Merci pour ton témoignage eole6, c'est intéressant et je dois avouer qu'avant ton arrivée, je n'avais jamais vraiment réfléchi à la question de l'avortement non plus...
Pour revenir à la question de l'intolérance avec le végétarisme, ton témoignage semble montrer que les réflexions apportées par le végétarisme oblige à aller bien plus loin, cela ouvre des horizons, qui poussent au végétalisme, au véganisme, à refuser l'avortement également. Mais ce que j'ai pu remarquer pour moi, c'est que finalement le "durcissement" que j'avais eu pour le végétalisme pouvait mené à l'intolérance, intolérance de ceux qui ne vont pas assez loin, pas assez vite, pas comme ce que je pensais être mieux. Donc d'une certaine façon, toute "radicalisation" (sans connotation négative) dans une conviction tend à l'intolérance d'autres convictions... Ayant fait ce constat, j'ai en quelques sortes fait machine arrière en considérant que finalement aucune "pureté" n'était réellement atteignable, même le vegan pro-vie, à partir du moment où il vit, il tue... Donc la spirale du respect de la vie ne peut se finir que dans la mort (de celui qui la partage ou d'organisme sur son passage lors de sa vie).
Donc, que reste-t-il ? La compréhension de la différence, la mesure... Tu peux me dire, pourquoi je n'en ai pas fait montre à ton égard ?? J'ai le défaut de ne l'appliquer que quand la discussion ouverte et sans jugement est possible, si je vois une fermeture quelque part chez les autres j'ai envie de la casser, d'ouvrir les barrières (tu peux me trouver présomptueux, c'est bien possible). Rien n'est tout noir ou tout blanc dans ce monde, dès lors les extrêmes ne sont que rarement pleinement acceptable, l'humain est imparfait, il ne changera pas, il faut trouver des compromis et cela ne se trouve que dans le dialogue et la compréhension des alternatives.
Aujourd'hui par exemple, j'ai rencontré par hasard un chasseur lors d'une visite d'un terrain dans le Québec profond. Nous étions deux végés (30 et 26 ans de végétarisme) mais ça ne nous a pas empêché de discuter avec le dit chasseur et d'apprendre un peu le pourquoi, les pratiques... pour constater qu'il ne lui manquait que le déclic qui ne lui ferait plus presser la détente deux semaines durant l'année (durée de la période de la chasse à la carabine). Il fait de la photo le reste du temps... Bref, au lieu de le détester, la discussion, la compréhension même de ce qu'on ne partage pas est souvent meilleure que de vouloir imposer avec force son point de vue. Tout ça pour dire que la tolérance va à la rencontre de la tolérance. Si tu fais face à de la moquerie et de l'intolérance ici, pour le moment, c'est probablement parce que d'un certain côté tu en as fait montre dans ta façon de défendre ton point de vue qui est tout à fait défendable, mais pas de cette façon si tu veux être écouté...