Conversation avec Valentine, la vache, ambassadrice du salon de l'agriculture 2012

  • Auteur de la discussion Anonymous
  • Date de début
Alors comment on fait pour se mettre d'accord ? On se sert de ce que tout être humain normalement constitué possède : la capacité à observer, à mener des raisonnements logiques et des démonstrations à partir des faits observés, c'est-à-dire à avoir une démarche scientifique. En effet la science ne prouve jamais rien totalement, mais ça ne veut pas dire que nous avons le droit d'envoyer balader n'importe quelle conclusion scientifique sous prétexte que "de toute façon, tout est relatif".
Entre quelqu'un qui dit "je crois, je suis persuadé que la terre est plate" et quelqu'un qui dit "j'ai fait dix expériences, vingt démonstrations, j'ai soumis mes résultats à un comité scientifique, et nous en somme venus à la conclusion que la Terre a de grandes chances d'être plutôt ronde", il est vraiment souhaitable que l'humanité ait plutôt tendance à faire confiance au deuxième qu'au premier... Au moins il y en a un qui essaie d'argumenter.
Très souvent on confond faits et interprétation des faits. D’où vient cette idée que la terre était plate ? De l’observation visuelle que la terre était limitée à l’horizon perçu. D’où vient l’idée que la terre est ronde ? De la même perception visuelle en se servant de point de repères successifs ce qui à permis de définir un rayon de courbure et donc supposer que cette courbure se referme sur elle-même et donc que le terre fut ronde. Ce qui supposait encore que la terre devait être plate était basé sur l’observation qu’un liquide ne restait en place que dans une cuvette, une forme concave, et s’écoulait au dehors sur une forme convexe donc les mers se seraient écoulées au dehors si la terre avait été sphérique, or elle ne s’écoulait pas au dehors. Nos connaissances sont toujours limitées aux moyens que nous possédons : encore faut-il posséder ces moyens ! Or notre forme actuelle, et essentiellement occidentale, de raisonnement n’est pratiquement que matérialiste, limitée à la dimension physique du monde qui nous entoure ce qui nie alors toutes autres dimensions non mesurables (heureusement que cela ne concerne qu’une petite partie de la population mondiale) ? De ce fait notre raisonnement actuel est l’équivalent de ceux qui pensaient que la terre était plate pour la simple raison que nous ne connaissons pas les moyens que le futur découvrira et remettra en question nos certitudes d'aujourd'hui.

V3nom a écrit:
Une réalité relative à chacun en somme, sans absolu. (certes l'absolu n'existe pas)
il n'y a pas de relatif s'il n'y a pas d'absolu, pas de fini sans infini, pas de mort sans la vie, pas de fin sans commencement, de perceptible sans imperceptible, etc...mais nos capacités de perception de ces "dimensions" sont insuffisantes pour les conceptualiser.
 
C'est pas parce-que quelque chose peut-être relatif à autre chose que c'est "une bonne chose". (qui a dit ça ??)

On peut partir du principe que tout être vivant n'est finalement qu'un empilement d'ARN stratégiquement constitué, que ces êtres ont entre autre la capacité d'avoir un fabuleux système de sécurité envoyant à l'unité centrale de traitement des données toutes ces informations progressives de contact, de chaud et froid, de pression, d'écrasement, de brèche dans l'intégrité physique, et toutes les émotions liées, doublées de celles qui viennent de l'instinct de survie, de maternité etc, sont issues de l'évolution... Et ça reste juste.

C'est pas pour autant que ce point de vue est "une bonne chose", ni que je le partage en tant que point de vue "suffisant". (je serais pas végane sinon, je bosserais à l'INRA comme un bon soldat)

Cette quête de l'absolu (qui fait partie des saints graal de l'humanité selon moi), a un travers (possible, et ayant ses précédents) qui a tendance à m'inquiéter: l’hégémonie.

2 interprétations différentes d'une même chose ne sont pas nécessairement opposées (ni fausses, peut-être incomplètes), elle peuvent non seulement être compatibles, mais complémentaires, sans obliger chacune des deux à embrasser l'autre.

