Animaux dits "de compagnie" et perte de libertés

La thèse (justifiable et intéressante) de se libérer de toute carcan et liens émotionnel pour se consacrer à la prévention se vaut et est parfaitement cohérente mais me gène sur un point.

Elle me fait énormément penser à l'écologie, qui tend à considérer les animaux comme des ensembles d'espèces et non des individus. Et donc à se détacher de ce qui peut arriver à l'individu aujourd'hui pour se concentrer sur l'espèce et son devenir.

Comme ça a été dit, je trouve triste de "condamner" une génération qui n'a rien demandé aujourd'hui pour un (encore hypothétique, même si j'y crois) meilleur lendemain. (mais probablement pas de mon vivant)

Après certes chacun fait sa part (de colibri), et heureusement chacun agit différemment.

Et bien que je ne soit pas croyant, cette démarche de prévention me rappelle cette phrase très juste (modifiée selon le point de vue végane): plutôt que donner du pain à celui qui a faim, il vaut mieux lui apprendre à cultiver un champ. (parce que bon, la pêche...)

Maintenant pour l'histoire de nos toutous, je suis convaincu comme ça a été dit qu'il s'agissait d'abord de commensalisme: les chiens se sont rapprochés des campements humains pour profiter des déchets (les canidés ont toujours été mi-chasseurs, mi-opportunistes, comme les humains "carni" d'ailleurs).
De fil en aiguille, le rapprochement mutuellement profitable aidant, c'est devenu une forme de mutualisme, certes qui n'est plus obligatoire aujourd'hui mais qu'il a du l'être à des endroits et des périodes particulières (les esquimos et leurs huskys n'ont guère le choix au quotidien -à part de se tirer de là bas of course-, quand bien même cette situation soit issue de la volonté humaine)

Sinon j'ai lut Jcette mettre en garde contre les idéaux, il me semble pourtant en plein dedans avec cette recherche de liberté totale (atteignable ou pas) :)
Je comprends sa démarche totalement cohérente et justifiable, mais je ne la partage pas.
Je ne ressent pas actuellement un tel "besoin" de liberté, et il m’apparaît pour l'heure trop "égoïste" d'une certaine manière. (je ne fais pas grand chose pour mon "compte propre", pour diverses raisons, et de façon très majoritairement volontaire et en pleine conscience)
Peut-être qu'en vivant moins au jour-le-jour ma vision évoluera...
 
D'ailleurs j'y pense, je voudrais revenir sur cette analogie de la part du colibri qui me semble pas super judicieux.

La part du colibri veut que malgré des efforts ridicules, rien n'est sauvé (une forêt en flamme et personne pour aider en l’occurrence)

C'est le cas si on considère qu'une vie individuelle n'est "rien" effectivement.
Et c'est également partir du principe qu'il est impossible de faire des émules et de sensibiliser les autres par sa propre attitude. ("devenez le changement que vous souhaitez voir dans le monde", tout ça)

Perso je trouve pas ça aussi "dérisoire" que le laisse entendre cette image du colibri seul face à un incendie tandis que le gros toucan l'observe passif et incrédule... (fataliste ?)

Il y a un coté "fataliste temporel" que de considérer que c'est "foutu" pour maintenant et qu'il faut juste se concentrer pour l'avenir.
Mais j'le répète, heureusement qu'il y a une multitude de barques empruntant chacune des voies différentes et pour certaines convergentes. :)
Je reste convaincu que ces deux approches sont non seulement complémentaires, mais possible pour un individu. Sans recherche de la spécialisation ou de l'efficacité extrême évidemment, avoir un impact moindre ne le rend pas inutile pour autant (encore heureux)

PS: ouai j'aime bien simuler des failles spatio-temporelles de 24H, et alors ?! :D
 
Jcette":mtnn0ssj a dit:
Je veux dire par là que je ne suis pas "l'Abbé Pierre" : il y a des milliers d'animaux humains et non humains qui meurent chaque minute ou qui auraient besoin de soins mais si j'agis pour eux en les faisant entrer dans ma vie alors déjà je ne pourrais en sauver qu'un nombre infime (la part du colibris) et en plus ce serait au détriment de ma propre vie.
Et je n'aurais alors tout simplement plus ma propre vie, je vivrais pour les autres, pas pour moi.

