dalquiezar":3olq17c4 a dit:
En effet connaitre le nombre de personne qui sont devenu vg après avoir vu un de nos stands me parait hasardeux.
Mais je peux avancer quelques éléments. Tout d'abord, nos stands sont toujours au même endroit (c'est pour matraquer le message). Donc nous avons souvent des personnes qui reviennent nous voir pour nous dire qu'elles sont devenu vg et/ou le sont toujours. Je dirais une bonne dizaine me concernant. Je ne peux pas l'affirmer pour les autres militants.
Deuxièmement, je reçois des mails, voir des textos de personnes qui sont venu à des stands, actions ou autres et qui m'ont annoncer être devenu vg et/ou le sont toujours (quand c'est par une conversation avec moi qu'elle le sont devenus.
Enfin, le nombre de guide vegan que nous vendons à des non VG est assez important plus de mille exemplaires vendu ) 0,50 € ou gratuit contre une lettre affranchit à votre nom et adresse.
C'est pour cela que je pense qu'une centaine (je sais, c'est vague) de personnes devenu vg après avoir discuter avec un-e ou plusieurs militant-e-s de notre stand me semble être une estimation correcte sans pouvoir l'affirmer.
Je suis ravi de prendre connaissance des ces chiffres qui me paraissent très honorables. Je suis agréablement surpris de l'ouverture d'esprit de certaines personnes et je suis bien content que vous ayez ce succès là !
Dans ce cas, je pense que c'est donc assez efficace de militer comme vous le faites. D'ailleurs, je pense que tu sais très bien argumenter et que tu as pas mal de répartie et de diplomatie qui ne doit pas être étrangère à ton succès. Bravo.
dalquiezar":3olq17c4 a dit:
Pour répondre à ton objection que la production de viande ne suit pas la demande. Où as tu eu cette information ?
Ce n'est pas une vraie information, j'avoue.
C'est la conclusion d'un raisonnement qui, je le reconnais, a aussi des failles mais qui n'est pas si hors sujet que pourrait le laisser penser les chiffres et documents officiels que l'on trouve partout sur le net concernant la consommation et la production de viande.
Voici mon raisonnement :
1. La viande est comme les productions agricoles : contrainte par les capacités de production des élevages, le temps de conservation de la viande, le temps d'élever un troupeau à maturité... Il y a donc une certaine inertie dans la production de viande. Une fois calée sur des prévisions de la demande (qui est prévu croisssante fortement), l'offre de viande est relativement rigide. Une fois que les individus sont nés, il faut bien en faire quelque chose : soit ils sont mangés dans le cadre du parcours classique, soit ils sont gâchés dans le cadre du parcours classiques (mauvaise conservation de la viande (non respect de la chaîne du froid), mauvaise allocation mondiale, régionale et locale de la viande au regard de cette même demande mondiale, régionale et locale), soit ils sont détruits avant d'entrée dans la chaîne de distribution classique (maladies diverses...).
2. L'industrie de la viande subit de plein fouet les catastrophes sanitaires (Vache folle, fièvre afteuse..., comme pour les végétaux quand les récoltes sont mauvaises compte tenu du climat). La brutale chute de la demande lors de ces crises implique de fait une surproduction massive et par conséquent une destruction massive du stock de viande, saine comme affectée par la crise. Dans ce sens l'offre ne suit pas la demande car cette chute n'est pas anticipée et entraîne un gâchis monstre. Bien entendu, cette chute de la demande rétroagit sur l'offre car quand 20 à 30% de la demande disparaît d'un coup (comme pour la crise de la vache folle en 1996 et pendant au moins 6 mois), inévitablement, des abbatoirs et des élevages ferment. Mais comme la demande retrouve sa croissance à un moment, les capacités de productions initiales sont facilement restaurées, bien souvent par le recours à l'importation dans le cas français.
Ces deux points qui me paraissent assez réalistes et en partie vérifiés par les chiffres (de l'INSEE ou autres) me font conclure que :
1. L'industrie de la viande se calque effectivement sur des prévisions de croissance de la demande : donc oui on peut éventuellement dire que le demande fait l'offre et que si effectivement la demande faiblit
massivement alors l'offre fera de même.
