La prostitution volontaire, pour, contre, s'en branle ?

Sérieusement Gariounette et Balinka, vous voulez pas faire un petit effort et lire au moins une partie du topic ? Parce qu'on a déjà répondu des dizaines de fois à vos arguments et c'est vraiment fatiguant de devoir tout redire à chaque fois qu'un.e nouveau membre arrive sur le topic.
Cherchez les posts de Jezebel, frago et Mooglie ce sont de loin les meilleurs et les plus instructifs.

Je vais faire un effort aussi de mon côté et re-répondre à certains trucs.
Je suis totalement pour l'abolition du travail et du capitalisme mais je ne pense pas que leur existence actuelle justifie de tolérer la prostitution. Et contrairement à l'abolition du travail, qui ne me semble vraiment pas pour demain, l'abolition du système prostitutionnel est à portée de main. Est-ce qu'on devrait refuser l'abolition des abattoirs terrestre sous prétexte que cela ne résoudrait pas le problème de la pêche ? (Je pourrais trouver des tas d'exemple.)
Dire que le travail des ouvrières.ers est pire est problématique pour deux raisons :
- c'est faux. Pour rappel l'espérance de vie d'une prostitué est de 34 ans, l'âge moyen d'entrée dans la prostitution est de 14 ans et il me semble que les ouvriers assasiné.e.s par leurs clients/patrons sont quand même rare alors que c'est la norme dans la prostitution. Les clients aiment frapper, dominer, torturer, humilier, faire mal aux prostituées (et plus généralement aux femmes) c'est même pour ça qu'ils y vont.
- c'est l'éternel argument du "y'a pire ailleurs", du même registre que "c'est honteux de s'occuper des animaux alors que des gens meurt de faim" ; "on devrait s'occuper de NOS sdf avant d'aider les réfugiés" ; "les féministes en France vous exagérez, allez donc libérer les femmes afghanes", ETC !

Autant quelqu'un qui serait pro-capitalisme, pro-libéralisme économique je trouverai logique qu'il soit pour la prostitution autant j'ai vraiment du mal à comprendre comment des gens peuvent être contre le libre marché SAUF quand il s'agit de vendre le corps des femmes. Dès qu'on parle de prostitution ou de pornographie, tout d'un coup l'analyse de classe ne s'applique pas, la société ne nous influence plus, le consentement justifie tout et est toujours libre et éclairé. J'imagine que vous êtes aussi pour qu'on puisse vendre un rein, la moitié de son foie, son utérus, ses cornées, ses cheveux, sa moelle osseuse ou son sang pour vivre si on le souhaite ? Et si un.e employé.e est volontaire pour travailler plus de 40 par semaine pour moins que le smic, est-ce liberticide de le lui interdire ?

Y'a plein d'autres arguments qui ont été bien développés dans le topic. :)

Concernant les conséquences psychologiques de se voir imposer des rapports sexuels non-désirés, ils sont bien détaillés dans cet article extrêmement documenté. (Le lien pointe vers la partie de l'article la plus pertinente avec le sujet, mais n'hésitez pas à tout lire si vous avez le temps.)
 
Alors personnellement je pense que parfois un point de vue neuf peu faire avancer un débat même (et c'est peu être même un plus) sans avoir lut tout ce qui à été dit, car je considère que si un point à été débattue, il n'est pas fermé pour autant et ce n'est pas en lisant des contre arguments passé que j'aurais changé d'avis et que je n'aurait pas posté la même chose.

Je vais quand même lire maintenant les post déjà apporté sur le sujet que je viens d'évoquer mais vu qu'on parle pas de la même chose je doute de leur concertina. comparé l'espérance de vie d'une prostituée avec l’espérance de vie de quelqu'un qui pratiquerait ce que je soutient, ça serait comme comparer l’espérance de vie de quelqu'un qui fait du parapente avec l’espérance de vie d'un mec qu'on aurait ligoté de force et jeter par dessus une falaise sans parachute...

Autant quelqu'un qui serait pro-capitalisme, pro-libéralisme économique je trouverai logique qu'il soit pour la prostitution autant j'ai vraiment du mal à comprendre comment des gens peuvent être contre le libre marché SAUF quand il s'agit de vendre le corps des femmes.

Dernière chose vu que mes interventions sur ce post ne semble pas convenir aux conventions et idées du débat d'usage du forum, et je m'y plierais, là tu semble pas comprendre, je peux donc raisonnablement en déduire que ça n'a pas été débattu plus tôt dans le sujet.
Comme dit plus haut, pour préciser ma pensé, on peu comparer ce que je soutient dans la prostitution volontaire à un sport extrême, dangereux voir mortel.
Est-ce que les sportif de haut niveaux qui font des sports extrêmes, les cascadeurs, etc le font parce qu'ils ne savent faire que ça et qu'il vivent dans un monde qui leur impose une telle pression sociale qu'il s'en sentent obligé ? Que la demande est telle qu'il FAUT qu'ils fassent ça et s’infligent aussi régulièrement des risques, des blessures corporelle graves et parfois la mort ?

Perso je pense pas, ces gens là le font par vocation, par passion, se forment et s'impliquent autant dans leur activités que dans la sécurité lié à leur activités professionnelles. Et c’est justement cette partie qui manque à cause de la diabolisation de la prostitution.

De mon point de vue je n'ai aucun problème de conscience ou de dissonance par rapport à cet avis. Au contraire, j'applique le même respect à celles et ceux qui font ça par vocation qu'a toute autre personne qui fait un métier risqué et pénible par choix, vocation et par passion.
 
Comparer la prostitution volontaire avec la passion qu'on peut éprouver pour un sport dangereux, c'est osé quand même. Il est également à noter que tu fais preuve d'une certaine mauvaise foi Gariounette:
-D'un côté tu utilises la comparaison avec les ouvriers pour soulever la pénibilité d'autres métiers
-D'un autre, quand la personne avec qui tu débats reprend cette comparaison en l'envisageant d'un autre point de vue tu l'estimes non pertinente.
Finalement, un élément de débat ne semble pertinent que lorsqu'il est envisagé dans un sens qui conforte ton point de vue non ?

N'ayant pas envie de m'investir dans le débat (je n'ai pas d'avis tranché sur la question de toute façon, donc ça n'apporterait rien), je me contente de soulever ça.
 
Merci Usagi.Chan d'avoir répété tes arguments.

Usagi.Chan":3l1gov5r a dit:
Dire que le travail des ouvrières.ers est pire est problématique pour deux raisons :
- c'est faux. Pour rappel l'espérance de vie d'une prostitué est de 34 ans, l'âge moyen d'entrée dans la prostitution est de 14 ans ...

Ok, je veux bien te croire.
As-tu une source d'étude pour ce que tu affirmes ?
Est-ce en France, au niveau européen, mondial ?

Pour le BTP, en France, en 2012 (représentant 8,6 % des salariés au régime général), il y a eu 130 morts (soit 23,5 % des décès accidentels).

Ce secteur "produit" 16,8 % des accidents avec arrêt de travail et 19,6% des accidents avec incapacité permanente.

L'espérance de vie d'un(e) ouvrier(e) est de 77 ans.

Usagi.Chan":3l1gov5r a dit:
C'est l'éternel argument du "y'a pire ailleurs", ...

Okay, alors on interdit tout d'abord la prostitution, en premier ... et juste ensuite le BTP. 0:)

Tu es d'accord ?

Usagi.Chan":3l1gov5r a dit:
J'imagine que vous êtes aussi pour qu'on puisse vendre un rein, la moitié de son foie, son utérus, ses cornées, ses cheveux, sa moelle osseuse ou son sang pour vivre si on le souhaite ?

