Grossophobie

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Que tu trouves la femme que tu aimes ou que tu souhaites séduire sublime avec ses rondeurs, tant mieux pour toi et pour elle, mais ça n'a rien à voir avec le fait de faire une généralité sur "toutes les grosses".
Tu peux bien avancer que "tout le monde n'est pas grossophobe, la preuve, je ne le suis pas", c'est hors sujet et n'efface pas le fait que la majeure partie du quotidien des personnes dites grosses est un enfer. Un peu d'empathie ne fait pas de mal pour reprendre tes termes.
Quant à l'indifférence comme moyen de lutter contre lES discriminationS... ça veut dire que tu ne saisis pas bien la définition du terme et toutes les réalités qu'il recouvre. Une discrimination n'est pas un regard ou une pensée que l'on a envers quelqu'un. C'est beaucoup plus violent.
La solution que tu proposes s'appelle intérioriser un système : "à défaut de pouvoir m'y opposer, je vais en prendre mon parti et faire avec parce qu'il faut positiver dans la vie". Bien souvent, on le fait parce qu'on n'a pas le choix et que c'est la seule façon d'avancer, mais ça reste une injustice qu'on subit.
 
Merci Viracocha, grâce à toi ma vie a pris un nouveau tournant. :genoux:

Je viens de réaliser que la discrimination que je subis, jéka m'en foutre.
Et l'auto-objectification, promis, demain j'arrête.
Dans la foulée jéka en profiter pour briser le plafond de verre.

Mais quelle crucruche je fais de ne pas y avoir pensé avant et de m'être victimisée pendant toutes ces années - j'en culpabilise presque. Heureusement que tu es passé pour m'ouvrir les yeux.
 
Je trouve ça quand même dingue qu'une fois de plus on vienne faire la morale aux personnes discriminées.
Je sais pas, mais quand quelqu'un me dit qu'il est victime de discrimination, mon premier réflexe c'est pas de dire "waaa l'autre arrête ton char c'est pas si pire, t'es sûr que t’exagère pas un poil ? Regarde par exemple moi je t'aime bien, tu ferais mieux de t'en foutre plutôt que de te plaindre !" ou encore "quoi ? il t'a mis la main au cul en te traitant de grosse truie ? prends du recul un peu c'est pas si grave !".

Je sais pas si tu te rends compte du ton condescendant de tes messages, mais même en étant personnellement très mince, donc pas concerné directement par la grossophobie, ça me hérisse le poil.

Combattre la Discrimination avec un grand D je vois pas trop ce que ça représente en fait. Si c'est le fait d'envoyer chier un femme, un-e noir-e, un-e arabe parce que les animaux souffrent bien plus qu'eux dans les élevages et qu'il y a toujours pire, désolé mais j'adhère pas. (bin oui le spécisme c'est la discrimination qui fait le plus de victimes sur terre, c'est pas pour autant que je me fous des autres formes d'oppression)

C'est vraiment trop facile quand on appartient au groupe dominant et privilégié de nier les problèmes des dominés. (et même une fois qu'on est conscient du problème ça demande de la vigilance)
Je plussoie aussi ce qui a été dit avant. :kiss:
 
Je pense que quand ull voulait dire la discrimination avec un grand D, c'est les discrimination dans leur ensemble, même celles qui n'ont pas encore de nom (je pense à la maigrophobie aussi par exemple :anger: et qu'on me dise pas que j'ai pas à me plaindre car je peux manger autant que je veux) et de la discrimination pour les personnes différentes de la norme ou des critères de beauté.

Avec ça je suis d'accord (mais je sais pas si c'est qu'ull voulait dire).

Il est clair que le message dans sa tournure était plutôt condescendant.

J'ai l'impression que ce discours "ne fais pas gaffe à la discrimination que tu subis" c'est ce qu'on m'a servi toute mon enfance, car je ne connaissais pas de nom pour cette discrimination en elle-même.

Je sais pas si beaucoup de monde ont eu cette impression, du coup c'est peut-être pour ça que des gens pensent que les personnes discriminéEs pourraient faire avec mais c'est nier le fait que les oppresseureuses sont le problème en rejetant la faute sur la victime (comme la culpabilisation des personnes violéEs).
 
