Pourquoi je ne suis pas végétalienne complètement

Probablement parce que chez les végétariens la culpabilisation est souvent utilisée comme moyen de motiver un changement de consommation individuel (si tu en manges: ils souffrent/meurent)...?
 
Pourquoi tu as besoin de te justifier devant nous ?
Au départ, j'ai pensé qu'elle souhaitait avoir un point de vue contradictoire au sien... sauf que si elle ne revient pas échanger, en effet, on peut se demander quel intérêt à sa démarche...
 
Souvent quand on se justifie c'est qu'on se sent coupable , et c'est une bonne choses de réfléchir à certaine question .
 
Autant pour moi. ^^ Mais bon, j'avais aussi remarqué le sujet des abeilles et les gens qui lâchent un pavé dans la mare avant de se carapatter, ça a tendance à m'agacer, surtout lorsque tout le monde enchaîne au quart de tour. Mais pour sa défense, elle n'est pas repassé depuis son post donc ok.
 
Relax, personne ne va appeler la Vegan Police, et personne ne se verra distribuer des prunes... (Il y a bien les amandes, mais ça ne s'écrit pas pareil)

Ceci dit, j'ai du mal à concevoir qu'on puisse encore considérer un oeuf comme un aliment. Comme cela a été remarqué, cela reviendrait à justifier LA consommation de l'oeuf et SON intérêt nutritionnel et culinaire.

Je trouve ça dommage :confus:
 
Marion-vivre":2hhs660k a dit:
Raphale":2hhs660k a dit:
Bref sa ne doit servir d'excuse à personne pour manger des oeufs en général .

J'aime pas trop citer des message, ça fait "agression" je trouve mais bon 0:)

Servir d’excuse... Ca me fait penser qu' un vegan/végétalien détient LA vérité ultime et se doit d'être irréprochable. Voilà je voulais juste dire ça :mmm: Je sais pas trop si on m'a comprise mais j'ai pas trop aimer la tournure de cette phrase.

Et c'est clair que jamais je sauverais des poules pour avoir des oeufs, les oeufs viendraient en dernière question je pense. Oeuf ou pas j'aime bien les poules de mes parents elles sont rigolotes ^^'

Il ne s'agit pas d'être irréprochable mais cohérent avec ses propre pensées, et son discours. Et Raphale a raison de mettre en garde envers d'éventuelles personnes qui auraient à l'esprit en priorité non pas de sauver une poule, mais d'avoir des œufs, et s'allègeraient la conscience en imaginant des stratagèmes pour qu'ils soient les plus éthiques possibles. (sans savoir s'ils le feront seulement un jour)

Sinon Picatau, je ne suis pas certains que tous les véganes considèrent "suivre une liste de règles", ni que ces règles soient "abstraites". (il y a difficilement plus pragmatique qu'une philosophie de vie végane de mon point de vue)

Pour l'exemple des plumes, je vous rappellerais le débat avec save-animal il y a quelques temps, qui allait jusqu'à sanctuariser toute partie d'un animal, même après sa mort.

Mais je suis d'accord pour interdire à minima toute marchandisation des corps et des produits, volontaires ou pas, car ça implique toujours tôt ou tard à la fois qualité du produit (et donc souvent eugénisme), et rentabilité (voire rendement).

Personnellement je m'inscrit dans une vision simplicitaire et décroissante (enfin j'essaie en tout cas), et il m'est tout naturel de songer à me défaire de tout ce qui n'est pas nécessaire et cause en plus des torts directs, puis plus tard indirects également (produits électroniques, plastiques).

