Pour ou contre l'équitation ?

Après 10 ans d'équitation, compétition, etc etc etc, je suis farouchement anti-équitation.
MAIS.

Ma meilleure amie a récupéré deux juments qu'à la base elle ne monte pas. Sauf qu'être que toutes les deux toujours dans le même pré, ça les ennuie. Quand on les emmène gambader en main, elles sont très "joyeuses" et un peu trop enthousiastes et ça devient dangereux. Du coup, elle les monte (deux fois par mois en moyenne).
Les juments ne sont pas ferrées, sont montées sans cravache ni stick, et sans mors (licol en corde).

Je trouve ce cas là justifié. Sinon, c'est de l'exploitation pure et simple. On utilise le corps d'un animal pour se faire plaisir, sans chercher à savoir s'il a envie ou non...

(Moulinette, les chats/chiens c'est une autre histoire. Les vegans sont contre leur commercialisation -> Elevage, animalerie, vente, bref, le fait de s'enrichir dessus. Mais il faut bien s'occuper de ceux qui sont là, en refuge et ont besoin de nous.)
 
Je trouve que les monter seulement 2 fois par mois c'est plus néfaste qu'un travail régulier qui prépare le corps & la musculature du cheval à porter un poids sur son dos mais ce n'est que mon opinion.

Après évidemment on utilise des images chocs pour dire que l'équitation c'est pas bien, alors que si on s'intéresse à la vraie équitation cela n'a rien à voir.

Quant au travail en liberté, c'est une contrainte égale au travail monté pour moi. Mon ancienne meilleure amie, sa jument était tellement lobotomisée que même au pré elle faisait les exercices qui lui étaient demandé en spectacle ..
 
Le cheval n'a pas besoin d'être monté pour se muscler. Un terrain en pente, quelques sorties en main, pour deux-trois promenades tranquilles ça suffit largement.

Je n'ai pas besoin d'images choc, j'ai été cavalière 10 ans, avec des moniteurs et coachs particuliers, ai pratiqué plusieurs disciplines, à plusieurs endroits, et il n'y a pas de "bonne" façon d'exploiter pour notre plaisir. Aucune. A chaque fois, c'est forcer le cheval à soutenir notre poids, à cesser son activité de cheval et ses rapports avec ses congénères, à effectuer des mouvements dans l'attitude que NOUS voulons, pour NOTRE plaisir.

Il y a tant à faire avec un cheval, tant de bons moments à passer en toute complicité et sans rien imposer...
 
Je suis tombée sur ça :
https://www.facebook.com/photo.php?...348.1073741869.100000652494686&type=3&theater

Mon cerveau de vegan récente conscientise un peu plus la chose au fil du temps.
Ce concept du mors dans la bouche m'a finalement toujours interpellé... et je me souviens de mes interrogations personnelles récurrentes (comment le cheval arrive à faire ça ? Comment c'est possible ? Comment il a été éduqué pour faire ça..?)

Cela me semble de plus en plus glauque.

Je me disais que les passionnés aimaient leur cheval à fond (ce qui est surement le cas pour la plupart), mais il ne me serait pas tolérable aujourd'hui, de mettre un truc dans la bouche de mon cheval et de le tirer à droite à gauche. Et pendant que j'écris cette phrase, je me souviens d'une journée équitation que j'eue faite : j'osais pas tirer sur les rennes, ça me semblait pas logique et plutôt brutal, et j'entendais "allez vas-y plus fort !"

:mmm:
 
Ils les aiment mais de façon égoïste, mal, en fait comme on le leur a appris. J'ai été cavalière 10 ans et aujourd'hui je me demande comment j'ai pu faire tout ça - même si ENORMEMENT de choses me choquaient et m'ont fait arrêter et changer d'endroits à de nombreuses reprises. C'est d'ailleurs l'équitation en compétition (environ 5h à cheval par semaine) qui m'a dégoutée. J'ai cesser de monter avant de devenir vegane parce que vraiment, rien ne justifiait que je fasse ce que je faisais ^^
 
Je pense que c'est encore là une histoire de conscientisation.
Etre conscient avec un grand C de ce qu'on fait, évaluer le sens de nos actions, se mettre à la place du cheval et percuter. Oser écouter sa logique personnelle et se défaire de la "normalité" sociale.
 