Ah, la grossophobie... Par où commencer ? Je suis bien contente qu'il y ait un sujet là-dessus, on n'en parle pas assez en France aujourd'hui.

J'ai grandi "obèse" (d'après l'indice IBM qui n'est pas fiable, mais de toute façon j'étais très ronde, c'était évident, gênée pour courir, etc). A environ douze ans j'avais quelque peu dépassé les 100 kg. Ensuite j'ai perdu un peu de poids, mais ce n'est qu'à 21 ans avec le végétalisme que j'ai définitivement laissé l'obésité derrière moi.

C'est vrai que ça touche les enfants durement, parce qu'eux se sentent bien, ils se sentent comme les autres, jusqu'à ce que tous les adultes se mettent à les observer avec un regard inquiet et leur dire gravement qu'il y a quelque chose qui ne va pas du tout chez eux. On apprend qu'on ne fait pas comme il faut et que c'est très mal. Alors que nous, personnellement, on trouve qu'on fait comme les autres enfants et que c'est cool.

Si vous avez grandi mince, vous ne croiriez même pas l'âge auquel les enfants entendent les adultes dire "tu devrais faire attention". Indice : ça commence à des âges qui s'écrivent avec un seul chiffre. Et après vous verrez les mêmes adultes, je dis bien les mêmes, s'horrifier de ce que l'anorexie gagne du terrain chez les ados. OH BEN TIENS COMME C'EST ETONNANT.

Et le pire c'est que bien souvent (et ça continue toute la vie), on te dit doctement quoi faire, d'ailleurs tout le monde est un expert en nutrition, et en psychologie aussi -parce que tu as des problèmes d'angoisse très profonds, mais oui mais oui, je vais t'expliquer... seulement personne,

PERSONNE

Ne voudra jamais vraiment bouger le petit doigt pour toi. Ta famille qui t'aime tant ? Ils t'enlèveront le fromage des mains le soir à table alors que tu passais un bon moment convivial avec eux, c'est tout. Ils t'interdiront de boire du sirop mais en achèteront quand même pour tes frères / soeurs. Ou, s'ils font un effort monumental et décident de changer leurs propres habitudes dans la foulée, tu peux parier tes deux mains que ça va durer une semaine. Maximum.

Après, ce sera "débrouille-toi" à nouveau. Débrouille-toi, restreins-toi, prive-toi tout-e seul-e, enferme-toi dans ta chambre pendant qu'on prend l'apéro et qu'on rigole ensemble, fais ce qu'aucun autre enfant autour de toi est tenu de faire (combien de fois faudra qu'on te répète que toi c'est différent, tu es une sorte de malade, physique et mental en même temps, et c'est ta faute). Enfin, mets-y un peu de volonté, quoi ! Tu nous fais du mal, à nous aussi, à force de rester comme ça ! Va donc courir dehors ! Quoi, tu as peur des gamins du quartier qui t'insultent et te frappent ? C'est des petits cons mais tu sais, au fond peut-être qu'ils veulent simplement t'aider, ça devrait te motiver, quand t'auras maigri tu ne les entendras plus. Braves gosses.

Ce discours peut paraître exagéré parce que c'est condensé. Mais c'est du vécu. Même distribué au compte-goutte, avec des mots moins directement agressifs, avec des sourires bienveillants, au fil des jours, des remarques presque anodines entre deux moments d'insouciance, ça fait toujours aussi mal. Et pour le dire comme à la télé : ça se passe tout près de chez vous, en ce moment même.

Une machine à absorber et brûler des calories, tu es, quand tu es gros-se. Ta vie quotidienne, tes goûts, tes espoirs, tes désirs... On en reparlera plus tard, tu crois pas que là le plus urgent c'est de mincir ? Et pour ça, tâche d'appliquer tout-e seul-e des règles abstraites et hasardeuses à ta vie quotidienne, à tes goûts, à tes espoirs, à tes désirs. Que tu n'auras même pas analysés préalablement, puisque tu n'en es encore pas au stade de "personne" à nos yeux. Tu vas voir, ça va drôlement bien marcher. Sinon, faut-il le préciser ? C'est ta faute.

