jusqu'a quel age avez vous ou comptez vous allaiter votre enfant?

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mother milk":3looibkd a dit:
Pfiou !
Ma première, j'ai arrêté à ses 2 ans sous conseil de mon docteur pour tomber enceinte plus rapidement. Il faut dire que l'on a mis 1 an et demi à concevoir l'aînée.
Mais cette fois, ce fu très rapide !! Maintenant, elle a 6 mois et je ne compte pas m'arrêter de si tôt ! D'ailleurs, comme elle n'aime pas manger solide, je l'allaite toujours à 100% et à ce que j'ai pu lire, le lait maternel convient parfaitement jusqu'à 9 mois :D

Il y a même des études faites sur des populations qui étaient en allaitement complet jusqu'à 2 ans, et il n'y avait pas de problèmes.

Tant que tu as un apport en B12, et que tu manges équilibré !
 
ci-k-trice":22d4k2l6 a dit:
Je ne veux pas forcer les autres dans leurs choix, je veux bien prendre en compte qu'il y ait des mamans qui ne peuvent pas allaiter, mais vraiment pas car elles ont une maladie, un vrai manque de lait, etc mais pas parce que ça fait mal pendant 3jours ou parce qu'elles n'ont pas envie d'être à la merci de leur bébé..
Une maman allaite naturellement, quand on a un bébé on assume jusqu'au bout, 6mois d'allaitement ce n'est quand même pas si compliqué..
(Sachant qu'en général le congé maternité couvre ces premiers mois, après je peu comprendre qu'il y a aussi des mamans qui doivent reprendre le travail tôt)

Je suis totalement en faveur de l'allaitement au sein (ne serait-ce que parce que je suis contre le lait de vache) mais par contre ce genre de discours m'énerve profondément ! J'y vois une façon de plus de culpabiliser les femmes, de contrôler leur corps et de limiter leur liberté. Tu dis que tu ne veux pas forcer les autres dans leur choix, mais par contre faut quand même assumer, même si on ne veut pas, même si on a mal ... :mmm:
Il faut une bonne raison pour ne pas allaiter, ou pas longtemps ? Bah j'ai un scoop, "je n'ai pas envie" est une excellente raison ! D'ailleurs, y'a même pas besoin d'avoir une raison, les femmes n'ont pas à se justifier. C'est leur corps donc c'est leur choix !

Quant au congé maternité, il est de trois mois et commence avant l'accouchement alors pour allaiter six mois exclusivement ça fait un peu cours. :cartonR:

Les hommes n'ont pas à choisir entre parentalité et carrière, alors ça suffit de rajouter des barrières supplémentaires aux femmes.
 
Usagi.Chan, es tu enceinte ou maman ?
Je pose la question car j'ai l'impression que ce n'est pas le cas... c'est mon impression par rapport à ton discours.


Mon expérience va peut être t'intéressée (ou pas!): Avant d'être enceinte, je ne pensais pas à l'allaitement, pour moi c'était biberon car l'allaitement, je ne connaissais pas... pas encore !

Une fois enceinte, la perception que j'avais avant s'est modifié, j'ai pris plus amplement conscience de la grande responsabilité que j'ai vis à vis de ce petit être qui était en moi.
Je me suis renseignée sur les laits pour nourrisson qui m'ont tout à coup semblé bien imparfait par rapport à ce que j'imaginais, mais faudra bien le nourrir ce bébé.
Puis, j'ai tout doucement fait plus attention aux renseignements sur l'allaitement. Et de fil en aiguille, j'ai recherché de façon plus concrète comment allaiter, est ce que ça abîme les seins, est ce que ça fait mal, comment ça fonctionne le 1er jours et les jours suivants, etc... Bref, j'ai potassé ! Résultat des courses, aucun bobos, allaitement parfait, maman comblé en toute connaissance de cause.
Je dirai même plus, un plaisir que je n’imaginais pas possible et que je me félicite de ne pas être passé côté hihihi mais ça, c'est mon ressenti.


Avant d'être enceinte, j'aurai sans doute répondu comme toi. Tout ça pour dire qu'il y a des choses que l'on ne peut pas choisir avant d'y être confronté ;)


Ci-ka-trice : j'ai lu récemment qu'un bébé allaité peut se réveillé de faim jusqu'à ses un an alors pas de panique ;)
 
J'aurais tendance à aller dans le sens d'usagi. Je pense qu'allaiter est naturel et que c'est ce qu'il y a de meilleur pour les bébés, comparativement au lait végétal ou d'autres animaux. Et en plus je pense que ça resserre les liens. Mais bon, il ne faut pas non plus culpabiliser les mères qui ne le souhaitent pas ou n'y arrivent pas. Certes, ça peut paraitre étrange de ne pas y arriver, mais force est de constater que certaines mères n'y arrivent pas avec la meilleure volonté du monde. Je n'ai pas d'enfant mais en observant les mères j'ai l'impression que c'est pas si facile que ça, que c'est parfois douloureux, souvent inconfortable, et beaucoup m'ont dit que c'était fatiguant. J'ai même eu l'impression en observant certaines personnes de ma famille qu'elles se sentaient obligées de le faire mais en avaient vraiment marre.