Au final j'aimerais arriver à vivre en ne causant pas plus de maux que je ne pourrais en réparer moi-même(*), et pas au delà de mon propre espace de vie, ça serait cool pour moi. (donc probablement assez sédentaire, un peu isolé peut-être, mais surtout emprunt de sobriété)

(*) Dans ce but aux allures utopique dans une conscience antispé, je considère que ne pouvant non plus protéger tous les insectes que je foulerais au pieds, entretenir un jardin et des espaces verts me permettrait peut-être d'aider plus d'âme humbles que je n'en serait le bourreau (par exemple)
 
V3nom":tb31vrtm a dit:
Sinon Picatau, je ne suis pas certains que tous les véganes considèrent "suivre une liste de règles", ni que ces règles soient "abstraites". (il y a difficilement plus pragmatique qu'une philosophie de vie végane de mon point de vue)

Non mais évidemment, I agree pleinement, je sais bien, c'est pas le problème, c'est juste que voilà, quoi, l'autre jour, j'ai eu le sentiment d'être un peu pris à partie et que dans les propos de je sais plus qui, mais c'est plus un problème, ça donnait l'impression qu'il y avait d'un côté le vegan, le vrai, le bon, l'unique, et pis de l'autre, celui qu'on peut pas dire vegan, parce qu'il suivrait pas à la lettre des préceptes dictés par Dieu le père Vegan.
Je me suis pas dit 100% vegan moi, j'ai dit que j'y aspirais d'une certaine manière mais qu'il fallait savoir garder un peu une forme d'indépendance d'esprit et de raison, en ce sens que manger éventuellement, opportunistement, (occasionnellement serait plus français) les oeufs d'une poule que t'as sauvée et pas dans le but d'avoir des oeufs mais pour tenir compagnie à un coq que t'as sauvée, voilà quoi, hé bé, je trouve pas ça ni immoral ou amoral, ni nuisible, ni maltraitant ou malaimant ! J'estime ne pas avoir de bons points à recevoir de personne. Et faut pas se leurrer, j'ai considéré l'oeuf pendant des années comme un aliment, donc aujourd'hui encore, si j'ai la possibilité opportuniste de manger un oeuf qu'était là au passage et que je sais qui c'est qui l'a fait et comment, bé, je m'autorise selon le cas à le manger ou pas.
Bon je reconnais que mon cas personnel est plus que marginal, et ne recouvre à l'évidence pas beaucoup de réalités, j'ai personnalisé le "reproche".
Après, toute l'affaire est dans le fait de juger ou non qu'un oeuf puisse constituer un aliment. Fondamentalement, beaucoup d'objets organiques, pour peu qu'ils ne soient pas toxiques, et même s'ils sont atypiques, improbables, relativement au système digestif humain, peuvent se bouffer, alors, bon, ça se mange, ça se mange pas, mouais j'y crois qu'à moitié, c'est d'abord une question de morale et j'estime que ma façon de faire avec les oeufs de Ginger n'est pas immorale sauf à considérer que je la prive de ses oeufs ou prive quelqu'un d'autre de ses oeufs et en second, c'est manifestement aussi une question de goût/dégoût. Justifier de ne pas manger du miel parce que c'est de la régurgitation d'abeilles ou des oeufs parce que c'est des règles de poule, ça me touche pas une seconde quand on voit tout ce que les humains sont capables de bouffer d'animal ou végétal, c'est plutôt le fait que cela épargne les abeilles ou les poules qui me touche, vous me suivez ?
Bref, je suis pas pour la sacralisation d'un truc mais pour la raison éthique à l'égard de ce truc.
J'ai l'impression que ça se tient mon raisonnement, non ?
Après, manger des oeufs, on peut s'en passer, OK, je déciderai peut-être demain de donner systématiquement les oeufs de Ginger à la nature, ce serait sans doute la raison qui me convaincrait le plus d'ailleurs, que cela profite à quelqu'un.

Personnellement je m'inscrit dans une vision simplicitaire et décroissante (enfin j'essaie en tout cas), et il m'est tout naturel de songer à me défaire de tout ce qui n'est pas nécessaire et cause en plus des torts directs, puis plus tard indirects également (produits électroniques, plastiques).

Au final j'aimerais arriver à vivre en ne causant pas plus de maux que je ne pourrais en réparer moi-même(*), et pas au delà de mon propre espace de vie, ça serait cool pour moi. (donc probablement assez sédentaire, un peu isolé peut-être, mais surtout emprunt de sobriété)

(*) Dans ce but aux allures utopique dans une conscience antispé, je considère que ne pouvant non plus protéger tous les insectes que je foulerais au pieds, entretenir un jardin et des espaces verts me permettrait peut-être d'aider plus d'âme humbles que je n'en serait le bourreau (par exemple)

Pareil, pas mieux, je suis dans la même idée. J'aspire aussi à la décroissance mais j'en suis loin même si je fais attention à pas mal de choses. Mon objectif, c'est d'entreprendre une retraite bouddhique de tradition tibétaine, et même plusieurs, de 3 ans 3 mois 3 jours, c'est largement décroissant et ça peut être vegan sans mal, mais je n'en ai pas encore ni la ressource, ni la liberté.
 