Ensuite, à tout âge, y a la joie d'aller chez un médecin ou autre professionnel de santé, et dès qu'on passe la porte, le diagnostic est tout posé

C'EST A CAUSE DE VOT' POIIIIIIIIIIIIIIDS !!!!

Au moins on gagne du temps.

Oh et puis il y a les potes qui s'esclaffent bruyamment au sujet de telle ou telle gros-se. Toi tu es là, un peu tendu-e, et on te dit (ou alors c'est sous-entendu, en tout cas tu l'espères), que toi c'est pas pareil, t'es sympa, t'es des nôtres, etc. Ah tant mieux, qu'est-ce que ç'aurait été sinon.

Je vais arrêter avant de parler de représentation dans les films, séries et livres, sinon il y en aura pour 5 heures.
 
Wah, j'ai l'impression que tu décris mon enfance :'( Pourtant, et les photos en attestent, j'étais mince ! J'avais juste cet horrible défaut d'avoir un fessier bien marqué (pas gros, juste cambrure + fesses rondes) mais voilà, depuis que j'ai 6 ans mes parents, mon entourage, m'ont définie avec ces grosses fesses, pleurant sur ces petites robes si mignonnes que je porterai jamais parce que "tes fesses y rentrent pas", et à l'adolescence, des seins qui poussent, le bas ventre qui marque un renflement, les cuisses qui se galbent, vite ! un régime ! tu grossi !!!

Bonjour, j'ai 26 ans et je pèse 95 kg. Grâce à vous. Merci.
 
ça ne m'étonne pas le moins du monde.
Les gens minces ont cette logique : ils voient une personne ronde et se disent, automatiquement, sans y réfléchir à deux fois : "cette personne a un problème avec la nourriture ! elle est clairement obsédée par la nourriture !" (d'ailleurs je voyais quelqu'un au début de ce sujet dire que ça lui déplaisait de voir une personne en surpoids "se goinfrer" en public ; ce qui est une discrimination typique, car ille n'y verrait probablement rien à redire s'ille voyait quelqu'un de "mince" faire la même chose, c'est-à-dire un-e parfait-e inconnu-e ayant une apparence répondant à certains critères totalement arbitraires).

Alors les minces qui croient que la personne grosse pense trop à la bouffe, se mettent à parler à la personne grosse... de bouffe. Tout le temps. Et comment il vaut mieux faire ceci que celà, et comment "waouh tu en reprends un tu as si faim que ça ?" et comment "oui allez prends du chocolat, c'est bon pour ce coup-là, puisque tu vas bouger après." Et quand ils ne parlent pas avec la bouche, ils sous-entendent, ils parlent avec le reste du corps, les sourcils désapprobateurs, le doigt qui dit "non-non", l'agitation qui devient clairement visible quand on prend un dessert autre qu'une pomme.

Alors devinez kéki nous arrive ? Hein ? devinez. On devient réellement obsédés par la bouffe, alors qu'on pouvait l'être ou ne pas l'être au départ. Et ça, ça ne mène pas exactement à des conduites alimentaires très saines et épanouissantes.
 
Je suis comme ça mais je ne me rend pas compte. Enfin quand la personne est ronde je m'en fou mais quand elle est obèse oui je suis plutôt chiant parce que c'est la santé qui est en jeu. Je réagis pareil avec les personnes que je trouve trop maigre. Je leur parle de comment évacuer le stress, de nutrition, des maladies qui peuvent jouer là dedans. Après je ne les harcèle pas non plus, quand ça fait des années que t'es comme ça on t'as déjà tout dit et tu t'es déjà renseigné donc c'est souvent inutil mais ça m'embête. Ce n'est pas : regardes moi ce gros qui se goinffre ou ce rachitique, c'est : mais faut qu'il trouve une solution. Une personne qui est en surpoids et qui prend 10 kilos en 1 mois en te disant : faut que je perde du poids je n'en peux plus et qui prend 2 fois du gateau ou une autre qui te dis que son médecin lui dit que ça devient vraiment inquiétant son sous poid et qui te dit un mois après : j'ai encore perdu 2 kilos, ça te fait peur pour elles. Je me vois mal dire : fais toi plaisir on a qu'une vie ou on s'en fou la vie est belle.