Certaines mères ne veulent simplement pas allaiter. J'avoue que je ne les comprend pas, mais je pense que leur choix doit être respecté. C'est vrai, le lait maternel est généralement ce qu'il y a de mieux pour l'enfant, mais on fait tout de même des laits infantiles très bien adaptés, donc il ne faut pas non plus exagérer. Encore une fois c'est leur corps et je pense qu'avoir un bébé c'est déjà beaucoup donner de sa personne. Et puis c'est vrai que l'allaitement est un moment privilégié mère-enfant, mais toute la relation mère-enfant ne se résume pas à ça.

En plus, pour les femmes qui travaillent, c'est vraiment pas évident. Certaines femmes produisent peu de lait, ce qui fait que leur bébé doit téter très souvent et longtemps. Et même pour les autres, ça reste difficile avec seulement 6 mois de congé, d'allaiter sur une longue période.
Bref je pense quand même qu'allaiter c'est bien et que c'est préférable, mais ça doit rester un choix.
 
Bien sûr que les femmes n'ont pas à se justifier, et que si elles n'ont pas envie personne ne doit les faire culpabiliser, je pense qu'on est d'accord là-dessus.
Mais c'est quand même à cause d'une dérive négative (lobbying et manque d'information) que certaines femmes pensent que le biberon c'est équivalent à l'allaitement. Pour moi, ça doit rester une solution de replis, un palliatif, quand l'allaitement n'est "pas possible". Et je préférerais ne jamais entendre que certaines femmes n'allaitent pas, donnent de la merde nestlé à leur nouveau-né, sous prétexte que ça leur abîme les tétons.
Après, pour ce qui est du boulot, effectivement c'est pas facile de le concilier avec l'allaitement (certaines y arrivent). Le congé devrait être bien plus long (comme recommandé par l'OMS).

Quelque chose en moi se dit que effectivement, quand tu fais un gamin, tu prends des responsabilités. Il faut concilier les intérêts de chacun, et le bébé est là et bien là. Malheureusement, dans les conditions dans lesquelles on vit actuellement : ou tu nourris sainement ton bébé, ou tu reprends ton boulot. C'est triste de devoir faire ce choix, je suis d'accord. C'est pour ça qu'il faut lutter.

Pour ce qui est de la fatigue, on peut aussi dire que c'est fatiguant de changer des couches tout le temps, la nuit, le jour... et on le fait quand même. Faut arrêter avec cet argument.

Edit : et puis, on peut aussi répéter encore que dans 98% des cas (le chiffre est de moi), l'allaitement se passe très bien. A ne parler que des exceptions, on en oublie la réalité.
 
J'ai pas lu le débat mais quand vous dites que la mere doit choisir entre allaiter et travailler, elle ne pourrait pas simplement tirer son lait à l'avance et le laisser à la personne qui gardera son gosse quand elle sera au boulot ?
 
Il y a aussi la possibilité de mixer les deux méthodes : allaitement naturel à la maison, et biberon chez la nounou.

N'ayant pas d'enfant, mon avis n'a peut-être que peu de valeur, mais je trouve que le débat allaitement/biberon est d'ordre idéologique avant tout. Quel que soit le choix de la mère, elle sera critiquée par un camps ou un autre. Elisabeth Batinder considère l'allaitement comme aliénant. Personnellement, ce qui est aliénant, c'est plutôt de tenir un discours de type "il faut faire comme ça, sinon tu es une mauvaise mère/mère aliénée dans son rôle".
edit : la vrai liberté n'est pas celle de reprendre le plus vite possible le boulot et l'alcool, c'est plutôt de pouvoir faire un choix personnel de façon éclairé.

Bref, à chaque femme de choisir la méthode qui lui correspond, peu importe le discours ambiant... et peu importe aussi les raisons, même si elles apparaissent comme futiles. :rolleyes:
 
Usagi.Chan":sch8lrqt a dit:
D'ailleurs, y'a même pas besoin d'avoir une raison, les femmes n'ont pas à se justifier. C'est leur corps donc c'est leur choix !

Je trouve ça un peu horrible comme image de société, une société où on agit sans raisonner... Sans que nos raisons soient jugées par autrui, ok, mais sans raison du tout... C'est aussi comme ça qu'on se laisser porter par les préjugés, les traditions, les lobbys comme le souligne Tcharls...
 
