Un article intéressant sur une manière de penser l'intégration des animaux de compagnie dans notre société :
http://www.revueithaque.org/fichiers/It ... Bailey.pdf
Je n'ai pas vraiment d'avis tranché sur la question, mais c'est vrai que l'idée d'une société sans animaux de compagnie du tout me paraît bien triste (c'est ce que souhaite, par exemple, Francione : stérilisation de tous les animaux de compagnie, et on s'occupe bien de tous ceux qui restent jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement, car pour lui la domestication est une forme d'exploitation).
Je sais qu'on est très, très loin de ces situations mais bon je me pose la question quand même. Aujourd'hui c'est sûr qu'il y a des tas d'animaux de compagnie à adopter en refuge, dans la rue, chez des particuliers et c'est ce qu'il faut faire, ainsi que stériliser car les abandonnés sont déjà bien trop nombreux. Mais si les élevages ferment (ce qui est évidemment souhaitable !) et que tout le monde stérilise ses animaux, il n'y aura plus personne à adopter. Or, les animaux de compagnie forment vraiment une communauté avec les humains, ils sont totalement intégrés dans notre société en tant qu'individus, ils font partie de notre culture et nous faisons partie de la leur. Je trouve que ce serait un déchirement de voir disparaître à jamais cette communauté, mais je ne sais pas si je devrais combattre ce sentiment et me résoudre à la solution de Francione.
Le bouquin dont parle l'article cherche à dépasser l'alternative welfarisme/abolitionnisme et propose une zoopolis où les animaux de compagnie auraient une forme de citoyenneté, ce qui garantirait leur bien-traitance au même titre qu'aux humains. Ainsi leurs intérêts seraient pris en compte, et pas unilatéralement le plaisir que les humains ont en leur compagnie.
Être concitoyens implique la possibilité de communiquer, de coopérer et de se faire mutuellement confiance. [...] Zoopolis affirme que les animaux domestiques peuvent participer à la codétermination des règles sociales. Ils ne sont pas simplement les bénéficiaires passifs de nos décisions, mais sont capables, dans des circonstances appropriées, d’exercer leur autonomie et de communiquer leurs préférences.
Reste la question de la perpétuation de leur communauté. Naissances contrôlées (par un organisme officiel par exemple) pour maintenir un nombre harmonieux, aussi bien pour leur bien-être que pour le nôtre et par soucis écologique... ? En tant que végane j'ai vraiment du mal à trancher la question, parce que leur présence parmi nous me semble malgré tout être quelque chose de précieux (même si je ne suis
absolument pas d'avis que nous leur apportons quelque chose, les rendons meilleurs ou quoi que ce soit de ce genre). Peut-être pouvons-nous vraiment perpétuer ce sentiment agréable, pour eux comme pour nous, de simplement être ensemble, en leur accordant cette citoyenneté dont parle l'article ?
La réflexion dont parle l'article sur les animaux sauvages et les animaux non-domestiques qui vivent en ville me semble intéressante aussi. "Les animaux sauvages comme nations souveraines", c'est beau ^^...