Le végétarisme rend-t-il intolérant ?

C'est une très bonne question, Cépafo. Mon passage au végétarisme a été progressif ... et date de plus de vingt ans : j'ai un peu de mal à me souvenir. Mais honnêtement, à l'époque je ne me posais pas trop ce problème de l'avortement; sans doute aurais-je dû; comme quoi tout le monde peut évoluer... Cependant j'ai eu une soeur aînée décédée à la naissance et ça m'a toujours marqué cette absence, interrogé : si la vie n'existait pas avant la naissance, alors on pouvait dire qu'elle n'avait jamais existé, tandis que si on considère la vie utérine, alors elle avait tout de même vécu neuf mois ou presque.
 
Eole6, tu n'as répondu à aucune de mes intervention concernant le lien entre l'intolérance et le végétarisme, ou encore celui de L'elfe qui était pas mal aussi, mais tu n'as fais que répondre à ceux qui ton provoqué. Oui, lelfe à raison lorsqu'elle dit que tu n'as créé ce sujet que pour te plaindre, pleurnicher et régler tes comptes. Tu n'arrives pas à avoir une discutions normal. Ce n'est pas les topic qu'il faut fermer car ils sont pour certains intéressant, c'est ton compte qui doit être inactif car un vrai parasite! Ciao!
 
Merci pour ton témoignage eole6, c'est intéressant et je dois avouer qu'avant ton arrivée, je n'avais jamais vraiment réfléchi à la question de l'avortement non plus...
Pour revenir à la question de l'intolérance avec le végétarisme, ton témoignage semble montrer que les réflexions apportées par le végétarisme oblige à aller bien plus loin, cela ouvre des horizons, qui poussent au végétalisme, au véganisme, à refuser l'avortement également. Mais ce que j'ai pu remarquer pour moi, c'est que finalement le "durcissement" que j'avais eu pour le végétalisme pouvait mené à l'intolérance, intolérance de ceux qui ne vont pas assez loin, pas assez vite, pas comme ce que je pensais être mieux. Donc d'une certaine façon, toute "radicalisation" (sans connotation négative) dans une conviction tend à l'intolérance d'autres convictions... Ayant fait ce constat, j'ai en quelques sortes fait machine arrière en considérant que finalement aucune "pureté" n'était réellement atteignable, même le vegan pro-vie, à partir du moment où il vit, il tue... Donc la spirale du respect de la vie ne peut se finir que dans la mort (de celui qui la partage ou d'organisme sur son passage lors de sa vie).

Donc, que reste-t-il ? La compréhension de la différence, la mesure... Tu peux me dire, pourquoi je n'en ai pas fait montre à ton égard ?? J'ai le défaut de ne l'appliquer que quand la discussion ouverte et sans jugement est possible, si je vois une fermeture quelque part chez les autres j'ai envie de la casser, d'ouvrir les barrières (tu peux me trouver présomptueux, c'est bien possible). Rien n'est tout noir ou tout blanc dans ce monde, dès lors les extrêmes ne sont que rarement pleinement acceptable, l'humain est imparfait, il ne changera pas, il faut trouver des compromis et cela ne se trouve que dans le dialogue et la compréhension des alternatives.

Aujourd'hui par exemple, j'ai rencontré par hasard un chasseur lors d'une visite d'un terrain dans le Québec profond. Nous étions deux végés (30 et 26 ans de végétarisme) mais ça ne nous a pas empêché de discuter avec le dit chasseur et d'apprendre un peu le pourquoi, les pratiques... pour constater qu'il ne lui manquait que le déclic qui ne lui ferait plus presser la détente deux semaines durant l'année (durée de la période de la chasse à la carabine). Il fait de la photo le reste du temps... Bref, au lieu de le détester, la discussion, la compréhension même de ce qu'on ne partage pas est souvent meilleure que de vouloir imposer avec force son point de vue. Tout ça pour dire que la tolérance va à la rencontre de la tolérance. Si tu fais face à de la moquerie et de l'intolérance ici, pour le moment, c'est probablement parce que d'un certain côté tu en as fait montre dans ta façon de défendre ton point de vue qui est tout à fait défendable, mais pas de cette façon si tu veux être écouté...
 
