Bon alors pour moi, je le répète, manger une partie d'un animal, en soi, ça n'a rien d'horrible. Manger une queue de lézard qui repousse, c'est éthique. Manger de bouts de peau ou des croûtes de moi, ça n'est pas horrible. Sucer mon sang, ça n'est pas horrible. Et manger un placenta après un accouchement aussi, c'est éthique (Ceci est une référence à une discussion vegewebienne IRL). Ronger un os trouvé dans une tombe, ça n'entraîne aucune souffrance. Et donc, manger un animal (humain compris) mort accidentellement ou d'une cause involontaire, sans volonté préalable de le manger, c'est toujours éthique. C'est le fait que manger de la viande provoque la mort d'un animal (par la loi de l'offre et la demande) qui n'est pas éthique. C'est le fait de tuer sans nécessité avec comme motivation d'en nourrir quelqu'un qui n'en a pas besoin, et donc le fait de provoquer souffrance et mort par son acte de consommateur, qui font que manger de l'animal est cruel. Etre un charognard, au vrai sens du terme (Aucun humain n'est charognard, tous sont agents actifs du système de mise à mort.), personnellement ça ne me gênerait pas, moralement parlant. Sauf qu'à partir du moment où tu crées un goût pour la viande, et donc un désir de viande, vu la complexité du monde actuel, dans l'hypothèse où ça serait basé sur un principe "charognard", ça finirait forcément par dériver vers de la mise à mort volontaire. C'est d'ailleurs pour ça que la viande humaine est tellement tabou, peu importe les circonstances de la mort. Si on enlève ce tabou, le glissement est trop évident, dans une société si immense et complexe, mue par l'économie. (Et c'est aussi pour ça que l'idée de la viande de synthèse me met mal à l'aise. Ça pourrait épargner beaucoup de souffrance. Ou ça pourrait la maintenir éternellement.)