Prix de la remarque ou du comportement raciste

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Angellore":2aokdyc8 a dit:
Mais être fier.ère de ses origines et être curieux de l'histoire de sa famille ce sont deux choses différentes ? Et pourquoi être fier.ère de choses qu'on accompli d'autres personnes que soi-même ? Et si on est fier.ère de ses ancêtres/origines/etc ça signifie qu'on peut aussi en avoir honte non ?
Désolée ce sont de vraies questions, c'est quelque chose qui m'échappe complètement

Un peu ce que répond Erulelya en fait :)

Oui c'est sûr qu'être curieux de l'histoire de ses ancêtres et être fier de ses origines sont deux choses différentes. Perso, je suis curieuse quant à la vie de mes ancêtres, qui ils étaient, ce qu'ils ont fait, etc.

Être fier de quelque chose que quelqu'un d'autre a accompli: ce n'est toujours que mon avis personnel, je ne sais pas trop comment l'expliquer... mais en gros, certains actes ou histoires me font plaisir car ce n'est pas des inconnus, mais les parents des parents de mes parents (etc.). Bien sûr que je ne les connais pas, mais je crois que c'est un peu ça l'immortalité humaine: le fait de se souvenir et de propager l'histoire de nos ancêtres. C'est peut-être bizarre, mais c'est comme s'ils n'avaient pas vécu en vain (c'est sûrement très égo-centré). Bon forcément, je connais bien mieux l'histoire de mes ancêtres proches ;)
Par exemple, mon grand-père paternel n'a pas eu son diplôme du collège, il est entré comme ouvrier à la chaîne dans une entreprise. Et il a décidé de prendre des cours par correspondance et il s'est accroché et est devenu expert comptable. Ce n'est pas sa "réussite sociale" que je trouve super, c'est qu'il s'est donné les moyens de réaliser ses envies (il voulait un meilleur travail car il voulait voir la montagne).

Oui, je pense qu'on peut avoir honte de ses ancêtres, tout dépend de chacun et de sa propre histoire. Et oui, on peut n'en avoir rien à faire aussi (ma soeur n'est absolument pas intéressée par tout ça).

Ensuite, avec une cousine on s'est beaucoup penché sur certains aspects de l'histoire familiale car le passé reflète parfois le présent (c'est étrange à quel point parfois!!!)
 
Jess, oui, ce que je disais ne va pas nécessairement à rebours de ce que tu dis. J'avais l'impression que tu me répondais personnellement en semblant être en opposition mais comme je suis encore à l'ouest (à cause de mon intoxication alimentaire, j'ai encore des douleurs, coproculture demain !), j'en sais trop rien en fait. Je développerai pas trop là d'ailleurs parce que c'est pas la forme tout de suite.
J'aime bien ce que dit Erulelya sur la question aussi. C'est un sujet qui me passionne mais je sais aussi que c'est parfois conflictuel comme sujet, surtout en France qui, sous couvert de bonnes intentions avec la république une et indivisible, a tendance à refuser toute double culture, enfin, ça veut pas dire grand chose mais disons, pluralité culturelle chez un même individu (tiens, puisque tu parlais d'intrication des concepts, Jess, cf. le débat que suscite la double nationalité en France par exemple). Ce sont des sujets que je connais particulièrement sous l'angle linguistique puisque c'est une large partie de mon métier. J'essaierai de développer demain si j'ai plus d'énergie et si y en a que ça intéresse d'échanger à peu près sereinement.
Bises.

Edit : ah si j'ai oublié qqc, le truc sur la fierté, ça m'est étrange aussi, j'ai jamais bien compris même si je peux l'admettre (j'ai des copains fiers de leurs origines), mais ça veut pas dire par contre que je n'éprouve rien pour l'endroit où j'ai grandi (oui, j'ai grandi en un seul lieu mais ça aurait pu être en plusieurs ; enfin, j'y suis pas pour grand chose, donc, en être fier, comprends pas trop), bien au contraire, j'aime beaucoup beaucoup le Limousin à la fois comme "pays" ("nature", en fait le terme est impropre car dans nos pays tout a été façonné par les activités humaines, même les paysages, surtout les paysages) et pour sa culture et sa langue (très mal en point aujourd'hui), même si je n'idéalise pas la culture traditionnelle limousine, loin s'en faut, et que j'en vois très bien les failles (notamment pas rapport aux animaux) mais bon, qu'en reste-t-il vraiment aujourd'hui une fois passée au laminoir de la société de consommation (?), des vestiges, comme tant d'autres langues et cultures par le monde. On me dira, c'est comme ça, il n'empêche que la réduction drastique du nombre de langues (environ 6000) dans le monde me fait dire que la société capitaliste est un laminoir au profit de seulement quelques peuples très favorisés (et leurs langues du coup). Pour une langue mondiale qui soit respectueuse des autres, je soutiens l'esperanto mais ça n'en prend pas la voie.
 