eole6":f97g7x62 a dit:
C'est une très bonne question, Cépafo. Mon passage au végétarisme a été progressif ... et date de plus de vingt ans : j'ai un peu de mal à me souvenir. Mais honnêtement, à l'époque je ne me posais pas trop ce problème de l'avortement; sans doute aurais-je dû; comme quoi tout le monde peut évoluer... Cependant j'ai eu une soeur aînée décédée à la naissance et ça m'a toujours marqué cette absence, interrogé : si la vie n'existait pas avant la naissance, alors on pouvait dire qu'elle n'avait jamais existé, tandis que si on considère la vie utérine, alors elle avait tout de même vécu neuf mois ou presque.
Eole6, ta conviction qu'avortement=meurtre n'est-il pas une sorte de réssurgeance post-traumatique ? Tu as l'air d'avoir mal vécu le décés de ta soeur ainée (ce que si comprends) et j'ai l'impression qu'à travers cette conviction tu essayes de maintenir un lien avec ta parente. Malheureusement je ne pense pas que se soit en culpabilisant les personnes "pour" (c'est un bien grand mot) l'avortement soit le meilleur moyen de faire ton deuil.
 
Kinoa, bonjour
donc si j'intolère l'intolérable ça rattrape non?
C'est le même raisonnement que "si je vole un voleur ce n'est plus du vol".J'espère que c'était du second degré. Sinon la tolérance est un principe qui ne peut accepter son contraire comme la vérité ou le mensonge, sinon il devient son contraire.
 
janic, il faut parfois oublier les concepts et regarder les situations dans leur singularité ?
 
Salut eole
Certains viandeux sont tolérants mais non végés
"viandeux" : n'est-ce pas un terme méprisant ? Pourquoi ne parleraient-ils pas alors des "bouffeurs de laitues" ?
Effectivement cela peut être interprêté comme tel. Eux est un suffixe que l'on utilise couramment chan...ceux, heur...eux, merd...eux. Donc l'important est de savoir si la racine est méprisante. Pourrait-on dire lait...eux pour bouffeurs de laitue? 0:) ou >:) ou encore :ROFLMAO:
 
Cepafo bonjour
janic, il faut parfois oublier les concepts et regarder les situations dans leur singularité ?
Bien sûr chacun peut donner dans la nuance, mais un principe (par définition) est immuable.
A partir de quand est-on tolérant ou intolérant? Ou bien chacun est-il sa propre norme? Va savoir!
Ma philosophie sur la tolérance est celle ci: être intolérant avec soit même et être tolérant envers autrui. Genre mission impossible!
 
janic":3to5x9oq a dit:
Kinoa, bonjour
donc si j'intolère l'intolérable ça rattrape non?
C'est le même raisonnement que "si je vole un voleur ce n'est plus du vol".J'espère que c'était du second degré. Sinon la tolérance est un principe qui ne peut accepter son contraire comme la vérité ou le mensonge, sinon il devient son contraire.
oui mais laisser l'intolérable s'installer cela n'est pas moral
dans les deux cas c'est un conflit moral
la différence dans ma notion de "rattrapable" janic c'est qu'on ne lutte pas avec les mêmes armes: je ne tolère pas le meurtre mais pour autant je suis opposée à la peine de mort, parce que je crois qu'on peut rendre le meurtre illégal et répréhensible sans pour autant appliquer cette débile loi du Talion
est-ce plus clair comme ça?
tolérer l'intolérable c'est de la pure lâcheté ou de l'indifférence
que les limites de l'intolérabe soient subjectives c'est là où est tout le débat...on est toujours l'intolérant de quelqu'un....

sinon je crois que l'on revient un peu à l'échange sur un autre fil vis à vis du militantisme

la position d'intolérance est un risque selon la force de ses convictions je le comprends c'est logique, je ne peux pas rester ouverte et souriante à table entourée de gens qui mangeraient du foie gras et du gibier....mais j'éviterais la situation plutôt que de descendre tout le monde

ce que je veux dire c'est que je me sens intolérante mais que je l'assume parce que mon ressenti n'est pas assorti d'un passage à l'acte et que si passage à l'acte il y avait il ne serait pas violent.

Mais si un chasseur tombait amoureux de moi (y'a peu de risque certes c'est pour imager...) mon intolérance pourrait être ressentie comme violente puisque je fais un blocage discriminant.
 
Cepafo
tu es un grand philosophe! Si,Si!
Une maxime biblique (encore!!!) exprime la tolérance ainsi: "Ne fais pas à autrui (à autrui, pas aux truies :YE:), ce que tu ne veux pas que l'on te fasses"
 
janic":19c3vmul a dit:
Cepafo
tu es un grand philosophe! Si,Si!
Je ne fais pourtant qu'1m70... Mais je prends ça pour un compliment :)

janic":19c3vmul a dit:
Une maxime biblique (encore!!!) exprime la tolérance ainsi: "Ne fais pas à autrui (à autrui, pas aux truies :YE:), ce que tu ne veux pas que l'on te fasses"
La Bible ne véhicule pas que des absurdités non plus, bien qu'on puisse aussi discuter de cette maxime comme nous l'avons déjà fait...
 