Et d'égoïsme pur et simple pour beaucoup. Il faut arrêter de croire que les cavaliers aiment les animaux, c'est totalement faux. Certains surement, m'enfin sur les terrains de concours on déchante très vite...
C'est vraiment un monde pourri que celui de l'équitation, j'en ai fait une véritable overdose. Alors je n'ose imaginer ce que c'est pour les chevaux...
 
Ah oui dans le cadre des concours je le conçois tout à fait.
Je pensais au petit cavalier de campagne qui fait de simples balades.
 
Pour avoir fait, 12 ans de ma vie, de l'équitation en club (dite classique), j'y suis opposée. En l'état actuel des choses, l'équitation, celle qui s'est popularisée, est une industrie, une violence sans nom.

L'animal n'a aucune envie d'être là la plupart du temps, c'est criant : Morsures pendant le sanglage, manœuvres pour fuir les humains au pré ou dans le box, se débattre une fois en piste et "s'amuser" (bien une projection humaine ça) à faire chuter le.a cavalier.ère, etc. Ces réactions peuvent dépendre du cavalier et son respect/irrespect, mais le ras le bol est tellement énorme que beaucoup de chevaux de club font preuve de comportements défensifs avec n'importe quel cavalier.

Si vous recevez des consignes strictes ou qu'on vous demande d'appliquer un matériel contraignant à un individu bien précis, justifiant la démarche par "c'est un nerveux"/"c'est un tout mou", bref pour cause de [insérez une projection humaine qualifiant le comportement dit anormal d'un animal], ne pensez-vous pas que quelque chose cloche ? C'est un phénomène que j'ai très souvent vécu, d'être contrainte à devoir serrer les rênes de manière insupportable(au point d'en avoir, moi, mal aux bras, alors j'imagine pas la bouche du cheval...), d'imposer un matériel de type martingale pour que le cheval reste placé, ou encore de monter un cheval ayant de gros problèmes articulaires compensés tant bien que mal par des fers médicaux, etc.

En gros, il y a cette espèce de croyance selon laquelle les chevaux sont produits en série pour la pratique de ce loisir, qu'il ne peut en être autrement, et qu'il est normal d'utiliser des artifices et des méthodes cruelles pour "normaliser" des "comportements excessifs". Et le caractère de l'animal dans tout ça ? Par contre, personne ne se posera jamais cette question : "L'équitation est-elle bien adaptée à ce cheval ?"

D'ailleurs, j'hallucine toujours autant quand je vois des centres préférer garder un individu dangereux pour tout le monde, quitte à le faire souffrir et à prendre des risques... Au lieu de lui foutre la paix quoi.

De part ces démarches, on apprend aux cavalier.ères, dès l'enfance souvent, à voir les chevaux comme des objets mis à disposition. On leur apprend des techniques, non pas pour passer un moment serein avec un non-humain, mais pour rester en selle et inciter le cheval à adopter le comportement désiré, par la force ou d'autres arnaques. Pire encore, on confère à l'animal des traits de caractères humains et très négatifs, qui justifieraient de le recadrer (qu'il reste un objet fonctionnel, oh, merde, hé) : "il se fout de ta gueule", "c'est un vicieux lui", "il va te jouer un tour", etc.