Synae":18oq7nvj a dit:
Usagi.Chan":18oq7nvj a dit:
D'ailleurs, y'a même pas besoin d'avoir une raison, les femmes n'ont pas à se justifier. C'est leur corps donc c'est leur choix !

Je trouve ça un peu horrible comme image de société, une société où on agit sans raisonner... Sans que nos raisons soient jugées par autrui, ok, mais sans raison du tout... C'est aussi comme ça qu'on se laisser porter par les préjugés, les traditions, les lobbys comme le souligne Tcharls...

J'ai envie de dire "C'pas simple."
- intérêt de l'enfant
- intérêt de la femme
- intérêt de l'homme
Les intérêts de l'enfant dépendent des intérêts de la femme (puisque d'après ce que vous dites, allaiter, c'est généralement mieux pour l'enfant, mais ça peut être contraignant pour la femme). Ils peuvent aller à l'encontre l'un de l'autre.
L'homme, il s'en fout. Du moins, rien ne va contre ses intérêts. Il peut vivre sa vie confortablement dans son coin, s'il se démerde bien, c'est pas ses seins, et c'est pas lui qui tête. Donc s'il veut faire chier, il peut décider de s'en mêler, donner son avis pour départager, et déclarer que les intérêts de la femme priment sur ceux de l'enfant, ou plutôt l'inverse. (Sauf qu'il a tout intérêt à privilégier l'allaitement, pour se débarrasser de la corvée de biberon.) Et quand il s'amuse à faire ce genre de choses, on sait ce que ça peut donner. L'homme pouvant être symbolisé par la société entière...
Même question pour l'IVG. (Même si pour l'IVG, on peut trancher en disant que l'individu n'existe pas avant ses 3 mois de développement. Certains continuent à en débattre.)
C'pas simple.
 
Je suis ravie d'apprendre que ton allaitement se passe bien mother milk, que tu ai eu une révélation et que ce soit très agréable. D'ailleurs je n'en doutais pas une seconde. :)
Mais je ne comprend pas très bien pourquoi tu me raconte tout ça ? Quel rapport avec mon post ? Je n'ai pas fustigé l'allaitement au sein, j'ai même dit que j'étais plutôt pour. Je ne veux pas d'un débat sein versus biberon, je n'en ai absolument rien à faire. Et pour cause, je n'ai pas d'enfant et je n'en veux pas. Et je me serai passé de ton petit laïus condescendant en mode "tu n'as pas d'enfants, tu ne peux pas comprendre". Mais ça à la rigueur, on s'en fout.

Ce qui m'énerve, ce sont les discours culpabilisants comme celui de ci-k-trice sur les femmes qui choisissent de ne pas allaiter leurs enfants au sein. Notre société est déjà très culpabilisante pour les femmes alors ce n'est vraiment pas la peine d'en rajouter. Ça me fait penser aux discours selon lesquels il faut une bonne raison pour avorter. Non, il ne faut pas une "bonne raison" ! Chacune a ses raisons qui lui sont personnelles et personne n'a à juger de si elles sont bonnes ou pas.
Je m'en fiche de savoir si c'est facile ou difficile d'allaiter au sein, si c'est meilleur ou pas pour l'enfant, si c'est agréable ou douloureux, si ça créé des liens ou si ça rend l'enfants dépendant et je m'en fiche encore plus de savoir si c'est naturel. Je veux juste que chacune soit libre de son choix, ne subissent pas de pressions dans un sens ni dans l'autre et ne soit pas culpabilisé à coup de "tu ne veux pas le meilleur pour ton enfant" ; "quand même elle pourrait assumer" ; etc.
Et je tiendrais le même discours à une personne venant culpabiliser une femme qui allaite longtemps à coup de : "vous êtes trop fusionnel" ; "il faut qu'il prenne son envol" ; "tu le fais pour toi et pas pour lui" et toutes ces choses stupides.

Tcharls":1q1ihwur a dit:
Bien sûr que les femmes n'ont pas à se justifier, et que si elles n'ont pas envie personne ne doit les faire culpabiliser, je pense qu'on est d'accord là-dessus.
[...]
Pour moi, ça doit rester une solution de replis, un palliatif, quand l'allaitement n'est "pas possible".

C'est pas un peu contradictoire ? Elles font ce qu'elles veulent mais seulement si c'est pas possible d'allaiter ?

Synae":1q1ihwur a dit:
Usagi.Chan":1q1ihwur a dit:
D'ailleurs, y'a même pas besoin d'avoir une raison, les femmes n'ont pas à se justifier. C'est leur corps donc c'est leur choix !