Non mais 100% végane ça n'existe pas et c'est inatteignable, même en se suicidant. Alors à partir de là, why the fuck debate about that ???

Sinon la question n'est pas sa voir ce qui peut faire office d'aliment ou pas, c'est un faux débat ça.

ça me semble plus juste de se demander quelles sont les limites de l'exploitation (ça a déjà été discuté) ou bien ce qui fait fondamentalement besoin ou pas, en restant aussi autonome et libre que possible (ce qui n'est pas très compatible avec des poules, même juste pour les oeufs)
 
c'est juste que voilà, quoi, l'autre jour, j'ai eu le sentiment d'être un peu pris à partie

Si c'est moi, je m'en excuse. Le but n'est pas de prendre à partie mais de comprendre comment chacun voit les choses, théorise ça et de débattre des tenants et aboutissants. On est sur un forum, c'est un espace public et on est là, entre nous, pour discuter. Si tout le monde était d'accord sur tout, le forum n'aurait même plus lieu d'être. :)
Après évidemment qu'il n'y a pas de bons et mauvais points à distribuer, au final tout ça reste des choix personnels. :)
 
Les choix sont personnels, mais leurs portées (avec les discours qui les accompagnent) elles le sont plus ou moins, surtout sur un forum public.

C'est entre autre pour ça qu'on fait un peu la chasse aux végétariens qui mangent du poisson.
 
Je me permet de réagir à cette discussion que je viens tout juste de lire,
je crois qu'il y a autant de vision qu'il y a de gens sur terre, l'important c'est d'être en accord avec soi même, avoir bonne conscience.
Se frustrer ne mène à rien, juste à se sentir mal.
Je suis végétalien ou presque car je mange un peu de miel bio, les abeilles "bio" sont respectées et ça participe à la pollinisation ce qui est assez utile si on veut avoir des légumes etc...
Bref, j'essaie de manger sans faire souffrir et je fais du mieux que je peux.
Je crois qu'il ne faut pas s'éloigner du fait que l'on fait ça par amour des animaux et non pas pour se battre contre ceux qui ne le font pas.
Si on veut les sensibiliser c'est surement pas dans l'agressivité, mais bien au contraire en montrant qu'avec notre conviction on y arrive.
 
Montrer nos conviction n'empêche pas d'être incisif, ce qui n'est pas nécessairement agressif, même si ça peut être ressentit comme tel, mais ça devait être pareil pour les esclavagistes quand ils ont commencés à entendre parler de libération d'esclaves, ils se sont forcément sentis agressés.

Je ne crois pas qu'être poli et sage en toute circonstance soit une solution. Quand on est face à un mur dont le mortier est l'absurdité, je ne fais pas me gêner pour mettre le nez de la personne dans cette absurdité. Elle va forcément être ébranlée, et se sentir agressée est une des manifestations du sentiment d'erreur, d'être acculé. Mais je suis désolé c'est aussi un des passage communs des étapes de l'acceptation...

Enfin concernant les raisons de ne pas être vég*ien "complètement", le seul qui est légitime à mes yeux c'est celui que tu as donné : "Bref, j'essaie de manger sans faire souffrir et je fais du mieux que je peux."