Fabicha":2ptoggmb a dit:
jess":2ptoggmb a dit:
Pour prendre un exemple, les Noirs américains sont certes d'origine africaine, mais quel sens cela a-t-il encore de nos jours de parler de ces origines-là pour eux? Des origines d'esclaves, oui, car ils en subissent encore les conséquences, mais des origines africaines...
Y a quand même pas mal de groupes qui revendiquent qu'on les appelle afro-américains ou African Americans et certainement pas Black Americans...

Oui, mais le problème n'est pas ceux qui revendiquent ces origines, mais ceux à qui on les rappelle sans arrêt alors qu'elles ne représentent rien pour eux.
Quant à l'appellation afro-américains (ou African Americans), elle est autant lié à leurs origines qu'à la conception tout anglo-saxonne des différences de carnation des êtres humains, puisqu'ils ne parlent pas de noirs ou de blancs, mais d'afro-américains, de caucasiens, etc.

Picatau":2ptoggmb a dit:
Jess, oui, ce que je disais ne va pas nécessairement à rebours de ce que tu dis. J'avais l'impression que tu me répondais personnellement en semblant être en opposition mais comme je suis encore à l'ouest

Oui et non. Disons plutôt que ton post m'a permis de rebondir et de développer ce que je voulais dire.

(tiens, puisque tu parlais d'intrication des concepts, Jess, cf. le débat que suscite la double nationalité en France par exemple)

débat qui à mon sens est complètement aberrant. Qu'on aie le droit de ne garder qu'une nationalité quand on ne se reconnait pas dans l'autre nationalité, ok, mais ne pas choisir entre deux nationalités est aussi un choix à part entière, le choix de la diversité et de la pluralité, qui devraient être considérés comme enrichissants et pas comme dangereux.
 
jess":3id1d4mh a dit:
Fabicha":3id1d4mh a dit:
jess":3id1d4mh a dit:
Pour prendre un exemple, les Noirs américains sont certes d'origine africaine, mais quel sens cela a-t-il encore de nos jours de parler de ces origines-là pour eux? Des origines d'esclaves, oui, car ils en subissent encore les conséquences, mais des origines africaines...
Y a quand même pas mal de groupes qui revendiquent qu'on les appelle afro-américains ou African Americans et certainement pas Black Americans...

Oui, mais le problème n'est pas ceux qui revendiquent ces origines, mais ceux à qui on les rappelle sans arrêt alors qu'elles ne représentent rien pour eux.
Quant à l'appellation afro-américains (ou African Americans), elle est autant lié à leurs origines qu'à la conception tout anglo-saxonne des différences de carnation des êtres humains, puisqu'ils ne parlent pas de noirs ou de blancs, mais d'afro-américains, de caucasiens, etc.
Non, je crois que la dimension culturelle est super importante justement. ça vient de wiki, mais je ne crois pas que le sujet fasse polémique en African-American studies et que l'emploi de ce terme revendique précisément l'héritage culturel au-delà de la couleur de peau :
"In the 1980s the term African American was advanced on the model of, for example, German-American or Irish-American to give descendants of American slaves and other American blacks who lived through the slavery era a heritage and a cultural base"

Et je veux aussi dire par là que je ne vois pas comment on peux parler d'esclavage sans parler de cultures africaines. Les esclaves ne sont pas arrivés sur le continent américain sans leurs langues, leurs chants, leurs croyances, leurs organisations sociales, etc.
 
Oui, c'est ça "nous sommes en France", voilà le souci, non qu'on soit dans un Etat qui s'appelle France mais que l'idéologie qui a été serinée à la population, c'est que la France est un monolithe, un bloc un et indivisible. Combien de fois ai-je entendu "En France, on parle français" ? assimilant langue et Etat, autant dire langue et nation car en France Etat=nation comme si ça allait de soi, bé oui bien sûr et en Belgique, on parle belge, en Suisse, le suisse, au Canada, le canadien... enfin, logique quoi :facepalm: Alors, voilà, on en arrive à des aberrations qui font qu'on rejette les langues autres (et bien évidemment celui/celle ou ceux/celles qui les portent) et je vous raconte pas quand c'est de l'arabe mes bonnes dames !! aïe, danger pour la République, danger pour le français, danger pour la France éternelle pffff c'est affligeant.
 
V4rney":3mq72rf8 a dit:
"2 enseignantes auraient été menacées pour avoir voulu faire chanter des enfants en arabe"
Il y a de cela, un collègue voulait donner un parascolaire de langue arabe.
Il a dû rappeler qu'il y avait un parascolaire de néerlandais et un autre d'anglais pour pouvoir donner ce cours. :mur:
Avec des commentaires dans son dos. :cartonR:
 
Il y a quelques moi j'avais de la famille en passage sur Toulouse. Nous croisons une amie à moi que je salue, elle est un peu typée maghrébine.