Je trouve ça un peu horrible comme image de société, une société où on agit sans raisonner... Sans que nos raisons soient jugées par autrui, ok, mais sans raison du tout... C'est aussi comme ça qu'on se laisser porter par les préjugés, les traditions, les lobbys comme le souligne Tcharls...

Je n'ai pas dit qu'il fallait faire n'importe quoi sans raisonner. Mais quand tu fais un choix personnel, qui n'engage que toi et qui concerne ton corps alors tu es seule juge. "J'ai envie", "j'ai pas envie" est une raison largement suffisante pour allaiter, avorter, se faire tatouer, piercer, etc.
 
Usagi.Chan":14e9mzzf a dit:
...
Il faut une bonne raison pour ne pas allaiter, ou pas longtemps ? Bah j'ai un scoop, "je n'ai pas envie" est une excellente raison !

Outch, je t'ai pris au mot quand tu as écrit "je n'ai pas envie" lol
J'ai cru que tu avais déjà choisi avant même d'être enceinte, d'où ma petite histoire pour expliquer qu'il serait dommage de se fermer aux différentes options possibles avant même d'avoir entamer une grossesse.
Ceci dit, en effet chacun fait comme il le sent, l'important étant d'être en accord avec soi même :)
 
Ah, je suis contente de voir que ce n'était qu'un malentendu ! :D
:kiss:
 
Usagi.Chan":18wdfphw a dit:
Synae":18wdfphw a dit:
Usagi.Chan":18wdfphw a dit:
D'ailleurs, y'a même pas besoin d'avoir une raison, les femmes n'ont pas à se justifier. C'est leur corps donc c'est leur choix !

Je trouve ça un peu horrible comme image de société, une société où on agit sans raisonner... Sans que nos raisons soient jugées par autrui, ok, mais sans raison du tout... C'est aussi comme ça qu'on se laisser porter par les préjugés, les traditions, les lobbys comme le souligne Tcharls...

Je n'ai pas dit qu'il fallait faire n'importe quoi sans raisonner. Mais quand tu fais un choix personnel, qui n'engage que toi et qui concerne ton corps alors tu es seule juge. "J'ai envie", "j'ai pas envie" est une raison largement suffisante pour allaiter, avorter, se faire tatouer, piercer, etc.

Je suis d'accord sur toute la ligne sur l'idée que les autres n'ont rien à dire quand quelqu'un fait un choix qui ne concerne que lui. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas à chercher à le forcer, à lui mettre la pression.

Mais comme l'a souligné Brigande, un véritable choix est un choix éclairé. (Et aussi, là ça concerne également le corps de l'enfant donc c'est peut-être une raison de plus de réfléchir à la question sérieusement.)

Je pense qu'il y a une différence entre faire culpabiliser quelqu'un et lui apporter des éléments de réflexion. Par exemple, pour l'avortement, il y a sûrement un minimum de suivi psychologique : on ne cherche pas à en parler avec la femme pour la culpabiliser, mais pour l'aider dans sa démarche, l'aider à accepter et assumer son propre choix en pleine conscience.

Si un de mes amis veut se faire tatouer, je ne pense pas que je devrais à tout prix m'empêcher de lui poser la simple question "tu es sûr que tu as envie d'assumer ce tatouage sur ton corps toute ta vie ?", par exemple. S'il a fait un choix éclairé, il a déjà réfléchi à cette question et le fait que je la lui pose ne changera rien à rien. Il me répond "oui, t'inquiète" et puis voilà, c'est cool. Il a même le droit de m'envoyer chier genre "c'est pas ton problème" si ça l'embête, c'est cool aussi, il n'a pas à se justifier et je le laisserai tranquille. Mais en théorie un choix assumé n'a pas à faire que la personne se sente mal face à une simple question, et je ne crois pas que je devrais m'interdire de poser cette question. Mais j'ai peut-être tort ?

Tout ça pour dire qu'il doit bien être possible d'apporter des informations, de proposer une réflexion, qui d'ailleurs a peut-être déjà été menée, sans avoir l'air de culpabiliser qui que ce soit. Si au final la personne a déjà réfléchi et qu'elle décide quand même qu'elle n'a pas envie, alors c'est tout, on n'a plus rien à dire. Il s'agit juste d'encourager à raisonner pour assumer entièrement son choix, pas de manipuler dans un sens ou dans l'autre.