2. Mais comme la tendance n'est pas à la diminution de la demande de viande (pays émergents comme la Chine et l'Inde dans une moindre mesure : paradoxe car pourtant pays "végétarien" par excellence), l'offre se développe, donc développe des capacités de production de plus en plus grandes. Ainsi, ce n'est pas le VG de plus qui va modifier la production de viande car cette baisse marginale de la demande est vraiment trop marginale justement pour changer durablement la tendance et, tout au plus, il y aura un invendu dans un magasin qui finira à la poubelle au lieu d'être mangé. C'est le problème de l'inélasticité de l'offre de viande (pour reprendre une terminologie chère aux économistes) vis-à-vis de la demande : il faut une grosse variation de la demande en t pour engendrer une variation suffisante de l'offre en
t+1. L'offre en t est basée sur des prévisions de demande en t mais faites en t-1 ! L'impossibilité d'adapter l'offre immédiatement et suffisamment (les individus sont déjà nés) me mène au point suivant :
3. Seule une réduction massive et anticipée de la demande de viande peut avoir un impact significatif sur l'industrie de la viande (en partie soutenue par les prix garantis de la PAC bien que cela soit en forte voie de disparition aujourd'hui). Le plus efficace étant une catastrophe sanitaire telle vache folle ou fièvres diverses qui là peuvent entraîner un réajustement de la production à un niveau inférieur. Cela n'est malheureusement valable que si, et seulement si, cette catastrophe a des effets durables sur la demande ou bien si les catastrophes de ce type se répètent. Malheureusement encore une fois, l'industrie de la viande n'est pas bête et soutient la demande par des actions publicitaires (aucune pub pour le végétarisme à la télé, que de la pub pour le mouton, le porc... hormis les 5 fruits et légumes par jour mais qui n'empêche pas de consommer de la viande et au contraire, le favorise (si je mange 5 fuits et légumes par jour, alors je suis en bonne santé peu importe ce que je consomme en viande, donc je consomme beaucoup, je suis donc déresponsabilisé), la création de label, le développement du biologique, les fumisteries sur la traçabilité et compagnie. Conclusion : c'est l'offre qui fait la demande et si par malheur pour l'industrie de la viande (et par un bonheur, tout relatif, pour les VG et les protecteurs des animaux) une crise fait que la demande se rétracte fortement alors, à court terme : gâchis monstre, et à long terme : retour de la demande soutenue et incitée par l'offre donc toujours autant de massacre.
Voilà l'essence de mon raisonnement que j'ai essayé de réduire mais qui fait quand même son poids :sorry:.
Ce qui m'a toujours mené à conclure : convaincre 1, 10, 100 ou même 1000 personnes à ne plus consommer de viande est dérisoire au plan macro-économique MAIS tout à fait louable et positif sur le plan éthique et au niveau local.
Je soutiens donc tes actions mais je suis sceptique quand à l'efficacité réelle, sur un plan plus golbal, de celles-ci. C'est pourquoi je n'ai pas le courage de militer même si ça entretient le cercle vicieux, j'en suis très conscient. Je suis même mal à l'aise avec cela car je me dis oui mais si toi tu fais rien alors ben c'est sûr rien ne va changer. Eternel débat concernant le végétarisme...
dalquiezar":3olq17c4 a dit:
Aujourd'hui les importations (surtout pour les poulets congelés du brésil) font fermer des abattoirs et des élevages en France. Rien que le jeu des importations peut limiter le nombre d'animaux tuer pour la consommation française. Donc une baisse de la consommation peut faire baisser la production/importation. Ce qui peut entrainer la fermeture d'élevage.
Tout à fait. Mais pour un temps et sur un territoire donné : la fermeture d'un abattoir en France coincide avec l'ouverture de 2 ou plus dans un pays à plus bas coût de production lorsque la crise est passée.
dalquiezar":3olq17c4 a dit:
Le marché du lapin est en chute libre, la viande chevaline aussi. La grippe aviaire a achevé pleins d'éleveurs parce qu'ils ne pouvaient plus vendre leurs poules, même si ils ont eu des subventions pour compenser leurs pertes. Donc je voudrais voir les chiffres qui prouve qu'une baisse de la consommation ne fait pas baisser le nombre d'animaux envoyé à l'abattoir.
Là encore, je n'ai pas dit le contraire en affirmant que l'offre ne suit pas parfaitement la demande. Mais si tu veux des chiffres, regarde l'évolution de la production et de la consommation de viande au niveau mondial : toutes deux grimpent en flêches et les épisodes sanitaires ne sont que des malheureux épisodes morts et enterrés et leur utilité n'a été que très limitée : animaux encore plus massacrés, renforcement des contrôles donc de la maltraitance animale à travers le monde, développement des antibiotiques... et au final, consommateur plus confiant donc plus consommateur.... et la boucle est bouclée malheureusement.
Voilà pour ce soir
. J'espère ne pas avoir été trop confus et que mes arguments sont suffisamment cohérents. Je ne remets pour autant pas en cause de l'utilité de tes actions et je les encourage à 200% mais je voulais juste replacer leur efficacité dans un contexte économique plus global.
A bientôt