Kinoa
Et oui, c'est pas facile d'être tolérant dans des limites que l'on considère (de façon subjective) raisonnable. Tiens par exemple:
cette débile loi du Talion
Dire que la loi du talion est débile, c'est de l'intolérance par exemple. Il est plus tolérant de dire: "je ne partage pas cette conception du talion"
En mécanique, la tolérance c'est la marge d'écart acceptable par rapport à un point donné que l'on désigne par + ou -. Cette marge dépend du résultat que l'on cherche à obtenir: avec jeu, sans jeu, serré. Il en va de même pour les relations sociales, l'intolérance c'est la marge réduite au maximum, voire serrée d'où la question: quel est le genre de relation que je recherche?
PS: exemple de loi du talion: lorsqu'une victime va en justice pour demander réparation d'un préjudice subit et qui souhaite donc une condamnation.
 
mais puisque je te dis que je suis intolérante Janic....
je vais pas me tortiller le cul dans de fausses bonnes idées moralisatrices pour me justifier ne pas l'être (je le suis moins ou plus que l'autre) alors que par nature on ne peut pas ne pas être tolérant absolu (puisque c'est une définition relative) sans arriver à des paradoxes
mais mais mais tu mélanges encore loi du talion et réparation de préjudice janic!
je pensais mon exemple parlant:

un meurtrier doit être condamné -----> réparation de préjudice
un meurtrier doit être tué-----> loi du talion

cette "loi" je la considère pas nuancée mais je sais que cela ne m'empêchera pas d'avoir envie de l'appliquer parfois (auquel cas je suis débile aussi en plus d'être intolérante!)
 
Bonjour Janic,

janic":vk0u8gx7 a dit:
Une maxime biblique (encore!!!) exprime la tolérance ainsi: "Ne fais pas à autrui (à autrui, pas aux truies :YE:), ce que tu ne veux pas que l'on te fasses"
[mode Dupont Dupond = ON]
Je dirais même plus !
[mode Dupont Dupond = OFF]

Si je ne m'abuse, cette formulation est écrite de façon positive :
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.
 
Kinoa, si je puis me permettre, cette conception de la loi du Talion n'est pas la conception judaïque.
En effet, la conception judaïque est bien liée à la réparation de préjudice !

Je t'invite à lire le court article suivant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Talion#Dan ... a.C3.AFsme
 
Kasui":rxbw12cm a dit:
Kinoa, si je puis me permettre, cette conception de la loi du Talion n'est pas la conception judaïque.
En effet, la conception judaïque est bien liée à la réparation de préjudice !

Je t'invite à lire le court article suivant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Talion#Dan ... a.C3.AFsme
ach désolée j'ai une interprétation déviée d'usage courant (ce n'est pas que Kinoesque) de l'oeil pour oeil dent pour dent qui dit qu'on rend comme on a reçu
d'où la confusion
mezexcuzes aux concepteurs
 
kasui
Si je ne m'abuse, cette formulation est écrite de façon positive :
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.
C'est juste, c'était dans l'"idée".
 
En relisant A. Desjardin, il y a un moment où il fait la distinction entre "tolérer" et "accepter". Selon lui, on peut tout accepter (attitude mentale), mais on ne peut, ni ne doit, tout tolérer.

Ex: je vois qqn frapper un enfant en pleine rue. Je l'accepte (c'est ce qui arrive, je ne le juge ni en bien ni en mal), mais je ne le tolère pas (action contraire à l'éthique) et donc je prends des dispositions pour protéger l'enfant.

Ceci me parait juste, mais ô combien difficile à appliquer, y compris dans mes rapports avec les omnis.
 
wuzhen":13yvt86i a dit:
En relisant A. Desjardin, il y a un moment où il fait la distinction entre "tolérer" et "accepter". Selon lui, on peut tout accepter (attitude mentale), mais on ne peut, ni ne doit, tout tolérer.

Ex: je vois qqn frapper un enfant en pleine rue. Je l'accepte (c'est ce qui arrive, je ne le juge ni en bien ni en mal), mais je ne le tolère pas (action contraire à l'éthique) et donc je prends des dispositions pour protéger l'enfant.

Ceci me parait juste, mais ô combien difficile à appliquer, y compris dans mes rapports avec les omnis.
Voilà une pensée empreinte de sagesse...
Encore une difficile à appliquer!
 
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