Après je ne me rend pas compte, je n'ai jamais eu de problème à ce niveau mais j'avais l'impression que ça les aidait. Souvent ce sont elles qui viennent m'en parler et se fut parfois un sujet récurrent donc j'ai l'impression qu'ils ont besoin d'en parler.

Enfin c'est difficie je trouve de savoir comment réagir. Quand elles se sentent bien et que ce n'est pas inquiétant, on s'en fou mais comme quand tu dis : j'avais 12 ans je pesais 100kg. Je dois dire quoi à une personne comme ça, parce que là même si elle ne m'en parle pas, si je l'apprécie je ne peux pas faire comme si de rien ? Ca me parait inconcevable.

Ce n'est pas pour me défendre, je ne considère pas que je suis grossophobe même si je peux me tromper (et que je suis un gros enfoiré, ce qui ne doit pas aider) mais suite aux derniers messages j'aimerais vraiment savoir comment réagir du coup. Vous réagissez comment vous ?
 
Moi je suis bien dans mon corps merci. Vrai. Je m'aime, je me trouve magnifique, forte, belle et tout et tout.

La santé qui est en jeu, je vais te dire, une personne en obésité légère ou à la limite entre obésité légère et modérée met beaucoup moins sa santé en jeu qu'une personne "ronde" qui s'amuse à prendre des coupes-faim ou à faire des régimes en tout genre pour conserver sa silhouette. Après il y a une seule conduite à observer : partir du principe qu'une personne ne se résume pas à son obésité, et qu'elle sait très bien déterminer seule la conduite qui lui convient le mieux.

La question que tu dois te poser c'est pourquoi ça te remue tellement ? Pourquoi ces réactions de "sauveteur" envers les gens que TU estime trop maigres ou trop gros ?
 
Les exemples auxquels je pense, je l'ai fait parce qu'ils m'inquiétaient en m'en parlant. Quand la personne te dit : c'est difficile niveau santé, j'aimerais mais je n'y arrive pas, ça m'inquiète, quand elle monte des marches te regarde pour te dire : c'est épuisant, quand il fait chaud te fait pareil, que lorsque tu lui dis : laisses moi une place pense que tu te moques de son poids, que quand tu lui parles de ce que tu manges te dis : de toute façon moi je grossirais quand même alors qu'on ne parle pas de ça, qu'elle te parle de son nouveau régime que le médecin lui a donné en te montrant que ça la déprime. Forcement tu en parles avec, tu cherches des solutions. J'ai plus l'impression que c'est la personne qui me rappelle son poids et non moi qui lui rappelle.

Après comme je l'ai dit parfois je suis très con, je passe mon temps avec des personnes qui charrient donc forcement quand quelqu'un me dit : j'ai des grosses fesses, je vais répondre : mais grave, c'est abusé, sans même regarder, sans même y avoir pensé. Mais ça c'est un autre problème, c'est juste que je suis con. Ce que je dis c'est : t'as une personne qui parle de son poids, elle ne te dit pas qu'elle complexe, elle ne semble pas complexé au quotidien mais te parle de sa santé, te rappelle qu'elle se trouve grosse/maigre, te dit ce qu'elle a essayé, que c'est dut à ceci, à cela. Tu fais quoi ?

On ne va pas chercher à savoir le pourquoi moi personnellement je cherche à jouer les sauveurs, c'est pas à ce sujet c'est pour tout, je sais que j'ai des problèmes avec moi même qui fait que je suis comme ça mais même si je suis autrement t'es bien obligé de répondre quelque chose même si pour moi elle délire totalement, je vais tout de même lui parler de ce qu'elle fait et de ce que je ferrais. Alors quand la personne vient de t'en parler et qu'elle te regarde et te dis : c'est raisonnable si je reprend du gateau, forcement je la regarde avec un geste de : qu'est-ce que tu veux que je te dise, fais comme tu veux. Faut pas me demander dans ce cas, j'y penserais même pas mais la personne veut valider auprès d'une autre le fait que ce n'est pas grave alors qu'elle même se dit : je ne devrais pas. J'ai que ça envie de dire : grave fais toi plaisir mais je n'ai pas l'impression que c'est l'aider si elle pose la question. Pas parce que ce bout de gateau va changer quelque chose, parce que : pourquoi me parler de ton poids pour au final me poser cette question.


