Et si on tentait de clarifier un peu ce débat
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Première version :
Les animaux ne sont pas cruels car c'est dans leur nature/conditionnement/habitude/gènes/instinct de tuer pour se nourrir voire simplement de jouer. Comme ils n'ont pas de "conscience", le bien et le mal n'existent pas pour eux, donc tous leurs actes sont innocents. La cruauté ne serait donc qu'un vice humain.
==> Pour revenir à l'antispécisme, selon cette conception, l'humain, bien qu'ayant un potentiel d'intelligence et de réflexion (au sens de réfléchi ET de réflexif, c'est-à-dire qu'il est capable d'analyser ses actes par sa conscience) bien supérieur aux animaux, se retrouve être inférieur à eux par la cruauté qu'il est capable de montrer. Preuve qu'il n'est pas capable de se maîtriser et qu'il se laisse aller finalement à ses propres pulsions ?
Remarque personnelle : Comme le dit 1air2rien, il faut se demander si l'homme est cruel par nature ou s'il le devient sciemment. S'il est cruel par nature, il n'est donc pas responsable de cette nature là et finalement la cruauté ne peut être maîtrisée que par un petit nombre de représentant de l'espèce humaine. S'il le devient sciemment, il faut se demander pourquoi. 1air2rien fournit ici une piste en rappelant que la cruauté engendre la cruauté par habitude/éducation/conditionnement/colère et que les comportement de vengeance... sont des pulsions engendrées par le système nerveux + intellectuel de l'humain qui ressent un mal-être si le mal qu'on lui a fait n'est pas rendu. Que dire de l'acte cruel gratuit ? Jeu sans conscience, pulsions, imitation des autres... ? Bien malin celui qui pourra en donner la cause à part de dire que cela procure un certain plaisir (physique) à celui qui le commet. Dans ce cas, c'est le fait de savoir que l'on est cruel qui fait plaisir, peut être parce qu'en faisant mal à l'autre on jouit de ne pas être à sa place et on se sent heureux de cette façon. Je pense que la cruauté humaine relève plus d'un déséquilibre psychique que d'un attribut constant chez l'humain. C'est simplement la recherche du bonheur qui conduirait dans certaines circonstances à faire preuve de cruauté pour arriver à ses fins. Si l'on regarde l'histoire humaine, on se rend compte finalement que peu de personne sont capables de cruauté de leur plein gré : les structures de la société engendre souvents ces comportements. Il est très facile de déresponsabiliser un humain par rapport à un acte de cruauté. Je vais vous raconter une expérience qui a été faite par un certain Milgram il y a quelques années. Vous prenez 2 comédiens, vous en déguisez un en scientifique/médecin avec une blouse blanche (le prototype du scientifique responsable, qui sait ce qu'il fait) et l'autre en cobaye volontaire pour une expérience. Puis vous prenez des quidams dans la rue. L'expérience est la suivante : le scientifique est sensé faire une expérience sur la décision humaine. Le cobaye est sur une chaise électrique. Le scientifique va poser des questions au cobaye et à chaque réponse fausse, le cobaye doit recevoir une décharge électrique, de plus en plus forte en fonction des erreurs
tiens, ça pourrait faire un jeu télé ça mouhahaha, ça viendra. Et justement le rôle du quidam va être d'appuyer sur le bouton qui envoie les décharges électriques. Par la mise en scène scientifique, la plupart des individus à qui l'on a fait presser le bouton des décharges allait jusqu'à tuer le cobaye (qui jouait la comédie bien entendu). Tout ça pour dire que l'habillage qu'on donne modifie les comportements et on peut déresponsabiliser facilement une personne, qui dans ce cas se dit : "c'est scientifique, ils savent ce qu'ils font, j'exécute"). Je pense que beaucoup de comportements cruels humains sont ainsi engendrés par le système créé par un petit nombre de personnes psychiquement dérangées.
Mais cela a un effet boule de neige.
Deuxième version :
Certains animaux sont dotés d'une certaine consience qui les rendent capables de manifester différents sentiments proches de ceux des humains comme la pitié, l'empathie (même si cela j'en doute, j'expliquerai cela plus tard) et même peut-être la cruauté. Dans ce cas, certains animaux sont responsables de leurs actes et en effet, s'ils avaient les moyens d'exploiter les autres espèces ils le feraient. Par exemple, les fourmis ont bien des esclaves dans leur propre espèce, même si cela est programmé dans leurs gènes.
Quelle est la question du débat ?
- Les animaux doivent-ils avoir les mêmes droits que les Hommes ?
- L'humain est-il supérieur à l'animal parce qu'il a une conscience qui fait qu'il maîtrise en partie ses pulsions, même s'il n'est pas parfait ?
- L'humain est-il inférieur à l'animal parce que malgré la consience qu'il possède, il ne maîtrise pas ses pulsions et même, il est un être perverti qui aime la cruauté ?
Moi personnellement, après avoir tenté de clarifier le débat, j'avoue que je ne sais toujours pas quoi penser et c'est presque plus flou qu'avant. Au final, ce sont des questions méta-physiques qui n'ont jamais pu être tranché après des siècles de sciences, de croyances et de philosophie (la conscience humaine, la cruauté, l'intelligence, ...).
Mais l'intérêt pratique de ce débat c'est de pouvoir justifier que les animaux ont autant le droit de vivre que l'humain et que celui-ci est bien naïf de croire qu'il peut vivre sans se préoccuper de son environnement. Dans ce cas, se préoccuper des animaux n'est pas une vertu mais une condition de sa survie. Mais moi je suis plutôt partisan du PRINCIPE (cela reste donc théorique) que la vie quelle qu'elle soit doit être préservée au mieux, donc pas pour une question de survie mais pour une question de principe. Et cela même si la vie que l'on sauve se révèle être plus destructrice de la vie par la suite. Que l'animal soit cruel ou pas, peu importe, il a le droit de vivre. Que l'homme soit cruel ou pas, il a le droit de vivre et le devoir de respecter les autres espèces puisqu'il est conscient de ses actes, ou plus conscient de ses actes que les autres espèces le sont. Mais au final, le système sociétal humain est imparfait car il engendre des comportements inconscients !!
Et là je vois pas comment se sortir de tout ça ....??????!!!!!!!!!
Désolé, je pensais que ça pouvait faire avancer le débat mais j'avoue que c'est un peu difficile de trancher tout ça. :sorry: