V3nom":4p8fq365 a dit:
C'est pas non plus un devoir qu'être fatalement le bon GO qui anime et est copain avec tout le monde.
Sur certains sujets, je n'hésite pas à mettre les pieds gras dans le plat quitte à péter l'ambiance. Et si ça s'excite, là j'explique pourquoi cette "agression rhétorique".
Quand tu as un argumentaire béton et que tu sais placer les arguments où il faut avec des liens logiques imparables, t'es réprimandable que sur la forme, et les critiques sur la forme, c'est facilement esquivable.
Au bout d'un moment faut oublier la tyrannie de la politesse "coute que coute".
C'est pas non plus ce que j'ai dit. Je n'ai pas parlé de faire "copain-copain" avec tout le monde. Je ne parle pas non plus de "politesse", d'ailleurs. Ne pas insulter, c'est simplement se contrôler, ça permet de garder la tête froide pour choisir et formuler ses arguments, et ça évite de détruire le "lien" nécessaire à l'échange. Quand on entre dans la bataille d'insultes et le concours d'egos, plus personne n'écoute personne. (Et je ne suis certainement pas parfait là-dessus, je dérape encore trop régulièrement, mais de moins en moins, et je parle d'expériences avec le recul sur mon propre comportement.)
Les arguments rationnels sont nécessaires, primordiaux. Seulement, ils ne sont pas toujours suffisants (à moins d'être en contact régulier avec la personne et pouvoir lui en reparler de diverses manières, assez souvent). L'humain n'est pas un être purement rationnel, sinon on serait tous végés depuis bien longtemps. La raison tient en un syllogisme simple de trois phrases :
- On ne doit pas torturer et tuer les animaux si ça n'est pas nécessaire. (La majorité des humains que je connais sont d'accord avec ça.)
- Manger des animaux n'est pas nécessaire.
- Donc on ne doit pas manger des animaux.
C'est simple, c'est clair, c'est rationnel, c'est évident. Mais ça ne suffit pourtant pas...
Le carnisme, c'est une maladie mentale collective. Pour guérir une maladie mentale collective, on utilise la psychologie ou la psychiatrie. On peut aussi utiliser le poids de la société, donc un des travers de cette maladie collective pour inverser les forces de pression sociale, évidemment... Et c'est un peu le principe des revendications politiques et de la transmission continue des informations... Mais quoi qu'il en soit, pour convaincre une personne donnée, pour la faire réfléchir, on est obligé au moins de ne pas se l'aliéner. Sinon, il n'écoute plus, tout simplement. (Du moins, les premières fois où il est confronté au questionnement.)
Donc je ne vois pas où est la problème à utiliser quelques trucs (intuitifs) de psycho pour rester audible et se faire comprendre plus rapidement, sachant que les arguments sont de toute façon rationnels (on retrouve les mêmes arguments quand ils sont donnés de manière brutale) et qu'on essaie juste de contourner les barrières défensives irrationnelles de l'autre.
Et comme exemple, le discours de Gary qui fonctionne très bien, probablement parce qu'il sait y mettre de la vie, garder contact avec l'auditeur et le rassurer là où ça fait mal (notamment avec les similicarnés et faux-mages).
Je citerais bien la conférence de Joy aussi, qui est méticuleusement conçue dans la manière d'enchaîner les idées au bon moment, mais j'ai eu peu de retours sur son impact concret auprès des spectateurs non-végés.