Et ça suffit ! :) (et c'est largement assez légitime pour ne rien rajouter en justification)

Tout le reste est glissant et ne repose généralement que sur des hypothèses basée sur les messages véhiculés par les lobbys.
Non les abeilles "bio" ne sont pas respectées. Ok c'est moins pire que les non bio, mais ce n'est toujours pas l'idéal.
Et les discours sur les abeilles seules capables de polliniser nos plans de légumes et fruits (je sais que ce n'est pas ce que tu as dis) est réducteur et mensonger.

quelques éléments sur le sujet (toujours initié par la même personne peu encline à la discussion et peu renseignée sur le sujet hélas)

il-faut-acheter-du-miel-t12348.html

Sinon le magasine de l'AVF "alternatives végétariennes" numéro 112 de juin, juillet et aout 2013 a un des meilleurs dossier sur le sujet ("le miel") que j'ai pu voir, très complet, argumenté et surtout renseigné et étayé avec sources et références. (hein Amina, je suis sûr que tu peux en faire autant)
 
Très bonne revue que celle de l'AVF et toujours intéressante. C'est vrai que le dossier Miel est très bien, j'ai beaucoup appris.
 
Le Mat":33qezzb4 a dit:
Très bonne revue que celle de l'AVF et toujours intéressante. C'est vrai que le dossier Miel est très bien, j'ai beaucoup appris.
Après le dossier sur les œufs, l'AVF en fait un sur le miel. L’Association Végétarienne de France tend vers le végétalisme.
 
Au picnic de l'AVF Tours annuel, je crois que les végéL étaient majoritaires. (nous étions une bonne 20aine)
 
La grande majorité des délégué.e.s AVF sont vgl. C'est un choix stratégique de s’appeler Association Végétarienne et non végétalienne, mais tout leur discours porte sur le véganisme.
 
(Je reviens un peu aux œufs.)

Végétarienne depuis relativement peu de temps, donc avec une réflexion encore mouvante et pas vraiment solidifiée, j'essaie de me dire qu'une ligne de conduite possible pourrait être : ne pas consommer (ou essayer de ne pas consommer) des produits que je n'aurais pas été capable de fabriquer moi-même.

Par "fabriquer moi-même" je ne parle pas des compétences techniques, mais de l’aspect éthique, la question étant : est-ce que je serais capable de me regarder dans le miroir après avoir effectué tel ou tel geste ? Exemple 1 : je serais incapable de tuer moi-même un animal pour le manger, donc je ne mange pas de viande. Exemple 2 : je serais incapable de mettre un poussin mâle à la poubelle, donc j'essaie de manger le moins d'œufs possible (il m'arrive d'en manger en extérieur, mais pour des raisons autres).

Partant de là, sur le principe, manger les œufs d'une poule qui 1) a une vie de poule normale et 2) qui n'est pas issue d'un élevage où l'on tue les poussins mâles, me semble acceptable. Pour expliciter un peu plus, je prends un cas d'école : s'il existait des poules sauvages qui parfois abandonnaient leurs œufs non fécondés dans la forêt, les ramasser et les manger ne poserait à mon avis aucun problème.

Ca, c'était ma position avant de lire ce fil - et d'autres traitant peu ou prou du même sujet. Car j'ai été quand même assez sensible à l'argument, énoncé par plusieurs d'entre vous, selon lequel manger des œufs, c'est valider leur statut d'aliment, chose qui, dans le monde tel qu'il est, risque de conduire à une exploitation des poules à grande échelle.

Par ailleurs, l'argument pragmatique, avancé par Brigande, je crois, comme quoi il est plus simple de ne pas manger d'œufs du tout que de manger des œufs éthiques me parle pas mal, parce que c'est plus ou moins comme ça que je suis devenue végétarienne : au départ, j'étais axée sur le bien-être animal plus que sur la mort des animaux, et c'est à force de m'épuiser à chercher de la "viande heureuse" (plus je creusais le sujet, plus je me rendais compte que c'était soit rare soit inexistant) que je suis devenue végétarienne.

Tout cela étant posé, je précise que si on me disait : on supprime l'élevage industriel dès demain et à la place, on passe à un système où les gens qui le veulent (et qui le peuvent : faut un terrain, quand même) auront le droit d'avoir quelques poules, à condition de bien les traiter et les soigner, alors je dirais, bon, il n'y a pas photo, je signe. Je signe en me disant, faudra rester vigilant, le risque existe qu'on rebascule dans l'autre sens, mais je signe quand même, clairement.