Cette idée de "consommer l'animal" trouve son paroxysme dans le système capitaliste qui s'articule autour de l'équitation. Je vois des gamin.e.s qui, dès 12 ans (et j'en ai fait partie), passent des heures en boutique pour trouver LE licol qui rendra verte la voisine, LA boîte de pansage ultra fonctionnelle, LE tapis le plus élégant, et j'en passe... Combien de fois j'ai entendu mes potes vomir dans le dos d'un ou d'une "heureux.se proprio", comme quoi c'était dégueulasse, qu'ille avait de la chance "d'avoir un cheval" et qu'ille "se la pète de toute façon". Et puis, quelques mois plus tard, d'ostraciser cette même personne car, dépassé.e et très con.conne, a laissé mourir son "objet" dans les pires souffrances, car "l'objet" ne convenait plus ou parce que l'humain roi n'avait plus de temps à lui consacrer...

Enfin, voilà, il y a bien des tares dans ce milieu, je n'ai pas pu dresser toute la liste. Entre les profs qui sont des dangers publics pour les chevaux et les cavaliers, l'esprit de compétition perrave des centres, l'insalubrité et la mauvaise nutrition dans certains centres...

Tous les centres ne sont pas comme ça, je parle du pire, mais aussi du quotidien de centres "propres sur eux". En coulisse, c'est toujours plus ou moins tendu et sclérosant, pour les humains eux-même en plus. Il y a un esprit particulièrement malsain dans le monde de l'équitation, qui trouve ses racines dans les nombreux paradoxes inhérents à la torture/amour d'un autre être vivant que soi.

Je sais que ça ne se passe pas toujours comme ça, qu'il y a des gens merveilleux aussi, ou qui essaient de l'être un peu plus chaque jour. Je connais des "proprios", des amoureux.ses de leur cheval plutôt, qui vivent uniquement une relation basée sur le contact et la confiance, sans équitation elle-même, sans monter sur le cheval. Mais je sais aussi que cette "équitation bobo-cool" a la côte chez certains, qui y voient un nouveau faire valoir - à qui aura le licol étho le plus beau ?

Bref. On ne sortira jamais du problème tant que les animaux auront "un prix", pourront être achetés, vendus, tant que leur santé sera un luxe... Tant qu'il faudra les sortir d'une vie sociale dite naturelle (harem pour les chevaux) pour les inclure dans "notre monde" d'humains vaniteux
 
Effectivement, il y a de tout dans l'équitation! Je trouve tout ce qui a été dit super intéressant! Pour ma part j'ai fait quelques petites années d'équitation puis j'ai finis par arrêter parce que je n'étais plus à l'aise.. et pourtant j'étais dans un centre plutôt "bien" où les chevaux vivaient dans de grands champs ect.. mais ça reste du forçage je trouve :><:
 
le problème dans ce que j'ai lu est la grande méconnaissance à la fois des chevaux, de l'équitation et surtout du milieu pro... du coup, ce qui me pose principalement question c'est l'image que perçoivent ceux qui ne connaissent pas ou peu (sans vouloir blesser personne, dix ans de club ne font pas un connaisseur, même pas un cavalier, du en effet au consumérisme qui s'empare des chevaux).ce qui amène d'ailleurs à une interrogation plus globale sur la crédibilité de certains défenseurs de la cause des non humains, qui bien souvent n'ont jamais rencontré ceux qu'ils prétendent défendre... mais c'est un autre sujet.