Je ne pense pas, par exemple (mais je ne dis pas que tu voulais dire ça), qu'il faille que ça devienne un sujet tabou, qu'on ne doive même pas demander aux mères pourquoi elles n'allaitent pas malgré tel ou tel argument en faveur de l'allaitement. Si une femme choisit réellement en pleine conscience de ne pas allaiter parce que c'est trop fatiguant/ça fait mal/elle a peur que sa poitrine s'affaisse ou que sais-je, pourquoi ne devrait-elle pas avoir la force de l'affirmer et de l'assumer quand on le lui demande, ou la force d'affirmer que ça ne nous regarde pas ? Pourquoi est-ce que cela devrait être à nous de nous taire ? (Après c'est clair qu'il y a une énorme différence entre "pourquoi as-tu choisi de ne pas allaiter ?" et "tu devrais allaiter" ou "tu dois assumer jusqu'au bout" comme vu ici. La question laisse en toutes circonstances le dernier mot à la personne concernée.)

Ca me fait penser à Henri Guaino qui s'énerve quand on lui demande où se situent Wallis et Futuna ; il s'énerve parce qu'il ne sait pas répondre. S'il savait, il répondrait tout simplement.

Autre parallèle : les omni qui justifient leur consommation de viande par "j'aime ça", point. "J'ai pas envie d'allaiter, point", c'est, en apparence en tout cas, la même absence de raisonnement. Sans parler des conséquences, qui ne sont pas nécessairement terriblement mauvaises dans le cas de l'allaitement, c'est le fait d'agir sans réfléchir qui me dérange, dans le principe. "J'ai pas envie" dénote donc bien un choix qui doit être respecté et où la femme est seul juge, mais je ne dirais pas que c'est une "raison largement suffisante". C'est suffisant pour devoir être respecté, mais pas, à mon avis, pour devoir réduire au silence ceux qui auraient des arguments (et juste des arguments, pas une obligation) à apporter en faveur de l'allaitement.
 
Usagi.Chan":25ig06sc a dit:
Tcharls":25ig06sc a dit:
Bien sûr que les femmes n'ont pas à se justifier, et que si elles n'ont pas envie personne ne doit les faire culpabiliser, je pense qu'on est d'accord là-dessus.
[...]Pour moi, ça doit rester une solution de replis, un palliatif, quand l'allaitement n'est "pas possible".
C'est pas un peu contradictoire ? Elles font ce qu'elles veulent mais seulement si c'est pas possible d'allaiter ?
Ouaip c'est vrai que c'était pas clair. J'ai mis des guillemets autour de "pas possible", pour dire que chacun déterminera, en fonction des possibilités mais aussi des envies, ce qui est possible ou pas... Parce qu'au fond, je ne pense pas que la formule "ce n'est pas possible" soit toujours valable : on a toujours le choix, c'est juste qu'on donne des priorités à certaines choses plutôt qu'à d'autres. Et c'est normal.
Et donc je disais, pour moi, donner le sein c'est assez haut dans la liste des priorités, et j'aimerais que ce le soit pour d'autres aussi, normal, mais chacun fait ce qu'il veut. Tout ce que je peux dire, comme l'a très bien précisé quelqu'une plus haut, c'est qu'un vrai choix est un choix éclairé. Donc informer, inciter à la réflexion personnelle pour trouver ses propres envies, qu'elles ne soient dictées ni par les pubs nestlé ni par la peur d'être une mauvaise mère si on donne le bib.
 
Tcharls":npz5odfo a dit:
Pour ce qui est de la fatigue, on peut aussi dire que c'est fatiguant de changer des couches tout le temps, la nuit, le jour... et on le fait quand même. Faut arrêter avec cet argument.

Je ne suis pas d'accord. Pour certaines femmes c'est très éprouvant physiquement. C'est pas seulement le fait de donner le sein, il faut le fabriquer le lait aussi. Si une femme trouve que ça la fatigue trop, ce n'est ni à toi, ni à moi de lui dire que c'est un mauvais argument ou une raison insuffisante d'arrêter.

Est-ce qu'au bout d'un moment le plus important c'est pas d'être en paix avec soi meme pour avoir une bonne relation avec son enfant ?

synae":npz5odfo a dit:
Je ne pense pas, par exemple (mais je ne dis pas que tu voulais dire ça), qu'il faille que ça devienne un sujet tabou, qu'on ne doive même pas demander aux mères pourquoi elles n'allaitent pas malgré tel ou tel argument en faveur de l'allaitement. Si une femme choisit réellement en pleine conscience de ne pas allaiter parce que c'est trop fatiguant/ça fait mal/elle a peur que sa poitrine s'affaisse ou que sais-je, pourquoi ne devrait-elle pas avoir la force de l'affirmer et de l'assumer quand on le lui demande, ou la force d'affirmer que ça ne nous regarde pas ? Pourquoi est-ce que cela devrait être à nous de nous taire ? (Après c'est clair qu'il y a une énorme différence entre "pourquoi as-tu choisi de ne pas allaiter ?" et "tu devrais allaiter" ou "tu dois assumer jusqu'au bout" comme vu ici. La question laisse en toutes circonstances le dernier mot à la personne concernée.)