Il y a DEJA des gens qui vendent (sacrifient) leur dos, leurs poignets, leurs épaules, leurs genoux, leurs poumons, leurs yeux et leurs oreilles ... pour construire des objets, des machines, des routes et des bâtiments. Ce sont les ouvrier(e)s. Elles/Ils ne les vendent pas directement bien sûr, mais c'est tout comme puisqu'ils/elles les usent jusqu'à la corde ! Ils sont de la main d'oeuvre.

Usagi.Chan":3l1gov5r a dit:
Et si un.e employé.e est volontaire pour travailler plus de 40h par semaine pour moins que le smic, est-ce liberticide de le lui interdire ?

Si il/elle a envie de le faire ... pourquoi lui interdire ? Il y a bien des gens qui font du bénévolat ou rendent des services gratuitement aux autres. Il y a bien des patrons qui réduisent volontairement leur salaire. Il y a bien des gens qui font la toilette de personnes âgées ou qui travaillent dans le cambouis toute la journée.

Si quelqu'un veut (est volontaire pour, j'insiste) gagner de l'argent en échange de rapports sexuels, en prêtant son ventre pour l'enfant d'un(e) autre ou en se faisant torturer (ou que sais-je d'autre qui concerne son corps) je ne vois pas où est le problème.

Usagi.Chan":3l1gov5r a dit:
Concernant les conséquences psychologiques de se voir imposer des rapports sexuels non-désirés, ils sont bien détaillés dans cet article extrêmement documenté. (Le lien pointe vers la partie de l'article la plus pertinente avec le sujet, mais n'hésitez pas à tout lire si vous avez le temps.)

On parle bien sur ce sujet de prostitution volontaire (pratique "ultra-minoritaire") pas de viol, on est d'accord ?

Merci pour le lien, je lis ça de suite ! ;)
 
Excalibur":3sstvvba a dit:
N'ayant pas envie de m'investir dans le débat (je n'ai pas d'avis tranché sur la question de toute façon, donc ça n'apporterait rien), je me contente de soulever ça.

Non.
J'envisage la pénibilité comparé aux ouvriers quand on me parle de la prostitution volontaire mais socialement poussée par le besoin d'argent pour survivre.
J'emploie justement la comparaison avec des sportifs extrême, qui le fond vraiment par choix et par passion pour essayer de faire comprendre qu'on ne parle pas de la même chose justement.

L'un est un choix par défaut, peu être qu'un personne préfèrera se prostituer plutôt que ruiné sa santé dans une usine, l'autre préfèrera l'inverse, pour ces deux personne la pire option étant de se retrouver à la rue sans moyen financier ne serait-ce que pour manger... Et ça c’est la situation actuelle.

Ce que je dis quand je compare aux sportifs, c'est ce que je défends, ce vers quoi j'aimerais que tende la prostitution volontaire et ça passe aussi par une lutte anti-capitaliste conforme à mes idées générales tout comme je veux qu'on vive dans un monde ou personne ne se sentirait obligé de se ruiner la santé en usine pour enrichir des pourris qui se goinfrent sur leur dos.
 
La prostitution volontaire pour une autre raison que la nécessité financière serait donc une passion ? Tu postules d'une chose qui te parait évidente, mais qui aurait besoin d'être démontrée.
Reste que tu restes malhonnête quand tu utilises une comparaison dans un sens, sans la permettre dans un point de vue différent.
 
Je vais juste soulever ce dernier point (à nouveau): le systeme prostitutionel est alimenté par les clients (dc hommes en grande majorité).

Avant de se lancet dans un grand debat de vocation et d'anti-capitalisme (meme si ca reste pertinent sur ce point precis) il serait vraiment important de garder ca en tête.

Curieusement, chez les tenants de la prostitution, le client est toujours absent. Pourtant il n'y a qu'à voir ce qui se dit sur leur site "d'évaluation" (de la marchandise) pour comprendre où se situe le problème.
Je ne comprends meme pas qu'on puisse ne pas aborder ça en fait.