la notion de valeur marchande des chevaux est moins importante que pour d'autres animaux dits de compagnie: une personne qui élève des chiens en dégage un revenu, très substantiel parfois, avec toutes les dérives que l'on connaît; ce n'est jamais vrai pour des chevaux: celui qui élève des chevaux trouve son revenu ailleurs. attention, je ne défends pas l'élevage, surtout tel qu'il est pratiqué, je dis que le mercantilisme autour des chevaux n'est pas dans leur production.
les principaux problèmes qui se présentent sont dus à la vision erronée du cheval, par les pros à qui ont a appris à les utiliser mais pas à les connaître et qui transmettent leur non savoir: vous pouvez prendre des cours en club toute votre vie, vous ne connaitrez toujours pas vraiment les chevaux. ceci change, mais doucement car beaucoup ne voient pas comment faire vivre leur club autrement, alors que c'est possible. ensuite, un autre facteur de difficulté vient des compétitions, qui si en elles mêmes pourraient être acceptables, ne le sont plus du fait de la notion de valorisation du cheval qu'elles amènent: travail trop tôt, trop fort, avec des objectifs humains à court terme qui empêchent une progression du cheval lui-même.
enfin, on peut avoir une relation avec un cheval, équilibrante pour les deux parties, comme avec un chien. les chevaux sont le plus souvent demandeurs de cela, quand ils en ont vraiment le choix: c'est à dire quand l'ensemble de leurs besoins vitaux sont remplis (sécurité, contacts sociaux, alimentation, confort, dans cet ordre) et qu'ils peuvent alors penser à leurs loisirs: comme les humains... alors, ils veulent partager avec un humain qui a un langage commun, pour certains juste passer du temps ensemble, pour d'autres une activité ensemble, monté ou pas selon les intérêts propres à chaque cheval.
dans un monde où les chevaux n'auraient plus de valeur marchande, et bouchère en particulier, ces échanges deviendraient la seule raison de contact avec eux. et sans doute qu'on verrait alors disparaître des "écoles du cheval" les fans du licol assorti au tapis assorti aux guêtres inutiles assorties au pantalon de la cavalière. resteront ceux qui veulent connaître et partager. et ils sont déjà bien plus nombreux qu'on le croit: c'est la quasi totalité de ma clientèle, et je bosse dur avec les quelques autres.
ne laissez pas croire que nos chevaux sont des mustangs contrariés, ils ont évolué avec nous, bon gré mal gré, et il n'est pas juste de vouloir les renvoyer en arrière: laissez leur le choix, vous serez bien surpris...
taxer d'exploitation tout contact avec les non humains est pour moi un non sens
 
Je te rejoins sur quelques points, Lola, et je pense aussi que nous pourrons avoir un rapport sain aux chevaux une fois que nous nous serons débarrassés de cette culture crasse qui les réifie.

Le problème est que, comme tu le dis, la plupart des gérants/monos de clubs conventionnels, quelle que soit leur bienveillance/malveillance (pour avoir connu des monos malveillants...), ont une manière d'envisager la relation au cheval qui est mauvaise, basée sur le rapport de force (élève/cheval, mono/élève). C'est le système équestre tel qu'il existe qui va à l'encontre de des aspirations et des besoins naturels de chacun.e. Il instaure des notions de rivalité, de valeur esthétique et de rigueur (dans le mauvais sens du terme, puisque la rigueur est imposée à l'animal). J'ai aussi connu des enseignements articulés autour de la peur.

Je pense qu'il est très important que chacun.e parle de son expérience en club, en tant que cavalier. Même si nous ne sommes pas de fins connaisseurs des chevaux, nous sommes témoins de la violence des clubs équestres conventionnels et de l'éducation erronée qui y est prodiguée. Et nous avons tou.te.s la légitimité d'en parler, si tant est qu'il s'agit de vécu, car ça peut être (et c'est) choquant. Et en ce qui concerne l'envie d'arrêter l'équitation, nous n'avons pas tou.te.s accès à des centres respectueux, géographiquement ou financièrement. Être conscient de leur existence n'empêche pas de se révolter contre le système de l'équitation classique (avec un mors dans la bouche, des rapports de force, et j'en passe).

Cependant, il est légitime de se demander si le contact humain même dénué de tout cet obscurantisme, peut réellement se faire sans atteindre le cheval dans sa nature... Ils habitent quand même des infrastructures qui les contraignent dans leur appréhension de l'espace et des relations entre chevaux. N'est-ce pas les couper de leur besoins que de leur imposer une organisation autre que celle du harem ? Et comment gérer la stérilisation ? (je te pose la question, puisque tu sembles plus éclairée à ce sujet et plus à même de me répondre :) )

Malgré tout, je reste farouchement persuadée que le dos du cheval n'est pas conçu pour porter qui que ce soit... Ni sa bouche pour être envahie par quoi que ce soit. C'est même, à mes yeux, la base de la "mauvaise" équitation (si tant est que la "bonne" équitation le soit vraiment), puisque l'utilisation d'outils et le fait de s'asseoir sur l'animal constitue un rapport de force physique.
 
