Un autre article, cette fois en français, qui résume bien la situation : "Quelques vérités très gênantes : acheteurs de sexe, contraintes sexuelles et déni des dommages liés à la prostitution"
https://ressourcesprostitution.word...exe-militants-sont-en-realite-des-proxenetes/
(Le site est plein d'autres articles intéressants).
Extraits:
"Un des plus grands mensonges est que la prostitution est volontaire. S’il n’y a aucune preuve de force contre elle, son expérience est considérée comme volontaire et ‘consentante’. Un client dit : ‘’Si je ne vois pas de chaîne à sa jambe, je suppose qu’elle a fait le choix d’être là’’. Mais la majorité de la prostitution de nos jours est ce que les abolitionnistes allemandes appellent de la prostitution de pauvreté. En gros, elle a faim, elle ne peut trouver un travail et elle n’a pas d’alternatives. L’argent des prostituteurs ne fait pas disparaître ce que l’on sait sur la violence sexuelle, la violence conjugale et le viol. Qu’elle soit légale ou non, la prostitution est extrêmement dommageable pour les femmes. Les femmes prostituées ont les plus hauts taux de viol, d’agressions physiques et de meurtres de toutes les femmes jamais étudiées. Selon une étude néérlandaise, 60% des femmes dans la prostitution légale avaient subi des agressions physiques, 70% avaient été menacées d’agression physique, 40% avaient subi de la violence sexuelle et 40% avaient été forcées d’entrer dans la prostitution légale. [4]"
"Une survivante de la prostitution en parle en écrivant à un prostitueur :
‘’Cette vérité, que tu essaies désespérément de fuir, est que tu es comme un gentil violeur. Ton attitude et ta conduite n’atténuent pas ce que tu es. Le dommage que tu imposes est incalculable, mais tu te racontes que tu ne commets aucun tort, et tu te sers du sourire des femmes que tu paies comme d’une crédibilité ; elles te permettent d’acheter ta propre foutaise… Je ne voulais pas t’avoir près de moi, encore moins à l’intérieur de moi. Tes bras autour de moi me donnaient envie de vomir encore plus que ton pénis… Chaque moment avec toi était un mensonge, et j’en ai détesté chaque seconde’’. – Rachel Moran, 2014. [14]"
"L’opinion favorable qu’ont les hommes en faveur de la prostitution est l’une des attitudes qui encourage et justifie la violence envers les femmes. [18] La posture de droit à l’accès sexuel et à l’agression sexuelle ainsi que l’attitude de supériorité face aux femmes sont liées à la violence qui leur est faite. Les études montrent que les prostitueurs, comme les autres hommes violents, tendent à préférer le sexe impersonnel, craignent le rejet des femmes, ont une auto-identification hostile et seraient plus disposés à violer que les non-acheteurs s’ils avaient la garantie de ne pas se faire prendre[19] Au Chili, en Croatie, en Inde, au Mexique et au Rwanda, il y avait plus de probabilités que les prostitueurs violent que les autres hommes. [20] Les hommes qui avaient acheté des femmes avaient aussi beaucoup plus de probabilité d’avoir violé des femmes que les hommes qui n’achetaient pas de sexe. [21] En Écosse, nous avons découvert que plus un client avait acheté souvent des femmes, plus il y avait des probabilités qu’il ait fait subir des actes sexuels non désirés à des femmes non-prostituées. [22]"
"Un prostitueur de Londres, témoin actif que les femmes de l’Europe de l’Est prostituées et entourées de ‘gardes du corps’ étaient visiblement trafiquées, commente :
‘’La relation avait l’air très professionnelle, comme une entreprise. Pourtant, il leur disait de faire des choses qu’elles ne semblaient pas très contentes de faire. Un regard sévère de sa part et une voix un peu élevée, me rendait mal à l’aise. Mais après qu’il ait parlé à la fille, elle mettait un visage professionnel et elle allait de l’avant. Mon inconfort disparaissait parce qu’elle le faisait, elle aurait pu quitter le travail’’. Melissa Farley, Julie Bindel, Jacqueline M. Golding, 2009. [24]"
"L’argument que la légalisation rendrait la prostitution plus sécuritaire est la première justification utilisée pour promouvoir la légalisation. Toutefois, il n’y a aucune preuve de ceci. Au contraire, ces arguments, défendus avec véhémence, ne sont pas accompagnés d’évidences empiriques pouvant les soutenir. Les conséquences de la légalisation aux Pays-Bas et en Allemagne ont plutôt démontré jusqu’à quel point la situation peut dégénérer. En 2016, 80% de l’industrie du sexe dans ces deux pays étaient sous le contrôle du crime organisé.