Quant a l'argument (qui n'en est pas un dans le contexte coercitif dans lequel on baigne tous) de chacun.e fait se qu'ille veut de son corps, c'est être tellement ignorant.e par rapport à tous les conditionnement et tendances sociales que bon...
A ce sujet, notez bien que le libre-arbitre et la volonté de faire ce que l'on veut est fortement remis en question au niveau des neurosciences. Ca permet de bien remettre en perspective cette idees de choix qui supersede tout.
 
Franchement... Les seules personnes légitimement habillitées à discourir de prostitution volontaire sont les travailleurs /euses qui se prostituent volontairement. Tout le reste c'est du bullshit de blabla. Arrêtez just un peu vos comparaisons moisies, la vérité c'est que probablement personne ici n'a concrètement approché le milieu des TDS ni de près ni de loin.
Les abolos, vous devriez garder vos théories moralisatrices pour ce qui touche à la condition animale.
C'est encore acceptable vu que les bêtes ne peuvent pas s'exprimer... Mais s'exprimer à la place de personnes qui en sont parfaitement capables c'est juste imbuvable et humiliant.
Les prostituées volontaires, elles, peuvent s'exprimer, et elles ne s'en privent pas en luttant activement contre le courant abolitionniste qui veut les priver du droit de disposer de leur corps comme elles l'entendent.
Sur ce, je ragequitte.
 
Euh, je ne suis pas d'accord avec toi Bardane, je trouve ça positif que même des personnes qui ne se sont jamais prostituées se soucient du sujet. Personnellement j'apprécie de lire les arguments présentés ici par les différents intervenants, et j'apprécie le fait que les abolo ne soient justement pas moralisateurs, mais essaient d'appréhender le soutien qu'il est possible de fournir aux "TDS" (sérieux, j'ai été occasionnelle pendant deux ans et quelques, et je me suis jamais considérées comme "travailleuse", mais bon, je correspond même pas au cas de la minorité des minorités, et je n'ai absolument pas envie d'étaler mon vécu ici).

Bref, en tant que personne concernée (puisqu'il faut avoir vendu son cul pour avoir le "droit" de parler on dirait), j'apprécie la sollicitude des féministes notamment (du coup c'est bon, elles ont l'accréditation ou pas encore ?)

Sur internet et IRL, faire taire les gens à coup de "t'façon vous l'avez pas vécu vous êtes pas légitimes screugneugneu", c'est vraiment crétin et indiscret: qui te dis que les personnes qui interviennent n'ont jamais été concernées ? En imposant ce critère, tu forces les intervenants à dévoiler une part de leur vie qu'ils n'ont pas forcément envie de déballer, sous peine d'être considérés "illégitimes".
 
Excalibur, je suis désolée que tu aies eu à devoiler quelque chose dont tu n'avais pas envie :calin:

Par ailleurs certaines autres intervenantes sur ce fil ont aussi vécu la prostitution.

Enfin, ca me fait bien rire que les abolitionnistes soient toujours considerées comme moralisatrices (evidemment il doit en avoir mais ca n'est pas le sujet) quand il s'agit d'avoir un projet de société pour les premières concernées (celles qui ne clament pas la libération de leur corps et qui font partie des 80%+ qui veulent en sortir). C'est vrai que c'est très moralisateur, effectivement.

J'ajouterai que la prostitution concerne toutes les femmes également, meme de manière indirecte, de par son existence meme. Est-ce que je dois revenir sur les femmes sacrifiées au profit des autres?

Enfin, donc, les abolitionistes sont des connasses moralisatrices, ok. En attendant ca n'est pas nous qui abusons, violons, torturons et tuons (tellement fun de tuer une pute que tu peux meme le faire pr rire dans GTA, woooh!!!) les prostituees.
Mais bon pour ça faudrait aussi se rappeler que le fameux client existe et que c'est lui le responsable.
C'est fou ce transfert et ce dénis de responsabilité en fait.
 
