Je connais une femme qui a pas pu allaiter car elle supportait pas qu'on lui touche les seins. C'est dommage quelque part, mais c'est comme ça.
C'est mon cas. Je n'ai pas allaité Fiston pour cette raison, alors même que j'étais convaincue que c'était bien mieux pour tout le monde, pour lui évidemment mais aussi pour moi, et pour nous 2.
Pendant mes cours de préparation à l'accouchement, j'ai d'ailleurs participé à celui concernant l'allaitement, en espérant que j'aurais une sorte de déclic. Ça n'a pas marché.
Je rejoins L'Elfe et Synae pour dire qu'il faut en parler de façon non culpabilisante. Et pour que le discours soit adapté à chaque cas, il faut bien connaître les raisons qui motivent la décision du non-allaitement. Donc il faut demander "pourquoi ?"
Pour ma part, une seule personne a tenté de me faire réfléchir sur le sujet, mon médecin. Pas de manière culpabilisante, d'ailleurs, mais quand elle a appris que je ne comptais pas allaiter, elle a commencé à me dire "C'est pourtant pratique, c'est toujours à la bonne température, blabla" et là, zap, mon cerveau a switché et je n'ai rien entendu de la suite. De toute façon, oui, je le savais, que c'était plus pratique. C'était pas ça qui allait me faire changer d'avis.
Ce que j'aurais eu besoin d'entendre et surtout de lire (je fonctionne + à la lecture qu'à l'écoute), je l'ai trouvé qq mois plus tard, sur un site. Ce sont des lectures qui m'ont fait réaliser à quel point j'avais été formatée à considérer que les seins, c'était juste sexuel. Que la norme, c'était le biberon. Que ce soit dans les livres, même pour enfants, où on voit des animaux donner le biberon à leurs petits
ou dans mon entourage (famille biberonnante et fière de l'être, moi-même biberonnée au bout de 2 jours), tout m'avait poussée vers le biberon, même si intellectuellement et de manière superficielle, je remettais ce dogme en cause. Je crois bien que je n'avais quasiment jamais vu une femme allaiter dans la vraie vie
Bon, je ne me rappelle plus de toutes mes prises de conscience, ça commence à remonter un peu trop, mais toujours est-il qu'après avoir lu et cogité là-dessus, j'ai senti un changement et j'ai su que là, j'aurais pu allaiter. Peut-être pas facilement, mais j'aurais pu.
J'ai regretté de ne pas avoir eu ces infos à l'époque.
Je l'ai beaucoup, beaucoup regretté à un moment, au moint de ressentir une envie de 2e enfant-réparation, à qui je pourrais donner ce que je n'avais pas pu donner au premier.
Bon, là, j'ai filé directement chez un psy ^^
(importante précision, je n'ai jamais voulu avoir d'enfant, Fiston était un accident. J'ai voulu avorter au début mais en m'apercevant que j'étais déjà enceinte de 2 mois, je n'ai pas pu m'y résoudre. J'en ai salement bavé pendant une bonne partie de ma grossesse, aujourd'hui je suis très heureuse qu'il soit là mais je n'ai toujours pas de désir d'autre enfant, alors me rendre compte que j'en arrivais à éprouver ce désir juste pour réparer mon passé, ça m'a bien foutu les jetons.)
Maintenant, c'est plus ou moins passé (je parle du regret, là. Le désir e 2e enfant a fichu le camp en vitesse avant la fin de la première séance chez la psy ^^).
Si c'était à refaire, je referais plein de choses autrement avec Fiston. Mais c'est le cas de beaucoup, voire tous les parents, finalement, non ?
Honnêtement, je n'ai pas l'impression que ça lui ait fait tellement de tort, au final. Il y a des choses qu'on a pu rattraper plus tard (le cododo, par ex, il a commencé seul dans sa chambre, et on a fini par dormir avec lui de ses 2 à 4 ans). D'autres qu'on n'a pas pu rattraper (l'allaitement).
C'est comme ça.
Bref, tout ça pour dire que je suis pour le dialogue avec les femmes enceintes à ce sujet. Parce que dire juste "je ne veux pas allaiter", ça peut regrouper des cas tellement différents, depuis celle qui ne veut vraiment pas, ne voudra jamais et le regrettera si elle cède à la pression (j'en connais une), jusqu'à celle qui aimerait bien, en fait, sauf qu'elle ne s'en sent pas capable ou a peur de certaines conséquences réelles ou imaginaires. Et cette dernière, il y a peut-être un moyen de l'aider à faire ce qu'elle souhaite vraiment.
Fin du 36 15 ma vie.