Après pour l'exemple d'un enfant de 12 ans à 100kg. J'ai vu mon cousin ainsi, je l'ai vu en souffrir, certes c'était sûrement dût aux regards mais pas au mien, c'était juste mon cousin à mes yeux. N'empêche qu'il n'était pas bien, que je ne peux changer le regard des autres et son propre regard non plus. Alors quand je voyais ma tante lui dire : tu veux manger quoi et lui répondre : un steak, des frites et qu'elle ramène en complément du soda et ça tout les jours je peux te l'assurer. Oui je vais voir ma tante en lui disant : qu'il mange comme tout le monde et ne pas céder à ces j'aime pas. Pourtant je n'ai jamais compris qu'on force les enfants à manger tel ou tel chose mais tu ne peux lui donner tous les jours de la malbouffe et voir qu'à côté il souffre de son poids, le grignotage étant dans le même ordre : chips, barre chocolat, gateaux. Comment tu peux faire comme si de rien, le laisser faire alors que tu sais que ce n'est pas bon. Je te dis pas de lui dire : t'es gros ne mange pas ça mais tu recadres les choses : les repas c'est ça, temps en temps ça te plais, d'autres temps non, on se fait un gouter sympa mais pas une épicerie chez toi en libre service. Quand un gosse de 10 ans pleure à cause de son poids ou sûrement plus des remarques qu'il se prend dans la vie et se jete sur tout ce qui à la fois est calorique mais en plus mauvais pour la santé car pas du tout varié, non je ne dis pas à sa mère : t'as raison c'est sa vie, il sait ce qu'il fait, qu'il continu de manger ce qu'il veut. Il s'y réfugie, il est déjà obsédé par ça, oui il sait ce qu'il fait mais il se fait du mal donc non je ne suis pas d'accord et tant pis si c'est mon côté sauveur ça ne reste pas normal de tout lui céder alors qu'on sait que ça n'arrangera rien si ce n'est le temps de manger ses chips.


Alors tu me dis : c'est mieux d'être en surpoids et manger équilibré. Je me sens bien dans ma peau. C'est génial mais on ne parle pas du même cas, je parle de comment réagir quand tu sais la souffrance de l'autre, qu'elle t'en parle, que tu la vois. Je ne suis vraiment pas sûre que les exemples auxquels je pense les personnes savaient mieux quoi faire, vraiment pas.


Je reviens vite fais sur les personnes trop maigre même si ce n'est pas la sujet mais c'est la personne la plus proche qui a eu des problèmes de poids. On se téléphonait 3 fois par semaines minimum, on était vraiment des amis proches, elle était mimi et pour moi il n'y avait rien. Elle mangeait plus que moi et elle ne faisait pas anorexique. Mais quand une fois par semaine elle te dit : ça m'inquiète vraiment, la dernière fois mon médecin m'a encore dit que je devais grossir mais j'ai encore perdu, qu'on parle de l'effet du stress, qu'elle te dit que ça doit être ça pour la fois d'après te dire : j'y arrive pas ça m'inquiète. Alors peut être que c'était aussi psychologique de sa part, que la vrai souffrance était autre part, j'y ai pensé. Mais en attendant comment veux tu que je ne m'inquiète pas vu que même si j'arrivais à voir d'autres soucis la fois d'après si tu lui en reparlais du style : - comment va ton père, elle te répond : - pas bien (…) et ça me créé des soucis ce n'est pas comme ça que je vais reprendre du poids. Forcement je fais des recherche, cherche ce que ça pourrait être que le médecin ne pense ou ne sait pas, voir quelle alimentation elle a. Tu ne te dis pas ; ouais 36kg !!! Bravo tu dois être bien, dans 72 mois il ne restera plus rien. Tu l'as pas vu depuis deux mois car elle habite loin, t'en sais rien comment elle est, tu ne sais même pas ce que représente 36kg pour une fille, tu t'inquiètes parce que c'est normal. Je ne me trouve pas bizarre à ce point non plus. Ses autres soucis étaient peut être liés à tout ça mais t'as peur pour sa santé tout de même et peut être que c'est parce que je suis nul mais mon écoute ne suffisait pas pour que ça aille mieux donc oui je cherchais aussi comment faire pour qu'elle reprenne du poids.