oui les clubs sont violents, pas toujours physiquement mais dans leur approche, parce-que quand on veut maîtriser quelqu'un de dix fois son poids, on est dans une dynamique de violence... mais certains lâchent cette volonté, et les chevaux y trouvent leur compte
bien sûr, le cheval n'est pas conçu pour être monté, pas plus que l'humain pour le monter, mais pas plus que l'humain pour conduire une voiture ou porter des chaussures ou user d'un ordinateur pour discuter sur un forum avec d'autres humains partout dans le monde... le "cheval naturel" n'existe plus, pas plus que "l'homo sapiens originel". et quand tout le monde (chevaux et humains) est ensemble et dans la compréhension par un langage commun, il n'y a plus de rapport de force, pour la bonne raison que le cheval est au départ d'accords pour être là, et qu'ensuite on lui demande des choses auxquelles il peut dire oui ou non. ce n'est pas une utopie de l'équitation (ou toute autre activité d'ailleurs), c'est une réalité pour mes chevaux, et d'autres heureusement.

je relève quand même une erreur, elle me fait mal aux yeux: non les chevaux ne vivent pas en harem, c'est une image d'épinal. ils vivent en groupes familiaux, avec une majorité de juments, car les mâles plus aventureux quittent le noyau familial plus souvent, mais certains restent. les besoins fondamentaux d'un cheval ne dépendent pas tant de l'infrastructure que de la gestion de celle-ci. ils ont besoin de bouger, pas d'un espace illimité. ils ont besoin d'un groupe familial, ce qui signifie respecter les ententes entre eux, les laisser choisir l'organisation sociale entre eux et ne pas changer les groupes qu'ils ont défini (sauf s'ils le souhaitent, ce qui arrive chez moi par exemple environ tout les trois ans, pour un mâle qui change de groupe régulièrement), et les autres animaux, humains inclus, font aussi partie de ce groupe familial. ils ont besoin de sécurité, à savoir être sûrs qu'en cas d'attaque de dahu à trois têtes quelqu'un va veiller à leur protection (exemple chez moi toujours, selon le degré de danger estimé par les chevaux veilleurs, ce quelqu'un sera soit eux-mêmes, soit les chiens, soit moi). ils ont besoin de manger à leur rythme, soit 16h par jour en gros. et après tout ça, ils ont besoin de faire quelque chose de stimulant intellectuellement. on voit qu'il est possible de leur offrir tout ça, la seule barrière est une approche erronée, des pros en club, mais aussi des particuliers qui veulent transformer leur pur sang en mustang...
ah, et la stérilisation... entre autres points de détails de la gestion du quotidien importants: je dirais que ce n'est pas plus compliqué que pour les chiens... plus facile même, le rythme reproducteur étant plus faible. en fait, cette histoire est d'abord un problème d'image et de culture: les occidentaux semblent avoir un problème avec les roustons de leurs chevaux, les français sont terrifiés par le grand méchant étalon et ils castrent tout le monde sauf les reproducteurs qu'ils gardent à l'écart dans des conditions inéquines (et en font des monstres pour alimenter la légende), les espagnols semblent considérer qu'un cheval castré n'est plus un cheval... j'ai été formée et j'ai travaillé ailleurs dans le monde, au moyen orient en particulier où l'idée de castrer un cheval est tout à fait saugrenue, et aucun grand méchant étalon n'est confiné dans son box de peur qu'il ne tue un humain... j'ai toujours eu des entiers chez moi, au départ parce-que je suis la seule dans la région à les accepter, j'ai coutume de dire aux gens qu'un entier c'est juste un cheval avec quelques grammes en plus... ils ne sont pas des bêtes de sexe obsédés par les juments avec un besoin reproducteur vital: dans un troupeau libre, ils ne saillissent que très peu! ils s'intègrent comme les autres à un cercle familial, qu'il soit composé de juments ou pas. la gestion des naissances est possible juste comme ça: en faisant des groupes de mâles. j'en ai quand même connu un qui ne supportait pas sa condition d'entier, bien que je soupçonne fort d'autres problèmes hormonaux chez ce cheval, une fois castré, il a pu retrouver une vie équilibrée avec ses potes. c'est une exception, mais parfois castrer est ce qu'il y a de mieux pour offrir les besoins fondamentaux pré cités, et les chevaux n'en sont pas diminués contrairement à ce que pensent certains (enfin de quelques grammes seulement). donc stérilisation, au cas pas cas, selon les besoins de chacun (cheval), et gestion des poulains (qui alors seraient beaucoup moins sélectionnés, et donc beaucoup plus chevaux, car on sait que si l'humain joue au dieu avec les autres espèces depuis longtemps, il arrive rarement à du positif), par replacement intelligent une fois matures, et non vendus à six mois, un peu comme le développe Caron pour les chiens dans son dernier opus.
tout ceci est du quotidien, donc de faux problèmes dans le sens où des connaissances des chevaux modernes (et non calquées sur des observations plus ou moins sérieuses de troupeaux libres sur d'autres continents) et un peu de bon sens les résolvent facilement. si on se donne la peine de considérer leurs besoins comme prioritaires, mais n'est-ce pas là l'essence d'une vie de famille?
 