Des "animaux humains"... J'ai l'impression que certains, pour corriger certains comportements odieux vis-à-vis des animaux, croient nécessaire de rabaisser l'humanité à ce qu'elle a abandonné depuis longtemps : l'animalité. Nous ne sommes plus des animaux. Enfin, pas tous, et certainement pas les individus évolués de notre espèce.
 
Troll_Spary_max192w.JPG
 
Bon en dehors du troll gras et poisseux, qu'est-ce qui nous a donc émancipé de notre animalité donc ? A part l'industrialisation... Et s'il n'y a que ça, j'assume être un vrai animal instinctif et lubrique na ! ^^
 
Franchement il y a quoi de dégradant à être un animal ? J'ai jamais compris le concept d'animal humain, on est un animal, un homo sapiens sapiens de la famille des grands singes c'est tout hein .. et c'est pas grave ...
 
Kahte":id0nmxps a dit:
Franchement il y a quoi de dégradant à être un animal ? J'ai jamais compris le concept d'animal humain, on est un animal, un homo sapiens sapiens de la famille des grands singes c'est tout hein .. et c'est pas grave ...
Pour certains humains leur dire qu'ils sont aussi des animaux est similaire à une insulte. Cela vient sans doute du fait que le terme "animaux" est utilisé dans notre langue de manière péjorative bien souvent.
Les exemples sont plus que nombreux pour qualifier un crime ou encore des actes répréhensibles : comme des animaux, pire qu'un animal, bestial, ce sont des bêtes, des animaux sans coeur, etc etc
Sans compter que les noms d'animaux sont associés aux insultes aussi :
- truie
- porc
- âne
- vache et ...
Mais aussi à des comparaisons :
- bête comme une oie
- bavard(e) comme une pie
- futé comme un renard
- malin comme un singe
La liste est longue :)
Du coup il me semble que cela pourrait expliquer ce malaise que ressentent certains humains. Car bien sûr, nous savons tous que les pires barbaries sont commises chez l'animal et que les humains sont très loin de ces procédés épouvantables !
 
Cela rend d'autant plus drôles les "mon lapin, ma biche, ma poule, mon canard, ma puce, chaton, biquet" et autres :)
 
J'avais déjà posté cette vidéo ailleurs, mais il y a quelques réflexions de Cyrulnik là dessus :)

[dailymotion]xqew8j_28-minutes-sans-les-animaux-le-monde-serait-il-humain_news[/dailymotion]
 
Grenadine":16nq3le1 a dit:
Cela rend d'autant plus drôles les "mon lapin, ma biche, ma poule, mon canard, ma puce, chaton, biquet" et autres :)

Oui en effet c'est d'ailleurs étrange quelque part cette propension qu'à l'humain à utiliser les animaux jusque dans le langage :p

J'apprécie énormément Boris Cyrulnik.
 
A mon avis, tous les animaux sont maintenant dits de "compagnie". Une application iphone existe aujourd'hui pour retrouver les animaux sauvages, histoire de pouvoir les approcher de plus près... C'est dans un parc canadien, mais pensez vous, l'homme ne respecte plus ses confrères de la Terre.

Si vous voulez lire l'article, http://www.greenetvert.fr/2012/04/27/le ... eur-dours/
 
/mode franco

La vie des animaux sauvages commence-t-elle à être en danger?

Les animaux sauvages ne représentent plus que 2% de la faune terrestre. Faut être con pour encore se poser la question, non ?

Sinon perso je considère comme "animal de compagnie" un animal ayant la capacité de rester près de son propriétaire peu ou prou par "choix" -souvent par intérêt faut pas se leurrer- (chien, chat, rat, lapins, cheval, poules, etc...)
J'ai du mal à saisir le caractère "de compagnie" chez les reptiles par exemple, ou les caméléons, encore moins chez les mygales ou les phasmes...

