J'espère que vous ne m'en voudrez pas si mon post est un peu long, mais pour participer à la discussion correctement, j'ai lu les 11 pages précédentes, et pris quelques notes. Je vais essayer de rester dans le sujet...
Donc, pour commencer, concernant la perte de liberté des êtres humains :
- je suis toujours un peu gênée avec cette notion, vu que je ne considère pas l'être humain comme un mammifère "libre" de toute façon.
- quand j'ai adopté un lapin, quelqu'un m'a dit que j'en étais l'esclave, je préfère dire que j'en étais responsable. Et comme je ne pouvais pas considérer mon lapin comme étant mon esclavagiste, que j'avais moi seule pris ce choix de vie, disons qu'un esclave n'existe que s'il y a ou des chaînes ou un esclavagiste; j'étais donc mon propre esclavagiste alors? Quelle sado-maso! lol. Et si on me refuse d'être enchaînée selon mes critères, ne m'enlève-t-on pas une liberté?
- est-ce qu'être végétar/liens n'implique pas aussi une absence d'autonomie, puisqu'on s'"impose", même si c'est par choix, de ne pas céder aux sirènes des omnivores.
- ce que certains voient comme des pertes de libertés, d'autonomie, ou des contraintes (ne pas pouvoir aller en vacances sans son animal, réfléchir à comment faire manger son animal en fonction de son espèce...) est pour moi souvent contrebalancé par ce que l'animal apporte. Qui dit que certains n'utilisent pas l'argument "je peux pas venir chez toi à cause de mon animal, il faut que je m'en occupe", justement pour éviter certaines situations? Là, l'animal n'est plus qu'une excuse; ç'aurait pu tout aussi bien être à cause de la météo. Pourquoi ne voir que les portes fermées ? Ne pas avoir le droit d'accéder à une plage peut permettre d'en découvrir d'autres par exemple.
- j'ai adopté UN lapin à la SPA. Il avait été maltraité par négligence, et en a eu de gros soucis de santé. Est-ce que parce que statistiquement ce n'est qu'UN, pour lequel j'ai fait de mon mieux pour qu'il ait une vie qui se rapproche le plus de celle des lapins (et non des meubles!), que je ne peux pas tous les sauver, j'aurais dû m'abstenir? Si sur 100 personnes, une seule est intéressé par le végé..., est-ce que je vais pas lui explique parce qu'il n'est même pas garantie qu'elle passe à l'acte? On n'agit pas ainsi parce qu'on est sûr de forcément gagner un monde meilleur, mais parce que cela nous semble juste.
- malgré le "plus jamais", parce que je savais ce qui m'attendait en adoptant un nouvel animal, j'ai accepté de faire face au négatif, parce que je préfère "forcer" ma perception à faire dominer le positif.
- je n'ai pas eu l'impression de faire d'abnégation: j'ai progressé en connaissances, sur moi-même, d'avoir expérimenté d'autres choses. Considérer que j'ai cessé de vivre, c'est supprimer toutes mes évolutions.
Concernant la perte de libertés des animaux :
- effectivement, ils dépendent de nous. Mais personnellement, j'ai toujours pensé qu'il y avait plus interaction que dépendance unilatérale. Dans la nature sauvage, maintes espèces dépendent d'autres pour leur survie.
- ils ne sont "de compagnie" que pour ceux qui les prennent comme outils (garder une maison dont ils ne connaissent que les murs extérieurs par exemple), ou comme objet de décoration (un lapin qui n'est jamais sorti de sa cage).
- j'avoue, il m'est arrivé de m'imaginer être une sorte de Brad Pitt dans l'Armée des 12 singes. Mais dans l'absolu, vu que nous ne vivons pas dans un monde où ils seraient "libres" de vivre sans être plombés, ce serait les condamner à une mort certaine. Je n'ai pas décidé qu'ils vivent, je ne suis pas placée pour décider qu'ils meurent, je peux juste faire de mon mieux pour améliorer le sort de certains. Et si par l'exemple, par mes actions, quelques personnes sont inspirées pour en faire autant, et qu'elles-mêmes elles inspirent d'autres personnes... Un flocon de neige sera devenu une avalanche de vegan :banane: ! Là, je m'emballe hihi. Mais bon, guérir peut parfois servir de prévention.
- en l'adoptant, en me renseignant auprès d'une association spécialisée dans les lapins, et en me conformant autant que possible à son espèce, n'ai-je pas rendu à mon lapin la liberté d'être un lapin (autant que possible)? Pas de cage, des aménagements correspondant à ses besoins à lui, une alimentation uniquement naturelle, je me suis même mise à parler le lapin hihi.
- ne prive-t-on pas l'animal d'être "entier" en les castrant/stérilisant? L'interventionnisme de l'homme dans la gestion des espèces leur ôte aussi une certaine liberté. N'est-il alors pas préférable de ne s'occuper que d'un animal à la fois? Mais comment faire pour les animaux comme les chiens ou les lapins qui sont sociaux? Je reconnais que je m'interroge encore.
Tout cela n'engage évidemment que moi.