J'aimerais bien savoir ce qu'en pensent des prostituées volontaires, en fait.
Quels sont leurs arguments à ce sujet ?
 
Il y a pas mal de ressources en ligne, notamment le STRASS pr certain de ces articles.
Il y avait aussi le blog de Salomé mais je ne me souviens plus du nom du blog lui-même, helas
 
Bardane":3n487cbr a dit:
la vérité c'est que probablement personne ici n'a concrètement approché le milieu des TDS ni de près ni de loin.
Si cela ne s'appelle pas un chantage au coming out (ou tu reconnais t'être prostituée ou tu n'as rien à dire), cela y ressemble.

Excalibur le dit d'ailleurs mieux que moi.
 
@Jezebel: :calin:
Heureusement que je suis sur ce forum depuis un moment.
Cet argument de l'illégitimité m'a déjà été sorti dans une discussion sur le même thème IRL, et le pire c'est que c'était par un homme pro légalisation... Il m'a dépossédé de ma parole parce que "les putes je suis sur qu'elles seraient d'accord avec moi en plus"...

@Balika:
Trouver un consensus sur un sujet si imbriqué dans les aspects subjectifs/ émotionnels des personnes me parait, de toute façon, illusoire.
Moi même j'ai une opinion différente aujourd'hui d'il y a quelques années, et de quelques temps avant encore. Et je ne saurais dire quel point de vue est le meilleur.
Je ne vois pas tous les clients comme des personnes qui se servent des femmes comme si tout leur était du, mais clairement la majorité des hommes que j'ai connu sont comme ça dès qu'il s'agit de sexe, qu'ils soient clients ou non (cela dit, une personne qui m'a été d'un grand soutien affectif à un moment pas glop était un client, et par respect pour lui je souhaite le mentionner -je sais que ça fait très #notallmen, c'est vraiment pas l'intention, je comprends très bien les différences entre raisonnement systémique et raisonnement individuel. Et c'est parce que ces deux raisonnements se mêlent que je ne peux pas réellement avoir un avis tranché sur la question-)

Les prostituées volontaires en pensent certainement des choses très différentes selon leurs expériences et le moment de leur vie, et je pense que les abolo n'ont pour but que de soutenir ces personnes en militant pour que des structures d'aides leur soit mise à disposition ( ou en tout cas, c'est ce qui ressort de ce que j'en ai lu).

Par contre, clairement, se prostituer volontairement "par passion", je n'y crois pas (c'est beau les contes de fées, c'est ce qu'on raconte souvent aux clients d'ailleurs, ils aiment y croire eux aussi -une certaine catégorie de clients en tout cas, d'autres s'en carrent-).

A la limite, qu'une personne en ai le fantasme pourquoi pas, mais ça n'ira pas beaucoup plus loin une fois qu'elle se rendra compte que, devoir un service c'est plus contraignant qu'une simple relation sexuelle (qui n'est déjà que difficilement satisfaisante de mon point de vue, puisque la majorité des hommes -même biens intentionnés-, n'envisagent le sexe que par leur bite et qu'évidemment, la fin du rapport est exactement située au moment de leur éjaculation -je m'éloigne du sujet, mais y a aussi à dire sur l'éducation sexuelle des hommes: l'homme hétéro moyen est horriblement égoïste au lit et a tendance à vouloir se faire plaindre si on le lui fait remarquer-).
 
Bardane":1roo6msk a dit:
vous devriez garder vos théories moralisatrices pour ce qui touche à la condition animale.

Euh si, j'avais déjà dit que j'en connaissait, j'ai moi même eut des propositions de prostitution et porno et j'ai bosser dans le socio culturel où j'ai approcher des TDS en tout genre.

Encore une fois dans mes propos, je parle d'un catégorie de personnes qui sont volontaires. Et comme pour les sports extrêmes, l'alcool, le tabac (dépends de la culture), canabis ou autre etc, je suis pour la légalisation et la dédiabolisation.