Remarque de la personne de ma famille avec qui j'étais "elle à l'air sympa cette fille, elle est française ?".

Alloooooooooooooo on est en 2015 ?! Comment ce genre de remarque peut encore exister ?!

Bref, je me suis retenu de l'insulter et lui est "presque calmement" expliqué qu'elle a toujours vécu en France, et que sa question était totalement idiote.

Venant de cette personne ça m'a triplement choqué, puisque elle est, elle même mulâtre. :facepalm:
 
Je ne savais pas si je devais mettre ce commentaire dans la partie sexisme ou ici... :

"ouh j'ai heurté une tafiole transexuelle!
Petit dégénéré, sache que le peuple Français en a ras le bol de vos délires enjuivés et qu'il est sur le point de se lever une fois pour toute et vous renvoyer chez vous, au fond de l'enfer.
SIEG HEIL"

:mmm:
 
Ah oui, non mais là, c'est du néonazisme à ce stade.

Tigresse, oui, heureusement que ça se passe bien des fois ;) Je dois dire que certaines langues sont plus stigmatisées que d'autres, vous croyez pas ? Dès que ce sont des langues minorisées de "bougnoules" ou de "ploucs" hein ça passe moins bien alors que l'anglais, pas trop de problèmes en général.
 
Skud":28ek30jq a dit:
Il y a quelques moi j'avais de la famille en passage sur Toulouse. Nous croisons une amie à moi que je salue, elle est un peu typée maghrébine.

Remarque de la personne de ma famille avec qui j'étais "elle à l'air sympa cette fille, elle est française ?".

Alloooooooooooooo on est en 2015 ?! Comment ce genre de remarque peut encore exister ?!

Bref, je me suis retenu de l'insulter et lui est "presque calmement" expliqué qu'elle a toujours vécu en France, et que sa question était totalement idiote.

Venant de cette personne ça m'a triplement choqué, puisque elle est, elle même mulâtre. :facepalm:

Ça doit faire trop longtemps que je ne vis plus en France, parce que je ne vois pas trop en quoi c'est choquant de se renseigner sur la nationalité d'une personne ? C'est devenu un tel tabou en 2015 qu'on se fasse traiter de raciste si on ose poser la question ?

Au passage on peut parfaitement naître et vivre une vie entière dans un pays en n'en ayant jamais la nationalité.
 
Oui certains pays n'ont pas le droit du sol, tu ne peux devenir naturalisé du pays que si tu en fais la demande. (et des fois tu peux pas ^^).
Pour moi il y a une différence entre une nationalité (qui est acquise ou de naissance) et une race (qui est truc qui n'existe pas et qui ne veux rien dire).

Les pays où on prends en compte les soit disant race ne sont pas mieux que celles qui ne les prennent pas en compte, ça finit toujours par de la ségrégation positive ou négative. Ce qui me rend dingue, vu que ça n'a aucun sens. C'est comme si du jour au lendemain on disait que les gens aux mains larges sont une "race" différente des gens aux mains fines.
Je suis soit disant "blanche" alors que ma peau est jaune clair, j'ai du sang Rom par mon arrière grand mère paternel et noire par mon arrière grand père maternel... Je suis quoi une chose ? Déjà que je pige pas pour les animaux, un chat siamois, ou birman ou gouttière sans mystère ça reste un chat ^^ Et un doberman et yorkshire toy c'est quand même un chien...

Non franchement il y a assez de problèmes avec les guerres de clochers (demander à vos anciens comment on parlait des villages voisins il n'y a que 70 ans de ça ^^)

Je suis juste une terrienne, c'est pas compliqué zut...
 
