AngWhi":hwssbsdx a dit:
A la rigueur, si je peux juste ajouter un truc à tout ça, c'est de surtout ne pas hésiter à les remettre en place dès que tu sens que ça va pas. Un débat, c'est un échange entre plusieurs partis/personnes dans le respect. Donc n'hésite pas à dire que tu ne veux pas répondre à untel si tu estimes qu'il ne te respecte pas suffisamment (ou ne respecte pas les végés en général).
Je suis d'accord que c'est important de préciser quand tu te sens insulté.e, et d'essayer de recadrer. Mais sans entrer soi-même dans le jeu des insultes, du mépris, du sarcasme. Et si après un premier avertissement, la personne ne change pas de ton, effectivement, l'échange est clos. (D'autant plus que les lecteurs extérieurs à
l'échange auront, eux, bien vu qui insultait, qui était agressif. Et eux seront capables de lire à tête reposée nos arguments.)
AngWhi":hwssbsdx a dit:
Et évidemment, ne te prends pas du tout la tête comme je l'ai déjà fait. (par contre, un quart d'heure pour respirer avant de répondre, je dirais carrément 24h si on tombe sur des perles.)
J'avoue que je suis un peu optimiste, effectivement... Je peux évacuer le gros de mon énervement et pondre une réponse acceptable en quelques minutes, mais je me sens quand même mal pendant plusieurs heures après l'intervention de l'autre interlocuteur (Carniste ou pas, d'ailleurs, ça dépend sur quoi porte le débat.).
(Personnellement, une personne qui envoie trois ou quatre interventions (par exemple via FB) en rafales, sans me laisser le temps de répondre... Ca me tue... Parce que je vois son énervement, son refus de prendre le temps de me lire calmement... Et du coup, ça m'énerve aussi...
Et quand je vois un "LOL", c'est pire que tout. J'imagine l'auteur/se en train de rire nerveusement, avec peur, colère et mépris, le rire lâche, mesquin et méchant... En utilisant une des expressions que je déteste le plus au monde (avec mdr)... Je me force à faire abstraction et à répondre de manière neutre, mais moi devant mon écran, ça me met vraiment les nerfs en pelotte. La seule chose qui me vient à l'esprit, c'est d'écrire "Je ne réponds pas à quelqu'un qui a un vocabulaire et une imagination suffisamment pauvres pour écrire LOL"... Et je me retiens de toutes mes forces parce que je sais que ça mettrait automatiquement fin à l'échange. Quand je vois un "LOL" à mon encontre, je sais que l'auteur vient de déconnecter quelques neurones parce qu'il se sent menacé.)
erulelya":hwssbsdx a dit:
Oui prendre du recul c'est important, remettre la réponse à plus tard et sortir prendre l'air (ou faire un gâteau) pour se changer les idées et revenir moins tendu. Il est aussi très aidant de s'imaginer les personnes derrière les écrans et de prendre conscience que chacun d'eux répond à un avatar, pas à toi mais la représentation qu'ils ont d'un internaute anonyme qui les agace, les dérange, tente de les sortir douloureusement de leur moutonnage confortable, c'est hard.
La pratique du Rôle Play en ligne m'a appris à dévelloper cette protection mentale contre les attaques anonymes. Les carnistes parlent à Erulelya, dans leur tête c'est une fille qui ressemble à un escargot, elle dit des trucs énervant. Ils se défoulent sur elle, pas sur moi. Moi je suis une personne qu'ils ne connaissent pas et si je les rencontrait autour d'un café, aucun de nous ne dirait la moitié de ce qu'il écrit, sans insultes, sans provoc évidente si elle n'est pas accompagnée d'un "rhooo c'est de l'humouuuuur". Il y aurait aussi toute la gestuelle corporelle et les mimiques qui composent à elles seules 80% d'un échange verbal et qui nous aideraient à comprendre les vraies pensées derrière les mots. Sur internet nous n'avons que les 20% de mots bruts que chaque lecteur interprète un peu à sa sauce, ça rend les échanges moins évidents, surtout pendant les débats.
Ta technique est intéressante. Personnellement, je ne peux pas fonctionner comme ça. (Sauf si je teste quelque chose, et que je brise l'inertie de la conversation qui a mal démarré... Parfois, avec des inconnu.e.s, je peux essayer d'alterner "good cop/bad cop", ça peut m'arriver... C'est bizarre à faire, j'ai l'impression de jouer un personnage, mais ça donne des résultats intéressants.)
Mais par contre, en conversation réelle, j'ai beaucoup moins de liberté d'action. J'ai beaucoup plus de mal à rassembler mes esprits pour voir ce que je veux répondre (même si je me suis largement amélioré avec les années), et j'ai plutôt tendance à livrer des données ponctuelles et sporadiques qu'à entrer dans de longs débats éthiques. Je ne suis pas à l'aise. Qu'on essaie de me mettre en défaut ou qu'on aille dans mon sens, d'ailleurs. Je ne suis à l'aise dans aucune des deux situations. S'ils se défendent coûte que coûte, j'ai l'impression qu'ils sont complètement bornés. Et s'ils changent d'avis, j'ai l'impression de les manipuler (quand bien même j'essaie toujours de livrer mes arguments/infos/réflexions aussi honnêtement que possible, y compris mes doutes). J'aimerais tellement ne pas avoir besoin de débattre de quoi que ce soit, et qu'ils prennent eux-mêmes l'initiative de se renseigner et d'y réfléchir...
Pour moi, c'est beaucoup plus facile sur internet, face à des inconnu.e.s...
AngWhi":hwssbsdx a dit:
Et concrètement, il ne faut pas rester sur la défensive et reculer. Une fois on m'a dit que j'étais culpabilisante, ma première intention à été de me défendre, d'expliquer...Puis j'ai effacé mon pavé et je me suis contentée de dire que non, j'expose les faits, si quelqu'un se sent coupable c'est parce qu'il a un un problème personnel avec ce que je dis et qu'il a tord de m'accuser de son mal-être. Parfois je préfère poser ces petits boucliers que de me perdre dans des explications sans fins ou tout le monde fini par des "ah oui je suis d'accord, bon ben voilà, fin du débat" alors que rien n'a été débattu et qu'on a tous passé notre temps à tourner courtoisement autour du pot.
Si on me dit que je suis culpabilisateur (malgré toutes les pincettes que je prends), j'explique juste qu'il s'agit d'une réflexion éthique. A partir du moment où la question est éthique, on ne peut pas faire l'économie d'affronter la culpabilité. C'est quasiment la définition. Ca ne dépend pas de la personne qui porte le débat, ça vient du débat lui-même. On réfléchit à ce qui est bien et ce qui est mal, donc si on prend le risque de questionner notre comportement actuel pour savoir si c'est bien ou mal, on prend automatiquement le risque de culpabiliser. Si on refuse de culpabiliser, c'est qu'on refuse dès le départ le questionnement éthique. Si on refuse de culpabiliser, c'est qu'on a déjà posé arbitrairement qu'on refusait de réfléchir à la question éthique.
Et comme les questions éthiques ne concernent pas seulement les animaux mais aussi les humains, quand on refuse d'être culpabilisé, c'est qu'on refuse également de résoudre les injustices humaines dans lesquelles on est impliqué. Ce qui est la posture "par défaut" d'à peu près tous les responsables de toutes les injustices. Donc refuser d'affronter et de questionner sa culpabilité/sa responsabilité, c'est accepter que tout le monde en fasse autant, et c'est donc refuser de voir le monde s'améliorer.