D'autant plus dans un monde comme le notre où même la démarche empirique la plus rigoureuse sert les intérêts les plus sombres... (et où la désinformation galope, je ne vais l'apprendre à personne ici)

On est tous l'original (ou le connard, c'est selon) de quelqu'un, je trouve ça cool moi, tant que ça ne vire pas au sectarisme.
 
lelfe":66daocuh a dit:
C'est mal d'avoir un point de vue et un ressenti personnels? ca fait anti-social? :><:
j'aurai tout lu dans ma vie

Mais non... Faut pas caricaturer ce que j'écris. C'est quand on fait passer son point de vue et ressenti personnel pour une connaissance avérée et universelle, sans arguments rationnels, que je trouve ça pas très honnête...

janic":66daocuh a dit:
De ce fait notre raisonnement actuel est l’équivalent de ceux qui pensaient que la terre était plate pour la simple raison que nous ne connaissons pas les moyens que le futur découvrira et remettra en question nos certitudes d'aujourd'hui.

Bien sûr. N'empêche que depuis, on a acquis quelques connaissances, moyens et preuves supplémentaires, du coup plus personne n'affirme raisonnablement que la Terre est plate... jusqu'au jour où quelqu'un mettra en place un nouveau raisonnement super solide qui démontrera peut-être à nouveau qu'elle est plate, qui sait. J'essaie juste de dire qu'il existe aujourd'hui des connaissances argumentées, solidement démontrées et que les ignorer pour n'écouter que son intuition ne me semble pas raisonnable.

Je suis tout à fait d'accord pour considérer que point de vue personnel et démarche empirique rigoureuse sont compatibles, qu'on peut vivre en prenant les deux en compte, encore une fois j'essaie juste de dire que le premier ne devrait pas remplacer entièrement l'autre...

La science essaie de construire un monde que n'importe quel être humain peut appréhender, comprendre par la logique. Ce n'est pas une réalité absolue, mais c'est quand même important que nous vivions tous dans le même monde, au moins la majorité du temps. C'est même démocratique je dirais, c'est un monde accessible à tous. Surtout que la science rigoureuse est quand même censée être un anti-obscurantisme. Elle dit "Le monde semble être ceci ou cela, voici pourquoi nous le pensons ; à vous de juger en prenant en compte nos arguments.". Je ne comprends pas ce qui vous répugne tellement dans cette démarche... Le fait que des arguments scientifiques soient détournés pour "servir les intérêts les plus sombres" est un autre problème. La communication animale aussi, la religion aussi, le mysticisme aussi peuvent être détournés pour "servir les intérêts les plus sombres", alors il ne faut plus avoir confiance en rien ?

Je ne crois pas en la science comme on croit en Dieu, comme si elle était une parole divine et absolue. Je sais qu'elle évolue, qu'elle est perpétuellement remise en question. Mais je trouve qu'elle constitue malgré tout une base de réflexion solide, plus solide que l'intuition personnelle. Après j'ai certainement un point de vue subjectif sur le monde, mais quand ce point de vue et ce que la science me dit sont incompatibles, c'est clair que je préfère remettre le premier en question que le deuxième. Et si je tiens malgré tout à mon point de vue subjectif, je peux le développer tant que je veux dans un monde imaginaire, mais je ne l'en laisse pas sortir, c'est tout...

(edit : C'est pour ça que je disais que "ce n'est pas toujours désagréable, la solitude". Ce n'était pas de l'ironie. Je n'attends pas des gens qu'ils partagent et apprécient mon "monde imaginaire" autant que moi, j'accepterais que personne ne soit touché par les récits de fiction que j'écris par exemple. Si ça leur plait, tant mieux ; sinon, je m'en fous, du moment que moi ça me plait et que j'y exprime ma personnalité sans contraintes. Je n'irais jamais leur dire qu'ils devraient avoir le même monde imaginaire que moi. Et la conversation avec Valentine relève selon moi du monde imaginaire de certains, un imaginaire qui non seulement ne me touche pas mais n'apporte pas les arguments rationnels nécessaires pour que je le fasse entrer dans mon monde empirique.)
 