Je dois dire que je suis assez d'accord avec Erulelya sur le fond. Dans une France apaisée, on devrait avoir un rapport cool à la nationalité et avoir le droit moral de n'être pas français tout en vivant en France sans être considéré avec suspicion.
S'il n'y avait pas de problème de discrimination des minorités et de fixation sur l'identité nationale, on devrait aussi pouvoir demander sans crispation à quelqu'un où il a grandi si la conversation s'y prête et qu'on sent que cela ne pose pas de problème à la personne (et il y a bien des cas où ça n'en pose pas et où les gens sont contents de parler de là où ils ont grandi s'ils ont grandi ailleurs bien sûr), le souci étant que dans l'ambiance actuelle en France, on a tendance à stigmatiser les "origines" négativement n'en retenant qu'une seule comme légitime, la française, alors, bien sûr, dans ces conditions, questionner l'origine de quelqu'un, en particulier sur un critère morphologique, c'est beaucoup trop souvent renvoyer et limiter autrui à ses origines, à ses ancêtres, à son caractère étranger voire à son étrangeté et ce que relate Skud est le reflet d'une certaine idée un peu vieillotte désormais de la France mais la personne qui a posé la question ne s'en est pas forcément rendue compte.
Bref, on devrait avoir le choix de "cultiver" ses origines comme de ne pas les cultiver en France. Pour ma part, j'ai toujours pensé que l'on aurait dû favoriser les pratiques plurilingues et notamment alphabétiser les immigrants dans leur langue, cela aurait facilité l'apprentissage de l'écrit, ce qui n'empêche aucunement d'apprendre le français. Bien entendu, ça, en France, ça pose un problème car qui est plurilingue (plusieurs langues dites maternelles), ou plurinationale, est facilement ostracisée. J'ai même entendu dire que ce serait mettre à l'écart les nouveaux arrivants, mouais, résultat, en effet, ils ont eu tendance à abandonner leurs langues (car c'est la République qui leur demandait en quelques sortes) et à ne pas les transmettre à leurs enfants (ah idéologie du monoculturel, du monolinguisme, comme c'est délétère) exactement comme ça s'est passé sur le territoire même de la France avec les langues du dedans. Enfin, je pourrais y passer des heures, désolé mais c'est un sujet qui me tient à coeur, je suis émerveillé par la pluralité culturelle et les langues et quand je rencontre quelqu'un qui pratique une autre langue, je ne peux pas m'empêcher d'y porter un intérêt manifeste (je me rappelle d'un petit restaurant sénégalais et burkinabé à Limoges où j'avais découvert, enfin, je savais que ça existait, les langues wolof, peul et lingala me semble-t-il, comme un enfant qui découvre un trésor, j'avais du coup appris quelques comptines dans ces langues).

Pour conclure, l'universalisme abstrait à la française, ça me pose problème, car j'y vois un ethnocentrisme et un absolutisme, et ça peut passer au laminoir la diversité culturelle. Je suis pour un universalisme concret qui prenne en compte les aspirations des peuples et des gens, des identités enchâssées quoi, humain certes, ou encore terrien, être vivant simplement même, mais aussi, car l'un n'empêche pas l'autre, éventuellement indien kayapo d'Amazonie, Kanak, Maori ou encore Kabyle, Kurde... bref, des enchâssements non exclusifs.
 
Kahte : Se dire juste terrien.ne malheureusement je crois que c'est une affirmation de privilégié.e. Nier l'existence des races c'est cracher à la gueule de ceux qui subissent le racisme, et tant que le racisme sera une réalité, on ne pourra pas juste affirmer que les "races" n'existent pas. Même si dans l'absolu je suis d'accord avec toi, mais je suis aussi un gros privilégié de ce côté, blanc, français et tout même si la couleur de ma peau tient d'avantage du cachet d'aspirine que du rosé classique.

Quand aux animaux, c'est aussi bien qu'on reconnaisse qu'un chat Main coon n'a pas les mêmes besoins qu'un chat européen, non ?^^
 
erulelya":yhylswif a dit:
Ça doit faire trop longtemps que je ne vis plus en France, parce que je ne vois pas trop en quoi c'est choquant de se renseigner sur la nationalité d'une personne ? C'est devenu un tel tabou en 2015 qu'on se fasse traiter de raciste si on ose poser la question ?

Au passage on peut parfaitement naître et vivre une vie entière dans un pays en n'en ayant jamais la nationalité.

Tout est une question de ton et d'intention, là c'était clairement aggressif quand ça a été dis ;)
 
Oo nié les races c'est nié le racisme? non c'est l'inverse. J'affirme haut et fort que ça n'existe pas. C'est pas pour ça que je nie qu'il y a des cons pour croire que les races ça existe. Eru, je ne comprends pas ?

Plus on mettra en avant les soit disant race plus on cherchera à séparer les gens, plus il y aura de problèmes. Ne vois tu pas que les humains sont juste différents en apparence ?

Je suis choquée. La seule différence entre les humains, c'est celles qu'ils veulent bien se donner. Il n'y a pas de meilleurs ou de moins bon, juste des opportunités ou des chances que des racistes ont infligés à ce monde. Croire aux races c'est continué à diviser les gens sur des bases débiles. Comme si le sexisme n'en était pas une énorme....
Je sors de ce topic dégoutée.
 
Je pense que tu n'as pas bien compris ce que voulait dire Eruleya Kahte. :calin:

Il dit juste que dire "pour moi on est tous pareils et y a pas de races différentes", c'est ne pas tenir compte des problématiques que connaissent les personnes non blanches. On ne peut pas dire "on est tous pareils", parce que ce n'est pas vrai, les personnes non blanches subissent de la discrimination et les nier dans leur identité, c'est nier leurs problèmes spécifiques. :)
 
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