ni pour l'un, ni pour l'autre, dans la mesure ou l'idée est de venir en aide à la cause des animaux...
Tout donner pour tenir un refuge, c'est de la totale abnégation total respect (comment peut on vivre autrement que chichement et sans chichi dans une meute... je ne saurais pas le faire.

Si comme Jcette on estime que la liberté (la sienne, mais aussi celle des animaux évidemment) est au dessus de tout, et qu'ainsi on est plus libre d'aller et venir, militer, faire passer ses idées, c'est à mon avis tout aussi louable, une autre façon de vivre la même cause.
Je ne pense pas qu'il soit question de total détachement... Peut etre encore ma grande naiveté :)
 
C'est une réflexion intéressante sur les animaux de compagnie et du coup, question difficile : que pensez-vous des chiens d'aveugle ou de ceux qui viennent en aide aux handicapés ? dans une vision Vegan ? exploitation ou pas ?
 
MBI : Pour qu'un chien jouisse de la même liberté que mes chats il faudrait que j'ai une maison à la campagne avec un terrain où le chien pourrait courir toute la journée.

Après les chiens de maisons en ville n'ont pas l'air malheureux mais ils ont été habitué à vivre enfermé et à être content des 2/3 fois où ils peuvent sortir.


J'ai remarqué qu'il y a une confusion dans l'utilisation du terme antispécisme : ce terme signifie que l'ont doit respecter les droits fondamentaux des autres espèces (sans discrimination pas rapport à l'espèce) (ne pas souffrir, ne pas être mis en détresse, etc) mais ça ne veux pas dire qu'ils aient forcément les mêmes droits que les humains (voter, avoir une éducation, pouvoir aller dans les restaurants...). (On prend en compte les besoins, les intérêts pour attribuer des droits antispécistes, pas juste un critère d'égalité).

Traité différemment humain et non-humain n'est pas toujours antispéciste ou non-vegan, ça dépend du contexte, donc pas de confusion s'il vous plait.


Pour le débat sur les chiens d'aveugle : ça serait bien l'exploitation animale qui disparaitra en dernier (il y aura des robots d'aveugle d'ici là donc pas de prise de tête (utile) sur ce sujet je pense).
 
leonbingo":1rsr7kc8 a dit:
C'est une réflexion intéressante sur les animaux de compagnie et du coup, question difficile : que pensez-vous des chiens d'aveugle ou de ceux qui viennent en aide aux handicapés ? dans une vision Vegan ? exploitation ou pas ?
ha oui, alors là, sans hésiter, pure exploitation... aliénation complète du gentil chien... mais du beau travail y a rien a dire la dessus, ils les aiment les toutous...
 
Pour reprendre un peu.

Après je suis d'accord que l'antispécisme exclu l'appropriation des animaux en tant que propriété.
Pour que les droits des animaux soient respectés les animaux ne doivent pas être notre propriété.

Mais on peut "posséder" un animal sans le considérer comme notre propriété.



Sinon je plaide coupable pour conditionnement, je suis très bien conditionné à aimer, donc à vivre avec ma compagne quand je le pourrais, adopter un animal de refuge, me taper les repas de famille pour que mes parents qui vieillissent se sentent aimés, etc.

Pour le travail, la consommation, toussa toussa je suis d'accord, mais vu que aujourd'hui survit et emploi sont liés, autant faire un métier que l'on aime.


Je suis d'accord pour ton avis sur les pertes de libertés, mais dans le cas très cartésien : animal dans ma prison dorée ou animal euthanasié, je vais imposer à une bête le choix numéro 1.
 
Je pense qu'une bonne piste de réflexion serait d'observer les synergies dans la nature.
 
Cocyte":3dushgpo a dit:
Donc nous devrions domestiquer le moustique, la sangsue, les verrues (pour ceux qui considèrent que ce sont des animaux), qui sont des animaux très (trop parfois) attachants avec lesquels nous avons des synergies... naturelles!
Les verrues font partie du règne animal? :mmm:
 
C'est intéressant ça, que nous apportent les moustiques et les sangsues ?
 