Au fil de toutes ces réflexions, je me suis aussi pas mal interrogée sur le statut des poules bien traitées qu'on aurait chez soi. Je ne parle pas ici des sauvetages, qui sont un cas très particulier, mais des situations où l'on choisit de prendre quelques poules et coqs parce qu'on en a l'envie (donc pas pour les sauver de l'abattoir). Est-ce que dans cette hypothèse, les poules sont des animaux de compagnie ? Si oui, c'est un peu bizarre, car les animaux de compagnie, précisément, ne produisent rien d'utile, ou plus exactement, ce qu'ils pourraient produire d'utile ne nous intéresse pas. Du moins il me semble. Par exemple, je ne vois pas quelqu'un emmener son chien chez le toiletteur et récupérer les poils de ce chien pour en faire des oreillers (à supposer que les poils de chiens puissent servir à rembourrer des oreillers, hein). Mais si ce n'est pas exactement un animal de compagnie, la poule qu'on prend chez soi, alors c'est quoi ? Je veux dire, existe-t-il, dans nos catégories de pensée, quelque chose qui ne soit ni animal "utile à l'homme" (donc un jour ou l'autre exploité) ni animal de compagnie qui ne produit rien d'utile (en principe bien traité et respecté) ?

Par ailleurs, en vous lisant, j'ai aussi réalisé que le parallèle qu'on fait souvent entre lait et œufs ne tient peut-être pas la route à 100%. Je m'explique via un exemple, ou plus exactement deux. Imaginons que j'aie une perroquette que j'aime d'amour et qu'elle ponde des œufs. Si un ami à moi passe chez moi et me demande de lui donner ces œufs pour en faire une omelette, il y a fort à parier que je sois surprise, interloquée, que je trouve l'idée un peu bizarre, mais pour autant, il n'est pas impossible qu'au final, je veuille bien lui donner les œufs, car après tout, je ne fais pas de mal à ma perroquette. Par contre, si j'ai une chatte que j'aime d'amour et qu'elle a des chatons, et qu'un ami à moi, passant à la maison, me dit, s'il te plaît, laisse-moi prélever un peu de son lait, je voudrais me faire un chocolat chaud au lait félin, là je crois que je le mettrais à la porte en le traitant de psychopathe, parce que j'y verrais un vol caractérisé : ce lait est pour les chatons, point final.

Bref, ce que j'ai réalisé (mais vous étiez peut-être déjà tous au courant), c'est que l'œuf non fécondé est a priori absolument inutile à la poule, tandis que le lait des vaches, brebis et chèvres est a priori utile aux petits, donc j'y vois quand même deux "produits" un peu différents. Ce que j'entends par là, c'est qu'autant dans un monde idéal, récupérer les œufs des oiseaux peut se faire sans du tout leur nuire, autant prendre le lait c'est quand même potentiellement priver les petits d'animaux de quelque chose qui leur est vital.

Pour autant, je répète, je suis d'accord avec le fait que dès qu'on commence à récupérer des choses issues d'animaux, on prend le risque d'un glissement vers un système d'exploitation. L'exemple de la plume d'oiseau trouvée par le chanteur d'Aerosmith est très parlant à cet égard, je trouve.

Enfin, question subsidiaire sur les œufs : je n'ai pas encore bien creusé la question de la B12, mais dans la situation de Picatau, par exemple, qui a de fait une poule chez lui, je crois que je me demanderais s'il n'est pas mieux de manger 1 œuf de temps à autre plutôt que de se supplémenter. Bon, j'en sais rien, tout dépend des conditions et impacts de la production de B12 artificielle, mais voilà, je pensais à ça aussi. Il ne s'agit évidemment pas de prendre des poules pour éviter la supplémentation, mais si la poule est là de toute manière, il est peut-être plus logique de manger les œufs et d'éviter ce faisant d'avoir à acheter de la B12 en plus.

Sur le fait que l'auteure du post ne soit pas (pour le moment) revenue : à mon avis ce n'est pas très grave, grâce à elle une discussion très intéressante a eu lieu, donc c'est un bénéfice pour tous, non ? (Bon, je ne peux pas parler au nom des autres, mais en ce qui me concerne, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt.)
 
En fait je dirais plutôt "à cause d'elle on recommence des topics où tout a déjà été dit et redit ailleurs sans même qu'elle ne revienne participer (elle est coutumière du fait)", mais je suis pour les rafraichissements, donc pour ma part, "redire" ne me dérange pas.