Donc faut pas donner des conseils ok, mais ça ne me dit pas comment on doit réagir. Là tu me dis : moi je vais bien, je me sens bien. Le soucis c'est la personne qui ne va pas bien, qui t'en parle ou dans le cas de mon cousin qui en parle à sa mère et qui elle continu d'acheter tout ce qu'il ne faut pas et rien d'autre.


On peut croire que c'est différent du sujet du topic, que se sont des cas particuliers du problème, que ce n'est pas la "grossophobie" en elle même (?) mais pour moi ça se rejoint. C'est faire sortir les personnes de l’obsession dans lequel elles sont ou réussir à les écouter et les aider sans les faire rentrer dans e obsession. Parce qu'il était question de ça, des remarques des autres qui font entrer dans une obsession alimentaire donc ça concerne aussi tout le monde qui est en face d'une personne qui peut être concerné par des soucis de poids, réel ou non, niveau santé ou psychologique. T'as une personne, qui en souffre ou s'en inquiète, tu le sais, tu vas encore me dire : laisses là joue pas ton sauveur mais je ne sais pas, sinon je ne me préoccupe plus des autres, c'est pareil pour tout : t'as perdu un proche ? Ah cool moi j'ai fais du ski ce week end. T'aimerais arrêter de fumer ? Moi aussi, je n'y arrrive pas, next. J'ironise, je sais qu'on ne peut pas aider tout le monde, que certains n'ont pas besoin d'aide, que d'autres doivent s'aider eux même mais tout même, c'est naturel pour tous selon les sujets, c'est pas juste moi et mon cerveau boussillé. Après bon, ce n'est pas important de toute façon je ferrais comme je ressens, je me demandais juste comment aider des personnes que j'aimerais voir aller mieux sans leur faire plus de mal.
 
Je ne prétends pas bien connaître le sujet mais je crois que déjà les écarts de poids (dans un sens ou dans l'autre) peuvent avoir bien des raisons et donc déjà sans connaître la personne et sa situation, il faut juste s'abstenir de se méler de tout ça.
Après dans le cas d'une personne qu'on connait bien et qui t'explique qu'il ne vit pas bien la situation que ce soit au niveau psychologique, sociale ou au niveau de la santé... en tant que proche tu vas essayer de l'aider. Ce sera sans doute maladroit parce que finalement ça ne s'improvise pas, mais ça part d'une bonne intention (comme tu le dis Phoenix). Malgré ça, on peut faire du mal avec de bonnes intentions.
C'est aussi un peu ça je trouve le cas type des parents qui vont donner de mauvaises habitudes alimentaires à leur gosse en pensant bien faire parce qu'ils veulent faire plaisir, sont dans un trip de "parents nourriciers" etc. Et ce n'est pas la même chose entre un enfant qui se construit (à tout point de vue) et un adulte qui est déjà ancré dans la situation et qui veut juste pouvoir gérer comme il le souhaite.

Enfin voilà, j'espère ne pas dire de bêtises. Je lis avec intérêt les différentes interventions sur le sujet (ici ou ailleurs). :oops:
 
Si tu veux aider quelqu'un qui te demande de l'aide, d'abord en premier, surtout tu ne te mêle pas de son assiette. C'est pas ton job, et même si on te le demande tu ne peux imaginer le jugement et le mal-être qu'on éprouve quand on a du poids en trop et que quelqu'un vient t'expliquer que les sucreries c'est pas bon.

Je me sens bien mais ça n'a pas toujours été le cas, et j'en ai eu des "amis" à qui je venais raconter mes soucis et qui me disaient "taka arrêter de bouffer du chocolat". Moi je racontais ça juste pour avoir un câlin, m'entendre dire que j'étais malgré tout une personne géniale, drôle, intelligente...