Kasui":3ktsfbl9 a dit:
C'est intéressant ça, que nous apportent les moustiques et les sangsues ?
Des maladies?
 
De la compagnie, du bien être et du bonheur, nous on leur donne seulement un peu de sang! Mais y a synergie, indiscutablement!

Nn, les verrues ne sont pas du règne animal, mais dans un post j'ai vu que certains vegetaliens ne mangeaient pas de champis! pas le droit de s'enlever les verrues / mycose donc!

(Je démarre bien ce matin...)
 
La piste de réflexion que je propose commence bien ^^;
 
lelfe":7ubum0vg a dit:
Tu as un problème d'éthique avec le fait d'être heureux d'avoir un animal? :)
Je suis d'accord avec le fait que la domestication n'est pas une bonne chose, et que la reproduction d'animaux domestique n'est pas souhaitable. Mais tu ne crois pas qu'être heureux de prendre soin d'un animal, c'est un échange? Qu'on ne peut pas le comparer à une exploitation, qui est à sens unique?

Est-ce que les humains peuvent avoir des utilités qui servent les interêts d'un animal? Parce que mon animal, je lui offre un toit, de la nourriture, une protection contre les prédateurs, toutes ces choses qu'il faut se battre pour obtenir dans la nature. Est-ce qu'il m'exploite de manière spéciste? Choisirait-il de mourir, ou de vivre avec les soins d'un humain?
Il n'a pas demandé à exister, certes. Mais il demande à vivre, même s'il ne le dit pas avec des mots.

Et surtout, quand on sauve un animal, tout va bien, mais à partir du moment où on s'attache à lui et qu'on est heureux de s'en occuper, c'est du spécisme et c'est mal? Y aurait pas un problème de logique? Je trouve que ça n'a pas de sens.
Une exploitation n'est pas forcément à sens unique : les exploiteurs vous diront presque la même chose que ce que tu as dis : qu'ils nourrissent leurs animaux, qu'ils les soignent, qu'ils les empêche de se faire prédater. Ils vous diront même qu'ils aiment leurs animaux, qu'il leur donne de bonnes conditions de vie et que cela permet à la race de subsister... alors qu'ils finiront à l'abattoir !
En fait je m'aperçois qu'on trouve bon nombre d'arguments commun entre la justification de l'exploitation animale et la justification des animaux de compagnie. Evidement ce n'est pas au même niveau et il ne faut pas mettre les 2 dans le même panier : d'un côté c'est hard et de l'autre c'est soft.

Il n'y a aucun problème avec le fait d'être heureux à posséder un ou plusieurs animaux, mais je pense qu'il faut sérieusement se poser la question : "En quoi et pourquoi serais-je moins heureux si je n'avais pas d'animal ?".

Les enfants (voire aussi les parents) sont heureux quand ils voient des animaux dans les zoos ou faire des numéros au cirque ou dans les delphinariums. Ils peuvent même croire que les animaux y sont heureux, car leurs exploiteurs font en sorte que ces animaux aient la façade du bonheur. Donc attention à cette notion de bonheur, il ne justifie rien et le spécisme n'a rien à voir avec le fait d'être heureux réciproquement (d'après le point de vue humain) avec d'autres espèces. Le spécisme se base uniquement sur les faits et ne fait pas dans le sentimentale.

biffe steak":7ubum0vg a dit:
Je crois que l'animal socialisé est victime de cette chaîne :
Achat (ou don) par des gens qui n'aiment pas réellement les animaux (satisfaction de l'ego) > survie, voire maltraitance (ce fut le cas de Lola) > abandon (suivi souvent de souffrances et de la mort) > récupération par SPA > euthanasie ou récupération ...
Et là retour au début sauf si adoption par de vrais amis des animaux.
C'est exactement ça le cycle dont je parle pour les animaux de compagnies. Et ce n'est pas près de se terminer de notre vivant !