Merci pour ces explications ! C'est fou ce que l'organisation des clubs classiques donne une image faussée des chevaux. Je ne peux que comprendre la "violence" des étalons, si coupés de tout contact social. C'est vrai que nous avons tendance à projeter sur les chevaux une image "sauvage", selon laquelle tout animal non maîtrisé et non contraint est dangereux pour lui-même et les autres - aberration en effet. J'espère que ça changera et que nous verrons de plus en plus de bonnes pratiques éclore...

Après, malgré tes positions que je comprends, je garde les miennes sur le fait de monter un cheval. Je n'arrive pas à comparer cela à l'automobile ou au web, qui sont des domaines liés à la technologie et non pas à la gestion d'un être vivant, d'un autrui... J'aurais du mal à me remettre à cheval pour les raisons que j'ai exposées. Et ce même si je sais que le cheval a l'opportunité de dire oui ou non à cela, je préfèrerais ne pas choisir le oui même si il m'est proposé.
 
je comprends ta vision, il est difficile d'en avoir une autre quand on regarde dans les yeux un cheval de club...
mais je me suis mal exprimée: je ne voulais pas comparer l'équitation avec l'automobile ou autre, mais parler d'évolution vers des choses qui, si elles ne sont pas nécessaires, sont néanmoins agréables, et je parlais là pour les chevaux et non pour les humains. hum... c'est pas plus clair je crois... c'est comme quand quelqu'un me dit "ton cheval là, il a pas besoin d'une couverture", à qui je réponds "non, mais tu n'as pas non plus besoin de ton manteau sous la pluie, pourtant tu l'apprécies: vas demander au cheval s'il veut que tu le mettes à poil sous la pluie!"
et pour rester sur l'équitation elle-même, quand je parlais de dire oui ou non, je voulais dire pour être monté ou pas bien sûr, mais aussi ensuite pour faire telle ou telle chose avec son cavalier. je sais que dans les clubs, on apprend à "gérer un cheval" comme tu le dis très justement, faut voir la tête des cavaliers plein de certitudes quand je leur dis des trucs du style "arrêtes de lui faire faire, demande lui et regarde le te montrer"... l'équitation n'est pas en soi un rapport de force, c'est une conversation,c'est les humains qui peuvent pas s'empêcher de tirer sur la ficelle (au propre comme au figuré). et c'est moche, à regarder comme à ressentir, alors qu'ils sont tous superbes quand on les laissent bouger comme des chevaux.
et tu sais, parmi mes chevaux, il y a un qui connaît la haute école (que je hais ce terme!), quand des gens nous regardent, ils disent "mais tu n'y touches jamais!", ben non, j'essaie de pas gêner l'image... je lui appris sur dix ans, pas en deux coups de mors compliqués, mais on est pas dans le système alors on a le temps.

