Ravelle":2bujb5fm a dit:
Rah mais il faut arrêter de croire que tout ce qui se dit sur ce forum est dit en conversation avec des carnistes... Y'a des manières de le dire face à un omni mais franchement sur un forum de végés on va pas se les briser menues à mettre les formes à chaque fois sous prétexte qu'un omni pourrait nous lire...
Et même en situation réelle, jamais je ne me laisserai dire que j'ai fait un choix "personnel" au même titre que de fumer ou de manger sainement (ou pas).
Si on laisse croire que notre choix est personnel c'est la fin des haricots : j'ai été dans cette optique là pendant des années de végétarisme puis véganisme sans que mon entourage se remette en question. Je suis un peu plus rentre-dedans maintenant tout en restant respectueux de mon interlocuteur, et j'ai des résultats aussi modestes soient ils. Et les retours en pleine face, on apprend à y répondre à force.
PersOnne aussi a une expérience similaire je crois.
Yep !
J'ai envie de dire qu'il faut faire une différence entre "Ne pas foncer dans le tas, et provoquer la fermeture chez autrui." et "Transformer ses propres réflexions pour éviter tout conflit.".
On passe bien souvent d'un état à l'autre :
- Beaucoup de végés silencieux, timides, honteux, qui parlent de "choix personnel", qui disent amen aux trois quarts des sophismes carnistes, pour éviter à tout prix les conflits. Et qui se convainquent eux-mêmes qu'ils n'ont pas le droit d'avoir raison, parce que c'est intolérant vis-à-vis des autres de ne pas être dans le relativisme moral absolu... Ils intériorisent le conflit végétarisme<->carnisme, et décident que la meilleure solution est de ne jamais l'exprimer, voire de le nier... Et beaucoup valident réellement, pour eux-mêmes, en y croyant, une bonne partie des sophismes carnistes... Plutôt transformer le constat de la réalité que risquer le conflit. Et parmi eux, beaucoup finissent donc par croire que tout se vaut, et se remettent à manger de la viande.
- Beaucoup de végés dans la revendication "forte" voire aggressive, et souvent dans la colère, voire la haine, qui insultent, qui balancent les comparaisons choquantes (pour le spéciste lambda), des comparaisons qui sont valables dans les faits, mais qui sont psychologiquement totalement inefficaces. Ils extériorisent le conflit, et donc crèent une barrière dans l'échange. Ils se placent en position d'ennemis (de l'interlocuteur ou du reste de la société -l'opinion mainstream-). Chaque interlocuteur se ferme à l'autre. Ils n'offrent aucune solution, puisque si on ne cherche pas à convaincre l'autre la seule solution qui reste serait d'utiliser la force physique pour arriver à quelque chose. Ils oublient toute notion de psychologique/sociologie.
Et la plupart d'entre nous, on passe d'un état à l'autre... quand on discute avec les carnistes, mais même quand on discute entre nous. On identifie un des rôles chez notre interlocuteur végé, et pour contrebalancer on va prendre le rôle opposé... Et puis on change... On alterne. (Et j'en fais totalement partie.). Ca en devient assez ridicule.
Alors que la vraie chose à faire, c'est de simplement constater les réalités, ne pas transiger avec les réalités, ne JAMAIS trahir son propre discours, pour ne pas se mettre à trahir ses idées... (Parce que même un discours intransigeant a son importance : Pas dans l'échange de personne à personne, mais dans l'évolution des memes sociaux. Un discours, une idée qui se maintient finit par devenir un élément qui va s'intégrer à la culture générale, et par faire évoluer la conscience collective. Il est extrêmement important que des philosophes et autres écrivent et communiquent via l'ensemble des medias sur le véganisme, sur l'éthique animale, sur l'antispécisme, sur le carnisme, sur l'abolition de la viande et de l'exploitation animale...)
... de constater les réalités sans trahir son propre discours, donc... mais sans oublier non plus qu'on parle à quelqu'un qui n'est pas soi, qui n'a pas encore accès à toutes ces réflexions, et qu'il va falloir user de psychologie et de beaucoup de patience pour l'atteindre et pour se comprendre. Quelqu'un qu'il ne faut pas voir comme un ennemi si on veut en faire un allié.
Et ça ne veut pas dire pour autant parler de "choix personnel", de "tolérance", de "nature propre à chacun", etc. (Sans oublier que certains conflits ponctuels peuvent être inévitables pour prendre le courage d'exprimer nos idées, et progresser ensemble ensuite. Si on n'en fait pas quelque chose de systématique.)