Pers0nne
Se gave de B12
Marion-vivre, je ne vais pas reprendre les conseils et réflexions des autres (ils sont intéressants, mais c'est long et j'ai lu en diagonale)...
Mais je pense que ton choix est très difficile, sensible et "périlleux". Aller travailler en élevage parce que tu "aimes ça" ?... Non. Ton rapport aux animaux deviendrait le même que celui de beaucoup d'éleveurs, qui ne voient pas leur propre responsabilité dans le système, qui aiment leurs animaux mais les conduisent à l'abattoir parce que "C'est comme ça, on n'y peut rien, c'est la faute des consommateurs, il faut bien que je vive. Même si c'est horrible, même si j'ai les larmes aux yeux quand ils partent à l'abattoir.". Au fil des années, plus tu seras enlisée dans cette branche, moins tu verras comment t'en sortir, et plus tu seras forcée de te mettre à penser comme eux. Or, cette façon de penser, c'est justement ce qui enlise la société dans l'immobilisme, dans le refus d'évoluer. Personne ne se croit coupable, ni éleveur, ni transporteur, ni tueur d'abattoir, ni boucher, ni consommateur... Mais tout le monde l'est, même si tout le monde est aussi oppressé par "le système", coincé dans son rôle "pour survivre". Le système, c'est nous tous. A un moment ou un autre, il faut trouver le moyen de s'y opposer, même si c'est difficile, et selon l'étendue de nos moyens du moment, évidemment. (On ne peut pas affronter tous les aspects du système d'un bloc, en une fois, du jour au lendemain.)
Par contre, si tu retournes y travailler en gardant l'objectif de la cause animale en tête, en faisant passer tes témoignages avant ton intérêt pour le travail, en te donnant une date limite précise pour arrêter et passer à un nouveau projet, quand tu penseras que ça n'apporte plus rien à l'objectif éthique, là oui, ça peut être une bonne chose. Il ne faut pas que tu perdes ton objectif de vue, sinon... tu risques d'oublier qui tu es. Comme un vétérinaire qui "doit" pour son boulot, participer à la maltraitance, à la torture (ou au meurtre de poussins...), et qui, bien que végétalien, ne sait pas comment en sortir... Comme un végétarien qui redevient carniste, parce qu'il ne voit pas comment tenir face à toute la pression sociale, qu'il doit rester bien intégré pour "infiltrer les carnistes" et qui se laisse finalement écraser mentalement... Tous ces gens ne cessent pas d'aimer les animaux, mais ils s'enferment dans des mécanismes qui les écrasent, dont ils deviennent les rouages.
Les pratiques, les habitudes, les us et coutumes, les systèmes, les processus de mort, de maltraitance, tous monstrueux, ce sont les humains qui les perpétuent, chaque individu, même si la plupart d'entre eux (la totalité ?) ont le sentiment d'être dépassés par ces systèmes, et pensent que les responsables, les vrais coupables sont "ailleurs" (généralement dans une "tête" virtuelle, que personne n'est capable de localiser). Il ne faut pas se laisser aller à penser comme ça. S'infiltrer, ça peut être utile si tu ne perds pas de vue que tu t'infiltres, mais si tu y trouves un intérêt (financier/affectif), si tu te laisses aller à créer un conflit d'intérêt, donc si tu laisses la situation durer... tu te perdras.
Mais je pense que ton choix est très difficile, sensible et "périlleux". Aller travailler en élevage parce que tu "aimes ça" ?... Non. Ton rapport aux animaux deviendrait le même que celui de beaucoup d'éleveurs, qui ne voient pas leur propre responsabilité dans le système, qui aiment leurs animaux mais les conduisent à l'abattoir parce que "C'est comme ça, on n'y peut rien, c'est la faute des consommateurs, il faut bien que je vive. Même si c'est horrible, même si j'ai les larmes aux yeux quand ils partent à l'abattoir.". Au fil des années, plus tu seras enlisée dans cette branche, moins tu verras comment t'en sortir, et plus tu seras forcée de te mettre à penser comme eux. Or, cette façon de penser, c'est justement ce qui enlise la société dans l'immobilisme, dans le refus d'évoluer. Personne ne se croit coupable, ni éleveur, ni transporteur, ni tueur d'abattoir, ni boucher, ni consommateur... Mais tout le monde l'est, même si tout le monde est aussi oppressé par "le système", coincé dans son rôle "pour survivre". Le système, c'est nous tous. A un moment ou un autre, il faut trouver le moyen de s'y opposer, même si c'est difficile, et selon l'étendue de nos moyens du moment, évidemment. (On ne peut pas affronter tous les aspects du système d'un bloc, en une fois, du jour au lendemain.)
Par contre, si tu retournes y travailler en gardant l'objectif de la cause animale en tête, en faisant passer tes témoignages avant ton intérêt pour le travail, en te donnant une date limite précise pour arrêter et passer à un nouveau projet, quand tu penseras que ça n'apporte plus rien à l'objectif éthique, là oui, ça peut être une bonne chose. Il ne faut pas que tu perdes ton objectif de vue, sinon... tu risques d'oublier qui tu es. Comme un vétérinaire qui "doit" pour son boulot, participer à la maltraitance, à la torture (ou au meurtre de poussins...), et qui, bien que végétalien, ne sait pas comment en sortir... Comme un végétarien qui redevient carniste, parce qu'il ne voit pas comment tenir face à toute la pression sociale, qu'il doit rester bien intégré pour "infiltrer les carnistes" et qui se laisse finalement écraser mentalement... Tous ces gens ne cessent pas d'aimer les animaux, mais ils s'enferment dans des mécanismes qui les écrasent, dont ils deviennent les rouages.
Les pratiques, les habitudes, les us et coutumes, les systèmes, les processus de mort, de maltraitance, tous monstrueux, ce sont les humains qui les perpétuent, chaque individu, même si la plupart d'entre eux (la totalité ?) ont le sentiment d'être dépassés par ces systèmes, et pensent que les responsables, les vrais coupables sont "ailleurs" (généralement dans une "tête" virtuelle, que personne n'est capable de localiser). Il ne faut pas se laisser aller à penser comme ça. S'infiltrer, ça peut être utile si tu ne perds pas de vue que tu t'infiltres, mais si tu y trouves un intérêt (financier/affectif), si tu te laisses aller à créer un conflit d'intérêt, donc si tu laisses la situation durer... tu te perdras.