Merci Epiméthée d'aborder le débat avec un esprit ouvert et sans te croire obligé de lancer une avalanche de sarcasmes sur la religion entre autres ... Je trouve que le sarcasme est un bon moyen d'éviter de répondre aux vraies questions (Lelfe, et Cocyte notamment qui se plaint que je ne réponde pas à ses questions mais se garde bien de répondre aux miennes)Epiméthée":r6sdsr87 a dit:Tu as parlé d'humain dès la fécondation.
Je pense que seule la religion se permet cette affirmation.
Donc je met en question la pertinence de la religion dans notre débat.
Question alors : Penses-tu que il y ait un humain dès la fécondation et pourquoi ?
Bon, pour répondre à ta question, dois-je de nouveau citer l'astrophysicien au risque de faire hurler les foules ?
Qu'est-ce qui te prouve qu'il croit en quelque religion que ce soit ? J'ai même entendu dire (mais ne le répétez pas) que c'est le contraire. Dois-je citer de nouveau le professeur Milliez : a-t-il fait sa déclaration au nom de la religion ? Non, n'est-ce pas. Que l'on soit croyant ou non si on est scientifique on peut se forger un avis basé sur la philosophie et sur la science.
Sur la question de savoir s'il y a un humain dès la fécondation, je peux t'en poser une autre : qu'y aurait-il d'autre, un poisson ?
Un canadien vous le dit avec l'accent :
"Ainsi donc, la question rebondit encore et se pose toujours: le foetus est-il OUI ou NON un être humain ? J'ai toujours personnellement trouvé cette question un peu farfelue, bizarre. Quand un animal attend son petit, personne n'ose se demander si ce qu'il attend est un animal de son espèce. Le langage populaire, trop simple pour se tromper, dit par exemple que la chienne est à la veille d'avoir ses chiens, que la vache va avoir demain son veau, que la lapine va nous donner la semaine prochaine de beaux petits lapins. Cependant, quand il s'agit de l'être humain, on semble douter de sa capacité d'accoucher d'un être de son espèce. Manquerions-nous à ce point de logique ?
"Comment expliquer ce phénomène particulier chez les humains qui fait qu'ils doutent de l'authenticité de leur progéniture? Le fait semble incontestable pourtant: tout animal, quel qu'il soit, engendre toujours un être qui lui est semblable. Cette réalité semble s'appliquer à tout le genre animal, y compris l'être humain.
"A chaque fois donc que nous intervenons de l'extérieur ou d'une manière personnelle pour empêcher un foetus d'arriver à terme, nous supprimons un organisme vivant. Cette réalité me semble scientifiquement incontestable."
http://www.cafe.rapidus.net/neturcot/textes/1997/foetus.html
Oui, "en dehors de la religion" est possible; il faudrait que tu lises le texte de la philosophe cité plus haut à la page précédente, Marie-Pierre Charnet,"notes pour une philosophie de l'embryon". Comme lelfe l'a dit, au stade blastocyste on ne peut distinguer (optiquement) la différence avec une autre espèce, et pourtant s'il y a un blastocyste de vache et un blastocyste d'humain, la différence va bientôt apparaître et donner l'un ou l'autre : ce n'est pas une sorte de "génération spontanée" qui va faire jaillir par miracle un humain plutôt qu'une vache : par conséquent la différence est bien réelle et présente dès la conception. A présent si on part du nouveau-né pour remonter vers ses origines, où trouver une origine ailleurs qu'avec l'ovule fécondé : ce n'est qu'à ce moment qu'il disposera du patrimoine génétique complet qui le suivra toute sa vie et qui porte toutes les caractéristiques de son individualité.Epiméthée":r6sdsr87 a dit:Autre question : Le patrimoine génétique complet signifie le début de l'âme dans la religion ?
Et une dernière : En dehors de la religion qu'est-ce qui donne un caractère si sacré à l'embryon qui vient tout juste d'être fécondé ? (Si "en dehors de la religion" est possible ici).
Bon, j'ai cité un peu plus haut un médecin qui a eu un coup de sang à propos de l'avortement (p 4, tu devrais lire), qu'en pense-t-il ?
"Oui. C'est exactement ce que tu dis. Personne ne conteste que l'embryon est le début de la vie humaine. Car c'est le cas au moment de la rencontre du spermatozoïde et de l'ovule. C'est un génome humain.
Je ne sais où il a vu qu'avec un morceau d'oreille de brebis, on pouvait faire un clone humain, "un individu entier". Les clones humains se font à partir de cellules de la peau humaine.
La théorie développée est celle de l'humanisation progressive. L'embryon n'est pas humain, et le devient un peu plus en grandissant. Est-il humain quand il nait prématuré par exemple à 25 semaines ? On peut essayer de le sauver en l'élevant dans une couveuse. Mais selon la loi on peut le tuer dans le ventre de la mère : comme prématuré il est humain mais comme futur enfant avorté dont on se débarrasse, il ne l'est plus !
Par ailleurs, il n'y a pas eu deux patrimoines génétiques identiques dans toute l'histoire de l'humanité. Même les vrais jumeaux ont de petites différences liées à des différences génétiques. C'est le génotype. Mais l'extérieur - j'entend par là tout apport extérieur : l'éducation par exemple, mais aussi la simple musique qu'écoute le fœtus, ou sa position par rapport au jumeau - peuvent entraîner des modifications génétiques. Et à fortiori des choses comme la drogue.
La "théorie" de l'animation progressive dit finalement que comme on ne peut pas dire à quel moment l'enfant acquiert une âme ou un esprit, on peut en disposer librement. mais le même raisonnement peut être fait à n'importe quel âge de la vie. Si une personne a une maladie Alzheimer on peut désormais considérer que son animation est en régression et qu'il est possible de la tuer. Idem pour les handicapés cérébraux : nous arrivons à une société de type eugéniste comme fut celle des nazis.""
Excusez-le pour le point Godwin, il a fait la résistance, alors il connait un peu ...
Et si nous citions Jean Rostand pour changer, le célèbre biologiste :
"Quand l'habitude sera prise d'éliminer les monstres, de moindres tares feront figure de monstruosités. De la suppression de l'horrible à celle de l'indésirable, il n' y a qu'un pas... Cette société nettoyée, assainie, cette société sans déchets, sans bavures, où les normaux et les forts bénéficieraient de toutes les ressources qu'absorbent jusqu'ici les anormaux et les faibles, cette société renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietzsche, je ne suis pas sûr qu'elle mériterait encore d'être appelée une société humaine.».