Puis même, tous les animaux potentiellement "de compagnie" trouvant un intérêt à être nourrit par l'humain... enfin je sais pas, encore une fois nous avons cette fantastique "loi" bien humaine : "si on peut le faire, on DOIT le faire". Et hop nous voilà avec des alligators, des tigres, des lions, des opossums, des singes et des marmottes en vente pour quelques plaisirs égoïstes. (déjà que nos "vieux" animaux de compagnie posent problèmes...)
 
En même temps si l'homme n'est pas un animal ya pas trop le choix pour le qualifier, on descend pas de dieux ^^ on peut même pas dire qu'on est de loin plus civilisé que les animaux. Beaucoup d'humains mangent de la chair animale, et sous couvert de pas se salir les mains s'illusionnent sur leur qualité à être humain avec autrui. Même entre humains on est bidon, ya bien des meurtriers, des violeurs, des fanatiques, des racistes, des guerres de religion ou de pensée. Puis ya qu'à voir l'expérience de Milgram pour se confirmer qu'on est pas aussi évolué qu'on peut le prétendre.
Et c'est pas en étant asservi par l'argent qu'on avancera, surtout sur le domaine de l'altruisme et de la qualité qu'on dit "d'être humain".
 
V3nom":348su8wg a dit:
Sinon perso je considère comme "animal de compagnie" un animal ayant la capacité de rester près de son propriétaire peu ou prou par "choix" -souvent par intérêt faut pas se leurrer- (chien, chat, rat, lapins, cheval, poules, etc...)

Ah je me suis beaucoup interrogée sur ce sujet dernièrement... L'animal qui reste par intérêt (ou pas), je veux dire. J'ai passé une semaine toute seule avec mon chat pendant que le restant de ma famille était en vacances, et je crois que je ne m'étais jamais autant interrogée sur ses motivations, notre relation, etc. Il est libre d'aller et venir comme il veut (nous avons un pavillon en pleine campagne) et pourtant il passait le plus clair de son temps avec moi - voire sur moi... Il a même développé de nouvelles habitudes durant ces quelques jours, en dormant toutes les nuits au bout du lit et en venant chercher des câlins le matin. Bon, vers huit heures, il me donnait des coups de tête surtout pour que je me lève et que je remplisse sa gamelle, faut pas déconner non plus :D

J'ai bien conscience que l'animal qui fait ce qu'il veut quand il veut c'est un cas particulier, il y en a beaucoup qui sont enfermés ou même en appartement. Mais du coup ça m'a fait prendre conscience de choses auxquelles je n'avais jamais pensées avant, et il y a quelque chose de vraiment fascinant dans le fait de tisser des liens forts avec une autre espèce. Mon chat a des fois des gestes, je me demande s'il les aurait faits s'il avait vécu avec des chats ou si c'est une conséquences de sa vie avec des humains. Je trouve ça hyper intéressant.
Je crois que le truc que je trouve le plus dingue, c'est le fait qu'un animal vous regarde dans les yeux (quand bien même c'est un chaton de deux mois que vous rencontrez pour la première fois), parce qu'il sait que la communication passe par là. Ça m'épate à chaque fois.
 
Un exemple très simple: le miaulement du chat (autre que "j'ai faim"): comme le dit très bien Cirulnik, il n'y a qu'avec l'homme qu'un chat miaule autant, entre eux qui communiquent autrement. :)

Pour ce regard les yeux dans les yeux, je l'ai constaté aussi et je crois que ça fait partie de ces réflexes innés (ou alors 'auto-acquis" par déduction) dans bon nombre d'espèces animales.
"observons sont regard pour saisir ses intentions ou ce qui a son attention"
 
Je pense que ce regard si profond est une tentative pour communiquer comme ils le font avec les animaux de leur espèce.
Comme ça ne marche pas ils miaulent pour tenter d'être compris. :)
Je suppose que nos interprétations sont faussées car nous pensons "humain" même sans le vouloir. Peut-être avons nous quitté depuis trop longtemps cet état de compréhension mutuelle et nous posons-nous trop de questions.
 