je n'essaie pas te convaincre de remonter, mais je vois toute le temps des cavaliers broyés dans leur coeur par les clubs, qui tournent le dos au dialogue inter espèces, et ça me fais de la peine en fait parce-que les chevaux sont des maîtres en communication qui ont tant à partager et je trouve triste qu'une utopique société vegan les laissent pour compte...
tiens, je t'invite à venir causer avec les miens si tu veux (pas dessus hein, ça c'est intime pour eux)
 
Je serais entièrement d'accords, si ce texte n'était émaillé d'erreurs... ce qui est dommage car elles enlèvent toute crédibilité à celui qui l'a écrit...

1/ les chevaux ne sont pas des marchandises, en effet, mais ceci n'a pas grand chose à voir avec l'équitation, ni même avec nos rapports avec eux plus généralement. Utiliser un animal n'est pas acceptable, mais partager quelquechose avec lui?
2/ les chevaux n'ont pas besoin d'être montés, certes. mais une vie avec l'humain n'est pas synonyme de souffrance en captivité, et il s'agit là encore de conditions de vie et non d'équitation. Une activité avec un cheval n'implique en rien une vie d'isolement, un cheval mange environ 16h par jour et on 24h, c'est un cheval pas une tondeuse (et une durée d'échange avec un humain d'une petite heure correspond à un temps normal d'échange social), le débourrage n'est contraignant que pratiqué par des incompétents brutaux qui peuvent en effet casser les chevaux: j'ai appris l'équitation à des dizaines de chevaux sans jamais leur imposer de contraintes, qu'elles soient physiques ou morales, le harnachement en lui-même ne provoque aucun trauma, par contre on pourrait débattre des nouvelles modes en la matière en effet...
3/ les méthodes dites douces sont en effet un leurre, mais pas pour les raisons évoquées: parce-qu'elles sont en réalités hyper violentes pour les chevaux à qui on propose un deal qui dit "fais ce que je veux ou va mourir", et on explique ensuite qu'il a choisi... moi j'aime mieux un contrat qui dit "viens apprendre avec moi ou va jouer avec tes potes", je compte sur les doigts d'une main le nombre de fois par an où ils choisissent la seconde option...
4/ oui on peut. et on peut lui demander son avis au cheval
5/ donc, on pourrait vivre avec un cheval à la condition de lui refuser toute activité qui lui plaît? là est le spécisme pour moi...

pour résumer: une meilleure connaissance du sujet permettrait d'éviter de tels écueils, qui desservent les chevaux.
je me demande si je ne vais pas organiser des stages découverte à destination des vegans et défenseurs de tous poils... enfin, faut voir si mes chevaux seraient d'accords bien sûr!
 
Le problème que j'ai avec ton discours global lola, malgré ton immense expérience, c'est que tu nous pose l'acte de les monter comme apparemment un obligation pour les faire avoir une activité, et tu nous laisse pensé que tu as des chevaux qui la réclament, hors je n'ai rien lu de ta part qui permette d'en avoir une image un peu plus justifiée que juste posée comme un fait établit de façon péremptoire.

Je reste dans l'idée que les chevaux qui pourraient plus ou moins laisser à penser qu'ils sont content d'être montés c'est principalement par l'association avec le fait d'enfin aller se balader ailleurs que le pré où ils sont H24. Tout comme le chiens est tout fou quand on attrape sa laisse, c'est pas le fait d'être attaché qui le rend heureux, c'est le fait d'aller se promener.

Je reste dans l'idée qu'il est possible de faire tout plein de choses épanouissantes pour le cheval sans la moindre obligation de le monter. Et cette histoire de dépassement de soi et de vague "compétition" essentialisée ne me convainc pas du tout.
 
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