Non...Tu veux aider quelqu'un ? Tu la prend par la main et tu l'emmène voir un spécialiste de la méthode Zermati, tu l'encourage à aller faire des analyses pour vérifier sa thyroïde, tu lui dis que l'adore, tu la complimente, mais surtout tu fous la paix à son assiette et ses placards. L'obésité est une maladie, ses causes sont multiples, il faut d'abord écarter les causes médicales, puis fouiller les mécanismes psychologiques et enfin, revoir l'hygiène de vie. Et ça c'est une démarche personnelle.

Pour une personne comme moi par exemple, et comme énormément d'autres gens, le chocolat (ou autre) c'est un doudou, manger c'est compulsif, c'est émotionnel, tu sais que "yaka" arrêter pour maigrir normalement, mais ça marche pas comme ça. Pour vraiment arriver à un résultat il faut apprendre à se connaître, à repérer les mécanismes qui nous poussent à manger, quelles sont les émotions qui déclenchent l'envie de manger, réapprendre les sentations de faim et de satiété et plein d'autres choses qui ne résument pas à virer les barres chocolatées de son placard.

3615 mylife : Quand je suis fatiguée j'ai tendance à enfiler le chocolat noir par demi-tablettes, le sucre me tient réveillée, je sais que je pourrais me contenter d'un verre d'eau et d'aller faire une sieste, seulement j'ai pas trop les moyens matériels de le faire, et si c'est du stress costaud y a de fortes chances pour qu'il soit accompagné d'insomnies. Quand je suis en colère, contrariée, que je viens de me disputer ou d'avoir un choc par contre, j'ai l'appétit coupé, ça peut durer des jours pendant lesquels je n'avale que de l'eau et quelques bouts de pain, sinon je suis capable de laisser mon ventre gargouiller, avoir mal, avoir la tête qui tourne, la nausée, ça passe pas. Ce sont des choses sur lesquelles je travaille, pas par envie de maigrir (parce que je fuck la société et ses diktats), mais parce que j'aimerais arrêter de dépendre de la bouffe et savcoir régler mes soucis autrement.
 
Le côté compulsif et nourriture doudou je pense qu'on est beaucoup à le ressentir, oui (en tout cas c'est mon cas).
Je prends l'exemple de mon conjoint (en surpoids/début d'obésité depuis le début de l'adolescence on va dire). Je préfère quand il mincit que ce soit pour sa santé et pour le côté esthétique (je ne vais pas être hypocrite) mais je le laisse toujours décider de ce qu'il mange et en quelle quantité. Je le soutiens quand il fait un régime. S'il me demande mon avis j'essaie de lui donner sans le froisser (genre parler des sensations de faim et de satiété par exemple) mais j'essaie vraiment de me limiter à ça. Je crois qu'il préfère quand il est plutôt mince (reste quand même en petit surpoids) mais qu'il a toujours une image corporelle de "gros". Il fait des lapsus en disant son poids (genre il se rajoute 10 kg) et donc jusqu'à présent il fait le yo-yo. Là il a reperdu et s'est mis au sport, il a l'air content, mais je ne sais jamais s'il ne va pas repartir dans ses "mauvaises habitudes" d'un jour à l'autre, sur une dispute ou que sais-je. Et je ne sais pas quoi faire pour le soutenir à part le laisser décider, le valoriser quoi qu'il arrive et cuisiner ce qu'il me demande.
Désolée du 3515mylife. :oops:
 
erulelya, je suis d'accord. Encore que définir l'obésité comme une maladie pose problème, parce qu'on n'a pas de critère bien arrêté, et parce qu'un certain nombre de gens cliniquement obèses (IMC supérieur à je ne sais plus combien) ne développent pas les problèmes de santé habituellement associés à l'obésité.

Vous voulez vraiment aider une personne grosse ? Deux mots : fat acceptance. Les deux points suivants ont été démontrés statistiquement :
1) Mettre la pression sur les gros-ses pour qu'illes perdent du poids ne fonctionne pas. Au contraire, ça leur en fait prendre ;
2) Les messages de tolérance envers les personnes en surpoids ont, quant à eux, un effet bénéfique sur leur bien-être et leur santé.