Pourquoi? Mais parce que la pression sociale est ENORME sur les femmes, et en particulier sur les mères. Parce que dès que tu es mère, on te culpabilise à droite et à gauche, et t'es pas un peu folle de vouloir bosser ou d'avoir des passions, et pis tes gamins il faut t'en occuper comme ci ou comme ça, et pis d'un côté on te culpabilise si t'as pas de gosse mais de l'autre il faut que tu gardes le corps d'une jeune fille de 18 ans, et pis faut que t'allaite pour etre une bonne mère mais il faut pas que ta poitrine tombe ou ait des crevasses, et pis ton gamin il est trop comme ci et pas assez comme ça, et laisse-le pleurer car sinon t'es trop fusionnelle et il va être capricieux, et ne le laisse pas pleurer sinon t'es une mère indigne, et occupe-t-en toute la journée, et arrête de le couver, et pis n'oublie pas d'être sexuellement disponible pour ton mec, et bla bla bla bla

Il suffit d'ouvrir un magazine féminin. Ou de regarder la télé. même moi je le sais, pourtant, je fais ni l'un ni l'autre, et j'ai même pas d'enfants. Mais je le sais.

Donc oui, dans l'idéal, il faudrait que les mères puissent dire et assumer leur choix. Mais c'est pas si simple en réalité. Faut faire attention à ce qu'on dit. Surtout quand on parle de rapport au corps et de possession de son corps. Car le corps des mères est carrément confisqué. Et le corps des femmes d'ailleurs, a longtemps été instrumentalisé pour produire des gosses (interdiction de la contraception, de l'ivg, etc). Il y a des progrès, mais c'est loin d'être la liberté totale et l'égalité parfaite dans les esprits.

Tiens d'ailleurs ça me rappelle un truc que j'ai lu ce matin:
http://www.slate.fr/lien/65115/samantha-davies-interview-paris-match-sexisme-vendee-globe

D'ailleurs l'allaitement est un sujet complexe parce que pour certaines, allaiter c'est justement prendre possession de leur corps et de leur vie (avoir un rapport privilégié avec leur enfant via le contact physique, ne pas etre dépendante à des aliments infantiles industriels, etc). Et pour d'autres, elles le vivront au contraire comme une dépossession de leur corps. Encore une fois, je suis totalement POUR l'allaitement, mais il faut faire attention à ce qu'on dit dans un contexte aussi culpabilisant. Oui, le lait de vaches pour les nourrissons, c'est une aberration, oui c'est absurde de nourrir un gosse au biberon alors que sa mère a du lait, l'allaitement c'est naturel et ça devrait être simple, mais comment voulez-vous que ce soit aussi simple dans une société où le rapport au corps est aussi malade? Et puis si l'allaitement est vécu comme une privation de son corps, ça change la donne. Je connais une femme qui a pas pu allaiter car elle supportait pas qu'on lui touche les seins. C'est dommage quelque part, mais c'est comme ça.
 
Mais justement, si le rapport au corps est malade dans cette société, c'est pas en arrêtant d'en parler qu'on va arranger quoi que ce soit. Je veux bien comprendre qu'il y ait des tas de gros lourds qui arrivent avec leurs gros sabots et leurs "tu devrais faire ceci ou cela sinon tu es une mère indigne", et je n'ai absolument pas cherché à nier qu'il y ait cette pression énorme de la société sur le corps des femmes, j'ai moi-même parlé du poids de la tradition, des préjugés, des lobbys... Mais encore une fois il doit bien être possible d'aborder un sujet sans culpabiliser qui que ce soit, en restant subtil et respectueux, en respectant les particularités de chacune et sans chercher à imposer quoi que ce soit. Les féministes, par exemple, entre autres, sauraient sûrement le faire.

Je pense que tout est une question de tournure de phrase, tu as choisi les pires exemples possibles dans ton premier paragraphe en parlant à l'impératif. Mais simplement demander, aimablement et respectueusement, si la conversation s'y prête et si on sent que la personne n'est pas réticente, par curiosité cordiale, pour montrer qu'on s'intéresse à la personne, pourquoi elle a fait ce choix, je ne vois pas ce que ça peut avoir de choquant. Je suis d'accord, "faut faire attention à ce qu'on dit", mais ça ne veut pas dire rien dire du tout.

Et ça n'empêche pas de sensibiliser avant. A l'heure actuelle je n'ai pas la moindre idée de ce qu'on peut ressentir lorsqu'on allaite, mais si un jour je dois choisir, le fait d'avoir déjà réfléchi à la question de la dépendance industrielle au lait, au fait que le lait maternel est destiné à l'enfant donc sûrement ce qu'il y a de mieux pour lui, au fait que ça peut créer des liens etc., ça peut aider à essayer de surmonter les désagréments physiques dans une certaine mesure, par rapport à quelqu'un qui n'a pas réfléchi à tout ça et qui s'arrêterait peut-être plus facilement face à une difficulté.