Cépafo":1hzr81mm a dit:
Je suis vraiment fan de ce que tu écris Synae (ici et ailleurs) :)

Idem! :)
 
La science essaie de construire un monde que n'importe quel être humain peut appréhender, comprendre par la logique. Ce n'est pas une réalité absolue, mais c'est quand même important que nous vivions tous dans le même monde, au moins la majorité du temps. C'est même démocratique je dirais, c'est un monde accessible à tous. Surtout que la science rigoureuse est quand même censée être un anti-obscurantisme. Elle dit "Le monde semble être ceci ou cela, voici pourquoi nous le pensons ; à vous de juger en prenant en compte nos arguments.". Je ne comprends pas ce qui vous répugne tellement dans cette démarche... Le fait que des arguments scientifiques soient détournés pour "servir les intérêts les plus sombres" est un autre problème. La communication animale aussi, la religion aussi, le mysticisme aussi peuvent être détournés pour "servir les intérêts les plus sombres", alors il ne faut plus avoir confiance en rien ?
je veux simplement dire que LA science a un domaine de prédilection qui est celui de la physique, du monde matériel et est donc propice à apporter son éclairage, mais dans le domaine non physique, non matériel elle est hors de son champ d'action. Elle est le coté pile d'une pièce, mais le coté face n'est pas de son ressort.
Comme ce coté face parait trop subjectif (malgré une multitude de témoignages vécu) la tendance est soit de la nier, soit de la critiquer ou de s'en moquer ou de soupçonner qu'elle est d'origine religieuse ou sectaire.
C'est un peu comme les OVNIs dont une grande partie trouve une explication rationnelle et une autre (dû au témoignage de gens "sérieux" et crédibles) qui n'a pas d'explication scientifique.
Ca me rappelle un article ancien de science et vie où deux prix nobel donnaient une explication possible sur l'origine de la vie: l'un sur la soupe originelle et l'autre sur la panspermie et chacun démontrant avec forces arguments l'impossibilité physique et scientifique de l'autre. Qui croire? A qui faire confiance ainsi que tu le dis?
Maintenant que la communication puisse s'établir entre deux animaux(l'être humain est aussi un animal) par un processus qui nous échappe: pourquoi pas! :whistle:
 
Fushichô":1xkceape a dit:
Jezebel":1xkceape a dit:
Cépafo":1xkceape a dit:
Je suis vraiment fan de ce que tu écris Synae (ici et ailleurs) :)

Idem! :)

+ 1

Mais comme je suis aussi un fan de l'elfe, je sais plus à quelle sainte me vouer T_T

Fais comme moi, dis-toi que deux c'est mieux ! ;) (pourquoi choisir, ici comme dans ce sujet ?)
 
Je te rassure V3nom, j'ai pas l'intention de choisir l'une ou l'autre. Du moins, de manière générale. Là, sur ce sujet, c'est différent, je pense plus d'un côté que de l'autre...
 
C'est justement le fond de ma pensée: à qui/quoi sert cette info mise sur le devant de la scène.
Il y a forcément une volonté de servir (le site et cette médiatisation -si elle est volontaire- n'existeraient pas sinon), mais qui ou quoi ?
Les gens qui veulent cultiver leurs spiritualités personnelles ? (de toute évidence oui, au moins)
La cause animale ? (je suis pas certain que ça fonctionne, mais je ne suis pas omniscient)
Autre chose ?

Et ceci ne nécessite pas forcément de tirer au clair ce vrai/faux.
 
Synae":2d6jxpng a dit:
lelfe":2d6jxpng a dit:
C'est mal d'avoir un point de vue et un ressenti personnels? ca fait anti-social? :><:
j'aurai tout lu dans ma vie

Mais non... Faut pas caricaturer ce que j'écris. C'est quand on fait passer son point de vue et ressenti personnel pour une connaissance avérée et universelle, sans arguments rationnels, que je trouve ça pas très honnête...

mais j'ai jamais dit ça... :mmm:
forcément si on me fait raconter des conneries, je ne répond de rien.
Parce que déjà c'est pas évident ce que j'essaie de dire.

