Et vous, vous lisez quoi ?

J'ai commencé à lire Faut-il manger des animaux, je ne regrette pas mon achat, sinon Bidoche m'attend sur mon chevet pour avoir un point de vue sur la situation en France.
Sinon, hors-sujet total, mais je lis aussi "La vie sexuelle des supers-héros" de Marco Mancassola, c'est très drôle tout en étant critique sur la société du spectacle, le jeunisme de notre société et l'hypocrisie du conservatisme américain. Je vous le conseille malgré deux-trois ptites choses qui m'ont un peu agacée, ne serait-ce parce qu'un bouquin qui parle entre autres de l'aventure de Batman avec Robin ça vaut le coup d'oeil.

La vie sexuelle des super-héros a été une de mes plus belles surprises de... l'avant-dernier été je crois (je ne sais plus quand il est sorti). Je ne l'ai pas du tout trouvé drôle par contre, très grave au contraire.
Mais c'était une très bonne lecture, j'ai adoré me plonger dedans. Et Batman et Robin, je suis fan Mais pas autant que *attention spoiler*...

oh si, y'a des pages savoureuses qui m'ont fait bien rire, même si beaucoup d'autres sont effectivement tragiques !
hahaha pour le spoiler, c'est effectivement ça et...


j'étais tombée sur ce livre par hasard à la bibliothèque il y a quelques temps mais je n'avais pas eu le temps de tout lire (je suis une marmotte pour finir un livre, surtout qu'en général j'en emprunte 15 ...), j'ai tellement aimé que je l'ai acheté

Oui, juste après avoir posté, je me souvenue...

Moi j'avais eu le livre gratos. Le titre m'a fait rire, et j'ai tenté. Je m'attendais à quelque de beaucoup plus léger, absurde en fait. Mais en fait c'est une absurdité très sombre comme tu le disais. Sur la vacuité de l'existence, la déliquescence et la trahison du corps par rapport à un idéal de toute-puissance. Les sexualités décrites (même Batman) disent une vérité très profonde de ces personnages stéréotypiques et quasi-mythologiques, et donc de notre société et de sa modernité.
Qu'est-ce qui t'a dérangée (comme tu le disais dans ton 1er post) ?

Fabicha":36g2rnpo a dit:

Qu'est-ce qui t'a dérangée (comme tu le disais dans ton 1er post) ?

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L'auteur a tendance à abuser d'un effet de style dont je ne me souviens plus le nom, qui consiste à mettre "du futur" dans la narration, du genre "Machin décida de faire cela, mais il le regrettera amèrement dans 3 mois". C'est assez systématique dans son écriture et à force ça tue plus le suspense que cela ne le crée, je trouve.

Sinon, l'image des femmes qui est véhiculée (à travers la prostitution, le fait qu'elles sont avides de pouvoir, etc) me dérange un peu dans la mesure où j'hésite niveau position de l'auteur à ce sujet: est-ce une dénonciation de la condition des femmes ou plutôt une justification de la prostitution? Un des persos explique par exemple qu'avec les "relations tarifées" y'a pas à se prendre la tête, pas besoin de séduire, d'envisager le long terme, etc. (je n'en dis pas trop pour pas trop spoiler)

Faudrait voir si c'est la trad qui est comme ça ou si c'est le style d'origine.
Je ne me souviens plus des femmes dans ce livre. Je l'ai lu il y a longtemps en fait.

(Livre avec aucun rapport végétarisme.) "La nostalgie de L'ange" d'Alice Sebolt.
Magnifique mais c'est un livre quand même bien dur, le film à coté est contrairement rien (j'ai vu le film Lovely bones en premier). C'est vraiment différent. Surtout dans le livre, le moment du viol est peut-être cours mais dur.