Monbasinstinct":7ubum0vg a dit:
Par ailleurs, pour se libérer complètement Jcette, il faudrait aussi se libérer des liens tissés entre animaux humains... Ce n'est pas gagné ! Es-tu autonome affectivement parlant ?
Pour moi être libre c'est aussi être libre affectivement, qu'il n'y ai pas d'exclusivité sentimentale envers un humain ou un animal, ne pas avoir de dépendance psychologique.

Monbasinstinct":7ubum0vg a dit:
On peut se draper dans la morale et la cohérence logique, mais j'ai plus d'admiration pour ceux qui sauvent les animaux que pour ceux qui s'en détachent sans difficulté. Peut-être ai-je tort !?
Dalila":7ubum0vg a dit:
Bref, oui le monde devrait être comme tu le dis mais le fait est là : des animaux malheureux ou maltraités à cause de l'humain ce n'est pas ce qui manque alors autant essayer de rattraper nos conneries même à notre niveau.
Ce ne sont pas "nos" conneries mais les conneries d'autres humains qui ne changeront pas d'attitude envers les animaux comme nous l'avons fait.
Ecrit donc plutôt : rattraper les conneries des autres.
Et bien pour moi non :
Non, je ne rattrape pas les conneries des autres.
Non, je ne fais pas de guérison quasi inutile à l'échelle globale (mais c'est cependant une part du colibri).
Oui, je m'empêche moi-même de faire ces conneries (prévention en étant vegan : part du colibri préventive et non curative)
Oui, j'informe les gens pour leur donner l'opportunité de devenir vgr/vgl/vegan et ainsi empêcher que le début du cycle infernal envers les animaux ne continue à cause de leur mode de vie.

En terme de nombre de vies sauvées le veganisme (~100 animaux sauvés/ans) est bien plus "performant" que sauver concrètement un ou plusieurs animaux en les adoptant.
On peut certes faire les 2, mais le temps passé à s'occuper concrètement des animaux sauvés (=guérison) et autant de temps que l'on ne passe pas à informer les gens sur les droits des animaux (=prévention).
C'est aussi pour ça que je n'ai pas d'animal : pour moi la guérison n'est pas la bonne solution car si on en arrive à devoir guérir, le mal est alors déjà fait ; alors que la prévention empêche le cycle de commencer et de devoir ensuite guérir en fin de cycle. Pour résoudre un problème il faut généralement s'attaquer à la base du problème.

Voilà ma vision des choses (en plus de l'aspect pertes de liberté), je sais qu'il y en a qui ne l'aime pas, mais une vie sauvée est une vie sauvée donc tant mieux pour l'animal si une personne l'adopte. Mais cette personne ce ne sera pas moi.

Aussi MBI, je n'admire et ne suis fan de personne. Admirer c'est un peu comme idolâtrer et ça peut pousser à donner des jugements de valeurs. Il n'y a pour moi aucun aspect positif à l'admiration. Je n'ai jamais compris les personnes qui sont fan d'une star, d'une équipe, d'un groupe, d'un religieux, d'un politique, d'un humanitaire... Surtout que généralement ils n'ont jamais rencontré ces personnes personnellement donc c'est complètement virtuel.

Dalila":7ubum0vg a dit:
C’est un peu comme dire « Je m’en lave les mains, ce n’est pas mon problème. », en fait ce n’est pas qu’un peu c’est carrément ça.
Oui c'est un fait, ce n'est pas notre problème, ou du moins ce n'est pas nous, les végés, qui avons généré ce problème. Pour moi ce n'est inhumain de se laver les mains d'un problème dont nous ne sommes même pas à l'origine ^^

Dalila":7ubum0vg a dit:
Je connais une personne qui sacrifie tout ce qu’elle a pour sauver des chiens abonnés ou en mauvais état afin qu’ils puissent être adoptés et avoir une vie de famille. Elle vit de manière simple et sans chichi.
C’est une femme admirable qui fait beaucoup pour la cause animale.
Je connais aussi des personnes comme ça. Elles disent vivre pour les animaux.
Et le jour où ces personnes se retrouve sans animaux ? Elles ne vivent plus ? Qu'en est-il de leur propre vie, indépendament des animaux ? Un de leurs objectifs de vie est-il de changer la société par ce biais ? Si oui, la société changera t-elle vraiment grâce à cette vie de sacrifice ?
Voilà des questions méritant d'être approfondies par ces personnes me semble t-il.