Au passage, je ferai remarquer que partager des ressentis, c'est ce que l'on fait sur ce forum à longueur de temps. De "a mon avis les animaux peuvent ressentir la tristesse" à "c'est très méchant de faire tel ou tel truc" en passant par "mon omni a dit une grosse connerie"

Je ferai remarquer aussi que faire passer le végétarisme éthique pour quelque chose d'entièrement rationnel et objectif, c'est pas honnête. Parce que oui, si on veut un monde plus juste et/ou si on veut exprimer de la compassion pour autrui, et si on est logique, alors on est végétarien. En revanche, rien ne nous oblige à désirer un monde plus juste ou à vouloir exprimer de la compassion. La science ne nous dit pas ce qu'on doit faire. La sacro-sainte Raison ne fait que décortiquer les choses et ne répond pas à toutes les questions. A partir du moment où l'on compte entièrement sur la science pour répondre à des questions du genre "qu'est-ce qui est important dans la vie", alors on lui donne un rôle qu'elle ne devrait pas avoir, on la divinise d'une certaine façon. Et en faisant ça, on la vide de son sens véritable. La science sert à expliquer le monde, à répondre à "comment" mais non pas à "pourquoi". Au final c'est plus un outil d'explication que l'explication elle-même.

C'est pour ça qu'à un moment donné on est obligé de répondre nous meme à "pourquoi" sans arguments. Moi je n'ai aucun argument à dire pour "il faut que le monde soit juste". Si on veut que le monde soit juste, j'ai des tas d'arguments pour dire que dans ce cas il faut arrêter les discriminations, être non-violents, végans et antisexistes etc. Mais je trouve parfaitement malhonnête de dire que "le monde doit être juste" est une conclusion scientifique et rationnelle.

Au bout d'un moment tu peux plus argumenter.
Je ferai remarquer aussi que ta réponse, synae, est très culturelle. Parce que le non-rationnel, l'émotionnel et le spirituel se partagent dans énormément de cultures. Et les gens qui partagent une culture basée sur l'émotionnel et le spirituel, n'ont pas forcément besoin d'arguments et de rationnel pour vivre ensemble. C'est d'ailleurs l'une des raisons du mépris traditionnel que les occidentaux ont eu pour les autres civilisations.
 
Mépris que les occidentaux ont toujours je dirais (du moins autour de chez moi) quand il s'agit de juger leurs coutumes soit avec l'espèce de fascination teintée de sagesse mystique du "bon sauvage", soit avec la bonne vieille condescendance de "l'occidental qui sait" et sa batterie de scientifiques/médecins/nutritionnistes/penseurs qui vont bien.

On voit où ça nous a mené depuis les années 50...

Et dieu créât l'homme sage débile. Homo sapiens débilus ? :B
 
lelfe bonjour
entièrement d'accord avec ce que tu viens d'exprimer.
V3nom
Et dieu créât l'homme sage débile. Homo sapiens débilus ? :B
c'est antinomique car ou il est sage, ou il est débile, mais pas les deux en même temps!
 
Sage parce qu'il sait et explique plein de choses, mais débile dans son comportent avec ce savoir et le pouvoir qui en découle. (sage / sage ^^)

Et l'homme créât le paradoxe ^^
 
lelfe":24vzkoyl a dit:
Au passage, je ferai remarquer que partager des ressentis, c'est ce que l'on fait sur ce forum à longueur de temps. De "a mon avis les animaux peuvent ressentir la tristesse" à "c'est très méchant de faire tel ou tel truc" en passant par "mon omni a dit une grosse connerie"

Oui, et ? Je n'ai rien contre. Je trouve juste que l'intérêt c'est surtout qu'après avoir partagé un ressenti, parfois on en discute avec les autres, on confronte les arguments, les données, on en vient peut-être à reformuler son premier ressenti, on décide de la meilleure manière d'agir... On avance quoi.