Concernant ta position et ton mode de réflexion, qui est excellent, je le résumerais en 2 phrases :

Agrafeuse":3psi2tf6 a dit:
est-ce que je serais capable de me regarder dans le miroir après avoir effectué tel ou tel geste ?

Ceci est la base d'une cohérence consciente, et le début d'une réflexion éthique, potentiellement antispéciste, et qui peut vite te mener à la réflexion végane (puisque tu te questionnes à juste titre sur les oeufs et le lait)

Agrafeuse":3psi2tf6 a dit:
à force de m'épuiser à chercher de la "viande heureuse" (plus je creusais le sujet, plus je me rendais compte que c'était soit rare soit inexistant)

Ici tu as simplement arpenté la réflexion welfariste (le bien-être animal, mais toujours exploité), et t'es rendue compte par toi-même de son caractère simplement utopique (à moins d'une violente décroissance démographique associée à une modération de consommation)

Associes les deux, et paf ! ça fait des chocapics un discours "libération animale" déjà plutôt mature. :)

Pour le reste de ta réflexion, je dirais qu'on sort un ptit peu du cadre de l'élevage, et qu'on entre dans le débat philosophique "qu'est-ce que l'exploitation", et c'est un débat où toutes les sensibilités se repoussent car tu auras un panel d'avis qui vont de la poule achetée pour avoir des oeufs et considérée comme heureuse, jusqu'aux personnes qui refusent d'avoir un animal de compagnie (qui reste "utile" en tant que compagnie justement, ce qui n'est pas anodin, puisque ça fait de cette acquisition -hors sauvetage- une "raison", un "intérêt".

Ma position personnelle : contre toute forme d'exploitation "productiviste", et contre la détention d'animaux sauf sauvetage en vue de les mener dans un véritable hâvre de paix, où on leur fout juste la paix à part les soigner. Et concernant les animaux de compagnie, je suis régulièrement en proie à un dilemne car j'aurais tendance à dissuader les gens d'avoir des animaux juste "pour" leur compagnie (plutôt que pour les sauver, on peut discuter de ce caractère vis à vis de la SPA) alors que j'ai 2 chats, une qui a 10 ans et qui est la fille d'une autre que j'avais depuis 13 ans, et un ptit con, récupéré il y a 2 ans environ, d'une portée non désirée, et dont les petits ont été galère à caser. Et régulièrement je culpabilise de nous "posséder" les uns les autres, et de les garder enfermés qui plus est (cf ici quand-vos-animaux-ne-sortent-pas-t9746.html#p292291)

Et sinon ce topic, bien que ça parte un peu sur plein d'autres sujets, je pointe sur un de mes posts qui reprend le fil du titre un peu par désoeuvrement (c'est pas pour faire l'égocentrique u_u)
animaux-dits-de-compagnie-et-perte-de-libertes-t6719-120.html#p303200

PS : Et tu as raison de questionner les origines de ce qui fait qu'on perçois certaines choses comme des aliments ou pas. Pourquoi manger des menstrues de volailles, et pas celles des requins ? (en france hein). Pourquoi manger du porc et pas du chat ? (en général c'est pour des raisons purement productivistes et rentabilistes, surtout aujourd'hui que les races en questions ont été longuement manipulées à grands renforts d'eugénisme sans limite)
 
Agrafeuse":3aoyu1ix a dit:
Enfin, question subsidiaire sur les œufs : je n'ai pas encore bien creusé la question de la B12, mais dans la situation de Picatau, par exemple, qui a de fait une poule chez lui, je crois que je me demanderais s'il n'est pas mieux de manger 1 œuf de temps à autre plutôt que de se supplémenter.
ça ne marche pas ! (pour l'avoir testé)

Malgré le fait qu'on trouve des œufs en vente toute l'année, il y a de longues périodes durant lesquelles les poules ne pondent pas (en hiver notamment).
Et un œuf apporte assez peu de B12, donc je ne suis même pas certaine que manger un œuf chaque jour suffirait à se passer d'une supplémentation en B12 sur le long terme.
 
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