Alors oui le libre arbitre c'est plus complexe que ça, mais qui prendra la décision de décider ce que les autres doivent faire sachant que cette personne aussi disposera du même libre arbitre que les autres ? Bref peu importe le degrès de libre arbitre qu'on s'attribue, on en est tous au même point, et on y est souvent confronter dans le véganisme militant aussi. Et on convainc avec des arguments logiques, pas en imposant aux autre parce que c’est meilleur pour eux en leur niant leur libre arbitre ;)

PS : Cross post, après j'oblige personne à y croire,je témoigne juste de mon expérience, et qui ne vient pas du coté des client(e)s ;)
 
(juste en passant, y'a au moins deux ex prostitué.es volontaires, sur ce topic... et sans compter celleux qui peuvent aussi rester dans l'ombre pour pas se faire juger... :( et illes sont pas les fervent.es défendeurices de la notion de prostitution volontaire, mais au contraire ont beaucoup argumenté sur le bullshit que c'est et qui ça sert...)
 
Excalibur":38dfct4l a dit:
Trouver un consensus sur un sujet si imbriqué dans les aspects subjectifs/ émotionnels des personnes me parait, de toute façon, illusoire.

C'est chaud en effet, il y a de telles souffrances que subissent une immense majorité de prostituées (voire toutes ?) d'après ce que j'ai pu lire grâce aux témoignages que vous avez indiqués ici, que c'est compliquer à trancher.

L'interdire totalement semble nécessaire pour empêcher ces souffrances.
Tant pis pour celles/ceux, "ultra-minoritaires", qui semblent le faire volontairement.

Après, qu'est-ce qu'on ferait des autres métiers qui sont à un degré de souffrances juste inférieur à la prostitution ? Un autre débat. :rolleyes:

Excalibur":38dfct4l a dit:
Par contre, clairement, se prostituer volontairement "par passion", je n'y crois pas.

C'est la question des boulots "difficiles".
Peut-on vraiment VOULOIR les faire ?
Peuvent-ils être une passion ou une vocation ?

Au niveau professionnel :
- Peut-on aimer faire la toilette de personnes âgées (et souvent malades) toute la journée ?
- Peut-on aimer fabriquer des centaines de tonnes de béton ou de goudron en travaillant dehors ?
- Peut-on aimer travailler dans une usine assourdissante en 3x8 toute sa vie ?

Au delà du travail :
- Peut-on aimer manger de la viande (alors qu'on sait pertinemment que ça engendre la maltraitance et le massacre d'animaux innocents) ?
- Peut-on aimer fumer (alors qu'il y a 70 000 morts par an en France) ?

Excalibur":38dfct4l a dit:
A la limite, qu'une personne en ai le fantasme pourquoi pas, mais ça n'ira pas beaucoup plus loin une fois qu'elle se rendra compte que, devoir un service c'est plus contraignant qu'une simple relation sexuelle (qui n'est déjà que difficilement satisfaisante de mon point de vue, puisque la majorité des hommes -même biens intentionnés-, n'envisagent le sexe que par leur bite et qu'évidemment, la fin du rapport est exactement située au moment de leur éjaculation -je m'éloigne du sujet, mais y a aussi à dire sur l'éducation sexuelle des hommes: l'homme hétéro moyen est horriblement égoïste au lit et a tendance à vouloir se faire plaindre si on le lui fait remarquer-).

C'est la difficulté (l'impossibilité ?) qui est soulevée dans un article cité plus haut : on ne peut pas vendre l'usage de son corps à quelqu'un en faisant comme si c'était lui faire l'amour sincèrement.

Ce que tu dis concernant l'égoïsme de la majorité des hommes est déprimant.
C'est vraiment une dure réalité qu'en tant qu" "homme" (et dans mon cercle amical) je ne perçois pas du tout.