Epiméthée":7ubum0vg a dit:
Traité différemment humain et non-humain n'est pas toujours antispéciste ou non-vegan, ça dépend du contexte, donc pas de confusion s'il vous plait.
Je suis d'accord. Mais pour ce que j'ai pris en exemple (mettre une laisse, castration, puçage ou tatouage, enfermement, interdiction d'aller dans certains lieux...), on peux très bien se passer de leur faire subir ça, soit en changeant la loi, soit en changeant nos mode de vie. Ces pratiques envers les animaux existent car notre société est spéciste et tant qu'elles seront maintenues nous ne seront pas dans une société exempte de spécisme.

Monbasinstinct":7ubum0vg a dit:
N'empêche Jcette, il y a quand même un truc qui me gène parce qu'il semble motiver une partie de ta position : l'impression qu'il existerait une sorte de dégoût pour l'engagement envers autrui ?
S'engager oui mais dans le respect mutuel des libertés individuelles de chacun. Et comme chacun a une vision différente de la liberté il est impératif de bien expliquer la sienne avant de s'engager.
Bon dans le cas d'un animal non humain ce sera difficile pour lui de nous expliquer sa notion de liberté ! ^^
 
Je trouve ça plutôt lâche comme solution.
Ce qu'il faut admettre, c'est que de la symbiose à l'esclavagisme, il y a une multitude de nuances.
Laisser crever un chien dans un refuge n'est pas spéciste, mais le sauver, le soigner et l'aimer est spéciste? Allons bon.
tu dis que les justifications pour le fait d'avoir des animaux domestique ressemblent à celles des esclavagistes. C'est pas faux, mais personne ici ne défend la domestication en elle-même (ou alors j'ai mal suivi). Je condamne fermement la reproduction de chiens et de chats.
Oui, on rattrape les conneries des autres, c'est vrai. mais c'est ça aussi être idéaliste et chercher à faire un monde meilleur. On vit pas dans un monde vegan et il faut intégrer ça à l'équation.
 
@Jcette
Je pense qu'il faut aussi ne pas oublier que personne n'est militant 100% de son temps : est-ce que guérir empêche de prévenir ? Je ne suis pas sûr...
 
Non...
Récupérer un chien à la SPA n'empêchera pas, en soi, que d'autres y restent...
Mais ce n'est pas pour moi un acte militant, enfin pas au sens où on l'entend habituellement.
 
Excuse moi si je n'ai pas été clair Lelfe, je répondais à une partie des propos de Jcette...

Je reformule donc :
Est-ce que se consacrer à guérir empêche de se consacrer à prévenir ? Je n'en suis pas sûr, parce que personne n'est militant 100% de son temps.
 
Je pense que ce débat, aussi important qu'il soit fragmente et divise inutilement.

Laissons le concept de rentabilité aux exploiteurs, d'humains ou d'animaux. On est tous d'accord sur le fait d'élever des animaux pour tenir compagnie aux humains est un conditionnement basé sur l'exploitation animale, dont il faut prendre conscience, clairement, simplement, et en tirer la conséquence simple, les animaux de compagnie ne devrait pas exister. Une forme de relation avec les animaux sauvages, oui, mais de compagnie, non.

Sur les conséquences dans nos vie actuelles, les choix peuvent être variés, parler de rentabilité du type de choix me parait fragmentaire, divise et au final est forcément contre productif. Certainement les modes d'actions sont-ils complémentaires... Ils le sont forcément. Pourquoi diviser, si ce n'est au final favoriser la prise de pouvoir de certains .
Mode peace and love off.
 
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