Ce qui explique ces résultats, c'est que bien souvent, quand on veut te faire perdre du poids, on essaie de t'imposer un certain style de vie qui peut ne pas du tout correspondre à ce que tu fais déjà, à ce que tu aimes, à ce que tu es. C'est comme si, je ne sais pas, un-e mécanicien-ne devait réparer des machines différentes et qu'ille faisait à chaque fois exactement la même chose, sans prendre le temps d'examiner les propriétés, la disposition, le fonctionnement des pièces de chaque machine. Forcément, ça ne marche pas.

Alors que le mouvement "fat acceptance" se concentre sur la personnalité, l'individualité des personnes en surpoids. L'important, c'est de se développer dans les domaines que l'on aime, en se débarassant de la honte que certain-e-s ressentent en permanence. En effet :
1) on a souvent des habitudes plus saines quand on n'est pas constamment stressé-e ou déprimé-e
2) Le stress lui-même, physiologiquement (donc indépendamment de la manière dont il influence nos habitudes), participerait à la prise de poids
3) Certaines personnes arrivent à surmonter les insultes et ne s'interdisent plus de faire des choses qu'elles aiment comme marcher dehors ou nager, d'où une activité accrue
4) Les personnes en surpoids ont une opportunité de se regrouper, de se soutenir mutuellement : l'union fait la force.


Je n'ai pas trop le temps pour l'instant, mais quand je pourrai, je vous mettrai une liste de liens vers de très bons blogs et sites relevant de la fat acceptance et de la body positivity.
 
+ 12 000 erulelya et Clawa. Merci pour vos messages, j'aurais bien voulu dire en substance la même chose mais j'en ai pas trop le courage. :kiss:

J'ai hâte de voir ta liste de liens, Clawa. Déjà, je parcours quelques tumblr avec des photos et ça fait un bien pas possible.
Rien que celui-là, tenez : http://fatpeopledoingsport.tumblr.com/
C'est le seul endroit où j'ai vu des représentations de personnes grosses faisant du sport. Qu'est-ce que ça fait du bien !

Oh et pendant que j'y suis cette série de photos est magnifique : http://fatnakedart.blogspot.ca :)
 
En tout cas c'est intéressant, j'essaierais d'éviter les conseils et me contenterais de continuer à montrer que je les aime comme ils sont.
Et oui, je sais bien que je ne peux l'imaginer, c'est pour ça que je vous embête avec mes questions, parce que vous savez mieux que moi ce dont la personne a besoin dans ces moments et qu'on ne se rend pas toujours compte de la façon dont résonnent nos mots pour l'autre.
 
Voilà déjà quelques liens en français :

http://www.allegrofortissimo.com/

http://www.madmoizelle.com/rubriques/temoignages/nique-les-complexes (diverses problématiques sur l'image du corps, pas seulement le poids)

https://www.facebook.com/pages/Ronde-et-sans-complexe/336493769704718
http://grosses.wordpress.com/

www.vivelesrondes.com (avec forum)

www.gros.org/ : Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids, regroupe des professionnels de santé qui critiquent les régimes alimentaires.


Ensuite, si vous parlez anglais, tumblr, c'est le rêve. Vous trouverez une foule incroyable de témoignages, photos, vidéos. Des gens qui souvent créent des groupes spécifiques pour celleux qui non seulement sont gros-ses mais en plus queer, racisés, handicapé-e-s, etc. Les mots-clés : fat acceptance, body positivity.

J'aime beaucoup celui-ci qui met en évidence le privilège qu'ont les minces sur les gros-ses, et les discriminations parfois très violentes auxquelles font faces ces derniers -ères :

thisisthinprivilege.tumblr.com

Voici une page qui elle-même recense de nombreux liens :

http://fuckyeahfatpositive.tumblr.com/otherblogs

Sur tumblr et facebook, d'excellents posters pour encourager les femmes à être elles-mêmes (couvre diverses problématiques, pas seulement le poids) :
http://carolrossettidesign.tumblr.com/
https://www.facebook.com/carolrossettidesign/photos_stream

Avec quelques versions en français ici : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.637392209713659.1073741841.562486247204256&type=1



Pour les hommes :
http://chubbyguyswag.tumblr.com/
http://fuckyeahchubbyguysofcolor.tumblr.com/
 
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