C'est un peu HS et dans le sujet à la fois, puisque les "prostituteurs" sont des hommes, il y a un sérieux problème dans leur rapports aux femmes.
 
"Ce que tu dis concernant l'égoïsme de la majorité des hommes est déprimant.
C'est vraiment une dure réalité qu'en tant qu" "homme" (et dans mon cercle amical) je ne perçois pas du tout."

Je te "rassure", en tant que femme également j'ai mis du temps à le percevoir: la sexualité "normale" est basée sur l’égoïsme masculin, même quand ils pensent se soucier du plaisir de leur partenaire c'est très superficiel et ça n'a pour but que de maintenir leur propre excitation (c'est pas pour rien que les escortes proposent toutes une "GirlFriendExperience", et que l'expression "joindre l'utile à l'agréable" est une phrase d'accroche lambda pour une description).

Je pourrais développer plus en détail comment je me suis rendue compte que la sexualité lambda hétéro était pitoyable d'un point de vue féminin (le mien, je précise que je ne prétend représenter personne d'autre que moi), mais ce serait révéler des discussions intimes que j'ai eu avec des ami(e)s homo (c'est leur expérience mise en relief avec la mienne qui m'a fait réfléchir), donc je préfère éviter.
 
Juste un petite participation pour rebondir sur l'intéressant dernier post de Balika et l'emploi du terme "aimer" qui revêt une multitudes de signifiés différents : avoir besoin (fumer), prendre plaisir gustatif (manger de la viande), le sens d'un devoir d'empathie (toilette aux personnes agées), celui d'un devoir professionnel certainement associé à un violent déni personnel et la tradition méritocratique (l'ouvrier d'usine)...

Le vocabulaire même dans ces débat est problématique et la source première des quiproquos et désaccords, avant même de parler des différences de points de vue et de vécus et sensibilités subjectives. (comme souvent dans tout débat sensible)

Et pour revenir à la comparaison prostitution/ouvrier. Je fais partie de ces ouvriers que tu cite, qui se sont (par exemple) ruiné le dos dans un boulot de merde. (ma compagne pourrait t'en parler), pourtant je trouve la comparaison inutile et faussée.
Elle n'engendre que 2 choses qui sont stériles : la comparaison de deux sources de pénibilités/morbidité/souffrances qui sont de toute façon problématiques en soi (nulle besoin d'une référence extérieur pour en juger), et une bataille de chiffres qui mène à rien sinon toujours finir par envisager "qui mérite mieux que l'autre", chose qui pue toujours du cul selon moi, surtout dans le contexte d'une lutte sociale.
 
C'est pourtant l'argument de certains féministe pro-sexe. Pourquoi juger/pénaliser la prostitution quand certaines femmes au foyer par exemple doivent donner du sexe pour acheter une paix sociale, quand elles doivent s'user à des boulots aliénants qui n'engendrent que frustration et dégoût de soi même (car ce qu'on fait nous conditionne à ne plus pouvoir être épanoui en dehors de notre cercle de travail). Peut être qu'on use de cette comparaison parce qu'il y a moyen de voir une certaine porosité entre différentes luttes. Et donc, par voie de conséquence, pouvoir imaginer une organisation collective possible.

Ça nécessite souvent beaucoup d'efforts mais contrairement à ce qu'on peut dire, ça l'a déjà été au sortir des années 40 avec des groupes de gens au final assez différent mais qui sont parvenu à s'entendre. La prostitution par exemple souffre d'un problème assez générique : l'exploitation d'un groupe de personnes qui crée de la valeur par un groupe plus restreint (des hommes le plus généralement). La solution la plus couramment admise est de supprimer la prostitution quand aucune réflexion n'a été adopté sur comment ce travail pourrait gagner en indépendance et en protection (liberté de choix des pratiques, des tarifs, droit à la sécurité). Ça nous éviterait à tou(s)(tes) d'avoir peur quand on envisage d'aller tarifer une prestation.
 
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