Enfin je ne sais pas, vous considérez peut-être qu'on en est à un point tel qu'il faut d'abord laisser aux femmes une période "faites ce que vous voulez, même sans trop réfléchir, car vous avez le droit de le faire" ? Mais je trouve ça triste de libérer les gens si c'est pour les laisser se faire bouffer par les lobbys, se faire prendre dans une logique capitaliste où il n'y a plus que le fric qui compte et tant pis pour le reste... Bref, libérer ça passe aussi par l'information, la réflexion, on est libre quand on a toutes les cartes en main pour choisir. Parce qu'être libre de rester dans ses clichés, ok c'est déjà pas mal et tout aussi respectable, mais bon c'est pas très ambitieux.

A la limite je m'en fous du choix final, allaiter ou pas. Du moment que les gens, y compris les femmes, réfléchissent avant de choisir. Ou alors c'est irrespectueux d'inciter les gens à réfléchir mais alors là...
 
Bien sur qu'il faut en parler. Si je dis ça c'est parce que je trouve que dans ce fil il y a eu des propos culpabilisants. Je jette la pierre à personne hein, ça peut arriver de s'exprimer maladroitement, d'ailleurs ils seraient pas forcément culpabilisants si y avait pas tout un contexte. Je dis juste qu'il faut faire attention. C'est un sujet extrêmement sensible.
Personne n'a dit "faites ce que vous voulez sans réfléchir" (enfin c'est pas ce que j'ai compris). L'idée c'était plutôt: au final la décision appartient aux femmes, et elles n'ont pas forcément à se justifier. Tant qu'elles, elles savent pourquoi, tout va bien.
 
Je connais une femme qui a pas pu allaiter car elle supportait pas qu'on lui touche les seins. C'est dommage quelque part, mais c'est comme ça.

C'est mon cas. Je n'ai pas allaité Fiston pour cette raison, alors même que j'étais convaincue que c'était bien mieux pour tout le monde, pour lui évidemment mais aussi pour moi, et pour nous 2.
Pendant mes cours de préparation à l'accouchement, j'ai d'ailleurs participé à celui concernant l'allaitement, en espérant que j'aurais une sorte de déclic. Ça n'a pas marché.

Je rejoins L'Elfe et Synae pour dire qu'il faut en parler de façon non culpabilisante. Et pour que le discours soit adapté à chaque cas, il faut bien connaître les raisons qui motivent la décision du non-allaitement. Donc il faut demander "pourquoi ?"

Pour ma part, une seule personne a tenté de me faire réfléchir sur le sujet, mon médecin. Pas de manière culpabilisante, d'ailleurs, mais quand elle a appris que je ne comptais pas allaiter, elle a commencé à me dire "C'est pourtant pratique, c'est toujours à la bonne température, blabla" et là, zap, mon cerveau a switché et je n'ai rien entendu de la suite. De toute façon, oui, je le savais, que c'était plus pratique. C'était pas ça qui allait me faire changer d'avis.

Ce que j'aurais eu besoin d'entendre et surtout de lire (je fonctionne + à la lecture qu'à l'écoute), je l'ai trouvé qq mois plus tard, sur un site. Ce sont des lectures qui m'ont fait réaliser à quel point j'avais été formatée à considérer que les seins, c'était juste sexuel. Que la norme, c'était le biberon. Que ce soit dans les livres, même pour enfants, où on voit des animaux donner le biberon à leurs petits :rolleyes: ou dans mon entourage (famille biberonnante et fière de l'être, moi-même biberonnée au bout de 2 jours), tout m'avait poussée vers le biberon, même si intellectuellement et de manière superficielle, je remettais ce dogme en cause. Je crois bien que je n'avais quasiment jamais vu une femme allaiter dans la vraie vie o_O
Bon, je ne me rappelle plus de toutes mes prises de conscience, ça commence à remonter un peu trop, mais toujours est-il qu'après avoir lu et cogité là-dessus, j'ai senti un changement et j'ai su que là, j'aurais pu allaiter. Peut-être pas facilement, mais j'aurais pu.
J'ai regretté de ne pas avoir eu ces infos à l'époque.
Je l'ai beaucoup, beaucoup regretté à un moment, au moint de ressentir une envie de 2e enfant-réparation, à qui je pourrais donner ce que je n'avais pas pu donner au premier.
Bon, là, j'ai filé directement chez un psy ^^
(importante précision, je n'ai jamais voulu avoir d'enfant, Fiston était un accident. J'ai voulu avorter au début mais en m'apercevant que j'étais déjà enceinte de 2 mois, je n'ai pas pu m'y résoudre. J'en ai salement bavé pendant une bonne partie de ma grossesse, aujourd'hui je suis très heureuse qu'il soit là mais je n'ai toujours pas de désir d'autre enfant, alors me rendre compte que j'en arrivais à éprouver ce désir juste pour réparer mon passé, ça m'a bien foutu les jetons.)