Depuis la légalisation aux Pays-Bas, le crime organisé est devenu incontrôlable et les femmes prostituées ne sont pas plus en sécurité que lorsque c’était illégal. Job Cohen, le maire d’Amsterdam, a fermé la plupart des lieux de prostitution légaux afin de réagir au crime organisé. [28] Après la légalisation à Victoria en Australie, les proxénètes ont ouvert 95 bordels légaux et du même coup, 400 bordels illégaux. [29] Au lieu de diminuer l’aspect criminel de l’industrie, la légalisation a résulté en une augmentation du trafic sexuel selon des recherches menées dans 150 pays. [30]"
"Les mots et les concepts qui mentent au sujet de la prostitution amènent de la confusion : la prostitution volontaire laisse entendre que la femme a consenti alors qu’elle n’avait pas d’autre alternative de survie; le trafic forcé sous-entend que des femmes peuvent être consentantes à être trafiquées; travail du sexe définit la prostitution comme un travail et non comme une forme de violence. L’expression travailleuse du sexe migrante suppose que le trafic et la prostitution sont acceptables. La prostitution dans les bars de danseuses a été rebaptisée comme une expression sexuelle ou la liberté d’une personne d’exprimer sa sensualité. Les bordels sont appelés salons de massage, saunas ou centres de santé. Les hommes plus âgés qui achètent des adolescentes à Séoul sont considérés faire des rencontres compensatoires. À Tokyo, la prostitution est décrite comme des rapports sexuels assistés. Les hommes qui achètent des femmes sont la partie intéressée et les proxénètes sont des gérants. Les proxénètes et les trafiquants réussissent de cette façon à brouiller les cartes et à faciliter le déni en présentant l’industrie comme étant amusante, facile et payante pour les femmes."
"Des femmes aussi peuvent être proxénètes. Ainsi, certaines travailleuses du sexe militantes s’identifient comme ‘travailleuse du sexe’, tout en étant en réalité les gérantes de d’autres femmes prostituées. Certaines ont même été arrêtées pour trafic, tenue de bordel ou proxénétisme. Il y a un conflit d’intérêt évident quand les personnes qui sont gérant-e-s/propriétaires/proxénètes sont dans la même organisation que celles qui sont sous leur contrôle. La déformation est encore plus non-éthique quand les propriétaires, gérant-e-s ou membres du conseil d’administration des commerces ou organismes cachent leurs affiliations et prétendant défendre les intérêts des femmes. Se dissimulant derrière des prétendus syndicats de travailleuses du sexe, les proxénètes attirent de cette façon les sympathies de la Gauche. Pourtant, des groupes faisant la promotion de la prostitution comme un travail, tels que le Collectif des Prostituées de Nouvelle-Zélande, le Syndicat International des travailleuses du sexe (UK), le Fil Rouge (Pays-Bas), le Comité de Mahila Samanwaya de Durbar (Inde), Stella (Canada), et le Projet Organisateur des travailleuses du sexe (USA), ne ressemblent aucunement à ce que la plupart d’entre nous imaginons des syndicats. Ils n’offrent aucune pension, sécurité, heures de travail normales, assurance-chômage ou services pour sortir de l’industrie (ce que 90% des femmes souhaitent pourtant). Plutôt, ces groupes font la promotion du libre-marché d’humaines vendues pour du sexe."
"Si nous prenons en compte la voix et l’analyse des survivantes de l’industrie – celles qui ne sont plus sous l’emprise d’un proxénète ou des trafiquants – elles nous indiquent les solutions légales à entreprendre. Les hommes qui achètent des femmes doivent être tenus responsables pour leurs agressions prédatrices. Celles dans la prostitution doivent se voir offrir de réelles alternatives de survie et ne jamais être judiciarisées. Ceux qui profitent de la prostitution – les proxénètes et les trafiquants – doivent aussi être tenus responsables. Une approche basée sur les droits humains, reconnaissant que la prostitution est de l’exploitation sexuelle, comme celle de la Suède, de la Norvège et bientôt de l’Irlande du Nord, permettrait de la sécurité et de l’espoir. Dans cette approche, les clients sont criminalisés, ainsi que les autres acteurs mâles de l’industrie; les personnes vendant du sexe sont décriminalisées et se voient offrir des services pour sortir de l’industrie et de la formation à l’emploi. Tout d’abord, il nous faut aller au-delà des mensonges de ceux qui profitent de la prostitution. "