Je le pense également, et surtout nous ne savons plus communiquer avec le corps, alors qu'on le fait constamment.

Un autre "truc" que je crois être inné ou pas loin: un animal vient vers toi, fais un virage devant tes pieds et repars dans une direction, puis s'arrête et regarde en arrière voir si tu le suis, voire appelle un coup pour te réveiller. Je suis pas certain que ce rituel de "l'invitation à le suivre" s'apprenne, mais c'est ce que j'appelle un langage universel :)
 
V3nom":2friryol a dit:
Je le pense également, et surtout nous ne savons plus communiquer avec le corps, alors qu'on le fait constamment.
C'est d'ailleurs étonnant de voir que certains animaux adaptent leur comportement en fonction de notre humeur.
 
V3nom":24xub8wu a dit:
Un autre "truc" que je crois être inné ou pas loin: un animal vient vers toi, fais un virage devant tes pieds et repars dans une direction, puis s'arrête et regarde en arrière voir si tu le suis, voire appelle un coup pour te réveiller. Je suis pas certain que ce rituel de "l'invitation à le suivre" s'apprenne, mais c'est ce que j'appelle un langage universel :)

Et de préférence, il s'arrête au milieu des escaliers !
Dans le genre "suis-moi tout de suite", il y a aussi le chat qui reste assis à te fixer dans ton lit jusqu'à ce que tu te lèves. C'est très perturbant :D

Moi je me posais surtout la question de l'inné et de l'acquis en ce qui concerne les gestes d'affection, parce que je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de voir plusieurs chats cohabiter et communiquer. Il y a quelques jours de ça, mon chat est venu me réveiller uniquement pour que je lui grattouille la tête (il a horreur des caresses). Il poussait ma main avec son nez, m'a léché les doigts, et après il orientait sa tête selon le degré de grattouilles voulues :p
Des fois on se fait des câlins du bout du nez, il me donne des coups de tête dans le visage (ça, je sais que les chats le font entre eux). Pendant une période il venait tous les matins me donner un coup de langue sur le nez. Et parfois, il vient dormir sous ma couette alors qu'il a toute la maison pour lui.

Du coup je me demande ce qui se passe dans sa petite tête, quelles sont ses envies, quelles sont les habitudes qu'il a prises et développées à notre contact, ce qui est inné chez son espèce, etc.
Parce qu'au départ, ça doit être hyper traumatisant pour un chaton/chiot d'être arraché à sa famille pour être débarqué dans un groupe d'aliens gigantesques, d'être tripoté sans arrêt, etc. Devoir s'adapter aux coutumes d'une espèce étrangère... C'est fascinant de voir la communication qui s'installe au fil des années entre deux espèces différentes.
 
Les caresse et gratouilles c'est assez particulier en fait (bien qu'ultra commun pour qui possède ou aime les chats), c'est je pense en grande partie un souvenir maternelle de la langue qui les lèches.
ça et l'accès à des zones que le chat a un mal fou à gratter ou lécher lui-même, et donc souvent prisé par les puces ou juste quelque petite démangeaisons.

Pour le regard fixe, c'est juste l'infini patience de l'assassin à la petite cuillère ^^

Sinon 2 choses qui sont (je crois) innées, et qui me sont connues depuis longtemps :

-on parle à un chat et il ferme plus ou moins les yeux sans rien dire : c'est un signe de confiance "je baisse ma garde devant toi car je sais que tu ne me veut pas de mal". (bien que je garde un doute sur une possibilité d'acquis culturel)

-le fameux pianotement des petites pattes avant, parfois sur nous, parfois sur un truc mou, souvent en ronronnant (des fois avec les griffes alors que ça SERT A RIEN BORDEL ! ^^), et en général avant de se coucher bien au chaud : c'est ce que j'appelle le "suçage de pouce du chat", en fait il reproduit tout simplement le mouvement (inné) des pattes de part des d'autre des tétines de sa mère quand il tétait.

Tiens aussi, à moins d'une fonction d'apaisement ou peut-être même "antalgique" pour contrecarrer une forte douleur, un chat de ronronne jamais quand il est (se sait) tout seul.
 
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