Maintenant, c'est plus ou moins passé (je parle du regret, là. Le désir e 2e enfant a fichu le camp en vitesse avant la fin de la première séance chez la psy ^^).

Si c'était à refaire, je referais plein de choses autrement avec Fiston. Mais c'est le cas de beaucoup, voire tous les parents, finalement, non ?

Honnêtement, je n'ai pas l'impression que ça lui ait fait tellement de tort, au final. Il y a des choses qu'on a pu rattraper plus tard (le cododo, par ex, il a commencé seul dans sa chambre, et on a fini par dormir avec lui de ses 2 à 4 ans). D'autres qu'on n'a pas pu rattraper (l'allaitement).
C'est comme ça.

Bref, tout ça pour dire que je suis pour le dialogue avec les femmes enceintes à ce sujet. Parce que dire juste "je ne veux pas allaiter", ça peut regrouper des cas tellement différents, depuis celle qui ne veut vraiment pas, ne voudra jamais et le regrettera si elle cède à la pression (j'en connais une), jusqu'à celle qui aimerait bien, en fait, sauf qu'elle ne s'en sent pas capable ou a peur de certaines conséquences réelles ou imaginaires. Et cette dernière, il y a peut-être un moyen de l'aider à faire ce qu'elle souhaite vraiment.

Fin du 36 15 ma vie. :whistle:
 
Allaité ou biberonné, au fond, qu'est-ce que ça change ? Ton fiston va bien, non ? Ce n'est pas le principal ? :)

Ceci dit, il y a un truc qui me dérange dans ton discours. Tu reconnais une pression insidieuse en faveur du biberon. Mais tu sembles considérer la pression à sens unique, alors que ton médecin t'avait tenu un discours pro-allaitement. Comme s'il n'y avait qu'une seule solution envisageable en fait, et l'autre n'étant que le fruit de pressions diverses et variées ?

En suivant un peu les débats, en écoutant Batinder sur le sujet, à lire un article paru sur rue 89 au sujet de la croisade pro-allaitement en Suède, la lèche league d'un côté et les cadeaux de nestlé à la maternité de l'autre en France, j'ai l'impression que le terrain est miné quoiqu'il arrive, et que la pression existe de toute part.

Et c'est ce que je trouve de regrettable. En regroupant un peu les infos, je m'aperçois qu'il n'y pas de bonnes ou de mauvaises solutions. Chacune a ses avantages et ses inconvénients, d'autant que certains facteurs sont propres à la physiologie, aux contraintes et au caractère de chaque femme.

Je n'ai pas l'impression qu'il y ai un intervenant pour dire :"vous avez le choix entre deux méthodes, chacune propose ses avantages et ses inconvénients, à vous de voir laquelle vous conviendrait le mieux." Mais plutôt machin :"l'allaitement c'est mieux parce que bla bla" et truc : "le biberon, c'est mieux parce que bla bla".

Dans tous les cas, "on" a fait le choix pour la mère, et on les lui impose par argumentation, au lieu de lui donner toutes les infos objectives nécessaires pour qu'ELLE, et elle seule, fasse le choix par elle-même. :rolleyes:

Bref, comme d'hab', son corps ne lui appartient pas, et on l'infantilise de fait.
 
En fait ce que je trouve très intéressant dans ce que dit melynae, c'est que les pressions psychologiques pour allaiter/ne pas allaiter, elles commencent bien avant la maternité, puisque le simple fait que les seins soient considérés comme des organes sexuels, ça influe déjà sur la décision d'allaiter ou non. (Et vive le patriarcat encore une fois, et une société qui voit ce qu'elle veut voir et qui hypersexualise le corps des femmes).

C'est comme le rapport à l' "animalité" qui fait que certaines femmes ont un blocage sur le fait d'allaiter. Genre je vais être un animal, comme une vache. On peut trouver ça ridicule, mais ça fait partie des choses de notre culture, de renier que nous sommes des animaux, et d'avoir un blocage sur ce qui nous rappelle (pour des raisons un peu mystérieuses) que nous sommes pas moins "organiques" que les vaches ou autres bestioles (comme l'allaitement, ou le sexe).
Tout ça, ça intervient bien avant d'avoir un enfant.
Et du coup c'est pas facile de changer comme ça du jour au lendemain.
 
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