lelfe":24vzkoyl a dit:
Je ferai remarquer aussi que faire passer le végétarisme éthique pour quelque chose d'entièrement rationnel et objectif, c'est pas honnête. Parce que oui, si on veut un monde plus juste et/ou si on veut exprimer de la compassion pour autrui, et si on est logique, alors on est végétarien. En revanche, rien ne nous oblige à désirer un monde plus juste ou à vouloir exprimer de la compassion. La science ne nous dit pas ce qu'on doit faire. La sacro-sainte Raison ne fait que décortiquer les choses et ne répond pas à toutes les questions. A partir du moment où l'on compte entièrement sur la science pour répondre à des questions du genre "qu'est-ce qui est important dans la vie", alors on lui donne un rôle qu'elle ne devrait pas avoir, on la divinise d'une certaine façon. Et en faisant ça, on la vide de son sens véritable. La science sert à expliquer le monde, à répondre à "comment" mais non pas à "pourquoi". Au final c'est plus un outil d'explication que l'explication elle-même.

Je ne sais pas trop. Est-ce que ce n'est pas aussi une attitude rationnelle de se dire que si on est un pourri dans la vie on risque fort de se faire renvoyer la balle ? Quelque part je respecte les êtres vivants parce que j'ai envie d'être respectée, en étant un moi-même. En encourageant les gens autour de moi à respecter le vivant, je les encourage in fine à me respecter, je me protège moi-même, ma descendance, mes proches, mon espèce, mon environnement... Je ne sais pas si c'est juste comme raisonnement, mais en tout cas ça reste logique et rationnel, je trouve. Ce qui n'est pas rationnel par contre, c'est la base : c'est d'avoir envie de vivre. A part parce que ça me fait plaisir et que je n'ai pas envie de mourir, je n'ai aucune raison rationnelle de rester en vie - ma vie ne fait pas la moindre différence dans l'univers.

Donc certes on ne peut pas dire "il faut que l'univers entier soit juste" mais je trouve ça rationnel de dire "il faut que notre monde humain soit juste", parce qu'à partir du moment où il a envie de vivre (ce qui est irrationnel mais partagé par l'immense majorité de la population), je pense que n'importe quel être humain a intérêt à ce que prendre en compte les intérêts d'autrui soit la norme.

Peut-être que je ne suis "pas honnête" alors mais pour l'instant je ne vois pas vraiment pourquoi. Peut-être que je vais passer pour quelqu'un de pas sympathique parce que je ne suis pas débordante d'abnégation et d'amour irrationnel pour tout ce qui existe. Je ne suis pas une sainte, certes. Mais l'important n'est-ce pas que toi et moi nous avons le même but ? Quel mal pourrait-il y avoir à ce qu'il puisse être atteint à la fois par le ressenti et à la fois par le rationnel ? Ce sont juste deux chemins différents, et moi j'ai plus d'aisance à toucher une plus large population par le rationnel.

Je ferai remarquer aussi que ta réponse, synae, est très culturelle. Parce que le non-rationnel, l'émotionnel et le spirituel se partagent dans énormément de cultures. Et les gens qui partagent une culture basée sur l'émotionnel et le spirituel, n'ont pas forcément besoin d'arguments et de rationnel pour vivre ensemble. C'est d'ailleurs l'une des raisons du mépris traditionnel que les occidentaux ont eu pour les autres civilisations.

N'empêche que je n'ai pas engagé ma réflexion sur le végétarisme par une pure vue de l'esprit. Ce sont d'abord des images qui m'ont choquée, du pur ressenti. Et j'ai tendance à croire que cet instant de pur ressenti émotionnel est indispensable pour avoir envie de réfléchir à la question. Sauf que justement, après, on réfléchit pour ne pas faire de conneries, pour ne pas tomber dans la misanthropie, la haine gratuite, la déprime... La motivation est dans le ressenti, l'action devrait plutôt être basée sur la réflexion, enfin selon moi.