Pers0nne":1e205m2y a dit:

C'est une docteur en sociologie/psychologie qui le dit... Et c'est un truc qui se lit et voit ailleurs, un peu partout.
Que ça soit dans les histoires de dépression, de phobies, ou autres, où les pires scénarios se réalisent purement et simplement parce qu'on est convaincu qu'ils vont se réaliser (ce qui permet de croire qu'ils continueront à se réaliser, et donc d'agir pour continuer à les réaliser...).
Que ça soit dans les études sociologiques, où on voit que des classes entières de "mauvais élèves", de milieux défavorisés, obtiennent des parcours scolaires (sur plusieurs années) de surdoués à partir du moment où on fait croire à la classe et à un enseignant (peut-être même juste à l'enseignant, je ne sais plus) qu'ils sont tous surdoués (avec un test de QI truqué). Même chose avec une classe de filles, qui deviennent extrêmement douées en physique/mathématique, parce que le prof commence l'année en démontrant (je ne sais plus de quelle manière) qu'elles le sont.
Ou que ce soit tout simplement avec la motivation et l'énergie qu'on met dans un projet quand on y croit (du moins, tant qu'on atteint pas le burning out, où là ça devient contre-productif. Le bouquin en parle aussi.), ou qu'on ne met pas si on n'y croit pas une seconde.
Et bien sûr, comme dans ce que je viens de citer, ce qu'on transmet aux autres quand on se met à croire en eux.

Sur les prophéties autoréalisatrices :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Proph%C3%A ... alisatrice
http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Pygmalion

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Intéressant tout çà! Y'a des documentaires là dessus, des bouquins, des articles!? J'essaierai de fouiner un peu, ca à l'air vraiment instructif!

Mark":3orovhyw a dit:

Pers0nne":3orovhyw a dit:

En ce moment, je lis "Strategic Action For Animals" de Mélanie Joy

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Merci pour cette découverte, j'ai trouvé ce texte d'elle sur la communication avec les carnistes.

A mon sens, c'est l'exemple parfait d'une attitude constructive et efficace.
Il y a quelques mois, j'ai discuté avec les membres du Crac (anti-corrida)à un stand qu'il tenaient dans une rue. Ces personnes sont totalement à côté de la plaque, ils ne prêchent que pour les convertis. J'étais déjà pourtant sur le cheminement de pensée qui m'a conduit à devenir VG et, en caricaturant, j'ai vraiment eu l'impression de parler à des frustrés hystériques et dépourvus d'humour voulant imposer leur ascétisme au reste du monde. (qui voudrait s'identifier à des frustrés ascétiques ?)

Je pense sincérement que les VG auraient tout à gagner à abandonner la rhétorique du cadavre/meurtre, la posture du martyr persécuté par les carnistes, à sortir du narcissime des petites différences, à oublier les délires de puristes induits par les termes végétarien, végétaliens, végan etc, à accepter l'impossibilité de mener un mode vie strictement cohérent avec ses valeurs, à faire preuve d'auto-critique et d'auto-dérision, et à se poser concrètement la question de l'efficacité de leur rapport aux autres.

Venant d'un milieu rural, je connais des petits éleveurs et quand ils parlent de fournir "une vie et une mort heureuse" aux animaux qu'ils élèvent et abattent, ça va faire mal au cul à certains, mais ils le disent de façon totalement ingénue et sincère.
Et si l'on se place d'un point de vue stratégique et réaliste, la société qu'ils souhaitent n'est pas si éloigné, dans une certaine mesure, de celle que nous voulons. Le mieux serait d'essayer de les comprendre, de les aimer et de les considérer comme des alliés potentiels, car l’avènement à moyen terme d'un société VG est purement irréaliste.

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WORD! Les gens vont perpétuellement se sentir dévalorisé, agressé, etc quand on leur expose brutalement la vérité. Et qui plus est il faut leur faire aussi comprendre qu'en passant végétalien, ce n'est pas renoncer à tout plaisir gustatif. D'où l'importance de ces sociétés comme Beyond Meat ou Beyond eggs (hampton creek), qui respectivement propose désormais des alternatives très convaincante au poulet et aux oeufs...L'idée de manger du poulet, ou des produits contenant des oeufs devient d'autant plus innacceptable que l'on peut faire sans!
Le problème après c'est donc d'arriver à communiquer auprès des gens de façon à valoriser leur prise de conscience et à les motiver et à transitionner, ce qui est loin d'être évident vu que socialement ca reste difficile.
L'exemple des prophécies auto réalisatrice est intéressante aussi...je me pose la question de savoir si "jouer les cassandres" concernant les problèmes environnementaux est finalement un mal nécessaire pour éviter la catastrophe, ou si cela n'engendre pas un effet de "bon foutu pour foutu, autant en profiter un maximum" ou bien par l'effet anxiogène que cela produit d'au conrtaire se détourner du problème et de consommer encore plus ou autre pour oublier la m**de dans laquelle on est . Il faut dire qu'on est rarement abreuvé de bonnes nouvelles!!!
Et d'un point de vue personnel j'ai malheuresuement tendance à me résigner de manière fataliste :/

Dernièrement, j'ai lu Le cri de la carotte, de Sandrine Delorme.
Un livre vraiment sympa, très simple à lire mais tellement vrai ! L'auteure nous raconte ses débuts dans le végétarisme, comment faire face aux réactions de son entourage, et notamment ses débuts en tant que militante.
J'ai énormément apprécié les nombreuses références ( sites internet, livres, blogs, films, documentaires,...) citées au fil des pages. C'est donc un livre au style d'écriture très moderne, riche en références, avec beaucoup d'humour !

L'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensez ?

L'éthique Edgar Morin
Manger la chaire Plutarque
Petit traité de la décroissance sereine Serge Latouche
la zone du dehors Alain Damasio

Ce dernier étant celui qui ma le plus révolutionner ! Une sacré claque ce livre, vraiment, à lire pour tout les militants.

voili voilou

Et j'oubliais, "noces" d'Albert Camus qui ma pas mal secouer le cerveaux (vue dans un théâtre et lue par une actrice).

Les émotions de animaux de Mark Bekoff.
J'en suis environ au tiers, et je trouve déjà que c'est une excellente porte d'entrée pour les non-végés : on n'attaque pas par l'angle de la bouffe et de la morale, des points très sensibles chez les carnistes/omnis. Ça encourage à la réflexion plus que ça ne la force (donc moins de risque de braquage).

BananaPower":5np4xcxt a dit:

Dernièrement, j'ai lu Le cri de la carotte, de Sandrine Delorme.
Un livre vraiment sympa, très simple à lire mais tellement vrai ! L'auteure nous raconte ses débuts dans le végétarisme, comment faire face aux réactions de son entourage, et notamment ses débuts en tant que militante.
J'ai énormément apprécié les nombreuses références ( sites internet, livres, blogs, films, documentaires,...) citées au fil des pages. C'est donc un livre au style d'écriture très moderne, riche en références, avec beaucoup d'humour !

L'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensez ?

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Je l'ai lu aussi le Cri de la carotte de Sandrine Delorme, j'ai bien apprécié, il est surtout destiné aux personnes qui veulent devenir végé mais en tout cas je me suis bien retrouvée dans ce livre et c'est vrai que l'humour qu'elle apporte par petites touches est assez sympa Puis comme tu dis, les références sont intéressantes, ça m'a permis d'aller voir ailleurs et d'en lire davantage.

Sinon j'ai lu aussi No Steak d'Aymeric Caron, il y a quelques passages où j'ai vraiment eu du mal, je devais ressembler à ça en le lisant, mais arrivée au du bouquin j'étais contente de l'avoir lu.

Citron":1rlsolwh a dit:

"Bidoche" de Fabrice NICOLINO
"No Steak" d'Aymeric CARON
"La raison graphique - La domestication de la pensée sauvage" de Jack GOODY
"La domination masculine" de Pierre BOURDIEU
"Le monde agricole en tendances - Un portrait social prospectif des agriculteurs" du Ministère de l'Agriculture
"Faites vous-même votre malheur" de Paul WATZLAWICK
"Contre le colonialisme numérique - Manifeste pour continuer à lire" de Roberto CASATI

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Ah ça fait toujours chaud au coeur de voir Bourdieu quelque part. Dans ces ouvrages moins célèbres il y a : Un art moyen, essai sur les usages sociaux de la photographie. Depuis, je ne prends plus aucune photo...