Je suis d'accord pour dire que certaines cultures n'ont pas besoin d'un système rationnel hyper poussé pour vivre en communauté. N'empêche que de ce que j'en constate, se laisser conduire par son ressenti sans le valider rationnellement, ça amène aussi parfois l'ambition au mépris des autres, la haine injustifiée envers les différences, la peur irrationnelle... Sûrement tout autant que l'amour infini, la compassion, la tolérance, mais il y a du bon et du mauvais dans tout. Si une civilisation vit merveilleusement bien dans l'émotionnel et le spirituel exclusivement, je l'admirerais et je n'irais rien lui imposer. Si une civilisation vit dans la misère, dans la guerre, et en souffre, et qu'il me semble que son problème pourrait être au moins éclairci par un peu de réflexion rationnelle et de données scientifiques, j'irais lui en parler...
 
Et pourquoi séparer le rationnel de l' irrationnel ? Celà ne me semble pas incompatible !
Bien des gens tiennent compte dans leur vie quotidienne de certaines sciences dîtes irrationnelles, et ces même gens sont néanmoins des personnes trés rationnelles dans leur comportement famillial, professionnel et social.
On pourrait faire de même sur bien d' autres aspects de la vie. Par exmple les médecines occidentales ne sont pas non plus incompatibles avec les médecines orientales. Je trouve même trés intéressant de faire appel a des techniques de médecines occidentales telles que la Chirurgie, la prise en charge d' urgences vitale tout en étant suivie par des médecines de préventions (médecines orientales).

Pour en revenir a Valentine je pense que nous pourrions laisser la parole a la personne qui a ouvert ce Topic...Que d' ailleurs je pense nous avons peut-être disuader de poursuivre...? ;)
 
Ce sujet a déjà le mérite de faire débat (même si le débat en lui-même est parfois hors sujet, encore que...), et ceci est déjà infiniment "mieux" (je dirais) que d'être totalement ignoré/boudé :)
 
Synae":35chrauu a dit:
lelfe":35chrauu a dit:
Je ferai remarquer aussi que faire passer le végétarisme éthique pour quelque chose d'entièrement rationnel et objectif, c'est pas honnête. Parce que oui, si on veut un monde plus juste et/ou si on veut exprimer de la compassion pour autrui, et si on est logique, alors on est végétarien. En revanche, rien ne nous oblige à désirer un monde plus juste ou à vouloir exprimer de la compassion. La science ne nous dit pas ce qu'on doit faire.
Je ne sais pas trop. Est-ce que ce n'est pas aussi une attitude rationnelle de se dire que si on est un pourri dans la vie on risque fort de se faire renvoyer la balle ?
Sur ce point-là, j'aurais plutôt tendance à partager l'avis de lelfe. Peut-être que comme tu l'expliques, agir de façon juste et avec compassion sers au fond rationnellement un intérêt égoïste (encore que je n'en sois pas convaincu), mais même dans ce cas, il y a un choix de servir ses intérêts. Je dirais que la raison ne peut entrer en action qu'une fois qu'on s'est fixé un but (genre : rendre le monde plus juste), elle nous guide sur les moyen de l'atteindre. Ou une fois qu'on s'est fixé des « axiomes » éthiques, on en déduit d'autres règles pour aboutir à des comportements cohérents. Mais au final il faut bien fixer des règles/buts d'une façon avant de commencer à y appliquer la raison.

Je sais pas si je suis très clair, en tant que matheux la comparaison avec la méthode axiomatique me parle beaucoup, j'ai peur qu'elle soit pas très parlante pour tout le monde mais c'est vraiment ce qui me vient à l'esprit.

D'ailleurs, c'est quelque chose que je ressens, il me semble, en discutant avec certains omnis : on peut argumenter rationnellement sur le fait que les animaux ressentent le souffrance, sur l'incohérence du spécisme, etc. mais si je me heurte à quelqu'un qui est fondamentalement persuadé que la souffrance des autres (pour une certaine valeur de « autre » : ça peut être tout le monde sauf lui, tout le monde sauf les humains, etc) et la justice on en a rien à foutre, bah j'ai l'impression qu'il y a juste trop de différences fondamentales pour pouvoir argumenter.
 
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