Je viens de lire No Steak moi aussi.
J'ai plus aimé que ce que je pensais.

+1, moi aussi j'ai bien plus aimé. Au final maintenant je serais presque d'accord à 100% avec lui, même sur les véganes (et même si j'en suis !)

Je crois qu'il a rencontré 2 véganes franchement désagréables et culpabilisatrices. Du coup c'est difficile pour lui de se reconnaitre dans le véganisme à ce moment là (et c'est compréhensible quelque part), mais vu son comportement, ses convictions... il tend vers le véganisme en fait. Je trouve que son discours est quand même intelligent et lucide, et à la fois accessible au plus grand nombre (ce qui n'est pas rien).

Livre qui n'a rien en rapport avec le végéta*isle mais hier j'ai acheté et lu " Deux petits pas sur le sable mouillésd'Anne-Dauphine Julliand.
Un livre très triste entre la découverte de la maladie et le combat. Un combat qui savent qui le perdent d avance mais se battent quand même. Je dirai une histoire très jolie sur l 'amour entre la fillette et la famille et bien intéressante aussi.
Un coup de coeur!

Plop, retour-éclair...

Des livres cités ci-dessus, il n'y a que "La raison graphique" que je n'ai pas vraiment entamé/terminé, à mon grand dam.

Pour le reste... ben, foncez, que de la bonne comme dirait le receleur du coin.No Steak pour se dégoûter légèrement de la viande, Bidoche pour s'en dégoûter complètement, La domination masculine pour évoluer vers d'autres lectures féministes, Le monde agricole en tendances pour saisir les contradictions qui font le monde agricole d'aujourd'hui, Faites vous même votre malheur pour saisir les petits ennuis moraux qui nous pourrissent la vie et surtout, surtout... Contre le colonialisme numérique... de Casati, énorme, gigantesque, fantastique bouleversement de cette année 2013, qui au-delà du propos général du livre (le numérique, c'est bien mais à doses homéopathiques), donne au lecteur la plus belle impression qui puisse être donnée de la bibliothèque privée - ce qui est trop rare - la qualifiant de support visuel de la mémoire et d'autres choses magnifiques... Un ouvrage qui permet de mieux percevoir son environnement intellectuel, de moins culpabiliser en regardant tous les ouvrages qu'on n'a pas lus, en se disant qu'ils sont un investissement pour l'avenir, une image de nos évolutions et de nos renoncements, l'image d'un cheminement, comprendre que la bibliothèque privée finie par être une émanation de notre être... Bref, juste fantastique. C'est juste beau. Si vous aimez les livres, les bibliothèques, l'accumulation... Lisez-le !

PS : Ceci mis à part, j'ai lu "180 jours" d'Isabelle SORENTE, qui devrait plaire à un certain nombre ici... L'histoire d'un prof de philo qui, pour des raisons professionnelles, va faire la rencontre de personnes travaillant en abattoir et remettre en cause son style de vie et son mode de pensée... Culpabilisateur à première vue, mais excellent sur le fond. Un bon résumé de certaines pensées qui peuvent assaillir de nombreuses personnes, vues sous plusieurs angles. Et, au passage, une bonne accumulation de données. Pas forcément le roman de l'année, mais assurément une bonne lecture : jetez-y un œil.

Citron":32i6t380 a dit:

Des livres cités ci-dessus, il n'y a que "La raison graphique" que je n'ai pas vraiment entamé/terminé, à mon grand dam.

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Le livre est fastidieux mais il signe véritablement l'entrée de l'anthropologie dans un nouvel âge réflexif: l'anthropologie se donne les moyens de penser ses propres impensés coloniaux. Les textes du livre consacrés aux listes et aux tableaux sont des chefs d'oeuvre d'érudition et de critique.